Chapitre 4 : Défaite mortelle

Le casino était gigantesque. Il formait un grand cercle de quatre étages – dont un sous-sol. Au centre de celui-ci se trouvaient les tribunes où des milliers de gens acclamaient les joueurs. Ils étaient dix sur le petit stade.
— On doit courir ? s'exclama un type. Pourquoi y a des obstacles ?

Jason : 22 ans

Un homme barbu s'échauffait. Il se mit à rire en voyant les joueurs ignorants.
— Ne vous en faites pas, dit-il en s'approchant d'eux. Parmi ces obstacles, il y aura des lancers de dés, une épreuve de mémoire et d'autres bricoles.

Brahms Gale

Logan expliqua les règles aux joueurs. Plusieurs écrans affichaient son visage. Les trois premiers à franchir la ligne d'arrivée allaient affronter les trois maitres du casino. Ils étaient les meilleurs joueurs du pays.
Un coup de feu retenti ! C'était le signal du départ. Brahms courut à toute vitesse vers la première poutre horizontale et sauta par-dessus avant de se rouler par terre pour passe sous la suivante. Il répéta ces actions aux deux dernières et s'arrêta devant un énorme dé en mousse.
— Je choisi cinq !
Il le lança et fit un six. Les obstacles avaient étés expliqués au préalable. Il se mit en position de pompes et en fit cinq avant de choisir un trois.
Par chance, il obtenu le bon résultat.
— Ce n'est pas un hasard ! riait-il en se moquant d'une personne ayant choisi un mauvais chiffre.
Il poursuivit la course... La pluie commençait à tomber sur le terrain. Logan, fier de lui, hurlait son nom pour l'encourager.
C'était serré ! Un type se rapprochait du vieil homme essoufflé. Il ne restait plus que deux-cent mètres. Il accélérait sans faire attention aux autres joueurs.

1ere place : Toby
2nd place : Brahms
3e place : Evan

Les autres joueurs, déçus, s'en allèrent. Les trois vainqueurs s'approchèrent des trois salles de jeux au centre du terrain. Les petites salles étaient faites de verre. Plafond, murs... Ils choisirent tous un maitre à affronter et entrèrent.
Le vieil homme entra dans celle du milieu. Un type masqué était assis devant une table.
— Maitre Udo, riait Brahms. J'ai toujours rêvé de tester vos compétences.
— C'est un honneur...
— Espérons que je m'en sorte.
Logan était confiant. Il savait que son frère allait remporter son premier rush.
— Bien, ne tardons pas... Je vais expliquer les règles.
Chaque joueur pouvait se connecter sur l'application du casino pour regarder l'un des trois jeux. Les salles étaient toute filmées.
— Nous allons jouer au solitaire.
— C'est assez simple ! Je m'attendais à plus difficile.
Chacun à leur tour, ils allaient lancer un dé. Le joueur ayant fait le plus gros score allait relancer le dé pour déterminer le nombre d'action qu'il devait faire.
— Alors il se peut, dit Brahms en se touchant le menton.
— Qu'un joueur n'ait pas l'occasion de toucher la moindre carte.
Ils avaient chacun un jeu de carte devant eux. Ils les mélangèrent et placèrent quelques cartes face verso ainsi qu'une face recto devant chaque colonne.
— Monsieur Brahms... Que la partie commence.

Eden se réveilla.
— Bonjour, docteur...
— Salut mon grand, souriait son médecin favori. Tu sors aujourd'hui. T'es content ?
— Je suppose, oui... Après tout, je vais pouvoir y retourner.
— Où comptes-tu aller ? demanda son frère en entrant. Tu veux rejouer ta vie ? T'as rien compris, c'est ça ?
— Je t'emmerde ! Pourquoi seulement toi, t'y arriverais ?
— Parce que je réfléchis, moi. Et j'ai toujours été meilleur aux jeux !
— Alors je te défie. Ce soir, toi et moi au casino...
Thomas soupira.
— J'accepte.

