#Prof 53 | ZÉLIE

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53 ZÉLIE

Vais-je céder ?

☆☆☆☆

Le doyen vient de me prévenir que mon prochain cours était annulé pour laisser aux étudiants et notamment aux basketteurs la possibilité d'aller accueillir Rio. Apparemment, il estime qu'il en a besoin. Et comme ici, tout est fait pour que l'Élite se sente choyée et bien on accorde quelques faveurs.

De toute façon, comme l'a ajouté Jonas, les étudiants font ce qu'ils veulent à cet âge-là. Alors leur interdire d'y aller n'aurait servi à rien.

Le Doyen m'a aussi parlé de Paul et des sanctions qu'il a prises à son encontre. Il a une interdiction formelle de pénétrer dans l'enceinte de l'université. Il ne veut plus le voir se balader dans les couloirs ou à la cafétéria. Et pour le moment, l'accès au gymnase lui est refusé. D'autant que Rio ne va pas s'entraîner pendant quelques jours, voire plusieurs semaines.

Après avoir remercié le Doyen, je rentre chez moi sans d'autres cours à donner. Je reviendrai en fin de journée pour assister aux auditions de notre prochain spectacle.

M'en occuper me permettra de ne pas trop penser à Rio. Justement en parlant du jeune basketteur, il ne va pas tarder à arriver à la colocation. Certains étudiants ont posté des vidéos de la foule qui attendent le retour de la star chez lui.

Tout en consultant les stories, je suis contrariée de ne pas pouvoir m'y rendre. J'aurais aimé me fondre dans le regroupement et voir de mes propres yeux comment il va. Mais je dois me montrer raisonnable. Nous ne sommes plus ensemble, il ne se souvient même pas de moi. Et je ne dois pas être vue sur place.

Sienna et sa clique s'y trouvent pour animer l'accueil fait à Rio. Pour l'occasion, elles ont toutes passé leurs costumes qui se composent de brassières et de microjupes plissées. Leurs tenues sont aux couleurs de la fac, bleu marine et blanc rehaussé sur tous les bords de liserés or.

Pourtant c'est tellement tentant.

Je pourrais rester à distance pour ne pas être vue. De toute façon, tout l'intérêt sera porté sur Rio. Ils ne feront même pas attention à moi. Et puis qu'est-ce qui m'empêche de me balader ?

C'est vrai, après tout, on vit dans un pays libre où nous n'avons pas besoin de justifier nos déplacements.

Alors qu'est-ce que tu attends pour t'y rendre ?

D'un pas décidé et sans continuer à y réfléchir, je prends la direction du centre-ville. Si je me dépêche, je pourrai y être dans cinq minutes. Je n'ai pas le temps de traîner ni de regarder mon portable pour consulter les nouvelles stories. Je concentre toute mon énergie sur le fait d'arriver à temps.

Seule la finalité compte.

Je fais abstraction de mes muscles, qui commencent à tirailler, à brûler. Je remercie la bonne idée que j'ai eu ce matin de passer un jean et des baskets sinon avec des talons hauts ça aurait été impossible.

Plus que quelques rues. Et je vais toucher au but. Je tente de réfléchir à l'endroit où je pourrais me cacher. Le timing va être serré et si ça se trouve je fais tout ça pour rien. Rio est peut-être arrivé, voire pire, déjà rentré dans la maison de ses potes.

Avant même de tourner à l'angle de la rue, j'entends des clameurs et ce bruit joyeux me coupe les jambes. Je n'ai pas couru assez vite. Ils sont en train de faire la fête.

D'un pas lourd, je pénètre dans l'impasse et le parking est blindé de monde. Ça s'agite dans tous les sens. Des slogans, des applaudissements et des RIO chantés à tue-tête montent du rassemblement.

Je suis arrivée trop tard.

Rio et Caroll sont déjà là et les pom-pom girls s'en donnent à cœur joie en secouant leurs pompons bleu marine et or, qui scintillent sous le soleil. Rio doit être heureux d'un tel accueil, même si je le connais, il aurait préféré rentrer sans faire de vague.

L'ambiance est dingue et le souvenir du soir où ils ont gagné le championnat me revient. Mais aussitôt, c'est la piqûre de rappel qui me fait grimacer. Rio ne doit pas se souvenir de cette magnifique victoire grâce à ce dernier panier, qu'il marque au moment où le buzzer sonnait la fin du match. Le propulsant au rang de héros, devenant la star de l'université avec ce premier titre national.

Soudain, des Hip Hip Hip Houra se font entendre et je vois Rio apparaître au-dessus de la centaine d'étudiants regroupés. Il est porté en triomphe par Bilal et Joao. Il est toujours aussi beau.

Ses cheveux ondulés tombent sur son visage me privant de mon inspection pour voir si les hématomes sont encore présents. Mais ce qui me manque le plus, c'est de croiser son regard. De plonger dans ses iris rieurs. De me délecter de ces deux ambres aux touches de miel d'été.

