#Show 44 | VENUS
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44 ☆ VENUS
Place au show !
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Normalement, je reste seule dans la loge pour faire le vide, pour entrer dans ma bulle et chasser le stress. J'ai besoin de ces quelques minutes pour dompter le tract. Pour donner vie à ce personnage, que j'ai construit. À cet autre, moi... Vénus.
Mais ce soir, rien ne se passe comme j'en ai l'habitude. Rio se trouve toujours en visio, Paloma est assise sur le petit canapé et envoi des textos. Pas besoin de vous donner le destinataire.
— Paloma, tu devrais aller en coulisse pour chercher l'emplacement idéal afin de filmer mon show.
— C'est bon, j'ai capté. Je vous laisse tranquille les...
— Allez oust !
J'ai préféré lui couper la parole cette fois-ci avant qu'elle ajoute cette dénomination erronée de notre relation. Certes, je tiens à Rio et bien plus que je ne l'avais envisagée, mais il n'est pas question d'y associer des sentiments amoureux. C'est trop rapide et prématuré.
J'ai envie et besoin de ce temps où l'on se cherche, se découvre, s'apprivoise. Celui où l'on se surprend, où l'on fait attention aux désirs de l'autre.
Est-ce que c'est égoïste de ma part de vouloir en profiter ?
— Je vais te laisser te concentrer.
— Merci, Rio. Je t'appelle quand je serai rentrée à l'appartement.
— Ça marche, ma Déesse.
Son sourire canaille accompagne son clin d'œil. La totale. Une dose de séduction que je prends au complet avant de raccrocher.
Assise sur un fauteuil ancien, se trouvant en milieu de scène, je passe ma jambe par-dessus l'accoudoir pour adopter une position aguicheuse. Je patiente dans le noir pendant quelques secondes. Un journal ouvert que je tiens devant moi me cache en partie.
J'ai le cœur qui bat tellement fort qu'il va finir par péter les barreaux de sa prison tant je le sens taper fort contre mes côtes. Mon souffle se fait court et ma bouche s'assèche à tel point que je n'arrive plus à produire assez de salive pour déglutir. L'angoisse m'étreint la gorge tandis que ma langue n'arrête pas d'humidifier mes lèvres.
Je dois me focaliser sur une chose, respirer calmement, me concentrer. Le sourire canaille que m'a décoché Rio avant de raccrocher s'impose à moi. Si je ne me trouvais pas sur scène, je pourrais rire de la situation.
Au lieu de ça, j'améliore la façon dont je suis assise. La tête, légèrement en arrière, dans le vide, la musique démarre. Je compte les mesures qui me rapprochent de la lumière.
Plus que trois respirations avant qu'Éros enclenche la poursuite.
Plus que deux cadences et je vérifie que mon masque intégral de couleur argent est bien positionné.
Plus qu'un battement et mes mains se crispent un peu plus sur le journal.
La lumière n'éclaire que mon fauteuil et l'effet est immédiat.
Des « OH » ! Des « WAOUH » ! Des applaudissements, des sifflets enjoués m'accueillent. Ils cessent dès que je commence à chanter tout en écartant lentement les jambes avant de les replier pour les laisser pendre au-delà de l'accoudoir. Mon dos part en arrière et ma tête se retrouve dans le vide tandis que ma main se faufile le long de mon corset pour s'arrêter sur mon intimité. Je mime des caresses qui déclenchent une série de sifflets.
Les mouvements lascifs et sensuels se succèdent. J'effectue quelques poses suggestives au niveau de la barre de pôle dance. Le dos appuyé contre celle-ci, je détache les trois boutons sur le devant de mon corset. Je me retourne, me penche vers l'avant en gardant les jambes écartées et tendues pour satisfaire les clients pendant que je fais face aux coulisses.
Je me redresse et ouvre lentement mon corset. Mouvements que je n'effectue que pour Rio. Paloma est en train de filmer et me montre son pouce en l'air pour m'encourager. Ma poitrine se dévoile et je reste ainsi pendant une seconde tout en fixant bien le téléphone de mon amie.
Puis le refrain de la chanson démarre et je me retourne. Les billets volent dans ma direction alors que je laisse tomber au sol mon corset. Les pampilles qui ornent mes mamelons se mettent à s'agiter et les strass qui les recouvrent reflètent la lumière en des dizaines d'éclats.