Brahms lança un dé. Il fit six et son adversaire ne fit que deux.
— Hahaha, c'est donc à moi de jouer ! J'vais relancer ça.
Il fit à nouveau rouler le dé rouge et tomba cette fois sur un quatre. Rapidement, l'homme jeta un œil au paquet de carte de son adversaire.
Est-ce qu'il a truqué son jeu ? Ou vais-je jouer contre un homme loyal ?
Il fit quatre mouvements et sourit. Son adversaire lança donc le dé noir lui appartenant et fit un cinq. Brahms, toujours joyeux, lança également le sien et fit encore un six.
— Et bien on peut dire que j'ai de la chance !
— Dîtes-moi, monsieur Gale. Pourquoi participer à un rush ? Vous n'avez pas besoin d'argent.
— Maitre Udo... Savez-vous ce qu'est le destin ?
Il posa une carte sur une colonne. Il avait déjà réussi à alterner ses cartes du roi à l'as pour celle-ci.
— Je le sais, oui. Mais existe-t-il réellement ?
— Bien entendu. Cette histoire de Karma et de choix n'est qu'une invention lipide. Cela n'est qu'idiotie et mensonge. La vie est une ligne déjà tracée.
— Je vois.
Le propriétaire du casino avait à nouveau remporté la manche d'un trois contre un.
— Seulement, je suis devenu beaucoup trop vieux pour continuer sur ma lancée. Et je me pose encore quelques questions. Est-ce que la mort viendra me chercher ce soir ? Ou dois-je encore poursuivre mes rêves ?
Le maitre grimaçait, se retrouvant en difficulté.
— Si vous perdez ce soir, cela ne sera pas un hasard. La mort vous emportera car cela a été décidé ainsi il y a bien longtemps.
Brahms perdit la manche après ses sept réussites consécutives.
— Oh, j'imagine que le destin souhaitait vous laisser un peu d'espoir, maitre...
Udo reprit lentement l'avantage. Brahms commençait à s'inquiéter. Puis, il fit un six qui l'emporta contre le trois de son adversaire. Il tira une carte et sourit.
— J'ai terminé ! souriait-il. J'ai toute mes colonnes. Une quarantaine de coups me suffiront pour les replacer dans l'ordre croissant.
— Pour cela, il faudrait avoir l'occasion de jouer.
Brahms baissa les yeux. Il n'avait fait que un.
— La vie est faite d'imprévus, mon cher. Et si j'en crois votre théorie sur le destin... Il ne faut pas être trop confiant au risque d'être fortement déçu.
Udo avait également fait ses quatre colonnes. Ils étaient à égalité.
— Je ne le regretterais pas.
Le vieil homme sourit, face à son adversaire qui continuait de jouer.

Noah, assit sur une table, repensait au passé du créateur du casino.
— Il avait tant d'ambition...
— Tu réfléchis ? souriait une jolie fille.
— Ouais. Je dois organiser le rush avec Aurore, Kuma et Logan.
La demoiselle recula, surprise.
— Mais... Ce sont... Les pires organisateurs du casino ! Les joueurs n'auront aucune chance de survivre !
Noah lâcha un petit rire niais.
— Cela dépend simplement de leur destin. Ce n'est ni de la triche, ni du trucage. On est simplement là pour les tester. Seule la vie décidera de leurs sorts.
Un homme arriva derrière eux. Il avait une cicatrice sur la joue gauche, des yeux parfaitement bleus, luisants, des cheveux aux multiples couleurs, en batailles, ainsi qu'une chaine en or autour du cou.
— J'ai une idée, gamin.
— Oui ?
— Il y aura douze gagnants pour ce rush. J'ai déjà dix maitres à mes côtés, disponibles vendredi.
— Intéressant...
— Et je me suis dit... Qu'on pourrait être les deux autres, non ?

Brahms poussa un cri de victoire. Il put enfin jouer après cinq tours passés. Hélas, le résultat du dé était trop faible. Il ne put faire que deux actions.
Tout en regardant le public, il lança son dé.
Udo sourit.
— Je suis navré, monsieur Brahms. Mais vous avez perdu.
— Encore une question, maitre... Qu'est-ce que vous appelez perdre ?
Un gaz se libéra dans la salle. Le pauvre homme était attaché à sa chaise. Le vainqueur s'en alla.
— NAAAAAAAN ! hurla Logan.
Le monde avait l'air de s'être arrêté. Les tribunes étaient silencieuses. Personne n'osait parler. Seul Logan se démarquait des autres, tout en se précipitant sur le terrain. Les trois joueurs étaient éliminés.
— BRAAAAHMS !
Il tapait aux vitres, mais impossible de les briser. L'homme, à l'intérieur, souriait, entouré d'une épaisse fumée.
— Je sais que vous m'entendez encore...
Logan leva les yeux.
— Mon frère, pleurait-il. Ne meurs pas.
Brahms ferma les yeux.
— Sachez tous que ceci n'est pas le hasard. Je vais léguer ce casino à mon frère et les jeux se poursuivront.
— Nan, nan, nan, je t'en prie !
— Faites confiance à l'avenir. Ne perdez pas espoir, même lorsque la défaite semble vous rattraper. Rien ne prouve qu'elle ne soit pas là pour vous effrayer. Soyez motivés, restez concentrés et si vous le méritez... Devenez riche.

