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78 ☆ Z & R

Il y a urgence...

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ZÉLIE

L'arrière de mon crâne me fait atrocement mal. J'essaye de porter les mains jusqu'à ma tête, mais je n'y arrive pas. Ma tentative pour ouvrir les yeux est elle aussi un échec. Pourtant je force sur mes paupières. Je perçois à peine quelques mouvements. Elles se décollent légèrement, me permettant de discerner une faible luminosité au travers du tissu.

J'analyse rapidement la situation. Elle est problématique, compliquée et limite désespérée quand je détecte que mes membres sont entravés. Je perçois la douleur causée par ce lien, qui me scie la peau à chacun des mouvements effectués par mes mains. Le constat est le même avec mes chevilles et mes pieds.

Je tente de crier, mais un bâillon m'en empêche. La situation est grave et je sens la panique coloniser la moindre de mes cellules. Je dois me focaliser sur quelque chose pour ne pas céder à cette cruelle angoisse.

Me repasser le film de l'attaque va m'y aider. Je dois remplacer la peur par la colère.

Je me rappelle être allée aux toilettes pour retoucher mon maquillage en mode panda, comme me l'a fait remarquer Rio. En y repensant, j'arrive à en sourire. Enfin plus mentalement que physiquement. J'étais dans les toilettes quand j'ai entendu des éclats de voix puis un bruit sourd, et ensuite plus rien. J'ai appelé Maya, mais elle ne me répondait pas.

L'urgence de la situation m'a poussée à sortir rapidement de la cabine et je me suis trouvée nez à nez avec Chiara. Je n'ai pas eu le temps de hurler qu'une serviette étouffait mon cri en même temps qu'un produit s'insinuait dans mes narines pour se mélanger à l'air que je venais d'aspirer. Action combinée qui m'a guidée vers l'endormissement.

Et ensuite, c'est le trou noir.

Je dois me concentrer sur ce qui m'entoure. Je ne me trouve plus sur le bateau. Ma perception des bruits est différente, il n'y a plus le roulis de la mer ni le ressac créé par les vagues qui se fracassaient contre la coque du yacht. À la place, il y a ce bruit constant, qui ronronne juste ponctué par les irrégularités de la route. C'est ça, je suis dans une voiture. Je tente avec mes mains attachées dans le dos de sentir ce qui se trouve derrière moi. C'est une banquette. C'est déjà ça, je ne suis pas enfermée dans le coffre de cette bagnole.

Et puis, soudain, des voix me parviennent.

— Tu es complètement folle de m'avoir entraîné dans cette merde. Putain ! Tu as kidnappé cette nana. C'est une agression. Tu t'en rends compte ?

— Comme si j'avais eu le choix. Je te rappelle que je fais ça pour toi !

— Tu parles ! Tout ce qui t'intéresse, c'est de retourner avec Rio !

— Tu crois que je prendrais autant de risque pour ce connard ? Tu es le seul que j'aime...

Je distingue des froissements de tissus. Visiblement, elle a su trouver les mots et les gestes pour calmer le mec qui l'accompagne dans cette folie. Serait-ce Jordan ?

C'est ce qui me paraît le plus logique.

— Chiara, on a déjà merdé avec l'attaque sur ton ex. Je n'ai plus le droit à l'erreur si je veux rester en équipe de France. Si je perds ma place, mon transfert dans le team du Réal Madrid sera annulé.

— Paul m'a assuré qu'il te l'obtiendra. Fais-lui confiance !

— Je joue ma vie et tu veux que je le livre à ce serpent perfide ?

— Comme si tu avais d'autres choix.

Voilà donc ce qui les a motivés. Ils m'ont enlevée parce que Paul leur fait miroiter des chimères. Car le connaissant, il n'en a rien à foutre de la carrière de Jordan. Une fois le sale boulot accompli, il va m'emmener à l'autre bout de la terre pour que personne ne nous retrouve sans tenir sa promesse envers Chiara.

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RIO

Mon idée de complices tient la route, apparemment.

J'ai exposé aux flics et à Marco mon ressentiment. Chiara ne pouvait pas agir seule et encore moins déplacer le corps de Zélie sans aide.

