#Prof 79 | ZÉLIE

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Danger imminent...

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La voiture ralentit et s'engage sur une nouvelle route. Le bruit que produit celle-ci a changé. Comme si le revêtement était moins grossier, moins rugueux. C'est dingue, le genre de petits détails que l'on perçoit quand certains de nos sens sont amputés.

Sur les cinq dont je dispose, il m'en manque trois : la vue, le goût, le toucher. Il me reste l'ouïe et l'odorat, qui se sont amplifiés alors que je tente de mettre en avant le sixième qui serait l'intuition. Quant au septième et à son pouvoir de guérison, celui-ci m'a complètement abandonné, car je sens très bien la morsure des liens qui entravent mes poignets et mes chevilles.

Sans parler de celle que je ressens au fond de moi.

Comment Rio vit et gère mon kidnapping ?

Tout comme moi, il a lu le plan de Paul. Il sait donc qu'il veut m'enlever pour résider à l'autre bout de la planète. C'est un avantage dont il doit se servir pour me récupérer. Car je n'ai aucun doute sur ça. J'ai l'intime intuition que la bande remue terre et ciel pour me retrouver.

À moi de les aider pour leur fournir le temps nécessaire.

Mais qu'est-ce que je peux faire pour ralentir cette course folle vers ce destin, dont je ne veux pas ?

— On arrive enfin. Notre participation va bientôt prendre fin.

— Comment ça, bientôt ? Panique, Jordan. On lui livre la prof et on se casse sans plus attendre.

— Tu penses que Paul va nous laisser partir comme ça ?

— Qu'est-ce qu'il pourrait nous demander de plus ?

— On va vite le savoir. Regarde, l'avion est là, ainsi que ton futur agent de joueur.

Merde, merde et remerde.

Je pensais disposer de plus de temps à notre arrivée afin de trouver une solution ou de faire diversion. Mais là, je ne vais pas pouvoir en gagner assez pour que Rio me retrouve.

Cette pensée me tétanise.

Je vais devoir suivre Paul contre mon gré et cette éventualité me colle des frissons ainsi qu'un sale goût dans la bouche. Du fiel... C'est ça, l'acidité créée par l'angoisse vient de remonter de mes entrailles et brûle tous les tissus se trouvant sur son passage.

Mais le pire, comme si ce n'était déjà pas assez douloureux, c'est que je dois garder ce goût infâme dans la bouche sans possibilité de le recracher à cause de mon bâillon. La grimace que produit mon visage doit se trouver à la hauteur du dégoût que je ressens. Je tente de tousser, mais c'est peine perdue avec cette entrave, qui obstrue ma bouche.

— Elle est réveillée ?

— Comment veux-tu que je le sache ?

— Vérifie, lui ordonne Chiara, pendant que je trouve un endroit pour planquer la bagnole.

— Tu veux que je fasse quoi pour en être sûr ?

— Je n'en sais rien moi, elle s'énerve. Pince-la !

— Je pourrais lui retirer son bâillon...

— Tu es complètement con ! Tu veux qu'elle hurle et ameute le personnel de l'aérodrome ? Nous devons nous montrer discrets.

— Ah oui ? Explique-moi comment on va pouvoir l'être en portant un corps ligoté ?

J'entends un clic, sans doute la ceinture de sécurité qu'il vient de détacher. Puis c'est un froissement de tissus qui m'indique qu'il bouge. Un parfum attaque mon espace vital. Une odeur bien trop mentholée qui me donne envie d'éternuer. Je tente de pincer mon nez, mais l'offensive est bien trop invasive. Il doit se trouver proche de moi. Je ressens son souffle sur le haut de ma poitrine et je regrette presque le surplus de menthol.

Ce qui devait arriver vient de se produire. J'ai éternué tellement fort que j'ai dû projeter des milliers de minuscules gouttes sur son visage, mais ce n'est pas tout. Emportée par ce geste incontrôlable, ma tête a heurté la sienne, preuve qu'il était très près de moi.

— Putain ! La garce.

— Qu'est-ce qu'il se passe ?

L'odeur de menthe est moins forte, celle de son haleine aussi. Les frottements de tissus reprennent et un corps qui s'avachit dans un fauteuil m'indique qu'il est retourné s'asseoir à sa place.

