Chapitre 1 : Tricher, c'est gagner !

        La grande porte rouge s'ouvrit devant lui. Le jeune homme, brun aux yeux marrons, habillé de façon chic, s'avança. Il entra dans le casino privé de Brahms Gale, le plus célèbre joueur du pays.
Cet endroit fut conçu il y a des années pour que les meilleurs joueurs puissent recevoir d'immenses sommes d'argent. Chaque personne avait ses raisons. La seule contrainte était qu'il n'y avait pas d'argent à miser... Dans ces jeux...
— C'est la mort qui vous attend.
— Je sais, répondit-il. Mais j'ai réservé ma place... Je souhaite tout de même entrer.
— Bien. Veuillez-vous diriger vers le premier étage, dans la sixième salle sur votre gauche.
Il prit son badge, où étaient inscrits son âge et son prénom. Arrivé devant la salle, il ferma les yeux et soupira.
— Salutation ! s'exclama-t-il en ouvrant la porte.

Maxime : 18 ans

Quatre personnes étaient assises autour de la table. Il s'installa sur la dernière chaise et jeta un œil aux épinglettes des autres participants. L'arbitre arriva.
— Bonsoir à tous. Bienvenu au D-Casino. Ce soir, vous allez risquer votre vie à la bataille. Les règles ne sont pas les mêmes que celles que vous connaissez.
— Pouvez-vous vous presser ? demanda un type aux cheveux laqués en fumant son cigare.
Il avait une allure de mafieux et une voix très rauque.

Franck : 43 ans

La difficulté de ce jeu était de 3/10. Le danger était tout aussi faible. Pourtant, le jeune garçon commençait à avoir peur.
— Vous allez, chacun à votre tour, jouer une carte. Vous êtes obligés d'en poser une supérieure à celle qui a été posée en dernier. Si la dernière carte jouée est un roi, vous pouvez relancer le jeu à partir du deux ou poursuivre avec un as.
— Combien avons-nous de cartes dans les mains ? demanda la jolie blonde à forte poitrine.
Elle portait des vêtements légèrement provocateur et une boucle d'oreille en forme de cœur au côté gauche.

Lolita : 23 ans

L'homme sortit deux jeux de cartes.
— Vous en aurez tous vingt. Le but est de toute les poser. Seulement, une règle autorise la triche. Discrètement, vous aurez le droit de laisser tomber vos cartes sous la table.
— Et que se passe-t-il si on se fait griller ? demanda un type habillé en survêtement de sport.
Il avait la peau métisse, les yeux noirs, les cheveux lissés et une petite chaine en or autour du cou.

Ali : 27 ans

Trois serveurs arrivèrent. Ils posèrent un cocktail devant chaque joueur ainsi qu'un biscuit salé.
— Celui qui se fait surprendre en pleine tricherie devra récupérer toute les cartes au sol et jouera à la roulette russe. Il sera visé aux épaules puis à la tête à la fin. Chaque carte ramassée compte comme un tir.
— Alors s'il y a plus de six cartes au sol, on se prend une balle... C'est risqué.
— Amusant, riait un type à lunettes.
Il ressemblait au cliché des types intelligents dans les mangas : lunettes carrées, sourire narquois, mimiques énervantes...

Will : 31 ans

Il allait y avoir trois manches. Le premier ayant terminé allait gagner cinquante points. Le deuxième, quarante. Le troisième, trente et ainsi de suite.
Une fois les trois manches terminées, le joueur ayant le plus gros score pouvait partir avec la somme de dix millions de dollars. Le deuxième s'en irait avec la moitié et les autres partiraient bredouilles.
— Je pense qu'on peut commencer, riait Lolita. Je suis impatiente de voir vos qualités de tricheurs.
Personne ne répondit. Le silence avait envahi la pièce.

