#Prof 65 | ZÉLIE

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65 ZÉLIE

Enfin, seul...

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Je suis tellement soulagée de voir que Rio n'a rien de grave. Juste un hématome et une belle frayeur viennent clôturer cette journée mouvementée. C'est le moins que l'on puisse dire.

Mais tout ce que j'ai envie de retenir, c'est que Rio a retrouvé la mémoire et qu'il se souvient de moi et de ce que nous avons vécu depuis que l'on s'est rencontré.

Les amis de Rio sont soulagés qu'il n'ait rien et, après avoir récupéré les papiers de soins et son ordonnance, nous rentrons à l'appartement.

Ils sont tous montés pour boire un verre. Juste pour discuter de tout et de rien. Pour aussi nous fournir un alibi. Nous étions si nombreux à monter que personne n'a pu voir si, à leur départ, il en manquait un.

Le plus important de tous.

Caroll, Joao et Sohan sont repartis ensemble, mon frère a récupéré sa moto et les a suivis jusqu'à la colocation. Quant à Paloma, après m'avoir embrassée et fait un gros câlin, elle a repris sa voiture et, accompagnée de Bilal, elle est rentrée chez elle.

Nous voilà enfin seuls.

— J'ai cru qu'ils ne partiraient jamais.

— Ils avaient besoin de voir que tu allais bien. Tu ne peux pas le leur reprocher.

— Non, mais il me tardait de pouvoir être enfin avec toi, mon Coquelicot. Si tu savais les migraines que j'ai subies en essayant de trouver qui se cachait derrière ce petit nom, qui m'appelait, mon Apollon.

— Ça doit être horrible de ne pas pouvoir poser des images sur d'anciens moments de sa vie.

— Surtout quand ça te retire la meilleure partie.

Je me sens rougir et bien sûr ça ne passe pas inaperçu aux yeux de Rio.

— Je comprends mieux pourquoi je t'ai donné ce surnom. Par contre, je suis curieux de savoir pourquoi j'ai obtenu celui d'apollon.

— Tu parles ! Tu t'en fous de connaître le pourquoi, tu veux juste récolter des compliments !

— J'avoue ! C'est toujours agréable d'en recevoir.

Je lui prépare un grand verre d'eau et les antalgiques qu'il doit prendre, pour ce qui est du reste de l'ordonnance, ça attendra demain.

— Tu as faim ?

— Terriblement !

— J'ai du fromage, de la charcuterie et des fruits. Ça te va ?

— Très bien, il me souffle dans le cou. Si je me souviens bien, tu sursautais au début en me disant que je devais arrêter de te surprendre.

— Tu te déplaces sans faire de bruit. C'est impressionnant.

— C'est l'agilité qu'on apprend au basket. On doit donner le sentiment de faire des mouvements fluides sur le parquet et de voler pour marquer des paniers ou des dunks.

Tout en m'expliquant cette technique, que je confère au chat, nous déposons les plats sur la table basse du salon et nous nous installons sur le canapé pour grignoter et discuter.

— Tu penses avoir retrouvé toute ta mémoire ?

— J'en ai l'impression. J'ai encore des petits flashs, mais ce sont plus des améliorations du souvenir. Un truc qui me permet de les voir plus précisément.

Je suis en train de peler une clémentine quand j'aperçois Rio loucher sur mon fruit. Je lui en tends une et il me fait signe non de la tête.

— Pourtant j'aurais parié que tu avais envie de la manger.

— Tu aurais gagné ton pari.

Je lui en donne la moitié et je le vois faire la grimace.

— Toi, tu as un sérieux problème avec cet agrume.

— C'est le cas. C'est ce truc blanc...

— Le mésocarpe. La peau qui la recouvre et qui apparemment te dérange fortement s'appelle ainsi.

Il sourit face à cette nouvelle information avant de me la rendre.

— Je me coucherai moins con !

— Si je te retire les filaments, tu la manges ?

— Tu ferais ça ?

Son interrogation s'accompagne d'une nostalgie dans sa voix et dans son regard. J'ai l'impression de découvrir un gamin.

— Si ça te permet d'en manger, alors oui.

