#Prof 48 | ZÉLIE
Merci de soutenir mon histoire « SUCCOMBER ou RÉSISTER »
☆ En cliquant sur l'étoile ☆
48 ☆ ZÉLIE
Rio revient demain...
☆☆☆☆
Ma réunion sur le spectacle de fin d'année devait être un moment de détente et mon après-midi de cours, une façon de ne pas penser à notre séparation. Mais l'annonce de la chute de Rio, son hospitalisation et sa perte de mémoire m'ont rendue malade au point d'évacuer mon repas dans la cuvette. J'ai aussi versé une bonne partie de mes larmes et j'ai terminé à l'infirmerie pour obtenir un cachet pour lutter contre un début de migraine.
J'ai tout de même assuré mes heures de cours et j'ai voulu assister à la réunion. Tout est bon pour que je ne me retrouve pas seule dans mon appartement à broyer du noir. Mais j'ai du mal à me concentrer sur les informations données par Valentine, Sylvain et Jonas.
Mon regard se pose régulièrement sur mon téléphone pour voir s'il y a des news. Juste avant le début de la réunion, j'ai découvert le post de Rio.
« I'll be back », a-t-il ajouté en légende. Je le reconnais bien là. Ce n'est pas dans ses gènes de baisser les bras.
Il a pris la pose, couché dans son lit. Et je n'ai pas pu m'empêcher de le détailler. De me perdre dans son regard rieur, qui donnait l'impression qu'il me fixait. Le bout de mon index a caressé sa joue. Les contusions de Rio sont nombreuses et notamment sa pommette et son œil droit, qui sont auréolés d'un bel hématome que j'ai cajolé comme si j'avais le pouvoir de le soulager... Il a listé aussi le reste de ses blessures et l'usage retrouvé de son bras qui n'a plus besoin de l'attelle.
Le selfie met en avant l'état de son visage. Sans filtre. Dans un désir de ne pas cacher ce que les deux autres cons lui ont fait. Contrairement à la FFBB qui tente de calmer les choses en expliquant que la concurrence est dure et que ce sont des évènements qui arrivent.
Les messages de soutien sont nombreux et tant mieux, ça va lui remonter le moral. Bon nombre d'étudiants lui en ont laissé, et notamment les pom-pom girls. Sienna se trouvant en tête de liste, bien sûr. Elle doit jubiler de savoir que je suis sur la touche.
Ce qui me fait mal, c'est de voir que Rio lui a répondu, ce qu'il n'a pas fait pour tout le monde. Je tente de me rassurer en me disant qu'il ne connaît pas un tiers des personnes qui lui ont laissé un message.
Je ne peux m'empêcher de ressentir cette pointe de jalousie, qui me fait mal. Elle, elle peut se permettre de lui écrire, de lui parler, alors que moi, je ne peux que rester dans l'ombre et lire leurs échanges. En plus, j'ai cette pointe de culpabilité, qui ne veut pas me lâcher... Aurait-il pu contrer l'attaque des deux autres basketteurs si je ne lui avais pas envoyé de message dimanche ?
Rio rentre demain.
L'annonce de son retour a déclenché chez moi une vague de bonheur vite tempérée par l'état de sa mémoire. Cette amnésie doit tellement le frustrer. Lui qui aime maîtriser les choses, là, il doit être paumé même s'il ne le montre pas.
Ces parents l'accompagnent et ça me rassure qu'il ne soit pas seul. Je ne serais pas là cette fois-ci pour le tranquilliser et l'empêcher de flipper au moment du décollage. Nos échanges me reviennent et je me dis que c'est un vrai gâchis qu'il ait oublié, tout ce temps passé ensemble.
D'un autre côté, il ne souffrira pas de notre séparation. C'est une moindre consolation. Et tant pis si je suis la seule à douiller.
Un message privé arrive sur mon portable, que j'ai placé sur vibreur. Impatiente, j'ouvre l'application et découvre un texto de Paul. Mes yeux se voilent et je commence à trembler. Mais n'étant pas seule, j'essaye de me maîtriser et décide de lire. C'est adressé à toutes les personnes de l'université aussi bien les étudiants que les profs, vu que mes collègues viennent de le recevoir.
Paul tient à préparer une fête d'accueil pour le retour de Rio au gymnase demain en fin d'après-midi. Il demande aux personnes qui veulent l'aider de se manifester en privé.
Forcément, il doit jubiler si c'est bien lui qui m'envoie les messages anonymes. Son poulain m'a oubliée et leurs rapports ne vont que mieux se porter de nouveau puisque Rio ne se rappellera pas les gestes de violence de Paul envers moi ni qu'il m'a trompée.
— Tu te joins à nous ?
Perdue dans mes pensées, je n'ai pas vu que la réunion venait de se terminer, pourtant les étudiants sont en train de quitter l'amphithéâtre.
— Pour ?
— Allez boire un verre, me précise Valentine.
— Pourquoi pas ?
