#Show 24 | V&R

Merci de soutenir mon histoire « SUCCOMBER ou RÉSISTER »

☆ En cliquant sur l'étoile ☆

24 ☆ V&R

J'ai horreur des surprises...

☆☆☆☆

VÉNUS

Me produire sur cette scène ne m'a jamais paru aussi difficile. C'est à contrecœur et la peur au ventre, que je me suis installée sur la chaise, tentant dans le noir de calmer mes angoisses. Et c'est dans un état second que j'ai réalisé mon show. Guettant la moindre réaction dans le public, analysant du regard Rio pour voir si quelque chose clochait de son côté. Mais ce qui m'a demandé le plus d'énergie, c'est de rechercher la présence de Paul dans cette ambiance tamisée.

Je n'ai pourtant pas rêvé ? Il se trouvait bien dans la salle tout à l'heure ? Même Paloma, cachée avec moi derrière le rideau, l'a aperçu. C'est d'ailleurs à cause de lui que j'ai rajouté de longs gants pour planquer ma cicatrice. Et c'est sans doute par pudeur ou par gêne que je n'ai pas terminé intégralement nue.

J'ai canalisé mes tremblements pendant le numéro en me demandant où il pouvait bien être et c'est seulement à la fin que je l'ai distingué accoudé au bar. Le regard mauvais, j'ai tellement peur qu'il m'ait reconnue.

Je sors de scène. Je suis tétanisée. Paloma s'approche de moi aussitôt et me passe le peignoir sur les épaules. Puis tout en me soutenant, elle nous fait avancer jusqu'à ma loge. Je dois m'arrêter par deux fois, car la tête me tourne et chaque fois la peur en profite pour gagner du terrain.

Le chemin vers ma loge m'a semblé interminable. Je souffle de soulagement quand je visualise enfin la porte. Surprise de la voir ouverte, je me stoppe et Paloma en fait de même. Elle me serre un peu plus fort contre elle.

— Ce n'est pas normal...

— Qu'est-ce qui ne l'est pas ? s'enquiert ma meilleure amie.

— Bonsoir, Vénus.

— Monsieur Turfin ?

Qu'est-ce qu'il fait dans ma loge en mon absence ? Enfin, c'est la mienne deux fois par mois, donc, j'ai, je suppose, pas trop mon mot à dire. Il est chez lui, après tout.

— Je me suis permis d'entrer pour vous réserver une surprise.

— Je ne suis pas fan des surprises.

— J'espère alors que vous allez apprécier celle-ci.

Sur ses mots, il s'éclipse. Je jette un coup d'œil à mon amie et je la trouve aussi inquiète que moi.

— Je suis là, ma Loute, tente-t-elle de me rassurer. Si c'est Paul, on gueule toutes les deux ensemble. Et je te parie que, dans la seconde qui suit, tout le cabaret débarque ici.

Nous ébauchons un petit sourire. Nous prenons une grande inspiration. Nous vérifions que nos masques se trouvent bien en place. Que mon peignoir est bien fermé. C'est peut-être con comme réaction vu que je viens de me désaper face à une centaine de personnes. Mais là, je ne suis plus Vénus, je suis redevenue Zélie et j'ai la trouille de trouver Paul tranquillement installé sur mon sofa.

☆☆☆☆

RIO

C'est quoi encore, cette connerie ? Il me veut quoi le directeur ?

« Rends-toi à son bureau et tu le sauras banane. »

Je ne le connais même pas. Alors comment sait-il qui je suis ?

— Vous êtes sûrs que c'est moi qu'il veut voir ?

— Vous êtes bien Carter Rio ?

— Oui...

C'est certain que, mon patronyme associé à mon prénom, il ne doit pas y en avoir des masses.

— Alors, c'est bien vous.

Le mec traverse plusieurs couloirs et je le talonne de près tout en regardant tout de même ce qui m'entoure, on ne sait jamais si c'est un traquenard. Moi qui voulais visiter les coulisses, je suis servi. Me voilà au centre de l'excitation vécue par ceux qui y travaillent. Je reconnais les nanas qui ont assuré le show ce soir. C'est tout juste si elles ont passé un déshabillé sur leurs corps nus. Certaines ne se sont même pas donné la peine. Elle se balade avec leur tenue de scène sans aucune gêne.

— Mon beau, tu viens faire un tour dans ma loge, me propose une nana aux cheveux roses.

— Laisse tomber, Cynthia ! Le patron veut le voir !

On se dirige vers des pièces un peu à l'écart de la fourmilière. Il ouvre une porte et me demande d'entrer. Je passe la tête pour vérifier où il veut que je pénètre. Un parfum m'entoure. Il s'insinue en moi et j'en fermerais presque les yeux de volupté.