Ses mains larges et grandes tapent dans celles qui se sont levées sur son passage. Chacun désirant obtenir un moment unique avec le meilleur basketteur de l'université.

Ses mêmes mains, qui, il y a peu, se posaient sur moi. Sur mon corps pour m'apporter tant de plaisir.

Mes paupières se ferment le temps d'une seconde pour ressentir l'émoi de ses caresses. L'odeur de son parfum puissant, chaud et sensuel avec des notes de cuir, d'épices et de jasmin qui m'emportent aux confins de l'Orient.

Je rouvre les yeux juste à temps pour le voir entrer dans la maison toujours juchée sur les épaules de ses deux amis. En l'affaire de quelques secondes, tout est terminé. La porte se ferme sur le dos de Rio alors qu'il est délogé de son piédestal.

Tout ça pour ça...

Juste pour l'apercevoir de loin seulement quelques secondes. Mais bien assez pour me broyer le cœur. Pour me rappeler que j'ai tout perdu. Tout ce bonheur, qu'il m'avait permis de ressentir. Je sens des vagues de tristesse déferler dans ma gorge la nouant au point où respirer m'est difficile. Je tente de retenir mes larmes pour ne pas alerter les personnes que je croise.

Je commence à rebrousser chemin quand mon portable sonne. C'est Paloma. Je tente de calmer ma respiration hachée par les sanglots et après trois inspirations profondes, je décroche.

— Salut !

— Eh ! Ma Loute ! Comment vas-tu ?

— Bien, je mens ! Et toi ? Ça y est, tu es rentrée ?

— Oui, me voilà revenu à la civilisation. Il était temps, trois jours sans mon portable, j'ai cru devenir folle.

— Ça a dû te faire du bien ! Je souris en étant sûre qu'elle grimace.

— Bon ! Trêve de plaisanterie. As-tu eu des nouvelles de Rio ?

— Oui, ce matin...

— Tu sais pour sa chute ?

— J'ai croisé les basketteurs.

— Alors, j'ai un super tuyau !

— Vas-y ! Je m'impatiente. Balance !

— Rio est de retour.

Tu parles d'une information ! Dans le genre scoop, elle repassera. Quand elle saura où je suis et pourquoi, elle va halluciner.

— Non, mais tu es sérieuse ? C'est ça, ta super nouvelle ?

— Oui ! Je viens d'appeler Bilal qui m'a appris ce qui lui est arrivé. Rio est sur la route du retour.

— Attends ! Stop ! Tu es toujours en contact avec le brun mystérieux ?

— Ce n'est pas le sujet !

— Au contraire. Depuis quand revois-tu un plan cul plusieurs fois ?

— Depuis que celui-ci s'appelle Bilal !

— Tu m'as l'air accro ou je rêve ?

— Je ne me pose pas de questions. On est bien ensemble. Au lit, c'est le pied et puis il a beau être jeune, il est attentionné, il me respecte et il pense à mon plaisir... Je peux te dire que bon nombre de mecs pourraient en prendre de la graine.

— Je suis heureuse pour toi.

Ma Paloma le mérite tellement. Depuis qu'elle s'est séparée de mon frère, elle a enchaîné les connards en tombant souvent sur des gars qui n'en avaient rien à foutre d'elle. C'est un cœur d'artichaut, mais, sous ce muscle qui bat fort, il y a une super nana qui se cache derrière une personnalité exubérante pour se protéger.

— Bon, assez parlé de moi. Tu as entendu ? Rio est de retour.

— Oui, j'ai capté.

— Et c'est tout ce que ça te fait ?

— Je suis contente qu'il retrouve ses potes. Il va avoir besoin de soutien.

— Tu mens très mal, ma Loute. Tu ne vas pas me la faire à l'envers. Pas à moi !

— C'est terminé entre nous.

— Je sais, mais ose me dire que tu ne penses plus à lui ou que tu n'as pas cherché à avoir de ses nouvelles ?

Forcément, elle me connaît et se doute bien que je ne peux pas oublier Rio comme ça, juste en claquant des doigts.

— J'ai même fait plus.

Rien ne sert que je le lui cache, car j'ai besoin de parler de ce que je ressens avec quelqu'un. Et Paloma est la seule avec qui je peux le faire.

— Où es-tu ? J'entends du bruit !

— Je suis dans la rue, je rentre à l'appartement.

— Fais chauffer le café, j'arrive !

Elle raccroche pour être sûre que je ne vais pas le lui refuser. Et d'un côté, ça sera plus simple pour lui parler de Rio et de Paul.

J'ai juste le temps de passer à la salle de bains pour me rafraîchir et me changer pour être à l'aise. Je sors quelques gâteaux secs et du chocolat pour grignoter un truc en buvant le café.