C'est toujours mieux que de rentrer chez moi. Paloma se trouve habituellement en randonnée. Elle est en plein milieu des montagnes et dans les refuges elle ne capte rien. J'aurais bien eu besoin d'elle pour discuter de ce qui arrive à Rio et pour me changer les idées avec son humour.
— Tu montes avec moi ?
Jonas me désigne sa moto et l'on peut dire qu'il possède une belle bécane. Il me tend un casque et je me laisse aller à cette fantaisie, qui va me rappeler les virées que l'on faisait avec Marco. C'est d'ailleurs étonnant que mon frère ne m'ait pas envoyé de messages pour savoir si je n'avais pas de nouvelles de Rio. Il doit bosser et n'a pas dû voir le post du basketteur.
Je passe mon casque et monte à l'arrière tout en empoignant les deux garde-boue se trouvant dans mon dos. Jonas le remarque et ne me demande pas de me tenir à lui. Il est bien gentil, mais ça reste un collègue, alors on va éviter la proximité.
La balade est rapide.
J'ai juste eu le temps d'évaluer sa manière de conduire, d'apprécier le paysage, que j'aperçois l'enseigne de l'établissement. Je m'en veux de n'avoir pas demandé où on allait prendre ce verre. Le sort s'acharne sur moi pour me pousser à penser à Rio. C'est le bistrot où il bosse qu'ils ont choisi. C'est vrai qu'il est assez proche de l'université.
— Tu vas voir, c'est sympa et l'on y mange super bien.
— Je sais.
— Tu connais ?
— Oui, j'y suis venue plusieurs fois... Avec ma meilleure amie.
On entre et je croise aussitôt le regard de Sonia qui a dû capter ma détresse. Elle nous accueille chaleureusement et nous désigne une table.
— Vous désirez boire quelque chose ?
— Oui, bière pour tout le monde. Ça te convient, Zélie, me demande Valentine.
— Ça ira, merci. Je vous laisse deux minutes, je dois me rendre aux toilettes.
Je me lève et m'y dirige en jetant un regard à Sonia. Mes collègues, eux, sont en grande discussion et ne me calculent pas. Je m'engouffre dans les sanitaires et quelques secondes après, Sonia me rejoint.
— Comment va, ma belle ?
— Merci de n'avoir rien dit de compromettant devant mes collègues.
— Je sais tenir ma langue quand c'est nécessaire. Tu as des nouvelles de Rio ?
Je lui montre mon téléphone ouvert sur le selfie de Rio. Les réseaux sociaux, ce n'est pas son truc.
— Dio mio.
Elle écrase une larme qui vient de s'échapper et me demande :
— Tu as pu lui parler ?
— Non.
Sonia me regarde interrogative et je lui réponds rapidement, on n'a pas beaucoup de temps avant que mes collègues trouvent mon passage aux toilettes trop long.
— Il a perdu la mémoire suite au choc et a oublié tout ce qu'il a vécu le mois dernier.
— Mon bichon ne se souvient plus de toi ?
Je réponds en secouant la tête de gauche à droite et Sonia me prend aussitôt dans ses bras. Son étreinte est si chaleureuse et réconfortante que je me laisse aller.
— C'est ça, pleure ma belle.
Elle caresse mon dos pour me soutenir en attendant que je me reprenne.
— C'est temporaire ou définitif ?
— Je n'en sais rien. J'ai juste obtenu quelques informations de la part de Bilal et Sohan.
— Les pauvres petits, ils doivent être bien tristes.
— Ils le sont...
Je me détache de ses bras, pourtant si réconfortants. Et me passe un peu d'eau fraîche sur le visage.
— Je vais sortir en premier.
— D'accord.
Elle embrasse mon front et rejoint la cuisine. J'attends quelques secondes et je retourne auprès de mes collègues. Jonas me laisse m'asseoir avant de demander :
— Tu es encore malade ?
— Non. Fausse alerte.
Je sens le poids de son regard tandis que je m'amuse avec l'étiquette collée sur la bouteille de ma bière.
— Tu veux boire autre chose peut-être ?
— Bonne idée.
Je me lève et me dirige vers le bar. Je n'ai pas trop à insister pour y voir l'image de Rio derrière son comptoir en train de préparer des cocktails.
— Il te faut autre chose, ma belle ?
— Un jus de fraises si tu as...
Elle verse le contenu de la bouteille dans un grand verre et y ajoute un petit parapluie en papier. Ce qui me pince le cœur en pensant à celui que Rio avait planté dans ma glace.
— Désolé, je n'ai pas le talent de Rio pour les cocktails, m'avoue-t-elle en ébauchant un sourire.
— C'est gentil, merci, Sonia.
De retour à la table, je tente de suivre la conversation qui tourne autour de ce fameux spectacle. Ils sont à fond et j'ai du mal à me mettre à leur niveau. Le petit parapluie ouvert, je le fais tourner entre mes doigts.
— Tu imagines une plage ? Me demande, Valentine.
Si elle savait à qui je pense là, elle ne m'accorderait pas ce sourire bienveillant.