Le chef a aussitôt demandé à consulter les bandes de caméras du parking. Puis il a appelé son équipe restée sur place pour qu'ils poussent un peu plus l'interrogatoire du Capitaine du yacht.

— Vous aviez raison, Monsieur Carter. Le Capitaine a bien assisté Mademoiselle Chiara Santoni.

— Ils étaient de mèche ? s'étonne Marco.

— Non, elle l'a obligé en le menaçant d'une arme.

Je lance un regard étonné à Marco et franchement j'ai du mal à imaginer Chiara avec un flingue.

— On connaît Chiara, j'affirme, et ça nous paraît peu plausible. Elle a toujours eu une aversion pour les armes.

— Vous l'auriez pensé capable de kidnapping ?

Sa réponse m'interpelle. Est-ce que mon ex-petite amie aurait pu devenir à ce point différente de celle que j'ai connue, aimée ? Depuis qu'on s'est séparés, il y a deux ans, enfin pour être honnête et juste, après qu'elle m'a quitté à mon entrée à l'université, j'ai dû la croiser deux ou trois fois. On a échangé des banalités et voilà, c'est tout. Nous étions mal à l'aise, elle ne lâchait pas du regard le bout de ses chaussures et, moi, je scrutais au-delà de son épaule le décor champêtre de mon village d'enfance.

Apparemment, elle suivait mes exploits sportifs ou autres sur mon compte Instagram. Chose que je me suis interdit de faire pour ma part. Voir mon ex évoluer et vivre sans moi n'avait aucun intérêt à part me faire mal sans doute. Donc, non, je ne sais pas quoi répondre à cette question.

— C'est vrai, j'ai du mal à la reconnaître.

Mon regard dévie vers l'extérieur, qui défile à une allure raisonnable, car la situation a beau être urgente, les policiers ne dépassent pas la vitesse autorisée. Depuis qu'on a emprunté la voie rapide, on plafonne à 90 km/h. Il n'emploie même pas le gyrophare. On passerait presque incognito sans les bandes marquées « Police » sur les portes du véhicule.

Et après tout, je m'en fous de savoir si le capitaine est un complice ou une victime, car, la seule qui m'importe, c'est Zélie. Toutes mes pensées se dirigent vers ma belle brune. Elle doit être morte de trouille et, d'un autre côté, je la juge assez forte pour faire face et trouver le moyen d'échapper à Chiara si l'occasion se présente.

— Ok, reprend Marco. Donc elle a braqué le Capitaine. Et ensuite ?

— D'après sa déclaration, c'est là qu'elle l'aurait ligoté et lui aurait fait respirer le même produit qu'il lui a servi pour endormir mademoiselle Maya Carter et Madame Zélie Maynard.

— Ce qui veut dire que, pendant ce laps de temps, Zélie est restée seule, inanimée ; sans doute attachée et sans surveillance dans ce zodiac juste relié au Yacht ?

— C'est le scénario le plus probable qui se profile.

Je me retiens de hurler, de taper dans le dossier du siège me faisant face, car ça n'arrangera rien. Alors, je laisse cette haine viscérale grandir en moi afin de m'en servir quand je me retrouverai face à face avec Paul.

Je vais le tuer.

Ma grimace, ainsi que la tension, qui doit se lire sur mon visage, n'est pas passée inaperçue. Marco pose sa main sur mon épaule pour me réconforter, alors qu'il doit, lui, aussi bien douiller face à l'enlèvement de sa sœur.

— Je comprends, reprend le Chef, que ça soit dur pour vous deux. Mais dites-vous que l'on agit très vite sur cette affaire et que nous allons faire notre maximum pour la sortir de là. Nous sommes en train de mettre en place un plan d'intervention au niveau de l'aérodrome.

— Vous ne pouvez pas tout simplement l'arrêter ?

— Nous devons rester prudents, je vous rappelle qu'il est armé et dangereux.

Ça, je ne risque pas de l'oublier. Ma Zélie va lui être livrée et va savoir ce qu'il sera capable de lui faire si elle venait à lui résister. Le Chef reçoit un appel et aussitôt il tapote sur l'écran de contrôle, une vidéo se lance. Marco et moi avançons nos têtes pour tenter de voir ce qui défile. On découvre le parking et après quelques secondes une Audi A3 arriver. Le conducteur en sort et vient se placer au bord de l'eau en regardant en direction du bateau.