Je le reconnais et ça me déstabilise.

Associer cette senteur fleurie, que j'ai appris à apprécier et cet endroit n'a aucun sens.

Aussitôt, l'image de Zélie se forme et je détaille la pièce où je me trouve. C'est petit, mais mignon. Une table face à un grand miroir entouré d'ampoules rondes, du maquillage est répandu sur la surface en bois noir. Des perruques trônent sur des têtes, des tenues plus sexys les unes que les autres sont pendues sur un portant simple en fer-blanc. Un sofa orange se trouve dans un coin et c'est à ce moment que je remarque un mec assis qui se lève pour me tendre la main.

— Je suis le directeur du cabaret.

— Vous vouliez me voir ?

— En effet...

— Je peux savoir pour quelles raisons ?

— C'est une surprise faite par les basketteurs de votre équipe pour que vous fêtiez le titre comme il se doit. Je vais vous demander d'attendre ici !

— C'est du n'importe quoi ! Je ne vois pas ce que je fous là !

— D'après eux, c'est le plus cadeau que l'on puisse vous offrir. Je devais rendre un service à votre coach, alors profitez bien de ce passe-droit, car ça reste exceptionnel. Je compte sur vous pour vous montrer respectueux.

— Vous me prenez pour qui ?

— Pour un jeune homme qui rêve de ce qui va se passer ici dans quelques minutes.

Il sort sans que j'aie eu le temps d'en rajouter plus. Je prends place sur le sofa et cette fois-ci je ferme les yeux et profite de cette ambiance douce et parfumée.

Pourquoi l'image de Zélie me revient-elle sans cesse en tête ? Certes, elle est associée à cette senteur, mais elle n'a pas sa place ici...

☆☆☆☆

ZÉLIE

Je resserre mes doigts sur ceux de mon amie et après avoir pris une grande inspiration, je me jette dans la gueule du loup. Je pousse la porte que le directeur a laissée entrouverte. Aussitôt, mon regard apeuré balaye la petite pièce quand mes iris devenus noirs croisent ses noisettes impétueuses.

— Rio ?

Paloma me suit de près. Et soulagée, elle embrasse ma joue pour m'indiquer à l'oreille qu'elle nous laisse tranquilles.

Lâcheuse !

— Vénus...

Sa voix normalement grave se révèle suave. Il accompagne mon nom de scène de son sourire canaille, qui me fait tant craquer.

— Que fais-tu ici ? Tu sais que les loges sont formellement interdites au public ?

— C'est le directeur en personne qui m'y a invité !

— Tu le connais ?

Tout en cherchant comment occuper mes dix doigts, installée devant ma coiffeuse, je range tout le maquillage que l'on a sorti tout à l'heure avec Paloma. Je ne peux pas juste rester assise en face de lui. Il déborde de charisme, de sex-appeal et la victoire lui confère ce surplus de confiance en lui, qui le rend irrésistible.

— Non, je l'ai rencontré il y a cinq minutes. Ce sont mes potes qui m'ont réservé une surprise.

— Et en quel honneur ?

— Nous avons gagné le championnat et j'ai marqué le panier de la victoire.

— Bravo ! le félicité-je comme si je n'en savais rien.

— Tu n'étais pas au courant ?

— Non ! J'aurais dû ?

Je dois jouer les ingénues. Il ne doit pas deviner qui je suis et pour ça je compte bien lui mentir. Cette loge est bien trop petite pour nous deux. La chaleur grimpe et va vite devenir suffocante s'il continue de s'approcher de moi.

— Et bien, il faut vraiment ne pas aimer le sport pour passer à côté de cette information. Toute la ville est au courant.

— Sauf moi ! j'insiste en soulevant les épaules.

— Tu devais avoir mieux à faire...

Rio vient de combler le minuscule mètre qui nous séparait encore. Il me regarde, au travers du miroir. J'aurai bien pris du temps pour me démaquiller, mais pour cela il faudrait que je retire mon masque. Ce qui s'avère tout à fait impossible.

C'est inenvisageable !

Il n'est pas question qu'il sache qui je suis. Je dois rester un fantasme pour lui. Une beauté inatteignable.

— Vu que maintenant tu es au courant, on peut fêter la victoire ensemble. Le directeur a tout prévu, m'informe-t-il en me désignant un seau à champagne. Tu partages une coupe avec moi ?

— Volontiers !

Il se décale de mon corps et j'arrive à mieux respirer. Son attraction est telle que j'en ai la tête qui tourne légèrement.