— Oui, le sable fin et les palmiers, je complète son idée pour donner le change.
— Ça serait le pied de se prélasser au soleil.
— Ça serait top, en effet.
Pourtant le seul endroit où j'ai envie d'être, c'est celui où Rio se trouve, il me tiendrait dans ses bras. Il m'embrasserait à en perdre la tête...
— Tu as repris des couleurs, m'annonce Jonas.
— Le jus de fraises a cet effet-là sur moi.
C'est un fruit que j'adore, certes, mais il est bien loin d'avoir de tels pouvoirs. Par contre Rio, lui, il en possède de fabuleux. Les Marvel ne feraient pas le poids. Je me marre intérieurement en l'imaginant revêtir un costume de super-héros.
— C'est comme ça que tu vois la tenue de Roméo ?
Là, pour le coup, je deviens rouge écarlate. Les derniers mots ont passé la barrière de ma bouche. Merde ! Je fais comment pour rattraper ça, maintenant ?
— Je voulais tester à quel point vous teniez à moderniser le costume de Roméo, je me marre.
C'est officiel, ils vont me prendre pour une folle.
— L'idée est...
— Nulle, tranche Valentine. Arrête, Jonas, de vouloir l'épargner. C'est une grande fille. N'est-ce pas ?
— C'est exact ! Je suis majeure et vaccinée.
— Et mariée en plus ! Ajoute Sylvain.
Les deux autres profs le regardent comme si c'était un alien.
— C'est la femme de Paul. Dis-leur que je ne dis pas de connerie !
Mes trois collègues pointent leurs regards vers moi et je me dois de confirmer cette information. Ce n'est pas un secret, mais jusqu'à maintenant je ne la trouvais pas capitale.
— Sylvain a raison. Je suis bien la femme de Paul.
Leurs regards à présent passent de l'étonnement à la tristesse, ou bien à la pitié. Alors je vais vite couper court à ça.
— Ce sera bientôt mon ex-mari. Je suis en instance de divorce.
Cette fois-ci, je suis sûre de ce que je lis dans leurs yeux, c'est du soulagement. Et c'est tellement flagrant que ça me file un coup de poing dans l'estomac. Tout le monde était au courant de la vie de débauche de Paul, sauf moi.
— Quel connard, ce mec ! Désolée, Zélie, mais tu fais bien de le quitter.
— Les raisons de leur divorce ne nous regardent pas, Val !
— Ne me dis pas, Jonas, que tu défends ce mec ? Il l'a trompée à tour de bras. Ses cornes doivent toucher le plafond, la pauvre.
Ma collègue me prend dans ses bras, alors que je n'ai qu'une envie, c'est de l'envoyer chier pour le jugement qu'elle porte sur moi.
— Non, mais tu te rends compte de ce que tu viens de dire devant elle ?
Et les voilà, ils continuent à parler de la ruine de mon mariage comme si je n'étais pas là. C'est bon, j'en ai assez entendu, je prends mon téléphone, et je me dirige vers le bar. Je commande un taxi et demande à Sonia :
— Tu pourrais me préparer un minestrone à emporter ?
— Il est déjà prêt, ma belle. Laisse-les dire.
— Ils ont raison, j'ai vraiment été trop conne, mais j'étais à Paris et lui ici, il pouvait agir comme il voulait en mon absence. Et à vrai dire, je pense que ça m'arrangeait aussi. J'ai préféré fermer les yeux sur certains doutes qui maintenant me paraissent tellement flagrants. Car au fond de moi, je savais que notre couple allait droit dans le mur et je n'ai rien fait pour éviter la collision.
— Au moins, tu en as pris conscience et on sait toutes les deux à qui tu le dois.
Les larmes reviennent, mais je les chasse aussitôt. Je ne veux pas m'effondrer devant eux. Ils ont déjà une piètre opinion de moi. Je ne vais pas en rajouter une couche.
Je les salue, en tenant contre moi, cette soupe, qui encore une fois me renvoie à Rio. Je sors du bistrot avant que l'un d'eux ne vienne me demander pourquoi je pars. Je monte dans le taxi et je peux enfin laisser couler mes larmes.
☆☆☆☆
➥ Zélie découvre le selfie de Rio et se rend compte de l'état de son visage, mais aussi des nombreux messages que les étudiants ont postés, et notamment ceux de Sienna. A-t-elle raison d'être jalouse ?
➥ Heureusement, Sonia est là pour l'écouter et la soutenir pour aller mieux. Elle est une des rares à connaître leur liaison. Vous croyez qu'elle va aider Rio à se souvenir de sa relation avec Zélie ?
➥ Que pensez-vous de l'attitude de Jonas et de sa prévoyance envers elle ?
➥ On ne peut pas dire que ses collègues soient de fins psychologues pour parler ainsi devant elle, non ?
☆☆☆☆
📍 Dans le chapitre de samedi on retrouvera RIO :
🎭 Je ne suis pas d'accord avec eux...
☆☆☆☆
🤩 Bonne journée, mes ZÉLIO LOVE, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top