#Show 10 | VÉNUS


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10 VÉNUS

Une soirée perturbée...

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Se mettre dans sa bulle est une chose que j'ai appris à faire. Prendre du temps pour se maquiller en fait partie, même si ensuite je recouvre mon visage avec mon masque intégral. Je dois me sentir belle de la tête aux pieds. Et puis c'est aussi un respect pour le public. Les clients s'attendent à un certain niveau d'esthétisme avec nos shows.

Choisir la bonne ténue en fait partie aussi.

Ce soir, j'ai porté mon dévolu sur un total look rouge. Allant de ma perruque en passant par mon masque, à mon corset en cuir, à mon string, à mes bas et pour terminer par mes escarpins hauts. Ils sont vertigineux. C'est la dernière pièce de ma tenue.

Je suis en train de placer les lentilles sur mes yeux quand on frappe à ma porte. Je demande l'identité de la personne avant de la laisser entrer.

— Bonsoir Vénus.

— Monsieur Turfin.

— Je tenais à vous remercier d'être venue ce soir. Vous m'avez enlevé une épine du pied.

— Je n'avais rien de prévu, donc pas de souci.

— Tenez ! Je vous ai ajouté une prime sur votre cachet.

Il me tend mon enveloppe et me laisse vérifier ce qu'il m'a payé en liquide ainsi que le bonus.

— Vous avez été généreux.

— Vous le méritez. D'ailleurs à ce propos, j'aurais voulu m'entretenir avec vous sur une nouvelle proposition.

— De quel genre ?

— Seriez-vous d'accord pour donner deux shows par mois maintenant que vous êtes revenue vivre dans notre belle ville ?

Je n'avais pas envisagé de me produire plus souvent, pensant bien naïvement que je passerais mes samedis soir avec mon mari. Mais force est de constater que ce n'est pas du tout le cas.

— Je vais y réfléchir, Monsieur Turfin.

— Je vous ai glissé le montant que je suis prêt à vous verser pour vous convaincre.

— Je vous donnerai ma réponse dans la semaine. J'ai besoin d'y réfléchir.

— Je comprends. Je vous laisse finir de vous préparer. Vous êtes magnifique, ainsi vêtue.

— Merci.

Il sort et je ne peux m'empêcher de regarder à nouveau le tarif qu'il a inscrit sur le bristol. Je n'ai pas rêvé, il m'accorde 50 % en plus sur chaque prestation.

C'est un paramètre qui n'est pas négligeable.

Je regarde l'écran de mon portable et le message envoyé à Paul ce matin n'a toujours pas obtenu de réponse. Il ne m'a même pas rappelée pour me dire qu'il ne rentrait pas pour dîner avec moi. Aussi quand Monsieur Turfin m'a contactée pour remplacer une danseuse malade, je n'ai pas hésité une seconde.

Au contraire même, il venait de me sauver d'une soirée mortelle devant ma télé. Après avoir passé une journée riche en émotion avec Paloma, me retrouver seule avec mes pensées ne m'enchantait guère. Paloma est restée le plus longtemps possible, partageant une pizza avec moi avant d'aller travailler.

Comme à mon habitude, une fois prête, je passe un peignoir et vais jeter un coup d'œil à la salle. J'ai besoin de m'imprégner des vibrations que dégagent les clients. Le cabaret affiche complet et c'est tant mieux. Les pourboires devraient être nombreux et généreux.

— Tu as validé les changements à effectuer pour mon passage ?

— Oui, Vénus. C'est sympa d'être venue. Le Boss était dans tous ses états avec cette épidémie de gastro. Lorena est la troisième à se porter malade en deux jours.

— Espérons que nous ne soyons pas les suivants.

— Salut, Vénus.

— Aphrodite... La forme ?

— Heureusement, je tiens le coup. Pas comme ces petites jeunes.

— Bon show !

— Merci, à toi aussi.

Elle se prépare pour son passage et je profite de ce que la salle est allumée pour voir de quoi elle se compose. Il y a des couples, des groupes d'amis, d'autres qui sont là pour sortir leurs clients et conclure des négociations. Et puis il y a les mecs seuls qui se placent au premier rang ou bien accoudés au bar.