— Vous reconnaissez cet homme ?

— C'est Jordan Vilard, le renseigne Marco. C'est un basketteur de l'équipe de France. Il est aussi le coéquipier de Rio et le petit ami de Chiara.

Ce connard, non content d'avoir voulu me mettre sur la touche, s'en prend maintenant à la femme que j'aime.

La liste des meurtres que je vais commettre s'allonge.

Je n'arrive même plus à parler, tant ma mâchoire est serrée. Mes dents sont prêtes à exploser en voyant apparaître le zodiac. Je sais que je vais enfin découvrir dans quel état se trouve mon Coquelicot.

— Regarde, me fait remarquer Marco, on aperçoit l'embarcation.

C'est bon, j'ai des yeux pour voir et ceux-ci vont quitter leurs orbites tant je fixe l'écran avec attention.

Jordan avance un peu dans l'eau pour anticiper l'arrivée de Chiara. Il lui parle et visiblement le ton a l'air de monter entre eux. Je n'en ai rien à foutre qu'ils se disputent. Ni pourquoi ? Tout ce qui compte, c'est Zélie, rapidement, je fouille du regard l'intérieur du zodiac.

Zélie est allongée sur le fond du pneumatique. Elle se trouve de dos, ce qui ne m'apporte pas beaucoup d'indications sur son état. Ma belle brune donne l'impression de dormir.

Alors que je la détaille, j'aperçois Jordan qui entre dans mon champ de vision. Mes membres finissent de se crisper. Je suis fou de rage de savoir que ce connard va poser ses mains sur mon Coquelicot. Il se penche au-dessus de son corps, passe ses bras sous ses longues jambes et sous son dos. Il la soulève en mode mariée et j'enrage de voir qu'il en profite pour bien la coller contre lui, pour poser son menton sur le haut de sa tête.

Je n'en peux plus d'être spectateur. D'être là à la regarder sans pouvoir rien y faire. Ses longs cheveux cascadent dans son dos et se soulèvent au gré du vent ainsi que son paréo. Ce qui découvre un peu plus de peau au regard aiguisé de mon adversaire. Il la dépose sur la banquette arrière et passe bien trop de temps à mon goût pour le faire.

Chiara se trouve de l'autre côté de la voiture et tire sur le corps de Zélie pour terminer de l'allonger.

— Votre petite amie n'a pas l'air d'avoir subi des coups en dehors d'avoir été ligotée et bâillonnée.

Même s'il fait son boulot, c'est encore un autre mec qui a détaillé son corps. Mes poings se serrent et c'est Marco qui tente de me réconforter en m'assurant :

— Elle est forte.

— Je sais...

Le silence s'est installé, mais c'est juste une accalmie avant la tempête. Temps suspendu avec les bons moments partagés avec Zélie. Je sursaute quand le chef annonce :

— Leur voiture vient de pénétrer dans la zone de l'aérodrome.

— Nous y serons dans combien de temps ?

— Dans une dizaine de minutes.

Autant dire bien trop tard pour les intercepter.

— On ne peut pas...

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➥ Chiara a bien été aidée dans son forfait par le Capitaine tout d'abord et ensuite par Jordan. Tout ça pour obtenir une place dans une grande équipe de basket. C'est du n'importe quoi, non ?

➥ Chiara convainc Jordan qu'elle fait ça pour lui et sa carrière, on y croit ?

➥ Grâce aux vidéos de surveillance, ils peuvent suivre le fil du kidnapping. Ça leur permet de voir en détail qui a fait quoi et d'être rassurés sur l'état de Zélie. Ce qui ne calme pas pour autant Rio. Normal, non ?

➥ Ils ont dix minutes de retard sur la voiture de Chiara et Jordan. Comment voyez-vous la suite ?

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📍 Mardi, on va lire le chapitre de ZÉLIE :

😱 Danger imminent...

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🥰 Bonne journée mes ZÉLIO LOVE, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