— Oh ! Merde, Jordan, panique, Chiara, tu saignes.

— Cette connasse m'a pété le nez. File-moi un truc pour appuyer dessus. J'ai du sang partout.

— Fais chier ! C'est une bagnole de location.

— Tu t'inquiètes pour une voiture ? Alors qu'on a kidnappé une prof, que je me vide de mon sang en laissant l'empreinte de mon ADN sur le siège. Et toi, tout ce qui te préoccupe, c'est l'état de la bagnole !

— Au moins, on a la preuve qu'elle est réveillée.

— Ta gueule, Chiara ! Ta gueule !

Chiara se tait et c'est un soulagement de ne plus l'entendre parler. Sa voix bien trop aiguë monte dans les tours la rendant nasillarde à cause du stress qu'elle n'arrive apparemment pas à gérer.

Quelle équipe !

C'est à se demander comment elle a pu me kidnapper toute seule.

Je sens qu'on m'arrache mon paréo. Mettant ainsi mon corps à découvert.

— Tiens !

— Tu en as encore beaucoup des idées à la con ?

— Quoi ? Tu voulais un mouchoir...

— Justement, je ne t'ai pas demandé une nappe !

— Tu n'es jamais content !

Si la situation n'était pas aussi tendue que mon string, je pourrais en rire. Je ne sais pas s'ils sont tout le temps comme ça ou si j'ai droit à une représentation spéciale, mais ils arrivent presque à me faire oublier la gravité de ma condition.

— Rends-le-lui et enlève-lui plutôt son bandeau.

Bonne idée, Jordan, même si j'aurais préféré mon bâillon. Mais je savoure tout de même cette amélioration de mon sort. Mes yeux tentent de dompter rapidement la lumière vive. Je n'ai pas le temps de prendre des précautions. Je dois voir ce qui m'entoure, ainsi que les déplacements qui se font autour de moi qui pourront m'être utiles.

On frappe à la vitre et aussitôt je tourne la tête pour découvrir de qui il s'agit.

Pourvu que ce soit un employé.

Ma prière a été entendue. Aussitôt, je pousse mon corps vers la porte et je concentre toute ma force dans mes pieds afin de taper contre la portière. Je cogne à plusieurs reprises pour alerter ce que je suppose être un mécanicien au vu de sa salopette grise et des traces de cambouis qui ornent son visage.

Un Rambo ! C'est exactement de ce genre de personne dont j'ai besoin.

Je redonne un coup de pied. Plus puissant pour être sûre de le faire réagir.

— C'est quoi, ce bruit ?

Au travers de la vitre, je vois ses yeux fouiller la banquette où je me trouve allongée. Jordan et Chiara échangent un regard paniqué et j'appréhende la suite quand j'observe Chiara, alors qu'elle se penche vers la boîte à gant.

La porte côté conducteur s'ouvre et la voix forte du mécanicien stoppe la recherche de Chiara.

— Les mains en l'air ! Sortez du véhicule !

Il braque un pistolet dans la direction de mes kidnappeurs. Jordan ouvre rapidement sa porte pour s'enfuir, mais il a la désagréable surprise de tomber sur un policier armé.

Je souffle de soulagement. C'est terminé.

Le vent s'engouffre derrière moi. On me tire vers l'extérieur. On me détache et retire mon bâillon.

— Comment allez-vous ?

— Mieux, merci de m'avoir sauvée.

— On n'a fait que notre travail.

— Vous avez pu arrêter mon ex-mari ?

— Regardez par vous-même.

Je tourne la tête dans la direction du tarmac et je découvre Paul menotté, encadré par deux policiers en noir et cagoulés qui l'emmène loin de l'avion.

Et puis plusieurs voitures arrivent. Des portes claquent et je n'entends plus rien, je ne vois rien d'autre que lui.

L'homme que j'aime.

Rio court vers moi en criant mon nom. J'ai juste le temps de me relever qu'il m'entoure de ses bras puissants.

J'ai retrouvé mon paradis.

Ses mains prennent mon visage en coupe alors que son regard sonde le mien.

— Tu vas bien ?

— Oui, Rio... Embrasse-moi.

Il s'exécute dans la seconde.

