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38 ☆ ZÉLIE

Avec Paloma, la vie est plus folle !

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La semaine se termine enfin et je suis lessivée. J'ai profité de l'absence de Rio pour finir de ranger mon appartement. Plus aucun carton ne traîne et toutes les affaires ont trouvé leurs places. Grâce à l'aide de Paloma, et de sa voiture, j'ai même récupéré certains meubles et bricoles qui étaient encore stockés dans le garde-meuble.

Je me sens vraiment chez moi.

Hier, j'ai aussi acheté deux chiliennes en bois clair avec un tissu à l'imprimé rayé. Je m'y installe et me détends avec un verre de vin. Ma meilleure amie me rejoint et en fait autant après avoir récupéré le sien sur la petite table basse.

— Que ça fait du bien de se prélasser avec ce soleil de fin de journée. Cette terrasse est vraiment idéale pour bronzer.

— S'il n'y avait pas le vis-à-vis, ça le serait.

Évoquer l'immeuble d'en face me fait aussitôt penser à Rio, qui de la fenêtre de sa chambre, peut me voir et d'autres étudiants aussi. Donc pas question de pratiquer du topless.

— Te revoilà partie dans les bras de ton Apollon ?

— Comment le sais-tu ?

— Tu ne me réponds pas et tes joues sont devenues toutes rouges.

On éclate de rire et je ne peux pas lui dire le contraire. Un message arrive et forcément Paloma ne se gêne pas pour m'en faire la remarque.

— Heureusement qu'on ne paye plus les textos à l'unité, sinon vous seriez ruinés.

Je lis le SMS de Rio et sans un effort surhumain je serais capable d'en oublier mon amie. Heu... En fait, non. C'est impossible, elle parle trop pour ça.

— Qu'est-ce qu'il te veut ton Apollon ?

— Rien. Il me donne juste des nouvelles.

— Son stage se passe bien ?

— D'après ce qu'il en dit, oui. Il bosse dur, mais il se trouve dans son élément.

— Tu as réfléchi à sa proposition de partir vivre aux États-Unis avec lui ?

Il fallait bien que j'en parle à quelqu'un. Et qui est la mieux placée que ma meilleure amie ? Elle est la seule à connaître la relation que j'entretiens avec Rio.

— Elle se révèle tentante, mais...

— Personne ne te retient ici. À part moi, bien sûr, ajoute-t-elle en bombant le torse.

— Je dois obtenir mon divorce et Paul ne se montre pas enclin à me faciliter la tâche.

— Avec les preuves de ce qu'il t'a fait ainsi que celles qui confirment qu'il t'est infidèle. Tu vas vite l'obtenir.

— Je te rappelle que je le trompe aussi.

— Oui, mais... C'est différent.

— En quoi ?

— Toi, c'est sérieux ! Tu ne sautes pas sur tout ce qui bouge.

— Le résultat reste le même.

Un nouveau message arrive.

Rio : Je vais prendre ma douche. Visio ?

Je souris et l'imagine déjà sous l'eau qui ruisselle sur son corps nu et musclé.

— Je comprends que tu sois devenue accro ! C'est un beau spécimen.

Forcément, Paloma ne se gêne pas pour regarder mon écran alors que je viens d'ouvrir la pièce jointe.

— Tu abuses !

— C'est le rôle d'une meilleure amie. Je dois évaluer les capacités de ton Apollon à te satisfaire.

— Tant que tu ne testes pas la marchandise, je m'amuse et ça fait du bien.

— Voyons, je sais me tenir !

— Tu n'es même pas crédible !

— Mince, se marre-t-elle.

Elle remplit nos verres et me tend le mien.

— À ton Apollon ! Et à sa belle...

Je la fais taire en lui fourrant une tomate cerise dans la bouche. Surprise, elle agrandit ses yeux comme des soucoupes avant de me balancer :

— Il en possède forcément une belle avec un tel corps !

— Qu'elle soit proportionnelle ou pas à sa stature, ça ne te regarde pas.

— C'est privé, tu as raison. Par contre, on dit que la grandeur des mains apparaît comme un bon indice. Alors quand tu vois comment il arrive à empoigner le ballon de basket, ça en dit long sur son engin, s'éclate de rire ma meilleure amie.

— C'est juste une question d'habitude, réponds-je en tentant de garder mon sérieux.

— Par contre, essaye de contrôler ton sourire quand tu en parles si tu ne veux pas donner des indices sur ton étalon.

— Tu m'emmerdes, Paloma !

— À ton service, ma Loute.