C'est bien ce que je dis, Rio reste tout aussi dangereux pour Vénus que pour Zélie. Pourtant Vénus pourrait se permettre de se laisser un peu aller à flirter avec lui.

C'est tentant, surtout quand il me sourit ainsi. Ses fossettes se creusent, ses taches de rousseur ressortent et l'éclat malicieux de ses iris noisette s'avère un appel à la débauche. J'ai terriblement envie de passer mes doigts dans ses cheveux ondulés, ils ont l'air si doux.

Ma main s'approche et reste en lévitation dans cet espace entre lui et moi. Heureusement, il me tend la flûte de champagne et, au lieu de replacer la mèche de cheveux qui tombe sur son front, je me saisis du verre.

☆☆☆☆

RIO

Je vois que Vénus hésite à réaliser certains gestes. Comme là, elle a eu envie de plonger ses doigts dans mes cheveux et j'aurais adoré qu'elle le fasse. Mais je veux continuer ce petit jeu instauré entre nous deux. Elle a saisi le verre que je lui tendais et j'attends de voir comment elle va faire pour boire avec son masque intégral.

Vénus s'est déjà ravisée en ne se démaquillant pas. Mais là, elle ne va pas pouvoir se dérober. Je la fixe intensément et attends patiemment de voir quelle solution elle va trouver. Et pour corser un peu les choses, je lui déclare tout en levant mon verre :

— À la victoire ! Cul sec !

Vénus fait tinter sa flûte contre la mienne et me regarde siffler mon champagne.

— Ce n'est pas cool de me laisser boire tout seul.

— Je n'ai pas envie de terminer pompette. Le champagne me montre vite à la tête.

— Ce n'est pas avec si peu que ça risque d'arriver. Tu veux peut-être que je défasse ton masque ?

Tout en le lui annonçant, je m'approche d'elle. Aussitôt, elle tente de reculer et se heurte à la table de maquillage. La petite superficie de la loge joue en ma faveur et ne lui laisse que peu de moyens pour m'échapper.

— Ne t'approche pas plus !

Son timbre s'est fait plus aigu, mué par la surprise, bien loin de la voix rauque qu'elle s'efforce de prendre pour planquer un peu plus qui elle est vraiment. Vénus a posé sa paume à plat sur mon torse pour garder une zone de sécurité entre nous deux. Ses doigts sont fins et son bras est toujours ganté. Je me saisis de sa main et la porte à ma bouche pour y réaliser un baiser.

— Je peux ? lui demandé-je en tirant légèrement sur le gant.

— Non ! me sanctionne-t-elle en retirant son bras de mon emprise.

— Pourtant lors de ton show, tu me l'as permis.

— Nous nous trouvions sur scène, c'était un autre contexte.

— Donc si je raisonne bien, tu ne veux pas plus retirer ton masque que ton gant !

— Tu as tout compris !

— Et moi qui pensais obtenir au moins un baiser de ta part !

Maintenant qu'elle ne m'empêche plus d'avancer, je me rapproche au maximum. Je plaque mon corps contre le sien. Je la sens trembler, mais pas de peur. Elle est tout aussi excitée que moi. Je pose mes mains à plat sur la table de chaque côté de ses hanches, j'avance doucement mon visage vers le sien. Je peux entendre son pouls s'accélérer quand mon nez s'approche de son cou.

— Tu sens terriblement bon. Ton parfum me fait penser à...

Ma bouche longe sa carotide et remonte jusqu'à son oreille.

— Retire ton masque.

— Non...

— Je sais qui tu es.

— Et tu crois que je vais tomber dans ce piège grossier ?

Ses mains me repoussent en faisant pression sur mon torse, mais il en faudrait plus que ça pour que je m'éloigne d'elle.

☆☆☆☆

Paloma conseille Vénus et l'aide à tenir bon face à la peur qu'elle ressent. Depuis le début, elle se montre là pour elle. Que pensez-vous de Paloma ?

Vénus découvre que ce n'est pas Paul qui l'attend, mais Rio. Du coup, Paloma les laisse seuls. A-t-elle bien fait ?

Rio est joueur et il propose à Vénus de boire une coupe de champagne avec lui en sachant que c'est impossible à cause de son masque. Vénus n'est pas tombée dans le piège. Ou fait-elle semblant de maîtriser la situation ?

Rio dit à Vénus qu'il l'a reconnue. Pensez-vous qu'il bluffe pour la pousser à se démasquer ?

☆☆☆☆

📍 Dans le chapitre de samedi on retrouvera ZÉLIE & RIO :

🎭 Il ne lâche jamais rien...

☆☆☆☆

🥰 Bonne journée, mes #Players #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Auteure 🎭


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top