— À tout à l'heure, Éros.

Ici, personne ne connaît nos vrais prénoms, nos vies demeurent privées et nous protègent de retour à l'extérieur. Chacun adopte son personnage dès qu'il passe la porte du cabaret. L'anonymat nous assure une protection et mon masque en est une supplémentaire.

Il est l'heure de retourner dans ma loge pour me concentrer. Je passe dans dix minutes. Le temps de changer de décor et d'ambiance. Ce soir, j'ai repris un show que j'ai déjà exécuté, vu le timing serré que j'avais pour me préparer ainsi que le régisseur.

Ça sera ambiance latino avec cette chanteuse espagnole qui est aussi sensuelle dans ses paroles que dans sa façon de danser dans ses clips.

La mélodie démarre et mon stress s'envole. J'enchaîne les poses suggestives en suivant le rythme de la musique et les mots très explicites de la chanson. De dos aux clients, je retire mon corset puis je me retourne lentement au moment du pont instrumental. Je joue avec la barre de pole dance avant d'entamer le dernier couplet. Je termine mon show par un grand écart facial et salue le public qui applaudit.

Et c'est là que je croise son regard.

Rio est dans la salle...

Accoudé au bar, il a cet air nonchalant, qui lui va si bien. Son regard est braqué dans le mien alors qu'il termine son verre.

Je me relève avec le plus de grâce possible alors que je tremble comme une feuille. Il ne lâche pas mes yeux. C'est... Intense. Il me sourit et m'envoie un baiser.

Je dois sortir de scène au plus vite. Je me déchausse et cours pour rejoindre ma loge. Je m'enferme et m'écroule sur ma chaise. Je me regarde dans le miroir et j'éclate de rire.

— Tu portes ton masque intégral, il ne pouvait pas te reconnaître.

J'ai ressenti une peur panique en le découvrant dans la salle. J'ai eu la trouille qu'il devine qui j'étais vraiment. Je me démaquille et retrouve petit à petit ma sérénité. Le show a été un succès et apprécié, vu l'enveloppe que je récupère auprès d'Éros.

— Merci pour ton jeu de lumière.

— C'est toujours un plaisir de suivre le moindre de tes mouvements. Et je ne suis pas le seul à le penser, vu le nombre de billets que j'ai ramassé après ton passage.

Je prends le taxi mis à ma disposition par le cabaret, ce qui évite les rencontres à l'extérieur avec des clients qui tenteraient de nous accoster.

Le retour se fait sans encombre, et heureusement aucune trace de Rio.

Je craignais qu'il m'attende à la sortie. Alors au cas où j'ai préféré garder mon masque intégral. Après avoir inspecté le parking, n'ayant pas vu sa voiture, j'ai pu enfin souffler.

Ça va devenir problématique s'il vient aussi souvent au cabaret.

☆☆☆☆ 

ZÉLIE

Le show m'a épuisée ou bien c'est la présence de Rio qui en est la cause ? Je déverrouille enfin la porte de l'appartement et allume la lampe qui éclaire la pièce à vivre.

— C'est maintenant que tu rentres ?

Je sursaute de surprise, d'incompréhension en entendant cette voix dure et en colère.

— Tu m'as fait peur ! j'avoue la main sur le cœur.

— Tu as vu l'heure ?

Paul enchaîne les questions, alors que je range mes affaires dans l'entrée.

— Oui... Et toi ? As-tu vu mon message sur ton portable ?

— Ce n'est pas le sujet !

— Tu étais où ?

— À Paris, je t'ai laissé un mot.

J'ouvre le tiroir de la cuisine et j'en sors le post-it.

— Celui où tu m'annonces que tu me plantes ici un samedi entier pour aller voir un de tes protégés jouer. Celui où tu notes que tu vas faire ton possible pour rentrer dîner. Celui où tu précises que tu préviendras si tu reviens pour manger et pour quelle heure. C'est bien de celui-là dont tu parles ?

— Et donc, tu t'es dit, il n'est pas là, je sors ?

Paul tente de contenir sa colère tout en se resservant un whisky. Ce n'est visiblement pas le premier.

— Depuis quand m'attends-tu ?