Nous faisons tinter nos verres tout en nous marrant. La discussion reprend jusqu'à ce que Rio m'informe qu'ils ont la soirée de libre et qu'ils vont se balader dans la capitale.

— Allez, bouge.

— Non, je suis crevée.

— Tu préfères passer la soirée à ruminer ?

— Je ne rumine pas...

— Tu es juste en train de réaliser un film sur tout ce qu'il pourrait accomplir.

— Les Wolves visitent Paris. Tu crois que cette meute de jeunes loups va aller dans les musées ou les églises ?

— Pigalle devrait se trouver plus à leur goût. Raison supplémentaire pour bouger tes fesses.

Impossible de la faire changer d'avis quand Paloma se sent investie d'une mission. Surtout si elle me concerne. Elle a cette faculté à comprendre ce dont j'ai besoin avant que j'en prenne conscience.

On se prépare pour sortir. Paloma m'a emprunté des fringues. C'est comme au bon vieux temps. Quand on était adolescentes et que l'on s'inventait un avenir lors des soirées pyjama entre filles. On passait notre temps à créer des associations de tenues plus ou moins réussies. Ou quand on se trouvait encore célibataire et qu'on allait s'éclater en boîte de nuit.

C'était le bon vieux temps.

Et puis, j'ai rencontré Paul et les sorties se sont faites de plus en plus rares. J'étais bien avec lui. Je n'avais besoin de rien d'autre. Mais ce couple, que l'on formait et que je pensais solide, a commencé à s'effriter après notre mariage. Sans que je m'en rende compte ou m'en inquiète au début. Je voulais à tout prix réussir mes études, devenir professeur était mon rêve.

J'ai obtenu mon diplôme et mon premier poste à plus d'une heure de route de la maison. C'était fatigant, mais mon envie d'enseigner surpassait ce désagrément. Au bout d'un an, la titulaire est revenue et, moi, j'ai dû trouver un autre lycée. J'ai été parachuté dans la banlieue Parisienne.

Le sacrifice en valait la peine.

Notre amour pouvait résister à la distance. C'est ce que nous nous sommes dit. Au départ, Paul venait me voir tous les week-ends. La capitale demeurait attrayante, les sorties nombreuses. Puis les séjours de Paul se sont espacés. Alors je descendais quelques fois pour soulager ses allers-retours. Mais même là, il ne se montrait pas plus disponible.

Lors d'une soirée karaoké avec Paloma, j'ai été approché par un homme qui trouvait ma voix très belle. Il m'a proposé de passer un essai dans son cabaret. L'ennui de ma vie a accompli le reste. Au départ, je ne faisais qu'interpréter des chansons.

Puis, en voyant les shows, l'envie d'essayer s'est montrée de plus en plus présente. Et je me suis lancée. J'ai adoré cette nouvelle facette de moi. Le succès de mes prestations me donnait cette légitimité. Alors une fois par mois, je deviens Vénus.

— Tu en penses quoi ?

— Une vraie bombasse !

Paloma possède un charme naturel. Elle est pétillante, souriante, se fait remarquer grâce à sa crinière de longs cheveux fauves et bouclés. Son visage fin est recouvert de taches de rousseur qui parsèment ses joues. Mais ce qui attire le regard, c'est la façon dont elle se déplace, et ça, même sur des hauts talons. Elle possède cette confiance en elle qui transpire de tout son corps longiligne.

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Le taxi nous dépose dans cette partie du centre-ville, qui concentre une grande quantité des bars. Cet endroit est vivant d'autant plus que toute la zone reste piétonne, laissant la part belle aux noctambules.

Nous portons notre dévolu sur un pub karaoké. Celui-là même, où j'ai été casté. Me retrouver ici me fait penser au Vésuve et à l'époque où j'ai capté que mon couple battait de l'aile. Le constat s'est avéré douloureux, mais j'ai compris que nos vies avaient changé et qu'elles avaient évolué dans des chemins différents.

— Demain, j'ai un show. Tu viens ?

— Tu as accepté l'offre de te produire deux fois par mois ?

— Oui ! Je n'ai plus besoin de jongler avec la présence de Paul et puis...

— Ton Apollon étant absent autant que tu t'occupes.

— Je ne peux rien te cacher.

Notre commande arrive et je tente de me détendre en écoutant les gens chanter. Certains ont l'habitude de l'exercice et même si ce n'est pas très juste au niveau de la voix au moins ils n'accrochent pas sur tous les mots.

— Celui-là me fait saigner les oreilles, se plaint Paloma.

— C'est un de mes étudiants.

Je ne pensais pas que c'était le genre d'endroit que des jeunes comme eux pouvaient fréquenter.

