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( nda ) le Mori de 01643 est sans doute le plus ooc de tous les Mori que j'écris, mais il est drôle at least.
bonne lecture !
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Chapitre Huit - Les retenues du professeur Mori
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Après l'altercation qu'ils avaient eu dans la Grande Salle, les possibilités d'action de Chuuya se trouvèrent assez brutalement réduites. La nouvelle n'avait pas mis longtemps à se répandre, quand bien même les propos de Dazai n'avaient pas révélé grand-chose : il avait mentionné mercredi ― et tout le monde savait que mercredi avait lieu la sortie à Pré-au-Lard ― en s'adressant à Chuuya comme s'il y avait un sous-entendu que seul lui pouvait comprendre et en laissant sous-entendre qu'ils avaient prévu de s'y voir.
Chuuya refusait bien entendu toujours plus fermement de se rendre à cette sortie avec le brun ― plutôt mourir, comme il s'en faisait régulièrement le serment en croissant le brun et son sourire goguenard dans les couloirs. Il avait élaboré sa stratégie en son for intérieur : tant pis si Yosano était absente, il allait se débrouiller pour se faire coller. Dans un premier temps, il avait réfuté cette idée de peur de ruiner son image auprès des professeurs ; mais c'était la solution la plus viable pour échapper à cette torture. Le professeur Mori n'aurait aucun remords à le coller un jour de sortie à Pré-au-Lard. Il s'en ferait au contraire un plaisir, il l'avait déjà fait auparavant.
Il avait donc prévu de s'arranger pour être mis en retenue et esquiver l'impensable sortie avec Dazai. Mais il ne comptait pas pour cela mal se comporter envers ses camarades ― trop évident qu'il le faisait exprès ― ou avec son professeur ― trop dangereux pour les points de sa maison ou sa poursuite d'études. A la place, il pensait plutôt...
« Monsieur. Collez-moi. »
... Débarquer dans le bureau du professeur Mori avec cette demande absurde. L'homme, qui était occupé jusque-là à corriger des rouleaux de parchemin, releva la tête de son travail, un air surpris peint sur le visage. C'était probablement la première fois qu'on lui faisait une telle demande, il fallait l'avouer.
« Pardon, monsieur Nakahara ? » lâcha-t-il en clignant plusieurs fois des yeux. Le rouquin répéta sa demande :
« Je ne vous rendrais pas le prochain devoir qu'on doit vous rendre, alors collez-moi par avance.
― C'est une demande assez originale, vous en avez conscience ? » Chuuya haussa les épaules.
« Je suppose.
― Vous essayez d'échapper à la sortie à Pré-au-Lard ? » Le jeune homme soupira ― c'était un peu trop facile à deviner, visiblement.
« J'anticipe seulement ce qui viendra une fois que je n'aurais pas rendu ma dissertation sur les sorts interdits. » L'amusement du professeur était palpable.
« J'ai fait quelque chose de similaire, une fois. » Chuuya haussa un sourcil.
« Pardon ?
― J'ai demandé au professeur Fukuzawa de me coller préventivement pour un acte stupide que j'allais commettre. Il a refusé, en disant qu'il préférait que je ne le fasse pas.
― Et vous l'avez écouté ?
― Qu'en pensez-vous ?
― ... Non. »
Il n'aurait pas toujours osé être insolent avec le professeur mais c'était ce qu'il pensait intimement, et de toute façon, il cherchait à être collé. D'ailleurs, l'homme se contenta de ricaner.
« Exactement. Je m'en suis tiré avec le double d'heures de colle prévues. Il a toujours manqué d'humour. »
Chuuya s'abstint de tout commentaire cette fois. Il avait du respect pour le directeur Fukuzawa qui gérait au quotidien un château et une équipe de professeurs aux méthodes souvent un peu aléatoires et discutables. Entre le professeur Motojiro qui faisait exploser régulièrement la salle de potions et le professeur Fitzgerald qui enseignait des sortilèges méconnus et inquiétants (pour ne pas dire complètement dangereux), la rareté des accidents et plaintes des parents relevait du miracle.
Il se demandait ce que le professeur Mori avait bien pu faire pour se faire coller à ce point. Il y avait toujours eu pléthore de rumeurs sur son compte : on racontait qu'il était à l'origine de la moitié des racontars qui circulaient au château, que ce soit parce qu'il les avait inventés ou répandus ou parce que ce n'étaient pas que des racontars. Ce que tout le monde savait avec certitude, c'était en tout cas qu'il était étonnamment ami avec Elise, un des rares fantômes du château à fréquemment venir à leur rencontre pour les ennuyer et jouer avec leurs nerfs. Mori était le seul qu'elle écoutait, à la surprise générale. Le rouquin ne savait pas trop comment le professeur de défense contre les forces du mal avait fait pour gagner sa confiance et obtenir qu'elle lui obéisse relativement ― tout en dérangeant fréquemment ses propres cours et en le suivant de part et d'autres du château pour lui parler en continu durant des heures ― mais cela provoquait le plus grand soulagement de tous les élèves et autres professeurs lorsqu'elle cessait ainsi de les ennuyer eux pendant quelques jours.
Quoiqu'il en fut, le professeur avait cette réputation un peu sulfureuse d'ancien élève perturbateur qui avait eu de nombreux démêlés avec l'administration du château, et Chuuya se demandait souvent pourquoi le directeur Fukuzawa avait accepté sa candidature au poste de professeur quelques années plus tard. Ceci étant dit, c'était présentement le cadet de ses soucis : ce qu'il voulait, c'était juste obtenir son heure de colle.
« Vous coller ne me dérange pas, reprit le professeur avec un sourire, mais si vous essayez d'être collé mercredi, j'ai peur de ne pas pouvoir vous donner satisfaction. Je serais moi aussi à Pré-au-Lard mercredi, et non dans une salle de classe à vous surveiller. »
Chuuya sentit son enthousiasme ― et son plan parfait ― se fracturer soudainement. Mori n'allait jamais à Pré-au-Lard, c'était aussi pour ça qu'il l'avait choisi. Pourquoi avait-il changé d'avis soudainement ? Chuuya comptait sur lui pour esquiver Dazai, mais finalement, il allait devoir se rendre à l'évidence : se soustraire à la sortie à Pré-au-Lard ne serait pas si simple.
« J'ai bien le droit de profiter un peu de la période des fêtes moi aussi, non ? » lâcha Mori comme s'il avait deviné à quoi il pensait ― et Chuuya se souvint alors des rumeurs selon lesquelles le professeur de DFCM était legilimens. Il grimaça en réalisant à quoi ― et qui ― il songeait depuis le début, et l'homme en profita pour ajouter, moqueur : « Si vous voulez un bon conseil, au lieu de penser à vous défilez, réfléchissez plutôt à la vengeance que vous pourrez réclamer l'année prochaine. »
Il lisait définitivement dans les pensées.
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