Chapitre bonus 7 : Remember Me ?

La salle de jeu était sombre. Il y avait des cases sur le sol. Rouge, noire, rouge, noire...
— Pour commencer, je vais vous demander de prendre ces tablettes tactiles.
Sui leur tendit quatre pads qu'ils prirent tous avec hésitation. Sur ceux-ci se trouvaient des chiffres de 1 à 30.
Kuma fronça les sourcils.
— Le but est très simple. Pendant dix tours, vous allez tous devoir choisir un nombre. Ensuite, vous allez vous placer sur une des cases numérotées de 1 à 30.
Certaines cases disparaitront alors – une trappe s'ouvrira – laissant tomber les joueurs dans une fosse.
— Ce sera un résultat multiplié par 1,1 ? ricanait Logan.
— Non. Il sera multiplié par 0,2. En bref, six cases devraient s'ouvrir.
Thomas regardait l'arbitre, curieux.
— Six ?
— Vos nombres choisis, le résultat final et celui de la roulette que je vais moi-même tourner.

Le jeu pouvait commencer. Ils devaient avoir de la chance pour survivre à ça.
— N'y a-t-il pas ne serait-ce qu'un moyen de gagner facilement ? demanda Hollow, fatigué.
— Non et le miroir de poche ne servira pas. déclara Sui.
— Comment êtes-vous au courant de tout ça ? s'exclama Kuma.

La femme se mit à rire et leur demanda de commencer le jeu.

PREMIER TOUR

Les joueurs choisirent un nombre avant de se rendre sur une case au hasard.

KUMA : 13
HOLLOW : 2
LOGAN : 19
THOMAS : 29

La roulette tournait. Une case s'ouvrit. C'était la 14. Kuma suait, perturbé. Tombèrent alors les cinq autres résultats :

1, 12, 30, 4 et le final, 9.

Thomas écarquilla ses yeux.
— Vous êtes... La joueuse de l'autre fois !
— Hein ? Tu la connais ?
— Dans l'histoire principale, j'ai joué contre Trevor... Mais il y a quelques jours, dans cette réalité, j'ai rencontré cette femme au D-Casino.

Les règles du menteur étaient simples. Les joueurs allaient chacun à leur tour, poser une carte face cachée sur la table. Le premier devait décider de celle-ci – soit un deux, un trois, un sept ou même un roi. Il pouvait poser n'importe laquelle et les autres devaient suivre.
— Mais il n'y a que quatre même cartes, dit Thomas en fixant l'arbitre. Doit-on changer après ?
— Non, justement. Vous devrez continuer à faire croire aux autres que vous posez ces cartes. Le premier qui choisit par exemple un dix peut très bien poser un huit.
Au bout d'un moment, le joueur ayant des soupçons sur la carte précédemment posée, pouvait dire « menteur ». S'il avait raison, alors le menteur devait reprendre les cartes posées et jouer à la roulette russe. Dans le cas contraire, l'accusateur allait être puni à sa place.
— Je vois, soupira la seule femme.

Sui : 32 ans

Un type portant une veste couleur bordeaux, caché sous sa capuche, posa ses pieds sur la table.
— Et on commence quand ?

Heath : 20 ans

L'arbitre s'approcha de lui, mécontent.
— Veuillez poser vos pieds au sol, s'il vous plaît.
— Tss...
Il s'exécuta. L'autre joueur n'avait encore rien dit depuis leur arrivée.

Alan : 22 ans

PREMIER TOUR

Sui, étant la seule personne de gente féminine, put commencer. Elle posa une carte, sûre d'elle.
— 7.
Alan suivit le mouvement en posant sa carte.
— 7.
— Je tiens à vous dire aussi que lorsque vous avez quatre cartes de même famille dans les mains, vous devrez les retirer. Sauf les as, qui sont à refiler aux autres car ce sont les cartes qui définiront le perdant lorsqu'il ne restera que deux joueurs.
Thomas posa son 2 de cœur au centre, sans paniquer.
— 7.
Le type à la capuche fit voler sa carte qui glissa jusqu'au centre et rejoint les autres.
— Seven...
Sui hésita avant de poser la sienne. Mais celle-ci atteint les autres sans que personne ne lui dise rien.
— 7, dit Alan en posant une autre carte.
Thomas sourit.
— Mytho !
Le garçon tourna la tête afin de regarder les yeux de vicieux d'Heath qui venait de l'accuser.
— Bien joué...
Alan prit le revolver, tourna la roulette et posa l'arme sur sa tempe.
— Veuillez-vous presser, je vous prie.
Il fixait l'arbitre dans les yeux, effrayé. Puis il posa son doigt sur la détente et commença à la presser lentement.