PREMIERE MANCHE

Maxime, étant le plus jeune, lança la première carte au milieu de la table. Un 3 de carreau.
— Oh, j'oubliais ! s'exclama l'arbitre. Il est impossible de poser une carte de même valeur que la précédente et la couleur doit changer. Vous pouvez aussi très bien passer votre tour. Mais dans ce cas, vous devrez prendre la dernière carte posée et l'ajouter à votre main.
Frank jeta alors un 4 de pique puis bu une gorgée de son cocktail. Il surveillait les mains des autres joueurs. Ali, à sa gauche, lança un 7 de cœur. Enjouée, Lolita posa un 8 de pique.
— Ce jeu m'a l'air amusant...
Maxime jeta un œil sous la table. Il y avait déjà deux cartes au sol. La partie avait à peine commencée et ses adversaires trichaient déjà.
Will lança une dame de cœur. Maxime n'avait pas de carte supérieure à poser de la couleur noire. Il prit alors la dame et laissa Franck jouer. La dernière était le 8 de Lolita. Il posa sur celle-ci un 10 de carreau.
— Pourquoi êtes-vous ici ? demanda Will pour animer la partie.
— J'ai mes raisons, répondit Franck en portant son cigare à ses lèvres. Et elles ne te concernent pas.
— Tu n'es pas marrant, badinait Lolita. Ben moi, il s'avère que j'ai une sorte de maladie... De ce fait, je ne peux garder un boulot plus d'un mois.
Maxime hésitait à faire tomber une carte. Que faire ? Ali posa un roi de trèfle ! Lolita, souriante, jeta son as de carreau qui glissa jusqu'au tas de carte.
— Du coup, reprit-elle d'un ton froid en levant les yeux. Je me suis mise à vendre mon corps.
En sueur, Maxime déglutit. Il avait laissé tomber une carte. Avait-elle vu cette action ? 

— EXCELLENT ! s'exclama Will. La partie commence enfin.
— Hein ? répliqua Maxime.
— Nous avons notre premier tricheur !
Le cœur du jeune homme s'arrêta. Sous la table, il y avait six cartes. Ali venait d'en lâcher deux. Il dû les ramasser et les ajouter à sa main. Maxime soupira. Il n'avait pas été vu.
Le type en jogging se leva et s'approcha de l'arbitre qui fit tourner la roulette avant de tirer à six reprises en visant son épaule gauche...
Au sixième coup, la balle traça en direction du jeune homme et se logea dans son sous épineux.
— Oh merde ! s'exclama Maxime en se levant.
Le type, à terre, criait en se tenant l'épaule de l'autre main. Le sang coulait sur sa main. Les yeux fermés, les dents serrées, il souffrait.
— La partie peut reprendre, sourit l'arbitre.

Will plaça son 3 de trèfle et lança un curieux regard à Maxime. Le garçon avait déjà fait tomber trois cartes. Il posa son doigt sur celle qu'il allait poser et fixa Ali, brisé.
C'est vraiment un jeu dangereux... Mais je dois en sortir vainqueur !
Il lança son 6 de cœur et bu une gorgée du cocktail. Banane framboise ? Mélangé avec une petite dose d'alcool et d'une eau pétillante. Très sympathique.
Franck se mit à rire et jeta un 7 de pique.
— Il y a déjà sept cartes sous la table... Cette partie finira très mal...
Ali, sans le vouloir, fit tomber une autre carte à cause de la douleur.
— Non, non, non ! hurla-t-il en panique. C'était pas voulu ! Je voulais la poser !
Il se baissa pour toute les ramasser, tout tremblotant. Il y en avait neuf. En larmes, il se mit à les supplier.
— Allez, qu'on en finisse. dit Lolita en se léchant les lèvres.
L'arbitre tira à quatre reprises en direction de la seconde épaule du pauvre homme. La cinquième laissa partir la cartouche qui se logea dans l'os du type, hurlant à terre. Il mit une nouvelle cartouche dans l'arme et fit à nouveau tourner la roulette.
— Il reste quatre tirs...
Il visait la tête. Premier coup... Rien.
Idem pour les suivants. Le jeune homme, en pleurs, se remit à la table. Le moindre mouvement le faisait éprouver une insupportable douleur.
Le jeu reprit. Peu après, Will lança une dame de trèfle et se mit à pouffer. Il n'avait plus aucune carte en main. Il y avait quatorze cartes au sol.
L'arbitre fit le total des points, selon le nombre de cartes qu'il restait dans la main de chaque joueur.

SCORE :

Ali : 10
Lolita : 20
Maxime : 30
Franck : 40
Will : 50

Ali était sur le point de s'évanouir. L'arbitre retira les cocktails des joueurs. Trois serveurs vinrent leur offrir un café bien chaud avec trois sachets de sucre pour les plus sensibles.
— Bien, il est temps de passer au second tour. Cette fois-ci, pour chaque triche, il y aura deux balles en chambre...
Maxime et Ali grimaçaient. Les autres souriaient.

