Message sanglant

Je leur avais dit toute la vérité sur cette femme. Au début, ils ont cru que c'était une blague, et puis quand je leur ai raconté l'épisode des buissons, ils ont compris que je ne mentais pas. Anaïs me regarda, puis elle se remit à pleurer. De son côté, Eliott nous dit, d'un ton qui se voulait enjoué:

- Je vais regarder dans la chambre de Vicky, pour voir si... Si elle est...

Je vis bien qu'il se creusait la tête pour trouver un autre mot que "morte", mais je ne lui donnais pas cette peine. Je repris la conversation:

- Morte, hein? T'en fais pas, je suis sûre que Vicky a pu s'en tirer, elle est fort...

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Nous entendîmes tous une petite voix, faible et rauque. Je courus dans la chambre de Vicky, toujours en pleurant. Quand j'entrouvris sa porte, je sentis un léger courant d'air me glisser sur le visage. Eliott aussi avait dû le sentir, puisqu'il s'empara de la poignée, et la tourna avec force. Il ouvrit la porte, et j'entrai, muette comme une carpe. Je m'attendai au pire.Seulement, je n'étais pas au bout de mes surprises. Un courant d'air gelé nous glaça le visage. Eliott ne vit pas le corps de Vicky, puis il remarqua que quelque chose dépassait de son lit. Il s'en empara, et tira. Il extirpa de sous le lit de Vicky un corps. Le sien. Ses vêtements portaient des déchirures, ici et là. Il y avait sur sa peau, sa si jolie peau, des traces de coups. Il était clair qu'elle l'avait battue. Je secouai doucement Vicky, pour qu'elle reprenne connaissance. Elle s'éveilla, et son premier réflexe fût de placer ses bras au-dessus de son visage pour se protéger. Elle n'arrêtait pas de crier:

- Non, s'il vous plaît! Je ferais ce que vous désirez, ne me frappez plus, s'il vous plaît! Je vous en supplie, ayez pitié!

Je la giflai, une fois, puis deux. Elle se calma immédiatement. Elle me regarda, puis Eliott, et s'évanouit. Je tentais de la réveiller une nouvelle fois, mais rien à faire, elle ne réagissait pas. Eliott prit son poul et me regarda d'un air morbide, en me disant:

- Je suis désolé...

Je me remis à pleurer. Pourquoi? Pourquoi cette femme s'acharnait-elle sur moi? Qu'avais-je donc fait pour mériter ceci?

Une fois ma crise passée, je fouillai les autres pièces de la maison, à la recherche d'indices. Je remarquai que toute ma petite troupe me suivait. Finalement, ça me rassurait. Je ne voulais pas être la seule à pleurer lorsqu'il y aurait un autre massacre. Nous entrâmes dans la salle de bain, comme un seul homme. Je ne trouvai rien de "suspect". Soudain, Mathilde cria comme une folle. Elle pointa le miroir du doigt, comme si elle avait vu un fantôme. Nous regardâmes le miroir, puis, sans voix, nous échangeâmes un regard. Anaïs se remit à sangloter, et Mathilde l'accompagna bientôt. Eliott, détourna les yeux. Sur le miroir, elle m'avait laissé un message: Je te suis. Je suis comme ton ombre. Je te retrouverais. 

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