Prologue

Comment bien foirer son suicide


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     J'avais 16 ans quand ma vie a tourné au bain de sang et que je me suis suicidée.

     Et là, vous me dites : "Mais si t'es morte, comment tu peux raconter ton suicide ?". Ou alors : "Ne parle pas de suicide et de massacre avec tant de légèreté, c'est inhumain !"

     À la première phrase je réponds : "Isekai, abruti.e !" et à la deuxième : "Si t'es pas content.e, va voir ailleurs, parait que l'herbe y est plus verte ! Et puis, je ne suis plus humaine.".

     Bon je peux parler maintenant que tous les rageux et rageuses sont parti.e.s ? J'avais pas besoin de votre avis, de toute façon.

     Je m'appelais Bonnie, mais appelez moi Kurage ( クラゲ ). Je suis originaire de Londres et je suis ce qu'on appelle poliment une "enfant née sous X". Une façon sympa de dire que j'ai été abandonnée à la naissance. Maintenant que j'ai les cartes en main, c'est pas plus mal. Bon, l'orphelinat était nul et on mangeait qu'un repas sur trois mais j'ai rencontré Kurage !

     Là, vous êtes en train de vous demander : "Mais comment elle s'est rencontrée elle-même ?"

     Je vous ai dit que de base, je m'appelais Bonnie. Mon changement de nom est une longue histoire, et celle que je vais vous raconter aujourd'hui en est les prémices. Vous êtes bien assis.e.s avec popcorn, soda et lunettes de vision 3D ? Parfait, ça va commencer.

     J'ai rencontré Kurage quand j'avais 8 ans. Kurage, c'était son surnom, son vrai prénom c'était Genevieve. On était deux gamines de l'Assistance Publique, moi typée asiatique et elle, afro-japonaise. On s'est retrouvées dans la même chambre et on s'est rapidement liées d'amitié. Mis à part le fait qu'on se trouvait dans un orphelinat avec zéro perspective d'avenir, c'était le conte de fées. Quand j'ai eu 12 ans et elle 14 ans, on est officiellement passées d'"amies" à "couple" (les homophobes, cassez-vous merci).

     Peu de temps après que j'ai fêté mes mes 15 ans, ma vie est devenue un vrai cauchemar.

     Vous êtes prêt.e.s ? Parce que ça va devenir intéressant.

     Ma génitrice était revenue. Et c'est à partir du moment où elle a signé les papiers d'adoption que ma vie est devenue un vrai Enfer.

     Pour faire dans le simple (vous avez sans doute autre chose à faire que m'écouter m'auto-apitoyer sur mon passé, pas vrai ?), ma "chère maman" (sentez l'ironie) était une perverse narcissique. Il y a des gens que ça détruit, il y a des gens que ça renforce. On peut dire que cette enfoirée de première classe a fait un bon travail, je concours toutes catégories !

     Pendant environ un an, j'ai perdu confiance en moi et j'ai vacillé au bord de ce gouffre qu'on appelle "Folie". Heureusement, Kurage ne m'a jamais lâchée, même quand c'était intenable. Puis le jour du 21 décembre 20XX, tout a foiré. 

     C'était l'anniversaire de Kurage. Et si j'avais été plus clairvoyante, elle vivrait encore.

     Bref, je suis allée chez elle dans les vieux quartiers de Londres (me demandez pas comment elle s'y est trouvé un appartement, j'en sais foutrement rien). Elle vivait dans une grande mansarde aménagée comme un appartement. On cuisinait une salade composée avec de la méduse dedans (oui, c'est comestible et c'est même appelé le "tofu des mers").

     Et puis on a entendu quelqu'un frapper violemment à la porte d'entrée. Kurage est allée voir pendant que je surveillais la fin de la cuisson du riz. Je me suis rapidement rendue compte que c'était trop silencieux. Je suis allée voir. J'aurai dû y aller plus tôt.

     Ma génitrice était là, sur le pas de la porte, avec un sourire fou plaqué sur le visage. Et sur le sol, allongée dans une flaque de sang grandissant à vu d'œil, il y avait Kurage. Puis j'ai vu le couteau dans les mains de la psychopathe et tout s'est assemblé dans ma tête. Elle était rentrée de son voyage d'affaire plus tôt que prévu et ne m'ayant pas trouvée au domicile "familial", elle était venue chez Kurage. Pour mettre sa menace à exécution.

     Elle avait tué Kurage.

     Ensuite, tout est allé très vite. Mes jambes m'ont lâchée et j'ai essayé de ramper vers Kurage. Le monstre laissé tomber le couteau est s'est avancée vers moi. Elle a attrapé les cheveux sur le haut de mon crâne puis a tiré ma tête vers le haut. Elle m'a demandé s je savais quelle serait ma punition. Je n'ai pas pu répondre. Puis elle m'a expédiée au sol, avant de se diriger vers la cuisine.

     Ça sentait le riz brûlé.

     Mais elle a fait trois grosses erreurs : la première fut de penser que je serai trop détruite pour faire quoi que ce soit. La seconde, sous-estimer mon attachement à Kurage. La dernière fut de me projeter près du couteau.

     Incapable de réfréner mes tremblements, j'ai pris le couteau et je me suis levée avec difficultés. Le monstre était dans la cuisine et en est sorti en entendant mes pas incertains. Elle avait un sourire de triomphe que j'ai trouvé absolument dégueulasse. Comme si elle ne venait pas de tuer la fille que j'aimais. Comme si elle n'avait pas détruit deux vies d'un coup de couteau. Elle a ouvert la bouche... avant de la refermer sans pouvoir émettre un son.

     J'avais enfoncé la lame dans sa cuisse. Je l'ai ressortie d'un coup, avec une grande gerbe de sang. Ma main s'est posée sur sa bouche pour l'empêcher de crier, comme si j'avais fais ça toute ma vie. C'était enfin à son tour d'avoir peur et de sentir la douleur.

     Je ne me rappelle plus bien de la suite. Juste que je berçais le cadavre de Kurage dans mes bras et que le corps du monstre était à ma droite, méconnaissable et affreusement mutilé. J'avais encore le couteau dans ma main. Je l'ai enfoncé dans ma carotide sans aucune hésitation. Je n'avais plus peur et je n'aurai plus mal. 

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Anecdotes :
Bonnie a 16 ans et mesure 1m57.
Kurage a 18 ans et mesure 1m80.
Kurage a appris le japonais à Bonnie.
Kurage est en réalité #*µ//#/$% [ DONNÉES CODÉES ]
Bonnie a les cheveux noirs, lisses et des yeux magenta terne sans pupille.
Kurage a des cheveux noirs, crépus et des yeux bleu vif.

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