Je me réveillai dans une petite pièce obscure. Il y avait une personne au-dessus de moi. Anaïs. Avant qu'elle ne dise quoi que ce soit, je lui sautai au cou:

- Merci! Comment as-tu fait pour me retrouver?

- Ben, c'est toi qui m'a appelé, non?

Hein? Moi, avoir appelé Anaïs? La dernière chose dont je me rappelle c'était d'être tombée dans un trou noir et sans fond. Et j'avais murmuré le prénom d'Eliott. Eliott... Il me manquait déjà. Une pensée me traversa l'esprit. Je me tournai vers Anaïs et lui dit:

- Où sont les corps d'Eliott et Mathilde? Tu ne les a pas laissés, quand même?

- Très drôle, Gaëlle. J'ai pas trop envie de rire, là...

- Je ne plaisante pas. Ils sont...

Je ne pus prononcer les derniers mots de ma phrase, et Anaïs avait très bien compris ce que je voulais dire. Elle s'assit, me lâcha et se mit à sangloter silencieusement. Je mis une main sur son épaule pour la rassurer mais elle s'écarta brusquement. Elle me lança un regard noir, empli de haine, et me cracha au visage:

- Tu n'es qu'une menteuse!

- Pourquoi tu me...

- Pourquoi? Ah, ah! C'est la meilleure!

- Anaïs, s'il te plaît, calme-toi! Je crois que ton petit frère dort...

- Tais-toi! Je te déteste! T'as qu'à crever, elle viendra te chercher!

Sur ces paroles blessantes, elle s'enferma dans sa chambre en prenant bien soin de claquer la porte. Je restai au moins cinq bonnes minutes dans la même position. Je me décidai à lui parler et j'obtins pour seule réponse un "va te faire foutre" étouffé. Je sortis de sa maison en disant au revoir à sa famille et pris le chemin du retour. Chez moi. Au moins 2 jours que je n'étais pas rentré. Cette fois, il n'y aurait personne pour m'accueillir.