#Prof 35 | ZÉLIE

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35 ZÉLIE

Ça ne va pas être simple...

☆☆☆☆

Je viens de passer l'après-midi au calme et dans le noir. J'ai alterné entre les phases de sommeil et de réveil.

Paloma est restée le temps de voir que je pouvais gérer sans son aide. Et j'ai poussé un profond soupir quand je me suis enfin retrouvée seule. Pas qu'elle me dérangeait, mais je ressentais cette nécessité de me reposer sans devoir entretenir une conversation. Ou bien d'écouter ses derniers exploits sexuels avec un certain Jérémy, un jeune interne de l'hôpital où elle bosse.

Dormir m'a fait du bien. Je me sentais vraiment en manque de repos après ce week-end hors norme.

Par contre, ce qui ne s'est pas effacé, c'est ma culpabilité. Le regard que m'a lancé Rio, quand j'ai agi avec lui comme avec n'importe quel étudiant, me hante. L'image de ses prunelles noisette teintées de tristesse et d'incompréhension ne veut pas me quitter. J'ai beau fermer les yeux, regarder la télé, elles me fixent, me questionnent, me détruisent.

Pour tuer le temps et endormir mes pensées, j'ai commencé à corriger des copies. Puis je me suis fait couler un bain dans lequel, j'ai jeté deux boules de bien-être aux huiles essentielles de jasmin et de vanille.

Un peu de musique en fond sonore aidera à ma détente pour qu'elle soit à son maximum.

Je récupère mon téléphone toujours posé sur ma table basse et retire le mode silencieux. Aussitôt, une sonnerie me signale l'arrivée d'un message.

Rio : Comment vas-tu ?

Je décide de lui répondre pour pouvoir ensuite profiter de mon bain moussant.

Zélie : Un petit peu mieux.

Rio : Je passe te voir dès que la nuit sera tombée.

Il ne va pas s'annoncer facile à convaincre et, d'un autre côté, je ne peux pas faire l'autruche et me cacher jusqu'à ce qu'il parte pour son stage.

Zélie : Je préférerais qu'on reporte ça à demain, je suis vraiment naze.

Rio : Je dois embarquer plus tôt que prévu. Pas question que je parte pour Paris sans te voir avant.

Je n'ai plus vraiment le choix.

On a beau se dire qu'on a tout le temps, la preuve que non. Je me retrouve au pied du mur.

Zélie : Ok ! Mais juste un quart d'heure.

Rio : À tout à l'heure, mon Coquelicot.

Ça va être une vraie torture.

Pourvu que j'y arrive. Que je trouve la force de le repousser. De lui expliquer. Et d'un autre côté, je n'en ai aucune envie. J'ai beau me répéter que c'est ce qu'il y a de mieux à accomplir pour nous deux. Tout me pousse vers Rio, vers son sourire malicieux, vers sa façon de se comporter avec moi et de penser à nos moments intimes.

Et puis, il me suffit de me remémorer du message menaçant que j'ai reçu et ma détermination de nous mettre à l'abri revient au triple galop.

Mon bain a délassé mon corps, mais n'a produit aucun effet sur mon esprit. Même pas l'apnée que j'ai tentée à plusieurs reprises en augmentant de plus en plus le temps passé sous l'eau. Devoir me concentrer pour rester sans respirer ne m'a pas permis d'effacer tous ces moments vécus avec Rio.

Je m'installe devant la télé pour choisir sur Netflix un nouvel épisode de la chronique des Bridgerton. Au niveau de contraintes sociales ou familiales, ils en connaissent un rayon. En leur temps, la démarche n'était guère dictée par l'amour. Ils s'en accommodaient pourtant.

Les siècles sont passés dessus et l'on s'estime donc heureux que l'on puisse choisir en tout état de cause. Et si je le pouvais vraiment, sans hésiter j'opterais pour une relation avec Rio.

Mais je revêts moi aussi des contraintes de mon temps. Ne pas perdre mon emploi, mener à bien mon divorce, m'assurer de l'avenir prometteur de Rio.

Des centaines d'années sont passées, mais en fin de compte le résultat se révèle en certains points similaires.

Je ne me sens pas plus libre de rester avec Rio qu'Anthony Bridgerton ne peut l'être avec celle qu'il aime vraiment. Épousera-t-il la sœur de celle qui fait battre son cœur pour s'en tenir à ce que l'on attend de lui ?

Un message me sort de mes réflexions. Je mets l'épisode sur pause et lis le texto.

Rio : Je suis en bas.

Je me lève et ouvre la porte pour l'accueillir. J'entends ses pas rapides dans les escaliers qu'il doit monter deux par deux comme d'habitude.

La jeunesse a du bon...

Le palier juste éclairé par la lumière venant de mon appartement, je sens mon cœur s'emballer quand je distingue enfin sa silhouette. Habillé de noir de la tête aux pieds, il n'a toujours pas retiré sa capuche. J'ai la sensation qu'un immense corbeau s'abat sur moi tant son envergure m'impressionne chaque fois.

Il entre sans dire un mot et attend que je ferme la porte avant de se retourner vers moi.

Il fonce sur sa proie et m'atteint en deux enjambées. Sans me laisser le temps de la réaction ou de me soustraire, Rio m'embrasse. Un baiser qui a le goût de la peur, mais aussi de l'incompréhension qu'il ressent et sans aucun doute de toute l'envie qu'il a dû juguler toute au long de cette journée passée loin de moi.

Le constat s'avère sans appel, il m'a manqué.

— Mon Coquelicot...