Je m'exécute. Et après avoir retiré tout ce qui pourrait le déranger sous son regard curieux. Je passe ma jambe par-dessus la sienne pour m'asseoir à califourchon.

— Ouvre la bouche !

Il ne me regarde plus tel un enfant. C'est le désir qui l'a remplacé. Ses mains se placent sur mes hanches, son sourire canaille me répond, puis il ouvre la bouche comme je le lui ai demandé. Je dépose un quartier dans sa cavité et j'esquive sa tentative pour me mordre les doigts. Je l'embrasse et récolte un peu du jus de la clémentine qu'il a fait éclater.

— C'est divin. Encore.

Tout le fruit y passe et au fur et à mesure notre envie grimpe d'un cran. Ma langue tourne autour de la sienne mêlant dans cette danse ce goût sucré. Ses doigts se faufilent sous mon chemisier avant de détacher les boutons pour me le retirer.

— Tu dois te reposer. Ordre du médecin.

— Je ne force ni sur ma cheville ni sur ma main dans cette position. Tu vas devoir faire tout le boulot.

Rio éclate de rire en voyant ma tête.

— C'est comme ça que tu appelles ce qu'on s'apprête à faire ?

— Si je me souviens bien, tu n'aimes pas trop que j'emploie des mots crus. Mais si tu préfères, je peux reformuler ma phrase. Tu peux me baiser, mon Coquelicot.

— Argghh ! Tu m'énerves, espèce de petit con.

— Reconnais que tu es dingue de ce petit con !

Je l'embrasse pour qu'il arrête de dire des bêtises et surtout qu'il cesse d'aller sur le terrain des sentiments.

— Je vais te demander plus souvent de me baiser si derrière j'ai droit à un tel traitement.

— En parlant de ça, Rio. Tu dois te reposer.

— C'est ce que je fais déjà.

— Je parlais de détente à l'horizontale.

— Ça me va aussi tant que tu me chevauches.

Je ne lui réponds pas pour ne pas lui donner raison. C'est dingue ! On a fait l'amour à plusieurs reprises et pourtant, je me retrouve intimidée comme si c'était la première fois. Rio adore tant le faire, il arrive derrière moi et je sursaute lorsqu'il étreint ma taille pour me susurrer à l'oreille.

— On va se détendre sous l'eau de la douche ? Depuis une semaine, je dois la prendre en mettant un sac-poubelle sur le plâtre.

— Je me disais aussi qu'il y avait une odeur bizarre.

— Chipie !

Je me retourne dans ses bras et je me souviens à quel point c'est simple entre nous. Rio a senti que quelque chose clochait et il a vite trouvé une parade. Un truc pour me faire marrer.

— Tu es un magicien.

Mes lèvres restent à quelques centimètres des siennes, laissant nos souffles nous frôler. Nous caresser. Nous éprouver. Je veux garder cet instant précieux, celui où nous allons nous retrouver, nous redécouvrir.

Rio pose son front sur le mien et me laisse le temps dont j'ai besoin. Bien loin de Vénus et de son impétuosité, je me sens fragile, timide et surtout stupide de réagir ainsi. Mon regard se relève vers ses deux iris noisette aux éclats de miel ambré. Je plonge, je fonds, je me laisse aspirer dans son monde. La magie opère. Je me sens légère, vidée de tout ce qui me dérange.

La seule chose qui compte, c'est Rio.

Ma main caresse sa joue et sa jumelle vient la rejoindre. Comme en miroir, elles effectuent les mêmes gestes. Elles progressent à une vitesse identique vers ses pommettes, qu'elles soulignent. Vers ses paupières, qu'elles lisent en remontant sur ses sourcils détendus. L'ascension se termine vers son front, vers ses cheveux indisciplinés comme son hôte, qui retombent de chaque côté de son visage.

Mes doigts se glissent dans ses mèches rebelles, que je tente de dompter. En vain. Inexorablement, elles retombent. Désireuses d'orner son front, elles s'imposent en gardiennes. Alors je glisse dans ses cheveux, puis vers sa nuque tendue vers l'avant pour que je puisse cajoler son visage sans me mettre sur la pointe des pieds.

