#Prof 59 | ZÉLIE
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59 ☆ ZÉLIE
Je dois tourner la page...
☆☆☆☆
Comme me l'a demandé mon frère dans son message, je lui rends visite à son cabinet après mon dernier cours de la matinée. Il ne m'a pas donné la raison. Mais vu que j'ai trois heures de libre devant moi, autant en profiter pour passer du temps avec lui.
Ça m'évitera de cogiter.
Rio ne veut pas sortir de mes pensées ni de mes rêves. Cette nuit encore, mon sommeil a été peuplé de moments passés avec Rio. Dans ses bras, sous ses baisers, sous ses caresses, sous son corps, mais aussi à le chevaucher... Comme si je compensais son absence par des songes. Là au moins, je ne compromets rien ni personne. Pas de messages anonymes, pas de menaces, pas de risques subis.
Juste le bonheur d'être ensemble.
Au sujet de l'ultimatum, il est urgent que je prenne une décision ferme et définitive. Mon patron ne va pas apprécier, mais je n'ai pas d'autre choix. Il a eu beau me promettre monts et merveilles, il ne me fera pas changer d'avis. Parce qu'il n'a toujours pas compris que je réalise mes shows pour le plaisir, et non pour l'argent.
C'était une bulle hors du temps, mais, si l'amusement n'est plus là, la bulle explose.
La parenthèse enchantée que ce moment m'accordait ne peut plus exister si je monte sur scène avec la boule au ventre. Avec la peur que la personne qui sait que Zélie et Vénus sont là même personne ne fasse un esclandre et révèle à tous mon identité. De plus, hier soir, mon frangin m'a appris que les basketteurs allaient venir pour aider Rio à se souvenir. Et qu'ils lui avaient proposé de se joindre à la fête.
Me produire en sachant que mon frère est dans la salle est juste impensable. Obtenir cette information de la part de Marco a terminé de me convaincre qu'il était temps d'arrêter.
Quand j'ai raccroché, un énorme poids a quitté ma poitrine. Un soulagement immense. Je n'avais pas pensé à quel point devoir me cacher, déclencherait en moi de telles angoisses.
Je ne regrette rien, mais il était temps de tourner la page.
J'arrive devant le gymnase et je regarde si je ne vois pas Rio. Normalement, il a terminé sa séance avec mon frangin depuis trente minutes, mais, le connaissant, il pourrait très bien traîner dans la salle ou dans les gradins. Je sais que s'entraîner et jouer doit lui manquer.
Le basket, c'est toute sa vie.
Rassurée parce que je ne vais pas le croiser, je toque à la porte de la salle qui a été aménagée pour mon frère, et j'entre.
En l'espace d'une seconde, mon sang s'est figé avant de déserter mes veines. Rio est encore là. Assis sur la table de massage, il me fait face. Son corps nu juste recouvert d'un caleçon. Son torse brille de mille feux à cause ou grâce à l'huile à l'arnica dont se sert mon frère pour les détendre les muscles après l'effort.
— Fermez la bouche, Madame Maynard.
Espèce de petit con !
Sa remarque a le don de me sortir de ma rêverie. Je vais lui faire ravaler son sourire canaille, ses yeux rieurs et sa sublime plastique. Rio se lève de la table et ne me cache rien de ses abdominaux. Je n'ai qu'une envie, celle de les lécher en passant ma langue dans chaque sillon si bien dessiné par des heures d'entraînement.
— Ah ! Te voilà !
Je sursaute quand mon frère débarque avec sa gaieté habituelle et vient me claquer la bise.
— Désolé, Lilie, on termine à peine. J'ai tenu à masser ce corps d'athlète pour le détendre.
Il se place à côté de Rio et de sa main, il balaie dans l'air tous ces membres de bas en haut. Comme si je n'avais pas remarqué la plastique du basketteur de par moi-même.
— Deux mètres de muscles fraîchement massés par mes doigts de fée.
Ils se tapent dans la main en se marrant. Ils sont aussi fous, l'un, que l'autre. Ils se sont bien trouvés. Rio ne me quitte pas du regard et les étincelles couleur miel qui parsèment ses pupilles quand il est heureux sont de retour.
Je dois m'arracher à son magnétisme sous peine de terminer en flaque. Il a retrouvé ce charisme naturel, qui le rend irrésistible. Son aura n'a jamais été aussi vibrante.
Se pourrait-il qu'il ait recouvré la mémoire ?
Je n'ai pas le temps de me questionner plus que mon frère coupe mes pensées.
— Bon, Lilie, tu m'accordes quelques minutes, je termine de ranger le matériel et je suis à toi.
— Ok !
— Un café pour patienter ? me propose le jeune basketteur.
— Merci, Rio, mais...
— Mais vous n'aimez pas le café ?
Sa question est bizarre ou bien je me fais des films ?
— Pas vraiment, je trouve ça trop...
— Amer ?
— Voilà !
