Compatissance

Petit à petit... esclave devient mon cœur
Qui de vive voix, je l'entends battre
Que du ciel, me soit tombée une douleur
Le spectre d'un amour sans albâtre

Car j'ai pu sentir, éclairé par mon âme
Une main des ténèbres me tenir par le cœur
Et par terre, quelques braises de ma flamme
Devenues les étincelles de mes pleurs

Je cherche en vain, la muse de mon calvaire
Là où je conserve un os de sa pensée
Guidé par le chant d'un alcyon de mer
Apte à comprendre même les mots insensés

Je n'en serais pas moins un griot
Mais pour déclamer mon truculent mélodrame
Je dépose ma voix dans ces mots
Enlisant la cime de l'accent dans votre charme

Mais quoique je vous eusse suivie
Dans vos jactances, vous n'étiez qu'Aphrodite
Puisque le temps passe, te susurre et m'oublie
N'étais-je autre que votre lévite ?

De ce philtre d'amour où j'ai extrait mon agonie
Cependant, sans placoter votre honneur
Ohé ! Ne mériterais-je au moins un répit
Un ange volubile qui console ce qui m'écœure ?

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