( nda ) encore un bonus que je voulais vraiment vous partager, parce que j'ai des idées idiotes mais elles sont fun quand même (je crois)
(en vrai je sais même pas si c'est crédible mais bon, c'était drôle à écrire)

bonne lecture!

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Chapitre Seize - Les deux Fuku

¡!

Il y avait dans le règlement de Poudlard de nombreux articles, que tous les élèves ne connaissaient bien entendu pas du tout ; ils avaient une séance de lecture obligatoire du règlement lorsqu'ils entraient à Poudlard mais rares étaient les élèves qui avaient réussi à aller jusqu'au bout de celui-ci : la plupart s'arrêtait au contraire à la page 4. A chaque rentrée, lors du traditionnel discours de bienvenue aux nouveaux arrivants, le professeur Fukuzawa rappelait uniquement les points essentiels, ceux que personne n'était autorisé à ignorer : interdiction de pénétrer dans la Forêt Interdite (ce que les trois quarts de Poudlard avaient pourtant fait arrivés en cinquième année), interdiction de se rendre dans diverses parties du château et, étonnamment, « interdiction de faire usage de la magie pour modifier l'aspect du plafond enchanté ».

Tout le monde avait toujours trouvé cette dernière interdiction étrange, Chuuya le premier. Le ciel qui flottait perpétuellement au-dessus d'eux lorsqu'ils se trouvaient dans la Grande Salle était un des plus beaux objets magiques qu'il avait jamais été donné à contempler au rouquin. Même lui qui n'était pas très versé dans la contemplation poétique reconnaissait que cela avait quelque chose de fascinant, de voir la manière dont le ciel changeait d'apparence au gré des heures et des saisons ― parfois même, de l'atmosphère ambiante.

Quoiqu'il en fut, personne n'aurait jamais imaginé utiliser ses capacités magiques pour l'altérer ― ou, plus exactement, personne n'en aurait jamais été capable. Il s'agissait d'un artéfact très puissant, installé ici depuis la construction du château probablement et ensorcelé par un magicien dont la magie perdurait encore aujourd'hui. Chuuya était quasiment certain qu'un sorcier seul n'aurait jamais été en mesure de jeter le moindre sortilège à ce plafond.

Désormais, il savait que, en effet, il fallait être deux pour ça.

Chuuya n'aurait jamais imaginé que sa propre mère puisse être impliquée dans quelque chose d'aussi improbable que cela.

Dazai lui raconta ― à partir de ce que Shizuka Mori lui avait expliqué aussi, pour Chuuya ne savait quelle raison ― comment sa mère était historiquement entrée dans la légende de Poudlard et comment son exploit avait marqué pour toujours le règlement du château. Avec Fuku Akutagawa. La mère de son camarade de Serpentard ― il n'aurait jamais imaginé cela.

L'histoire en elle-même avait des airs invraisemblables.

Celles qu'on appelait « les deux Fuku » étaient dans des maisons différentes au château : la mère de Chuuya était une Gryffondor, tandis que la mère d'Akutagawa était une Serpentard. Elles partagaient cependant plusieurs cours en commun, surtout à partir de la sixième année où elles avaient commencé à prendre des cours plus spécialisés après les BUSEs. Le courant passait bien entre elles, apparemment, mieux qu'avec d'autres élèves de leur année ou de leur maison, tant et si bien qu'elles passaient beaucoup de temps ensemble. Peu de temps avant d'être diplômées de leur septième année, elles avaient décidé de frapper un grand coup pour ne pas être oubliées trop rapidement au sein de Poudlard.

Leur plan avait bien réussi, visiblement.

Dazai n'avait pas tous les détails ― il manquait toujours la meilleure partie à cet abruti ― mais d'après ce qu'il lui avait raconté, elles avaient opté pour la meilleure manière de toucher le plus d'élèves possibles : s'attaquer à la Grande Salle.

Elles avaient ainsi décidé, par le biais d'une succession de sortilèges que personne ne connaissait exactement, même bien des années plus tard, de faire parler le plafond. Et de faire ainsi croire à tout le monde qu'il y avait un esprit qui habitait là-haut. Chuuya était curieux de savoir comment cela avait été rendu possible, techniquement, mais il essayait aussi d'imaginer à quel point ce coup avait dû nécessiter un travail acharné en amont. Shizuka Mori avait évoqué à Dazai de nombreuses rumeurs qui avaient commencé à courir, narrant l'histoire d'un fantôme coincé pour toujours dans le plafond, puis les premières manifestations d'une voix diffuse qui avait effrayé ceux qui restaient au château pendant les vacances. Petit à petit, tout le monde avait commencé à entendre cette voix, jusqu'au paroxysme du plan des deux élèves : lors d'un dîner, elles avaient fait apparaître l'illusion d'une femme en pleurs dans le plafond, sous les yeux ébahis de tous les élèves.

Chuuya trouvait cela brillant, et pas uniquement parce que sa mère en était à l'origine.

« Apparemment, ça leur a valu un mois de retenue avec le directeur ― qui n'était pas encore Fukuzawa d'ailleurs, il était juste professeur. Et un ajout au règlement intérieur, parce que certains première et deuxième années ont fini traumatisés. » conclut Dazai.

― Ma mère ne m'a jamais raconté ça, commenta Chuuya une fois que le jeune homme eut fini de lui narrer toute l'histoire. Je me demande bien pourquoi.

― Pour ne pas que son fils suive ses traces ? hasarda le brun avec ironie.

― C'est quand même une anecdote mémorable. Mais je crois qu'elles ont perdu contact avec Fuku Akutagawa. Elles se parlent peu maintenant, et je n'ai pas souvenir d'avoir déjà vu les Akutagawa à un quelconque événement avec ma famille.

― Les gens perdent contact en vieillissant, souligna Dazai. Je pense que la plupart des amitiés entre élèves de Poudlard ne tiendront pas sur le long terme. » Chuuya le dévisagea en plissant les yeux et ne put résister à ajouter :

« On n'est pas amis, mais j'espère que notre relation ne survivra pas non plus. » Dazai affecta une mine blessée.

« J'espère au contraire qu'on fera partie des exceptions. »

Chuuya grimaça à l'idée de continuer à rencontrer et côtoyer Osamu Dazai en dehors de l'enceinte de Poudlard, une fois qu'ils auraient commencé leur vie professionnelle. Le pire, c'est que c'était loin d'être impensable : ils voulaient tous deux devenir Aurors ― c'était d'ailleurs pour cela que Chuuya savait que, même une fois les BUSEs passés, il continuerait d'avoir des cours communs avec le brun pour le reste de leur scolarité., Ils visaient la même carrière après tout.

(Malheureusement pour lui.)

Avisant la tasse finalement terminée de Dazai, Chuuya soupira.

« On peut y aller ? »

Il en avait assez de cette ambiance lièvre et fut soulagé lorsque Dazai hocha la tête. Il avait besoin de reprendre un bon bol d'air frais.

Après tout, cela faisait au moins une demi-heure qu'il n'avait pas eu envie d'étrangler Dazai.