Mauvaise surprise
La matinée me parut longue, plus que d'habitude. En plus, à 11h10, Anaïs, Mathilde, Eliott et moi étions dans des groupes différents, pour les cours de Physique-Chimie. Bien sûr, je me retrouvai dans le même groupe que Sarah qui plus est, à côté d'elle. L'Enfer ressemblerait à un doux rêve face à ce que je devais subir chaque mercredi. Elle s'assit près de moi, me regarda comme si j'étais une moins-que-rien et me dit, avec un air dédaigneux:
- Pff... Pourquoi tu es venue?
- Peut-être parce que j'ai envie de réussir ma vie. Et puis, qu'est-ce que ça te fait, que je sois pas là?
- J'aurais pu me mettre à côté de Thomas, mais non, il a fallu que tu viennes!
Je soupirais bruyament. Cette fille m'éxaspérait. Elle avait le chic pour vous énerver. Le professeur arriva, et le cours pût enfin démarrer. Quand la cloche sonna midi, ce fût la délivrance. Je filai attendre Mathilde, Eliott et Anaïs. Ils arrivèrent en même temps, et je leur lançai:
- Vous êtes d'accord, si je vous propose de venir manger chez moi, ce midi?
Anaïs fit mine de réfléchir, me regarda longuement, les yeux plissés, et s'écria:
- Moi, ça marche! Mathilde?
- C'est bon, je viens. Et toi, Eliott?
- Je vois que je n'ai pas le choix. Bon, qu'est-ce qu'on attend?
Nous nous engageâmes dans l'allée qui menait à l'arrêt de bus. Une fois chez moi, j'appelai ma mère, puis ma soeur. Aucune des deux ne me répondit. Anaïs et Mathilde étaient allées téléphoner à leurs parents, dehors. J'étais seule avec Eliott. Je me tournai vers lui, et lui dit:
- Eliott, il y a un truc qui cloche... Personne ne me répond.
- Ne tinquiète pas, je suis sûr qu'elles vont bien. En ce moment, tu es un peu stressée. Tout va bien?
J'hésitai à lui dire la vérité. Non, je ne pouvais pas... Il me prendrait pour une folle bonne pour un "petit" séjour dans un hôpital psychiatrique. Il n'y avait personne dans la maison, je le savais. Alors, pourquoi j'avais l'impression qu'elle était là? Je chassai bien vite mes sombres pensées et montai dans ma chambre pour ouvrir la fenêtre, histoire d'aérer un peu J'entrai dans la chambre de ma mère pour faire de même et poussai un cri. Je m'effondrai au sol, les mains tremblantes. J'entendis Eliott qui courait dans les escaliers, le souffle haletant. Il entra à son tour, et se stoppa net. Il ne pût prononcer le moindre son. Il se baissa, et m'entoura de ses bras. Je le regardai, le visage baigné de larmes. J'enfoui ma tête dans son cou, encore choquée de ce que je venais de voir. Ma mère était étendue au sol, baignant dans une mare de sang, sans doute le sien. Elle avait la tête tournée vers la porte, une expression horrifiée sur le visage. Eliott me laissa seule un quart de seconde, pour dire à Anaïs et Mathilde de venir. Quand elles virent l'affreux spectacle qui s'offrait à leurs yeux, elles tombèrent au sol. Anaïs s'effondra, en larmes, les mains sur les yeux, comme si elle ne voulait plus voir l'inévitable. Mathilde s'approcha de moi, et posa une main tremblante sur mon épaule, sans piper mot. Je murmurai, la voix entrecoupée de sanglots:
- Non... C'est... C'est elle...
- Gaëlle, qui ça "elle"?
- Je ne sais pas si je peux vous le dire...
Ils me lançèrent tous un regard lourd de sous-entendus, pour me faire parler. Je baissai les yeux et bredouillai:
- Tout a commencé lundi...
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