De mes yeux, le Temps s'échappe pour ainsi
S'écouler sur mes joues, aussitôt disparaître
Et me laisse un vide dans un Cœur rabougri
Par la misérable Vie, que Dieu lia à son Être

Moi qui jamais naquit pour adire des Choses
Moi dont la parole, complice de mon désarroi
M'aura peint telles images pour ma chlorose
Satire ma vie pour me libérer de sa courroie

Qu'avec des mots si légers comme ma plume
Je lègue la lourde peine qu'il m'aurait infligé
Oh! Dieu qui oublie quand rejaillit la brume
Qu'il est Amour, condamne l'Ange de la pitié

J'ai beau le livré les plaintes les plus amères
Par écho de ces mots, témoins de ma misère
Mais il n'a que noyé mes bouteilles à la mer
Ce Dieu, qui m'a sitôt réduit bouc-émissaire

Point de voix, égaré de cette voie, de la piété
Comment attirer l'attention, dudit Seigneur
Quand ma prière c'est de cette Terre quitter
Vers un ailleurs que ne mérite pas un Cœur

Ah ! Laissez les couler, mes larmes satanées
Seules ces satinées soulagent un cœur brisé
Ne les essuyez pas, Car à votre grand regret
Le cri d'un Cœur inanimé peut Vous hanter

Et Je n'attend plus, que l'on me fasse l'éloge
De ce que cette brutale vie aurait de parfait
Il n'y eût en elle, point de Grâce qui s'y loge
Si culpabilisant la Mort j'en viens à pleurer

Laissez moi m'en aller...

[En Vie de Mourir #3]
by Keven©Kevlar