« Clac »

Le mouvement de la culasse eut lieu, mais aucune balle n'est sortie.
— Aussi je tiens à préciser qu'il est interdit de commencer par un As. Ou du moins, pas officiellement.

DEUXIEME TOUR

Heath commença. Il lança une carte qui s'arrêta au centre de la table.
— Valet.
Sui enchaîna, puis vint le tour d'Alan et de Thomas. Heath réfléchissait.
Maintenant, si personne n'a menti jusqu'ici, ils devraient tous poser une autre carte. Mais on va faire durer le plaisir...
— Valet !
— Dîtes-moi, sourit Thomas. Pourquoi êtes-vous venus jouer ce soir ?
— Valet, déclara Sui.
La demoiselle lança sa carte, persuadée que cette question servira à tester les joueurs. Si l'un d'entre eux se pressait de répondre après avoir joué, ce serait dû au stress du mensonge.
— Je suis là pour l'argent, répondit Heath. Pas vous ?
— Si, répondit Alan en faisant glisser sa carte. Mais nous avons sûrement tous une raison plus poussée.
Lui, il mentait.
— Par exemple, moi, reprit-il, c'est pour payer les frais scolaires de mes enfants qui partent en école prestigieuse.
Il lança un regard de détresse à Thomas. Comme pour lui dire de jouer avant qu'on l'accuse de mentir.
— Valet.
Le garçon avait sauvé Alan pour cette fois.
— Vous ne comprenez sûrement rien à la vie, rit Heath. L'argent fait le bonheur... Imaginez un peu votre vie, une fois riche.
Il posa sa carte et laissa apparaître son visage malsain et souriant.
— Valet...
Sui poursuivit.
— Avec l'argent, on a tout ce qu'on veut. La gloire, les voyages, le confort, les putes, la drogue, les armes, on peut corrompre n'importe qui, on peut devenir un putain de dieu ! ON PEUT FAIRE DU TRAFIC D'ENFANTS, D'ORGANES ET PLUS ENCORE !
Son visage, déformé par l'horreur du désespoir apeurait les autres.
— Valet, soupira Alan.
— Combien allons-nous gagner pour cette partie ?
— Le gagnant, dit l'arbitre, partira avec dix millions. Le second, ne se contentera que de la moitié. Le troisième aura 3 millions et le dernier, deux-cent mille dollars.
Thomas allait poser sa carte quand Heath l'interrompt en hurlant « Menteur ! »
— Dommage, sourit Sui.
La carte du garçon a quand même atteint le centre de la table. Alan fut à nouveau sauvé.
— Et bien la roulette sera pour toi. Thomas, tu es un mytho.
— C'est malheureux.
Il prit le revolver et le fit glisser jusqu'à Heath qui, dans l'incompréhension, retourna la dernière carte. C'était bien un valet de pique.
— Enflure...
Il fit tourner la roulette et tira.

« Clac »

Le jeu se poursuivait dans le calme. Quelques familles ont été retirées du jeu et posée à côté des joueurs.

HUTIEME TOUR

Alan posa son roi et annonça :
— Huit !
Thomas choisit parmi ses sept cartes restantes la plus à gauche.
— Va pour un huit.
— 8. ajouta Heath.
Sui posa sa carte et déclara les suivre. Puis, Alan posa sa carte.
— Mytho...
Heath avait encore des soupçons sur le pauvre homme. Alan prit alors le revolver et fit tourner la roue.
— Tiens, tires...
L'arme arriva devant Heath.
— Tu plaisantes ?
Il retourna la carte et vit un huit de cœur.
— Je vois que tu t'améliores.

« Clac »

Toujours rien.

