Qu'est-ce qu'elle faisait là? Non... J'étais paniquée. Le bus était bondé, quelqu'un allait forcément remarquer qu'une femme me suivait! Eh bien, j'avais tort. Tout le monde était trop occupé à pianoter sur leur smartphone dernier cri, alors qu'une serial-killeuse se tenait derrière moi. Lorsque le bus s'arrêta, j'apuyais frénétiquement sur le bouton d'ouverture des portes. Ce n'est qu'au bout d'environ une minute que les portes me laissèrent sortir. Je courus jusqu'à la maison, et j'arrivai, toute essouflée. Au moment de refermer la porte, je jettai un dernier coup d'oeil aux aalentours. Il n'y avait personne. Ce que j'étais soulagée! Je montai directement dans ma chambre. J'entendis ma mère qui me criait du bas de l'escalier:

- Gaëlle! Je sors avec Vicky, elle n'a plus de legging pour son cours d'EPS!

- Ok!

- Bisous!

Je soupirai. Vicky et les fringues. Une histoire passionante! Quoi qu'il en soit, la maison était à moi. Je pensai à appeler Mathilde ou Anaïs, mais me ravisai. Anaïs devait réviser ses cours et Mathilde était à sa séance de yoga. Il ne me restait qu'une seule personne à appeler. Eliott. Je tapai rapidement son numéro sur mon clavier numérique. Il décrocha dès la seconde sonnerie. Il me dit d'un ton enjoué:

- Gaëlle! J'avais besoin d'entendre ta voix!

- Ah bon? Qu'est-ce qu'il se passe?

- Avec Mathias, on s'est disputés... 

Alors, Mathias est le meilleur ami d'Eliott. Leur passion est de se disputer constamment. Pour changer de sujet, je lui répondit:

- Dis, ça te dirait de venir m'aider à réviser? J'ai pas très bien compris les Maths...

- Mais, et ta mèr...

- Elle est partie avec Vicky...

- C'est daccord, j'arrive dans 10 minutes!

Je restai pendue au téléphone, un sourire béat su les lèvres. Sourire qui disparut bien vite. J'étais en pyjama, il ne pouvait pas me voir comme ça! Surtout que mon pyjama était assez... Léger, on va dire. Je n'eus même pas le temps de dire ouf qu'on sonnait déjà à la porte. J'enfilai rapidement ma robe de chambre et courus ouvrir. Seulement, je m'attendais à voir Eliott, pas la femme. Je voulus refermer la porte, mais elle s'en empara et l'ouvrit en grand. Je sentis alors le froid me glacer le visage. Elle me dévisagea longuement, comme si elle essayait de voir à l'intérieur de moi. J'étais paralysée. Une sueur froide glissait le long de mon dos. Lorsque je réussis enfin à sortir de ma... Transe, on va dire, je courus m'enfermer à double tour dans ma chambre, tandis qu'elle essayait d'enfoncer la porte. Terrorisée, je pris mon portable et appelai Eliott, en hurlant dans le combiné:

- Eliott! Il faut que tu viennes! Vite!

- Pourquoi, il y a un problème?

- Eliott, je t'en supplie, je...!

Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. La femme était dans ma chambre. Elle me voulait du mal. Que lui avais-je donc fait? J'allais saisir mon compas pour me défendre, quand elle m'assoma avec ma chaise. Et tout devint noir.