DEUXIEME MANCHE

Le perdant posa une carte au hasard. C'était un 7 de pique. Lolita jeta alors un 9 de cœur et lança un regard au joueur suivant.
— Tu as posé la question mais tu n'as toujours pas répondu. Pourquoi es-tu là ?
— Je souhaite simplement ne pas me salir les mains...
Il posa un valet de trèfle.
— Que veux-tu dire ?
Maxime joua un roi de pique.
— Un salaud a tué ma femme... Seulement, la justice étant vraiment nulle à chier, ne me comprendra pas... Alors je ne tuerais pas ce type de mes propres mains.
— Je vois, répondit Franck. Tu veux engager un tueur à gage...
Il y avait onze cartes au sol. Lolita en lâcha une. Maxime l'avait vu... Que dire ? Il était incapable de la dénoncer. Il se sentirait mal après ce que l'autre joueur a vécu.
— Je... Je perds tout mon sang...
Ali perdait connaissance. 

— S'il tombe, ce sera considéré comme un abandon. déclara l'arbitre. Ses cartes seront redistribuées et il ne pourra plus poursuivre la partie.
Le garçon luttait...
— Pourquoi t'es là ? ricanait Lolita en s'adressant à Maxime.
— Hein ? Je...
— On ne t'a pas trop entendu toi, ricanait Franck. Pourquoi être aussi silencieux ?
Ali s'écroula. Ses cartes finirent sous la table.
— Navré de vous le dire qu'à cet instant, riait l'arbitre nerveusement. Mais vous devez aussi vous partager les cartes restantes au sol.
La manche recommença.
— Si je suis là, dit Maxime en lançant un sept de carreau. C'est parce que ma sœur est dans le coma... Il y a une opération faisable pour la sortir de là. Mais c'est très cher...
La manche se termina sans blessure... Les joueurs étaient cependant déterminés à gagner. Et ils étaient prêt à tout pour se débarrasser des autres...
— Bien, riait l'arbitre. Passons à la dernière manche. Cette fois-ci, il y aura trois balles en chambre ! Que la partie commence !

SCORE :

Ali : OUT
Lolita : 40
Maxime : 40
Franck : 80
Will : 80

Le gagnant était cette fois-ci Franck, en égalité avec Will. Une règle fut à nouveau ajoutée. Pour chaque triche, les joueurs surpris allaient perdre vingt points.
Les deux personnes à surveiller étaient les gagnants.

TROISIEME MANCHE

Lolita lança un roi de cœur pour commencer la partie. Will laissa tomber une carte en se penchant pour lancer un deux de pique sur la table. Maxime en laissa tomber une et jeta un œil sous celle-ci.
Il n'y en avait que deux. Franck joua et Lolita reprit. Les cartes se lâchaient une par une. Parti comme c'était, Maxime n'allait pas obtenir son argent.
Will et Franck n'avaient plus de raison de tricher s'il n'y en avait pas le besoin.
Je dois faire quelque chose... S'ils voient qu'il y a des cartes au sol, ils sauront qu'on peut potentiellement les vaincre.
C'est alors qu'ils allaient se mettre à jeter leurs cartes. Maxime s'apprêtait à tricher encore.
Lolita lança un as de cœur. Will posa son 3 de trèfle et vit Maxime jeter une carte.
— Petit malheureux... Je souhaite dénoncer une tricherie !
— Hein ? s'exclama le garçon, surpris.
Il avait peur. Sous la table se trouvaient quatre cartes. Il allait obligatoirement se prendre une balle...
L'arbitre se tenait devant lui. Il le visait. Le cœur du garçon battait de plus en plus vite. Et si l'homme bluffait ? S'il n'y avait qu'une balle ? Et si l'arme ne fonctionnait plus ? Il espérait y échapper...

Premier coup !
C'est bon, songea-t-il. Il n'y a rien.
Deuxième coup !
Le garçon recula brusquement, surpris par la déchirante douleur de la balle se logeant dans son épaule gauche. Il pleurait. C'était atroce.
Encore, debout, la main droite devant sa blessure, en sang, il fixait furieusement le type.
Et s'il avait mis les trois balles côtes à côtes ? Les deux suivantes allaient le tuer !
L'arbitre fit tourner la roue.
— Le pauvre, ricanait Lolita. Je préfère ne pas imaginer ce qu'il endure.
— Il ne vaut mieux pas, répondit Will, souriant.
Troisième coup... Rien !
Les yeux fermés, il serrait les poings... Puis partit le quatrième coup... Une balle se logea dans l'autre épaule !
Il hurlait. La partie pu se poursuivre après ces longues minutes de souffrance. Le garçon avait quatre cartes supplémentaires.
Franck relança le jeu.
Huit de cœur, valet de trèfle, roi de cœur, trois de pique...
Les cartes défilaient. Lolita tricha et se fit surprendre par Franck. La pauvre fille du ramasser huit cartes... Les hommes avaient trichés.