Je regarde la pièce pour éviter de mater ses fesses, mais c'est peine perdue. Rio se déplace à cloche-pied et les observer en plein mouvement à chaque fois qu'il sautille est bien plus intéressant que de détailler le peu de mobilier qui se trouve dans la salle.
— La vue est à votre goût ?
— Elle l'est !
Il me tend un jus de fruits à bout de bras et m'oblige à faire le chemin vers lui pour m'en saisir. Mais au fur et à mesure que je m'approche, il recule sa main. Rio est redevenu taquin. Son regard espiègle navigue entre mes yeux et ma bouche. J'ai bien capté son manège et je ne compte pas lui laisser le loisir de me diriger à sa guise.
Je passe derrière son dos et me saisis de l'autre verre qu'il s'est servi pour lui tout en bloquant ma respiration pour ne pas être tentée de humer sa peau ambrée.
— Bien joué.
Rio s'amuse de ma feinte en soulevant le breuvage qui m'était destiné à la base. Ses fossettes se creusent et ses taches de rousseur ressortent un peu plus. Elles sont de la même couleur que ses iris ambrés, qui pétillent de malice.
— Tu devrais passer un tee-shirt.
— Pourquoi ?
Parce que je le lui demande. Parce que le voir torse nu devient une vraie torture. Parce qu'il ne doit pas déceler mon trouble. Rio, amnésique ou pas, sait exactement ce qu'il doit faire pour que je craque. Je dois trouver une excuse. Mais c'est dur quand il fait peser une telle intensité sur moi. Juste en me dévisageant.
— Tu vas attraper froid...
— Ça ne risque pas !
Il s'avance vers moi sans me lâcher du regard. Au contraire même, il insiste pour plonger dans mes prunelles sans aucune retenue. Rio arrête. J'ai envie de lui hurler de cesser ses provocations pour me faire céder.
Il joue un jeu dangereux.
Un jeu que nous avons déjà testé et qui nous a conduits aux limites de l'interdiction. Je tends mon bras devant moi et pose ma main sur son torse. Nu. Musclé. Huilé. La tentation de faire glisser mes doigts sur sa peau chaude me donne tellement envie. Mais c'est impossible entre nous. Je dois me raisonner et m'en tenir à ce que nous sommes, étudiant et prof.
— Oserez-vous écouter vos envies, Zélie ?
Je décolle ma paume de sur son épiderme quand Rio crochète mon poignet. Il l'embrasse. Là. Juste dans le creux. Et je me sens défaillir. Je deviens rouge écarlate d'être tomber dans son piège. Mais comment résister à sa peau, que je connais si douce ? À ses lèvres ourlées et pulpeuses, qui savent si bien m'embrasser, m'offrir du plaisir...
Stop ! Zélie... Reprends-toi !
Rio déplace ma main et je n'y oppose aucune résistance tant son regard noisette me fascine. Je suis comme hypnotisée par ses deux billes ambrées, qui n'abdiquent pas. Il repose mes doigts sur ses pectoraux, avant de les faire glisser vers sa gorge. Aidée par l'huile de massage, ma paume se déplace sans difficulté. L'ascension continue sur son menton recouvert d'une barbe courte qui picote la pulpe de mes doigts.
Ma main termine sa balade en terrain connu vers sa joue. Je caresse sa pommette encore marquée par l'hématome, qui a viré au violet et au jaune. Je continue par sa paupière toujours fermée, par son sourcil, sur lequel j'effectue un aller-retour pour le détendre. Il est tellement beau. Mes doigts relèvent une mèche de cheveux que je tente de discipliner. Mais tout comme son propriétaire, elle se montre rebelle en transgressant tous les interdits.
Dont celui-ci. Et je n'arrive pas à l'en dissuader.
Je dois arrêter tout de suite de le toucher, je recule pour ne pas transgresser le règlement. C'est interdit. C'est toujours aussi dangereux...
Rio ouvre ses paupières pour que je reste captive de son charme et s'approche de moi. Sa main saisit ma hanche pour éviter que je recule. Je me retrouve les fesses contre la table de massage. S'il savait à quel point je n'ai pas envie de me soustraire à cette manœuvre dangereuse. Mon corps est en train d'atteindre une température proche de la combustion, ce qui rend cette attaque encore plus périlleuse. Je dois me reprendre et garder le contrôle. Pourtant, un seul regard suffit pour qu'on s'apprête à franchir cette limite.
Cette ligne blanche devrait nous éviter de replonger.
Son souffle haché se déverse par dose inégale dans mon cou, puis sa respiration saccadée se suspend à quelques centimètres de mes lèvres. L'air me manque, alors je m'abreuve directement auprès du sien. Et pour ce faire, j'avance un peu plus mon visage du sien comme un papillon de nuit attiré par la lumière.
Nous sommes si proches de céder.
Devons-nous succomber ?
Devons-nous résister ?
Est-ce raisonnable de replonger dans cette relation interdite ?