Je passe mon pied dépourvu de son escarpin brillant par-dessus l'accoudoir du fauteuil et le pose sur l'assise. Tout doucement, je laisse mon bas glisser puis le retire. Je le fais tourner au-dessus de ma tête avant de le lancer vers le premier rang. Je réalise la même chose avec le deuxième pour augmenter le nombre de billets jetés en ma direction.
Le dernier couplet arrive et j'accomplis un grand écart afin de détacher mon string. La main tendue récupère le journal et je termine en le plaçant devant moi pour le lire. La lumière s'éteint progressivement et j'attends le noir complet pour me relever et me diriger vers les coulisses.
— Tu as été divine, clame ma meilleure amie en me prenant dans ses bras.
— Tu as pu filmer ?
— Oui ! Ton homme n'a rien raté de ta prestation.
Je me dirige vers la loge, tandis qu'Éros me félicite quand je passe devant la régie.
— Merci. Tes jeux de lumière étaient parfaits.
— Pas autant que toi. Tu les as tous subjugués encore une fois.
Aussitôt la porte de ma loge fermée, je m'écroule sur le canapé. Je retire mon masque et bois une petite bouteille d'eau. Je suis trempée de sueur. Mon corps est bouillant et pourtant je tremble. Je me recouvre d'un plaid et j'attends, les jambes repliées sur ma poitrine, que l'adrénaline quitte mes membres.
— Je peux entrer ?
— Oui...
Paloma s'assoit à côté de moi et allonge mes jambes sur les siennes. Elle me masse les pieds, les mollets et j'arrive à calmer mon séisme intérieur.
— Merci.
— Ça va mieux ?
— Oui...
Je me relève, me change en passant une tenue décontractée avant de me démaquiller afin de redevenir Zélie au fur et à mesure que les poudres quittent mon visage.
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ZÉLIE
Paloma vient de me ramener chez moi. De son côté, elle a filé à la colocation des potes de Rio pour récupérer Bilal qui va passer la nuit avec elle.
Que c'est bon de se retrouver au calme pour se prélasser dans un bain chaud et moussant. Rien de tel pour oublier la soirée. Même si elle a reçu un franc succès et que mon enveloppe était blindée de fric. Je prends encore cinq minutes avant d'appeler Rio...
Un message arrive et j'attrape une serviette pour m'essuyer les mains que je garde bien en dehors de la baignoire avant de le lire. Rio doit s'impatienter.
Inconnu : J'ai percé ton secret à jour, Vénus. Tu oublies Rio ou tout le monde saura ce que la prof de littérature fait de ses nuits.
Ce n'est pas possible.
Comment quelqu'un a-t-il pu découvrir que j'étais Vénus ?
Et qui ?
La menace ne laisse pas la place au doute. Celui où celle qui a fait l'association entre Vénus et moi était forcément au Vésuve ce soir.
Je sors en vitesse de mon bain et aussitôt j'appelle Paloma. Tant pis si je la dérange.
— Ma Loute, ça va ?
— Non. Bilal se trouve avec toi ?
— Oui, pourquoi ?
— Rends-toi dans une autre pièce.
— Mais qu'est-ce qu'il t'arrive ?
— Fais ce que je te demande, la pressé-je fortement.
J'entends parler à mots couverts puis après quelques secondes, le bruit d'une porte qui se ferme.
— C'est bon, je me trouve dans la salle de bains. Tu m'expliques pourquoi tu me déranges en pleine baise ?
— Est-ce que tu as reconnu quelqu'un de l'université ou bien une personne de notre entourage au Vésuve ?
— En effet, il y avait le groupe de nanas qui se trouvait hier au karaoké.
— Ce n'est pas vrai...
Je me prends la tête entre les mains. La menace est bien réelle si Sienna m'a reconnue. Elle veut à tout prix Rio et apparemment elle est prête à tout pour m'évincer de la vie du basketteur.
— Un souci ?
— Un énorme même.
— À cause de quoi ?
— L'une d'elles sait qui je suis.
— Mais non ! C'est impossible avec ton masque.
— Et pourtant le message qui vient d'arriver est très clair.
Paloma veut savoir ce qu'il contient. Je le lis et frissonne en pensant aux autres que j'ai déjà reçu.