Mes mains reviennent sur le devant. Elles tracent son cou, sa pomme d'Adam, qui n'a de cesse de monter et descendre au rythme de sa respiration. Elles redessinent sa mâchoire angulaire. Mes pouces se rejoignent sur son menton recouvert d'une fine barbe, qui chatouille la pulpe de mes doigts pour terminer sur ses lèvres amusées.

Rio me sourit avec son air canaille, cet aplomb du mec détaché qui sait que rien ne peut lui résister et encore moins, moi.

— Tu es devenu tellement important pour moi...

Il ouvre la bouche pour me répondre, mais mon index se pose sur ses lèvres gourmandes pour que je puisse continuer.

— Tu as débarqué dans ma vie et tu as tout bouleversé. Tout ce en quoi je croyais est parti en éclats. Tout ce que je pensais être sûr a été pulvérisé par ta détermination, par ton merveilleux sourire, par les reflets uniques de tes yeux. Mais aussi par l'impétuosité de ton caractère, ton je-m'en-foutisme face à ce qu'il se pratique ou non. Tu as juste décidé...

— De m'intéresser à toi. Pas pour faire chier le monde. Juste parce que c'était toi. Parce que j'ai été ébloui la première fois que je t'ai vue, puis la deuxième et cet enchantement perdurent depuis. Parce que tu es mon Coquelicot si fragile, mais aussi ma Déesse si puissante. Que ces deux facettes vivent en toi et maintenant tu n'as plus besoin de choisir entre les deux ! Tu as le droit de les laisser s'exprimer. Chacune leur tour. Ou en même temps, peu importe, il te suffit d'être simplement toi. La Vénus de Zélie.

— C'est tellement beau...

Je suis bouleversée par ses mots, une larme coule sur ma joue, que Rio s'empresse de récolter avec sa bouche. Je suis chamboulée par l'image qu'il a de moi. Il est le premier à me percer à jour. Je devrais avoir peur de lui laisser l'accès à mon âme. Pourtant il me suffit de plonger dans son regard brillant de malice pour savoir qu'elle lui appartient déjà.

— Tu es un pickpocket.

— Et toi, une voleuse.

Chacun de nous deux, c'est ce qui se cache derrière ses deux images, mais il est bien trop tôt pour prononcer de tels mots. Nos mains se placent sur nos cœurs respectifs pour ressentir l'harmonie de nos battements. Cet accord merveilleux et synchronisé révèle avec une même intensité tout ce que nous taisons.

Cette union si parfaitement imparfaite.

Parce que c'est juste nous.

Que nous ne respectons pas tous les codes imposés par la société. Que nous ne voulons pas être rangés dans ces boîtes formatées, qui souhaiteraient diriger nos vies, notre façon de penser, d'exister !

Parce que notre relation est certes atypique, mais tellement plus sincère et vraie. Parce qu'elle est unique. Singulière. Parce que tout ce qui est rare est précieux, l'on se doit de la vénérer et d'en prendre soin.

— Aime-moi, mon Coquelicot.

Parce qu'il est simplement lui et qu'il m'a révélée. L'amour est né, à nous, de l'entretenir loin du regard des autres.

Pour vivre heureux, vivons cachés.*

*Dernier vers de la fable Le Grillon de Jean-Pierre Claris de Florian. Étymologie.

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Rio ne manque pas une occasion de la faire rire. Une formule gagnante et qui donne raison à l'adage, femme qui rit à moitié dans ton lit. À votre avis, on peut compter sur Rio pour trouver de quoi combler l'autre moitié, non ?

Enfin seuls, ils savourent ce moment, qui intimide Zélie au moment de se retrouver plus intimement. Comme une première fois après tout ce qu'ils viennent de passer. Ça se comprend ?

Une bien belle déclaration qui exprime ce qu'ils ressentent, car ils trouvent que c'est trop tôt pour se dire ces trois petits mots, on valide ?

Ils ont mérité de vivre heureux et cachés pour laisser leurs sentiments grandir, non ?

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📍 Dimanche, on retrouve le chapitre de RIO :

💥 Un réveil dans ses bras...

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🥰 Bonne journée, mes ZÉLIO Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚


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