Je ne dois pas oublier les menaces qui sont toujours d'actualité.
— C'est bon, m'informe mon frère. J'ai terminé !
Nous avons juste le temps de nous séparer. Rio arrive à se reculer avant qu'il n'entre dans la pièce. Marco nous regarde bizarrement, soulève un sourcil et puis demande à Rio :
— Tu ne t'es pas rhabillé ?
— On discutait autour d'un verre de jus de fruits ! Ta sœur avait la bouche sèche...
— C'est ça, j'avais soif !
Mon frère regarde nos verres, qui sont encore pleins, mais n'insiste pas.
— Tu as pris mon cabinet pour un salon de thé, Lilie ? Allez, champion. Cache toute cette bogossitude avant que ma sœur ne te saute dessus.
Il se dirige vers son bureau et trifouille dans ses papiers tandis que l'on peut lire toute la peur que je viens de ressentir en entendant la remarque de mon frère.
Ce petit con se marre tandis qu'il nous tourne le dos, alors qu'il range, je ne sais quoi dans des tiroirs. Rio et moi sommes au summum de la frustration et il se dépêche de passer son jogging pour cacher son érection. Il bloque sur plâtre qui se montre récalcitrant et commence à s'énerver de ne pas y arriver.
Je jette un regard à Marco, qui sifflote et n'a pas l'air de vouloir lui venir en aide.
Alors dans un élan d'infinie sollicitude, je m'accroupis devant Rio et je l'aide à passer son pied au travers du pantalon. Je relève mon regard vers mon ancien amant et le trouble que je lis dans ses yeux provoque toute une série de sensations incontrôlables dans mon corps.
J'ai chaud. J'ai froid. Des picotements attaquent chacun de mes membres...
Mais j'ai surtout envie de lui. Son index passe sur mes lèvres entrouvertes et je me retiens de le lui mordre. Rio se penche et me chuchote :
— Tu es magnifique, mon Coquelicot.
Les larmes me montent aux yeux, je vois flou et je ne rêve que d'une chose. De l'embrasser.
Rio se souvient de moi.
Dans mon corps, c'est la fête. Mes cellules dansent la lambada. Mes neurones jouent des Cariocas. Rio n'a jamais aussi bien porté son nom, car là c'est le carnaval qui prend sa place dans mes entrailles.
Je suis tellement heureuse et soulagée.
Rio se souvient de notre relation. Certes chaotique. Toujours aussi impossible. Mais bien réelle.
— Je porte ça à ma collègue et je suis à toi.
Mon frère sort de la pièce et c'est tout juste si Rio attend que Marco ferme la porte pour me relever et m'embrasser.
Ce baiser est fougueux, passionné et tout aussi euphorique que nous.
À bout de souffle, nos lèvres se détachent. Nos fronts restent collés et nos bras enserrent le corps de l'autre.
— Tu m'as tellement manqué, mon Apollon.
— Pourtant, tu as rompu...
Je tente de me reculer, mais Rio n'est pas d'accord et me colle encore plus fort contre lui.
— Mon frère va revenir.
— Tu crois qu'il est con à ce point ?
— Je ne veux pas prendre le risque.
— Et si, moi, je tiens à le prendre ?
— Rio... C'est pour ça qu'on ne peut pas être ensemble. Tu ne prends pas au sérieux le danger que représente notre relation.
— Tu as peur de quoi ?
— Tu ne comprends pas...
J'essaye de reculer à nouveau, mais Rio est une vraie tête de mule et ne veut pas me relâcher malgré mes tentatives pour lui échapper.
— Arrête de te tortiller comme un ver. Je ne te lâcherai plus...
— Rio, ce n'est pas un jeu.
— Je sais. Réponds-moi.
— À quoi ?
— Qu'est-ce qui te fait peur ?
— Tu es borné !
— Tout comme toi. J'ai tout mon temps, alors tu resteras là.
— Tu ne peux pas m'obliger !
Rio l'a compris et, au lieu d'insister, il m'embrasse avec douceur. Ses bras me relâchent et ses mains viennent entourer mon visage. Son regard me supplie de lui parler. Sa détresse est palpable et je ne sais plus quoi faire.
Est-ce que je dois tout lui avouer ?
☆☆☆☆
➥ Zélie a pris la décision d'arrêter le cabaret et ses shows pour éviter d'être dénoncée. Cela sera-t-il suffisant ?
➥ Marco a demandé à Zélie de passer le voir dans la salle de rééducation sans lui donner de motif. Pourquoi l'a-t-il fait venir ?
➥ Leur tête-à-tête est intense et avec bonheur, Zélie comprend que Rio a retrouvé la mémoire. C'est un vrai soulagement, non ?
➥ Zélie doit-elle lui parler des menaces qu'elle reçoit ?
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📍 Mercredi, on pourra lire le chapitre de RIO :
🎭 Je vais devoir négocier...
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🥰 Bonne journée, mes ZÉLIO LOVE, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚
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