Il faisait nuit. Eden entra dans le casino, en présence de son frère. Il y avait très peu de monde, étrangement.
— Bonsoir ! s'exclama Noah. C'est pour jouer ?
— Oui, mais si possible, j'aimerais l'affronter en un contre un.
— C'est interdit, monsieur. Car il est possible que vous participiez ensemble pour obtenir l'argent plus facilement.
Une femme attrapa la main de Thomas.
— Voyons, Noah, ne sois pas ridicule. Ne laissons pas deux magnifiques garçons partir d'ici bredouilles. Je vais leur donner ce qu'ils veulent.
— Aurore ? D'accord, je te laisse faire.
Elle esquissa un léger sourire en coin et les emmena dans une petite salle. Il y avait une machine à sous, une table avec des cartes posées dessus et une sorte de machine étrange.
— Bien, asseyez-vous je vous prie.
Eden était tombé amoureux. Thomas restait impassible.
— Je vais donc vous expliquer les règles de ce duel. Sachez déjà que l'un d'entre vous ne sortira pas d'ici ce soir.
Le plus jeune frère grimaçait.
— Vous allez jouer à la pêche !
— S'il vous plaît, dépêchez-vous.
— Oh, pardon.
Les deux joueurs allaient commencer avec sept cartes dans leurs mains. Le but était de faire un maximum de paires afin de ne plus avoir de carte en main.
— Et on doit piocher dans la main adverse ? demanda Eden.
— Pas du tout !
Aurore étala les cartes au centre de la table, en formant une ligne.
— Voici la rivière.
Chacun à leur tour, ils allaient devoir demander une carte à son adversaire.
— S'il ne l'a pas, souriait l'arbitre, alors il va falloir piocher. Si vous demandez un trois, par exemple et que l'adversaire n'en a pas, il va falloir piocher un trois, ou un chiffre proche.
— Comment ça ? demanda Thomas, curieux. N'est-il pas simplement nécessaire de tomber directement sur le trois pour faire la paire ?
— Si, bien évidemment. Mais si ce n'est pas trois, il va falloir un deux ou un quatre pour utiliser la machine à sous.
Le joueur utilisant la machine avait plusieurs possibilités. S'il tombait sur trois pièces, il pouvait gagner trois jetons. S'il tombait sur trois lingots d'or, il allait en gagner dix. S'il tombait sur un joker, il pouvait rejouer.
— Donc il va falloir miser, soupira Eden. Si on n'a plus de jeton, comment ça se passe ?
— Elimination directe ! s'écria Aurore. Maintenant, si vous le voulez bien, nous allons pouvoir commencer.
— Attendez, sourit Thomas. Pour activer la machine, vous nous avez dit qu'il fallait tomber sur la carte souhaitée, ou bien un chiffre au-dessus ou en dessous, n'est-ce pas ?
— C'est exact.
— Et que se passe-t-il dans le cas contraire ?

Logan se déshabillait. Il entra dans sa cabine de douche et observait son corps...
— La vie est bien étrange, tout de même.
Quelqu'un frappa à la porte de sa salle de bain.
— Logan, j'ai à vous parler !
— Que veux-tu, Noah ?
— Un homme demande à voir Brahms !
— Hein ? Mais il est mort !
— Je sais et je lui ai bien dit ! Mais il ne veut rien entendre. C'est un certain maitre Udo !
L'homme grimaçait soudain.
— Je vois... Installes-le dans mon bureau et prépare un jeu de carte ainsi que deux dés.


