( nda ) oups my fingers slipped en écrivant ce chapitre :)

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Chapitre Vingt-et-un - Rien de plus qu'un alibi

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« Pourquoi tu m'as traîné ici ? demanda Chuuya à Dazai lorsqu'ils ressortirent de la cabane hurlante une fois leur conversation avec Mori terminée ― le professeur leur avait proposé de repartir par le passage secret qui menait sous le Saule Cogneur, mais si Dazai avait été emballé par la perspective, il n'en allait pas de même pour le rouquin qui ne partageait pas ses tendances suicidaires.

― T'as perdu ton pari. » commenta le brun pour toute réponse. Chuuya soupira.

« Je ne parle pas de cette sortie au sens large, juste de cette excursion à la cabane hurlante.

― C'est toi qui as décidé de m'accompagner, releva Dazai sur un ton légèrement moqueur. Je ne t'ai pas forcé. »

Chuuya le dévisagea longuement en fronçant les sourcils, sans rien dire ― au sens propre du terme, c'était vrai, Dazai ne l'avait pas physiquement forcé à venir avec lui, mais le Serpentard n'avait pas eu l'impression qu'il avait eu vraiment le choix pour autant.

« Tu ne me feras pas croire que tu te trouvais dans le coin par hasard quand on s'est retrouvés. Tu ne fais jamais rien par hasard.

― Je te remercie pour le compliment, mais toi aussi, tu te trouvais dans le coin. Par hasard.

― Je suis arrivé là en essayant de te retrouver, riposta Chuuya en sentant l'agacement poindre de nouveau en lui. J'aurais pu rester au chaud chez Madame Pieddodu au lieu de risquer ma vie dans cette tempête.

― C'est toi qui m'a suivi. Je ne t'avais rien demandé.

― T'es parti sans prévenir.

― Pour que tu ne saches pas où j'aille. Tu vois ? Je ne pensais pas que tu essayerais de me suivre. Les Serpentards ne se préoccupent pas des autres, d'habitude.

― Et les Serdaigles n'essayent pas de se faire détester par leurs professeurs. Suivre Mori et poser des questions sur ses agissements en marchandant avec son ancêtre ? Il pourrait te faire renvoyer pour ça, et je témoignerai en sa faveur. » Dazai fit la moue.

« Tu aurais des ennuis aussi.

― Je n'ai pas participé à cette mascarade, je ne sais même pas pourquoi j'étais là. »

Chuuya toisa avec insistance le jeune homme aux cheveux bruns après avoir posé cette question sous sa forme affirmative ― il affirmait une chose, mais voulait aussi une réponse claire. Pourquoi diable avait-il été traîné jusqu'ici par Dazai ? Il avait le sentiment que, depuis le début, tous les agissements du brun avaient eu pour seul et unique objectif de les mener jusqu'ici, face à Mori. Bien sûr, il n'avait pas pu prévoir la tempête de neige mais pour le reste... Pourquoi avoir été aussi loin juste pour avoir cette conversation avec Shizuka Mori ?

« Je ne savais pas que Shizuka Mori serait là, finit étonnamment par le contredire le Serdaigle. Je savais que Mori était à l'origine de la plupart des rumeurs qui courent sur le compte de la cabane hurlante, parce que si on remonte à leur origine, on s'aperçoit toujours que c'est le premier à avoir diffusé telle ou telle information. J'avais pour hypothèse que cela a un lien avec Elise et son mystérieux décès ― et je n'ai toujours pas le fin mot de l'affaire d'ailleurs, ajouta-t-il sur un ton boudeur avant de reprendre : Je ne savais pas qu'il se rendait lui-même à la cabane hurlante quand on allait à Pré-au-Lard. Je voulais voir si quelque chose s'y passait, et tu devais me servir d'alibi. La plupart des gens nous ayant vus au salon de thé, je pouvais m'éclipser pendant la tempête sans être vu et sans craindre de retombées négatives. »

Chuuya le dévisagea en plissant avec insistance les yeux. Il lui servait d'alibi ? C'est tout ? Il n'aurait pas dû être surpris par cette réponse, parce que c'était du Dazai tout craché et qu'il se doutait bien qu'il ne l'avait pas invité par hasard dans le simple but de l'humilier. Osamu Dazai faisait toujours tout dans son propre intérêt personnel.

« Super, rétorqua-t-il sèchement. Je peux m'en aller du coup ? Maintenant que tu n'as plus besoin d'un foutu alibi pour ne pas avoir d'ennuis après avoir été surpris en train d'espionner un professeur ? » Dazai parut un peu surpris par son changement d'attitude.

« Notre accord tient jusqu'à la fin de la journée, fit-il remarquer.

― Mais t'as eu ce que tu voulais, non ?

― Je ne suis pas venu ici juste pour parler à un tableau et enquêter sur le professeur Mori. » Le jeune homme aux cheveux bruns semblait sincèrement perdu face à sa réaction, mais Chuuya ne voulait pas se faire encore avoir.

« Mais c'était quand même ton objectif premier quand tu m'as invité. » Une lueur de compréhension passa dans les yeux de Dazai.

« T'es déçu ? demanda-t-il sur un ton redevenu moqueur. Tu pensais que je t'avais invité pour le plaisir de ta compagnie ? »

Chuuya serra les dents devant le ton clairement condescendant employé par le jeune homme. Il n'aimait pas la manière dont il se fichait de lui. Ce n'était pas une question de déception, mais plutôt un problème lié au fait qu'il avait le sentiment d'avoir juste servi de support à une des manigances perpétuelles de Dazai.

Il n'avait pas supporté son arrogance pendant une demi-journée pour ça.

« Déçu d'avoir perdu mon temps avec un abruti fini, oui. » siffla-t-il finalement avant de prendre les devants, marchant volontairement rapidement pour semer le brun.

Oui, officiellement, ils étaient censés rester ensemble jusqu'à la fin de la sortie, ce soir, quand il faudrait retourner au château.

Oui, la réaction de Chuuya était sans doute trop impulsive et indigne non seulement de son âge mais aussi de sa maison.

Mais présentement, il s'en moquait.

Hors de question qu'il passe une seconde de plus avec le brun.