Je ne cherchais pas à comprendre où j'étais, je devais juste fuir. Fuir. C'était le seul mot que 'avais en tête. Je ne savais pas comment j'avais fait pour me tirer des griffes de cette femme. Je m'étais reculée lentement et avais saisi ce qui me passait sous la main. Au début, je ne comprenais pas ce que c'était, mais à entendre le crac que je venais de produire avec cet chose étrange, je compris que c'était une branche. Cette branche, je l'avais enfoncée dans l'oeil de la femme. Ensuite, je m'étais enfuie en courant. Quand j'aperçus les premières lueurs de la maison, je piquais un sprint, pressée d'y être, enfin. Comment cette femme avait fait pour me retrouver? Et puis d'abord, qui était-elle? Je n'eus pas le temps de répondre à mes questions, ma mère se précipita vers moi. Elle me criait si fort dessus que même les vers de terrel'entendaient. Elle prit la parole:

- Gaëlle! Où étais-tu passée?

- Je... Je me suis perdue...

- Mais oui, bien sûr! Il est 20h30, a fait une heure que tu es sortie! Tu as rapporté le fromage, au moins?

Je tâtai ma poche. Elle était vide. J'avais dû faire tomber le sachet dans ma course effrénée. Je regardai ma mère, et lui adressais un timide:

- Je ne l'ai plus, je... Je crois qu'il est tombé de ma poche. Je suis désolée.

- Tu peux bien être désolée, va! Bon, file te changer, ensuite, tu iras manger, d'accord?

- Oui maman.

Je rentrais à l'intérieur, la tête basse, rentrée dans les épaules. Je me deshabillais et me plongeais dans mon bain. Le parfum de la cerise m'envahit. Mmh... Que c'était bon. Je ne quitterais plus jamais mon "chez moi" après 20h. Alors que j'avais quasiment tout oublié, mes souvenirs resurgirent brutalement. Je pensai soudain à un détail. Cette femme, quand elle m'avait parlée... Non! Comment conaissait-elle mon nom?