PREMIER TOUR

Thomas mit de côté une paire de valet et put commencer la partie.
— Est-ce que tu as un roi ?
Eden jeta un œil à ses cartes et de se débarrassa de celle-ci pour l'offrir à son frère.
— Merci.
Il jeta une nouvelle paire. Eden ne put en faire aucune avec ses cartes de départ.
— Est-ce que t'as un deux ?
Thomas lança un regard à la rivière et fit un mouvement de tête lui indiquant qu'il devait piocher.
Je vois, soupira le garçon. Cette partie promet d'être atroce.
Il posa sa main sur une carte et la tira, les yeux fermés.
— Coup de chance, souriait Aurore.
C'était un quatre de cœur.

DEUXIEME TOUR

Thomas misa un jeton et esquissa un léger sourire.
— Est-ce que t'as un as ?
— Désolé, mais va falloir piocher.
Il grimaçait. Aurore tremblait d'excitation. Qu'allait être le résultat ?
Eden n'avait rien gagné à la machine à sous, mais il valait mieux tenter le coup plutôt que d'essayer l'autre machine.
— Et zut, soupira Thomas.
Il se leva et s'approcha du danger.
— Bien, sourit l'arbitre. Il est temps de faire un sacrifice !
— Allez, qu'on en finisse.
Il tira le levier et ferma les yeux. Il était obligé de jouer trois fois. La première : aucun résultat.
— Roooh ! Fais un effort ! Nos deux invités sont là pour avoir des sensations fortes !
Thomas tira une seconde fois ce fameux levier tandis que son frère tremblait de peur.
Je ne peux pas perdre, songeait-il. Je dois tricher...
Il jeta un œil aux angles de la salle. Il y avait des caméras. Thomas tira à nouveau le levier et cette fois-ci, le résultat fût convaincant pour Aurore.
— Quelle horreur ! Tu vas souffrir mon pauvre. Mais au moins, tu ressembleras à ton frère.
Il devait perdre un œil.
— Ne t'en fais pas, je vais faire ça vite.
— Hein ?
Il se tourna vers elle et n'eut point le temps de réagir : une lame s'était déjà enfoncée dans son œil. Il poussa un hurlement de douleur et recula. Aurore tenait fermement sa lame et laissa Thomas se retirer. La lame n'était pas restée en place.
L'œil sortait de son orbite et pendait le long de la joue du garçon en pleurs – d'un œil. Le sang coulait abondamment.
— Merde, s'écria Eden.
Il se sentait forcé de tricher. Peu importe le prix à en payer. Il était pour lui hors de question de finir comme ça. Il piocha plusieurs cartes rapidement et sentit une main se poser sur son épaule.
— C'est n'importe quoi, soupira-t-elle. Je m'attendais à un vrai jeu avant le rush de demain.
Elle sortit son pistolet et ferma les yeux, souriante.
— Bisous, beau gosse !
— NAAN ! hurla Eden avant de mourir et de s'écrouler lamentablement.

Thomas se réveilla.
— Merde ! Je dois m'évader de l'hôpital... Je ne peux pas louper le rush.

Noah jeta un œil à la liste des participants. Kuma s'assit devant lui.
— J'ai observé quelques jeux. Y a un des types qui participera au rush qui m'intéresse.
— Qui est-ce ?
— Trevor ! C'est un psychopathe prêt à tout pour gagner. J'espère vraiment être celui qu'il affrontera.
— Ouais...
— Quelque chose ne va pas ?
— Ben... Y a un truc qui cloche. J'ai inspecté les sous-sols du casino.
— Et donc ?
Noah jeta la liste sur la table et se pencha vers Kuma.
— Logan est mort... Brahms n'a jamais été tué pendant le troisième rush. Je pense que c'était un gaz qui l'a rajeuni... Enfin j'en sais rien, mais une chose est sûre. Il se fait passer pour Logan.

Dans le bureau, face à Udo, Logan souriait.
— On se retrouve enfin, maitre.
— Oui, et cette fois, il n'y a aucune issue. Vous mourrez pour de bon, Brahms.
— Mon frère s'est suicidé car vous avez oublié de l'informer au sujet de mon plan. Vous avez tout détruit. Alors c'est moi qui gagnerais et je vous tuerais de mes propres mains, salaud !
Il grattait furieusement son visage afin de décoller la fausse peau et réussit à retirer entièrement ce masque.
— C'est si bon d'être redevenu soi-même ! Bien, je pense qu'il est temps d'en finir, mon cher ami !




— QUE LA PARTIE COMMENCE !

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