NEUVIEME TOUR

L'arbitre posa une tasse de café sur une assiette de diamant devant chaque joueur.
— Merci, dit Alan en posant sa carte. DAME !
— Menteur, répliqua Sui en fixant Thomas dans les yeux.
— Pourquoi me regardes-tu comme ça ?
Elle tourna la tête, amusée, en direction d'Alan qui tremblait, perturbé. Il reprit son as, fit tourner la roulette et posa l'arme sur sa tempe.

Cette fois, la balle partit ! Le crâne du type explosa et le sang gicla dans son café et celui de Sui. Le corps s'écroula, laissant une énorme flaque pourpre sur la moquette verte.
— HAHAHAHAHA, riait Heath. On s'amuse enfin !

ONZIEME TOUR

Le type à la capuche posa son Valet.
— 2.
Sui lança sa carte également.
— Deux.
Thomas fit aussi glisser sa carte en fixant Heath.
— Deux...
Le joueur suivant reprit le jeu en posant un autre 2 quand soudain, Thomas laissa tomber ses cartes en se levant, joyeux.
— JE SUIS ENCORE LE VAINQUEUR !
— Hein ? s'exclama Heath en grimaçant. Pourquoi tu jettes tes quatre dernières cartes ?
Thomas se mit à rire, les mains sur son visage.
— Vous ne comprenez décidément rien à rien. Je n'avais plus qu'une carte en main et je me suis dit qu'en posant mon sept sur ton annonce de 2, il y avait 100% de chance que tu me dises que je mens.
Sui, ayant compris son stratagème, se leva, souriante.
— Je n'avais pas pensé à manipuler quelqu'un de cette manière. Bravo !
Les cartes qu'il avait jetée était la famille de 10 qu'il avait retiré quelques tours avant.
— J'ai décidé de t'induire en erreur en te faisant croire qu'il me restait encore quelques cartes supplémentaires. Pour ne pas me faire insulter de tricheur, j'ai séparé les cartes. J'avais la mienne dans la main droite et la famille à gauche.
— JE REFUSE !
— Menteur, dit Sui en regardant Heath.
Le type ramassa toute ses cartes, furieux.
L'arbitre applaudit Thomas, surpris.
— Félicitation. Maintenant, vous pouvez disposer car la partie est terminée. Sui, vous n'avez qu'un as dans votre jeu.
L'homme à la capuche poussa Thomas, en colère.
— On se retrouve dehors, fils de pute. Tu vas comprendre ce que c'est, la douleur.
Thomas attrapa alors l'homme par le col en le regardant droit dans les yeux.
— On fait ce qu'on veut avec de l'argent. Tu l'as dit toi-même. Alors ne joues pas au con et prends ta récompense si tu ne veux pas que je t'élimine.
Heath ne répondit point et se contenta de partir.

Kuma et Logan riaient.
— Je comprends mieux maintenant ! Alors tu n'as pas joué qu'à ce jeu, j'imagine ?
L'arbitre leur répondit que non. Elle avait étudié leurs jeux pour en créer un au Crown Festival. Mais hélas pour elle, la partie prit fin sans qu'aucun joueur ne meure.
Hollow s'approcha d'elle, le regard perdu.
— La prochaine fois, dit-il d'un ton froid, fais mieux. Je me suis fait chier...
Ils sortirent de la salle et rejoignirent Ludmila.
— Où sont les autres ? demanda Logan.
— Ils font le troisième jeu. Dès qu'ils reviennent, on en envoie quatre autres et pendant ce temps, le reste des joueurs essaieront d'ouvrir les verrous.
— Bonne idée, répondit Brahms en arrivant.
Ils étaient neuf dans la salle. C'est alors qu'un homme s'approcha d'eux.
— Sakakibara, s'exclama Himadori. Ton jeu est-il prêt ?
— Oui. On peut y aller.
Hollow se porta volontaire pour jouer à nouveau, ainsi qu'Aurore. Noah s'avança quand l'arbitre le stoppa.
— Où vas-tu ?
— Ben... Je vais jouer !
— Non, je n'ai besoin que de deux participants.
Le cœur du garçon devint lourd. Sa conjointe allait être confrontée au plus grand malade qu'il n'ait jamais vu.
— Hollow... Cède-moi ta place.
Le type se tourna vers lui, haussa les épaules, puis entra dans la salle du dernier jeu avant leur grand final.

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