Un baiser léger, bien trop doux à mon goût. Alors je resserre mes bras autour de sa taille pour être collée au maximum à lui pour recueillir sa chaleur, son amour. Je me hisse sur la pointe de mes pieds et intensifie notre baiser. J'ai besoin de plus. Je suis vivante et je veux le ressentir.

— Je te promets de te faire l'amour jusqu'à ce que tu n'aies plus de force, mais là...

Je me détache légèrement de mon Apollon et vois les policiers, les pompiers, mon frère.

— Merde.

— Comme tu dis, il s'amuse sans me quitter du regard.

Aussitôt, Marco me fonce dessus et déloge Rio pour me serrer à son tour dans ses bras.

— J'ai eu tellement peur, m'avoue mon frère en versant une larme.

Rio ne compte pas me lâcher de sitôt. Il se place derrière moi et se colle à mon corps. J'ai droit à un double câlin réconfortant.

— Désolé de vous déranger, mais nous avons besoin de vérifier comment se sent Madame Maynard.

— Mademoiselle Beauchamp. Je ne veux plus que l'on m'appelle par le nom de mon ex-mari.

Je jette un coup d'œil vers Paul qui ne me lâche pas du regard. Il est noir et, si ses pupilles étaient armées, je serais morte. Je me mets à sourire pour bien lui montrer que malgré tout ce qu'il m'a fait je n'ai plus peur de lui.

Les deux policiers en noir le font monter à l'arrière d'une voiture de flic et il en est de même pour Chiara et Jordan.

— Cette fois-ci, j'annonce à l'intention de Rio, sa carrière de basket est bel et bien terminée.

— Il l'a bien cherché. Mais j'aurais préféré lui laisser ma place en équipe de France si ça avait pu t'éviter d'être enlevée.

Qu'est-ce que je peux répondre à une telle déclaration ? Je pose ma tête contre son torse ferme. J'écoute son cœur battre la chamade et me livrer tout ce que l'homme que j'aime a ressenti. Je relève ma tête vers son visage. Mon regard se noie dans ses deux ambres aux tons mielleux pour lui murmurer un merci.

Il embrasse le bout de mon nez, puis mes lèvres. C'est tout ce dont j'ai besoin pour me sentir aimé et protégé.

— Il faudrait prévenir Paloma et les autres...

— Je m'en occupe, me coupe mon frère.

— Tu as toujours son numéro ?

Son sourire radieux me répond, alors qu'il s'écarte pour lui annoncer la bonne nouvelle tandis que Rio me conduit vers l'ambulance des pompiers.

— Je vais bien, je le rassure.

— Tu n'es pas docteur. Laisse-les t'ausculter. Je reste près de toi. Plus jamais tu ne me quitteras, ajoute Rio, la gorge serrée.

— Je vais faire mon maximum, mon Apollon. Je t'aime.

Nous nous arrêtons au plein milieu du tarmac pour nous embrasser. Pour évacuer toute la peur que l'on a ressentie.

— Je t'aime, mon Coquelicot. Je sais qu'il est trop tôt, mais...

Mon index se pose sur ses lèvres ourlées pour l'empêcher d'aller plus loin.

— Il est bien trop tôt, Rio.

— Je sais, mais je voulais que tu en prennes conscience.

— J'en suis honorée... Et quand le moment sera venu, je te répondrai oui, mais pas maintenant.

— Je m'en contenterai... Future, Madame Carter.

Son sourire canaille est lumineux, contagieux et chasse tous les gros nuages qui planent au-dessus de nous.

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C'est un sacré éternuement et coup de tête qu'elle a donné à Jordan. Elle lui a carrément pété le nez. Moi je dis, elle est trop forte notre Zélie. Et vous ?

Zélie ne lâche rien et arrive à se faire entendre du mécanicien qui n'est autre qu'un policier. Ils ont su se montrer réactifs sur cette affaire rondement menée, non ?

Paul a été arrêté, ainsi que Chiara et Jordan. On dirait bien qu'un petit séjour derrière les barreaux les attend, vous en pensez quoi ?

Je rêve ou Rio a demandé à Zélie de l'épouser ?

On est d'accord que c'est prématuré, mais après tout ce qu'ils viennent de vivre, ça fait du bien de se l'avouer, non ?

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📍 Mercredi, on va lire l'épilogue du point de vue de RIO :

✨ Mon rêve se réalise !

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🥰 Bonne journée mes ZÉLIO LOVE, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚


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