Dès que l'on frappe à la porte, je vais ouvrir. Ma meilleure amie me saute dans les bras et me claque la bise. Ma fofolle entre en secouant un sachet en papier.

— Je suis passée prendre quelques friandises. Croissants, des chocolatines, et même des chouquettes.

— Tu as mis le paquet.

— Vu ton état, faut ce qu'il faut !

J'entre dans la cuisine et range ce que j'avais sorti pour grignoter et récupère un plat pour y déposer le butin de Paloma. Le café coule et l'on s'installe au salon.

— Alors, ma Loute ! Tu as récolté quelles informations ?

— Je sais que Caroll est allé le chercher à l'aéroport.

— Il va vivre à la colocation avec ses potes le temps de se remettre. Mais je ne t'apprends rien, n'est-ce pas ?

— J'ai vu le post de Caroll sur Instagram.

— Donc tu as regardé toutes les stories postées sur son retour.

— Non, je n'en ai pas eu besoin.

Je croque dans un croissant dont les deux pointes croustillent. Le feuilleté craque sous mes dents et j'en profite pour gagner du temps.

— Tu aurais dû voir l'accueil qui lui a été fait.

Je la laisse me détailler ce moment totalement fou avant de lui dire que je l'ai vécue en direct.

— Comment ça ? Tu te fous de moi !

— Non. Je n'ai pas pu résister. J'ai ressenti le besoin de le voir. Tu peux comprendre... Il me manque.

Elle m'attrape la main pour me réconforter et je tente de contenir mes larmes. Je me sens con de réagir ainsi. Je suis triste pour une relation de quelques semaines alors que je ne ressens rien pour la fin de mon mariage. Le paradoxe est immense et je ne veux pas trouver d'explications.

— Tu te rends compte, il ne se souvient plus de moi.

Ce fait évoqué à voix haute le rend réel et, là, je craque. Mon amie me prend dans ses bras et me laisse pleurer.

— C'est dur, je m'en doute, mais tu ne sais pas comment il va réagir en te voyant.

— Je me dis que c'est un signe s'il m'a oubliée.

— Ne sois pas idiote ! Le seul symbole que je vois, c'est que vous tenez l'un à l'autre.

— Les idées contraires n'arrêtent pas de me faire douter. À un moment, je n'ai qu'une envie, celle de tout envoyer balader pour pouvoir être avec lui. Mais la seconde qui suit, je me dis qu'en fin de compte je lui rends service en le laissant tranquille pour vivre son destin de futur basketteur de NBA.

— Pour le moment, ce futur-là est compromis.

— C'est Bilal qui t'a appris ça ?

— Oui... Tout dépend de la façon dont il va se remettre de ses blessures.

— C'est un compétiteur avec un moral d'acier. Il fera tout pour revenir au top, j'en suis certaine. Et pour ça, il a besoin de rester concentré sur sa rééducation.

Paloma ne rajoute rien, car elle sait que j'ai raison. Je dois prendre sur moi et le laisser se remettre au plus vite. Il n'a pas besoin que je lui rajoute des difficultés.

Ma meilleure amie me raconte ses trois jours passés dans les montagnes et même si j'ai la tête ailleurs, parler d'autres choses que de Rio et de son retour me fait du bien.

— Tu as terminé tes cours ?

— Oui, mais j'ai une réunion dans trente minutes.

Paloma se lève comme si l'on venait de lui croquer les fesses.

— Va te changer. Je te dépose sur le campus.

Elle me tend ses mains pour m'aider à me mettre debout.

— Ce n'est pas sur ton chemin.

— Je sais, mais, comme ça, je pourrais faire un coucou à Bilal.

— Toi, tu as envie de montrer à toutes ces nanas qu'il est à toi !

— Tu as tout compris. On n'est jamais trop prudente.

Je profite de la route pour lui parler de l'esclandre de Paul et de la décision du Doyen. On arrive sur le parking et comme elle a envoyé un texto à Bilal, celui-ci l'attend à l'extérieur. Mais bien sûr, il n'est pas venu seul. Ses amis basketteurs sont là.

Même... Rio...

☆☆☆☆

Le Doyen a annoncé à Zélie les dispositions qu'il a prises envers Paul en lui interdisant l'accès à l'université. Ce dernier va-t-il s'y tenir ?

Zélie n'a pas pu résister au besoin de voir Rio. A-t-elle bien fait d'y être allée ?

Zélie et Paloma discutent de ce que la prof ressent pour son élève. Elle reconnaît tenir à Rio. Est-ce vraiment terminé entre eux deux ?

Belle surprise qui attend Zélie en arrivant sur le campus. Bilal, qui est venu voir Paloma, est accompagné de la bande et de Rio. Première rencontre, que va-t-il se passer ?

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📍 Dimanche, on pourra lire le chapitre de RIO :

🎭 Installation et remous...

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🥰 Bonne journée mes ZÉLIO LOVE, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚


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