Tous les textos sont motivés par le fait que je dois m'éloigner de Rio.
— Tu crois que l'une d'entre elles t'a écrit ça ?
— Forcément !
— Et Rio ? Il en pense quoi ?
— Je ne lui en ai pas parlé.
— Ça le concerne, tu devrais...
— Pas question. Je ne veux pas perturber son stage. C'est à moi de régler ça avant son retour.
— Tu ne penses pas que ça peut être, Paul ?
— Si bien sûr, mais il ne se trouvait pas là ce soir.
Mon amie ne réplique pas ce qui m'apporte déjà la réponse.
— Pourquoi ne me l'as-tu pas dit ?
— Tu te sentais plutôt nerveuse après ta conversation avec Rio, je n'ai pas voulu en rajouter, d'autant plus qu'il est parti dès que tu as terminé ta prestation.
— Que ça soit Paul ou Sienna de toute façon, je suis dans la merde !
— Tu vas agir comment ?
— Tu trouves que j'ai le choix ?
— Tu ne l'as pas vraiment...
Sur cette constatation déprimante, nous raccrochons.
La tête pleine de questions et d'incertitudes, je me cale devant la télé pour zapper de chaîne en chaîne juste pour distraire mon esprit et éviter que je pète un câble.
Rio ne m'a pas appelée ni envoyé un message. Il a dû s'endormir et je dois dire que ça m'arrange. Ce n'est pas très mature comme attitude, mais je ne sais pas comment réagir.
Enfin, si. Mais ça reste une décision horrible à prendre. Et puis je dois trouver une bonne raison à fournir à Rio et je dois reconnaître que ça me fait mal.
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Le réveil sur le canapé s'avère pénible. Je ressens des douleurs à la nuque, la faute à l'accoudoir. Mon dos me tiraille et autant Paloma que Rio ont raison, ce canapé ne se montre pas accueillant.
En parlant de Rio, je consulte l'heure sur mon téléphone. Il doit encore être en train de dormir, il est trop tôt, même pour lui.
Je passe par la cuisine pour boire un peu d'eau, puis aux toilettes pour me soulager et enfin je me glisse sous ma couette pour tenter de me rendormir.
La tête posée sur l'oreiller de Rio, je respire son parfum mêlé à son odeur. Un geste rassurant, réconfortant. Je ferme les yeux pour mieux l'apprécier et je n'arrive pas à retenir mes larmes.
J'ai beau savoir que cette relation ne devait être qu'éphémère, je me suis laissé prendre au piège de Rio. Ses sourires charmeurs, ses fossettes, ses yeux noisette étincelants. Sa bonne humeur et ses fous rires, ses attentions, ses mots doux, mais aussi sexys, voire crus. Sa façon de me regarder, de me caresser, de me faire l'amour ou de me baiser. Me révélant des facettes inconnues du plaisir à deux.
Rio est ce mec, qui possède neuf ans de moins et qui pourtant s'est montré bien souvent plus mature que d'autres personnes de mon âge. Sa jeunesse m'a apporté ce vent de fraîcheur, dont j'avais besoin dans ma vie pour oublier que mon mariage s'avère un échec. Pour chasser, tout du moins en partie, que Paul s'est montré violent en plus de me faire cocu.
Et pourtant, je dois mettre fin à notre relation pour le protéger d'un scandale qui n'engloutirait pas seulement, moi.
Ça va être tellement dur...
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➥ Zélie ne veut pas s'avouer qu'elle tient beaucoup plus à Rio qu'elle ne l'avait prévue. A-t-elle raison de profiter des avantages d'un début de relation sans parler de sentiments ?
➥ Paloma filme le show de Vénus pour que Rio puisse le voir à distance. Il va passer une bonne nuit, non ?
➥ Zélie reçoit un nouveau message anonyme. Les pom-pom girls et Paul étaient présents au Vésuve. Qui de Sienna ou de son ex-mari le lui a envoyé ?
➥ Zélie ne possède pas d'autres solutions que de rompre avec Rio si elle ne veut pas que son secret soit révélé. Prend-elle la bonne décision ?
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📍 Dans le chapitre de samedi, on retrouve RIO :
😱 Le chaos menace...
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🥰 Bonne journée, mes ZÉLIO Love, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚
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