— Il est mignon avec ses boucles blondes, mais sa voix est horrible. Il s'appelle comment ?

— Sohan ! C'est un pote à Rio.

— Et le brun qui se trouve avec lui ?

— Lui, c'est Bilal, il est basketteur lui aussi. Tu les as déjà vus dans le bistrot où bosse Rio.

— Et donc, ils se déplacent toujours avec autant de nanas autour d'eux ?

— Ce sont les pompons girls de l'université.

J'ai tout de suite reconnu Sienna et ses amies.

— Je comprends mieux ton inquiétude.

— Merci de me la rappeler, grimacé-je.

L'envie de regarder mon téléphone s'avère trop forte. Aucun message. J'accuse le coup, mais c'est normal qu'il s'amuse avec ses potes comme il devait le faire avant que l'on se rencontre. Alors pourquoi ça fait aussi mal ?

— C'est à nous !

— Quoi ?

— Je nous ai inscrites pendant que tu rêvassais à ton Apollon.

— Non, non, je ne peux pas...

— Au contraire, ils vont se charger de le dire à Rio.

Son sourire est machiavélique et son clin d'œil encourageant. Elle me tend un micro et je ne peux pas me défiler alors que la musique commence. Et forcément, elle a choisi une chanson que l'on partageait en étant plus jeune pour se marrer.

Nous sommes des sœurs jumelles

Nées sous le signe des Gémeaux...

Et on enchaîne avec un incontournable :

Toutes les femmes de ta vie

Glamour ou sexy

L'héroïne de tes envies

Je suis toutes les femmes, tu vois, toutes les femmes de ta vie.

On retourne s'asseoir et la nouvelle commande de boisson de Paloma est la bienvenue.

— Je vais calmer le jeu. Cocktail sans alcool pour les prochains.

— Tu n'es pas marrante ! On s'amuse.

— Sauf que je ne vais pas me mettre minable devant mes élèves.

En parlant d'eux, Bilal est traîné sur la scène par Sohan et un autre jeune que je ne connais pas. Ils se mettent à chanter un tube que l'on a entendu tout cet été et qui les fait rire. Apparemment, ils n'ont pas bu que du jus de fruits.

Et ça fait « clic, clic-clic, pan-pan-pan »

J'braque ton petit cœur, ma chérie, t'es trop séduisante

T'étais mon chouchou

L'ambiance est top et une bonne partie des clients entonnent avec eux ce refrain entêtant.

— Il est vraiment mignon.

— De qui parles-tu ?

— Le brun mystérieux.

— Bilal ?

— Mouais. Tu entends cette voix rocailleuse.

— Oui, mais...

— Quoi ? Tu es la seule à pouvoir sortir avec un jeune ?

— Non, mais...

Elle se lève et passe sa demande en direct au mec, qui anime le karaoké.

Je vous ai déjà dit que Paloma était un peu folle sur les bords et qu'elle n'avait peur de rien ? Ben, ça se vérifie encore une fois.

Elle se dirige vers la table des potes de Rio et elle tend un deuxième micro à Bilal qui la fixe sans se démonter alors qu'elle commence à chanter. Il se lève et la suit sur scène au moment où elle lui balance :

Ces soirées-là (ah-ha, ah-ha)

On drague, on branche, toi-même, tu sais pourquoi (oui, oui)

Pour qu'on finisse ensemble, toi et moi (c'est pour ça)

On aime tous ces soirées-là

Jusqu'à l'aube, on les aime jusqu'à l'aube baby.

Bon ben le message s'avère clair. Et apparemment, Bilal l'a bien compris lui aussi.

Il reprend en chœur la dernière phrase avec ma meilleure amie tout en se rapprochant d'elle et son Baby se termine sur les lèvres de Paloma.

Tous ses potes sifflent, pendant que d'autres filment, ce duo improbable.

— Je vois que tu t'amuses bien, ma chérie !

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➥ On en apprend un peu plus sur le couple qu'elle formait avec Paul. Aurait-il pu survivre sans l'intervention de Rio dans sa vie ?

➥ Zélie est contrariée quand elle apprend que Rio va passer la soirée dans la capitale avec ses potes. A-t-elle raison de s'en faire ?

➥ Les deux amies se rendent à un karaoké comme au bon vieux temps. Ça ne peut que faire du bien à Zélie, non ?

➥ Qui peut bien aborder Zélie alors que Paloma se trouve sur scène avec Bilal ?

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📍 Dans le prochain chapitre de Rio :

✨ Paris, nous voilà !

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🥰 Bonne journée, mes #ZÉLIO #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