La partie allait s'achever. Lolita était hors course et Maxime était sur le point de s'évanouir. Il prit sa tasse de café et la laissa tomber, sous le coup de la douleur. Le café se renversa sur sa jambe et la tasse se brisa au sol.
— Je... Je n'y arrive plus...
Il ne restait plus que deux joueurs. Ils étaient hélas à égalité. La partie devait continuer. Chacun à leur tour, ils jouaient. Will avait commencé. Il était alors sûr de gagner.
Comment Franck pouvait-il s'en sortir ? Tricher alors que son adversaire l'observait ? Impossible !
— Alors ? riait Will. Pour quelle raison es-tu venu ici ? Nous ne sommes plus que deux, tu peux en parler, non ?
— Je peux, en effet...
Il sortit un papier de sa poche. Il y avait quelque chose d'écrit dessus en rouge. Quelqu'un lui demandait tout juste huit millions de dollars. Il ne pouvait pas se contenter de terminer le jeu en seconde position.
— Je comprends... Nous avons alors tout deux besoin de cet argent. Mais pourquoi dois-tu cet argent à cette personne ?
— Tu vois... Il s'avère que je n'ai plus besoin de cet argent.
Will posa un dix de pique.
— Ah oui ?
— Venir ici n'était pas ta première solution, n'est-ce pas ?
Le type n'avait pas l'air de saisir. Pourtant, il paraissait inquiet. Avait-il quelque chose à cacher ?
— C'est une fabuleuse coïncidence que l'on puisse jouer ensemble ! Tu sais, quand tu as kidnappé ma femme, tu aurais dû cacher ton visage devant les caméras...
Will lança un roi de trèfle.

— Enfoiré...
— J'ai juste à te surprendre en train de tricher et tu seras enfin mort !
— Hein ? Tu délires ! Ma main sera vide avant la tienne !
Franck souriait. En panique, le type baissa les yeux. Il y avait douze cartes au sol. Il était fichu ! S'il voulait cet argent, il allait devoir tricher à son tour. Seulement, il suffisait d'une erreur et c'était la mort assurée...
— Si tu ne me laisses pas gagner... Je tuerais ta femme.
— Un crevard comme toi ne ferait jamais ça... Je suis certain que tu essaies déjà de jeter tes cartes.
— Si je meurs, tu sais qu'on ne la retrouvera jamais, hein ?
Franck ne répondit point. Il dû piocher à plusieurs reprises et vit son adversaire piocher à son tour.
— Je vois, ricanait l'arbitre. La partie ne se terminera point à ce rythme... Nous allons passer en mort subite.
Il tendit un pistolet aux joueurs. Chacun d'eux contenait une cartouche. Ils durent faire tourner la roue et le donner à l'autre.
Un tas de carte était face cachée devant eux. Will tira la première carte... 4 de cœur... Il tira à quatre reprises ! Rien n'en sorti !
Franck tira un deux de pique. Il tira à son tour... Aucune balle ! Souriant, Will montra lentement sa carte.

— Je suis navré que cela se finisse de cette manière...
Il tira jusqu'à faire exploser la cervelle de Franck qui s'écroula. Will laissa tomber sa carte et son arme. Le dix de carreau arrêta sa course sur sa chaise.
— Félicitation, s'exclama l'arbitre. Vous pouvez rentrer chez vous avec la fabuleuse somme de dix millions de dollars.
Will se mit à rire, du sang sur le visage. Plusieurs types arrivèrent pour nettoyer la salle. Lentement, il marchait jusqu'au hall principal, vide, où il récupéra sa carte bancaire. Il y avait tout son argent dessus.
— Passez une bonne soirée, souriait la jolie femme à l'accueil.
— Suce-moi, oui... dit-il en se retournant. Bonne soirée... Connerie...
Un homme arriva derrière la femme.
— Le dernier jeu vient d'être terminé. On peut fermer. Tu es de service demain ?
— Nan, répondit-elle en l'enlaçant. Donc on peut s'occuper toute la nuit...
— Avant, ma belle, je dois organiser un jeu d'une violence inouïe pour vendredi.
Ils avaient encore quatre jours. Il y avait de nombreux arbitres dans l'enceinte du casino. Ils devaient préparer les jeux la journée et les animer le soir. Seul cinq d'entre eux travaillaient par jour.
Chaque vendredi, avait lieu un « Rush ». Il fallait avoir gagné sept jeux les jours précédents pour y participer. Le prix était inimaginable... Mais la mort attendait les perdants.

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