Il termine son verre, le tape fort en le déposant sur la table du salon. Puis il me rejoint à la cuisine. Je continue à boire des gorgées d'eau directement à la bouteille. J'ai la bouche pâteuse depuis qu'il m'a surprise. Il m'attrape le poignet alors que je tente de me décaler.

— Lâche-moi, tu me fais mal.

— ALORS, RÉPONDS !

— Je suis allée boire un verre.

— Avec qui ?

— Paloma.

Il secoue la tête de gauche à droite avec un sourire faux et me plaque contre le frigo, déclenchant en moi une peur profonde. La douleur se diffuse dans mon dos alimentant cette peur endormie.

— Mauvaise réponse. Elle bosse, j'ai vérifié. Avec qui... Étais-tu ?

Il serre sa mâchoire en me demandant ça en même temps que sa main capture mes joues pour les tenir dans un étau.

— Mon frère nous a rejoints avec deux couples d'amis. On a discuté, je n'ai pas vu l'heure.

— Tu comptes te foutre de ma gueule encore longtemps ?

— Je ne me...

Il approche son visage du mien et stoppe ma phrase en m'embrassant. Ce baiser n'a rien de tendre, de passionné. Il est brutal. Il me punit pour ce que je lui ai dit, mais surtout pour ce que je ne lui avoue pas.

— Pour la dernière fois, je te le demande. Où étais-tu ? Et avec qui ?

— Dans un bar avec mon frère.

Sa main se lève et j'ai juste le temps de me tourner pour éviter qu'il gifle ma joue. Il n'est pas question que je me rende à l'université avec un visage tuméfié. Mon bras bloque sa tentative.

— Arrête, Paul. Tu m'as promis...

— C'est de ta faute si j'agis ainsi. Tu sors sans rien dire. Tu me mens. Tu me pousses à bout.

— Tu as trop bu. Va te coucher. On en parlera demain.

— Je t'aime, Zel. Tu le sais ?

— Oui. Bonne nuit.

Je me dirige vers la salle de bains pour prendre une douche. En me déshabillant, je retrouve les deux enveloppes contenant l'argent que j'ai gagné ce soir. J'ouvre la porte du meuble se trouvant sous la vasque. Je les glisse dans mon sachet de serviettes périodiques. Là, je suis sûre qu'il ne les découvrira pas.

Je jette mes fringues dans le panier à linge, quand j'aperçois celles que devait porter Paul. Je sors son pantalon et fouille ses poches. Je trouve plusieurs tickets de carte bleue. Une note pour un restaurant, une autre pour un hôtel et ensuite pour un musée.

Ça n'a rien à voir avec une journée passée au stade pour dénicher une nouvelle pépite.

J'attrape mon téléphone et tape le nom de l'hôtel puis celui du restaurant. Les deux se trouvent dans un quartier aisé de Paris. Je clique sur les photos de l'entrée avec d'énormes bouquets majestueux, des salons, des chambres, je laisse mes larmes quitter mes yeux.

Je me doutais que Paul me trompait, mais je n'en avais jamais eu la preuve formelle. Là, tout est sous mes yeux. J'attrape sa chemise et la trace de rouge à lèvres à l'intérieur du cou termine de m'achever. Il n'a même pas essayé de cacher son incartade.

☆☆☆☆

Zélie devient Vénus quand elle passe les portes du cabaret. Son patron lui demande de faire 2 shows par mois. Va-t-elle accepter ?

Rio est venu voir Vénus et celle-ci s'en aperçoit à la fin de son spectacle. Elle a peur qu'il la reconnaisse, mais se rassure que c'est impossible puisqu'elle porte son masque intégral. Pensez-vous qu'elle a raison ?

Paul a beaucoup bu et il se montre violent envers Zélie. Apparemment, ce n'est pas la première fois. Que lui avait-il promis ?

Paul trompe Zélie et ne cache même pas les preuves de ce qu'il a fait à Paris. Voulait-il qu'elle tombe dessus ou a-t-il oublié ce qu'il avait dans les poches ?

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📍 Mardi on retrouve le chapitre de Zélie :

😱 J'aurais dû rester au lit...

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🥰 Bon dimanche, mes #Players #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚



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