Entre l'intensité de son baiser. La douceur de ses mains sur mes joues qu'il caresse de ses pouces. La force avec laquelle Rio plonge son regard dans le mien. La façon dont il fixe mes iris pour lire jusqu'au tréfonds de mon âme. Je perds pied sous le poids de ses attentions et mes jambes ne me soutiennent plus.

Telle une poupée de chiffon, Rio me soulève. Et telle une princesse, il me porte comme si je ne pesais rien. Il prend la direction de ma chambre, mais je l'arrête en posant ma main sur son torse. Il me sera impossible de lui parler si l'on se retrouve installé sur le lit.

— Le canapé.

— Si tu préfères.

J'entends bien dans son timbre de voix grave toutes les interrogations qui tournent dans sa tête. Mais il n'en pose aucune. Tout ce qui l'intéresse pour le moment, c'est mon bien-être. Comme depuis notre rencontre, Rio prend soin de moi.

Mon Apollon m'a déposée avec douceur, m'a recouvert du plaid qui m'a tenu compagnie tout l'après-midi. Mon jeune amant a récupéré ma grenouille et est parti à la cuisine. Il en revient avec une petite bouteille d'eau et ma bouillotte chaude.

— Tu as mangé ? m'inquiété-je.

— Oui, je suis allé à la cafétéria avant de venir. Lucie te passe le bonjour. Et toi ? Tu as pu avaler quelque chose ?

Rio pose ses fesses sur ma table basse en bois pour se trouver face à moi et surtout proche. Bien trop proche de moi.

— Paloma m'a préparé du bouillon.

— Ta migraine à l'air de te foutre la paix.

— Elle est moins forte. Le fait de rester dans le noir et dans le silence m'a fait du bien.

Ses doigts caressent le dessus de ma main et progressent vers mon avant-bras. Cette caresse est si douce, si légère, que j'en ferme les yeux.

— Ça t'arrive souvent ?

— Quoi ?

— D'être malade comme aujourd'hui.

— C'est rare...

— Tu sais ce qui provoque ces migraines ?

Oh oui, je le sais. La culpabilité, la peur, le stress, la tristesse que je ressens depuis ce matin ainsi que ma prise de décision en sont la cause.

Comment je peux le lui expliquer sans lui faire trop de mal ? Sans éteindre cette flamme, qui brille dans ses prunelles quand il me regarde. Qu'il me désire. Qu'il me couvre de tant de douceur.

Il est l'homme dont j'ai toujours rêvé et, maintenant que je l'ai trouvé, je dois m'en séparer...

— J'ai réfléchi.

— À quoi ?

Rio se crispe et recule en me foudroyant du regard. Cette mise en repli me touche beaucoup trop. Un sentiment de rejet, tout comme celui qu'il a dû ressentir tout à l'heure, me saisit. Ça fait mal...

Se pourrait-il que lui aussi éprouve un besoin de distance, de mise en pause ou même d'arrêt de notre relation ? Je dois en savoir plus.

— À nous. À ce que nous vivons.

— Et ? me réplique-t-il froidement.

J'ai peur de sa réponse. J'ai la trouille d'entendre que je suis une erreur de parcours. Qu'il me dise que l'on s'est bien amusé, mais qu'il faut revenir à la réalité. Et d'un autre côté, ça me permettrait de lui donner mes raisons pour arrêter avant que l'on se fasse choper.

— J'y ai réfléchi cet après-midi. J'ai tenté de comprendre ton changement soudain d'attitude envers moi. C'est Paul qui te pousse à t'éloigner ?

Il est un de mes suspects.

Il est même sur le podium de ceux que je soupçonne d'avoir envoyé le message sur mon portable. Mais je ne peux pas lui en parler. Je ne veux pas l'inquiéter avec cet avertissement, alors qu'il doit partir pour une semaine en Équipe de France. Il doit rester concentré, ne penser qu'au basket. Je me dis que cette absence va tasser les choses. Que celui ou celle qui s'amuse à jouer avec mes nerfs passera à autre chose. Enfin, c'est ce que j'espère.

— J'ai donc raison, m'affirme-t-il en ne quittant pas mon regard.

J'ai passé trop de temps à penser, à réfléchir à ce qui se trouve en jeu et forcément comme Rio reste à l'affût du moindre indice, il a capté ce qui se cache derrière mon silence.

— Sur quoi ?

— Tu tentes de t'éloigner de moi ? Mais pourquoi ?

C'est le moment. Je dois me montrer forte. Allez, Zélie, lance-toi ! m'exhorté-je à parler.

Je me redresse et pose mon dos contre l'angle du canapé et sans trop le regarder pour ne pas perdre mes moyens, je tente de lui expliquer. Rio s'est rapproché de moi en avançant son buste, en prenant ma main dans la sienne, comme pour m'aider à me confier.

— Nous ne pouvons pas continuer à nous voir. C'est...

— De la grosse merde ! me balance Rio tout en relâchant sa capture sur nos doigts joints avant de reculer. Je me doutais qu'un truc n'allait pas !

— Tu m'as dit que...

— J'ai prêché le faux pour savoir le vrai. Je me doutais qu'un truc ne tournait pas rond, mais pas à ce point.

— Rio, laisse-moi t'expliquer.

— Je n'attends que ça. Vas-y, balance-moi tes conneries. C'est quoi ? La différence d'âge ? Je ne suis pas assez mûr pour toi ?

Aucunement. Je n'ai aucun souci avec ça. Et niveau maturité, il en témoigne bien plus que des hommes trentenaires.

— Neuf ans, c'est beaucoup... Tu as toute ta vie à construire.

Rio ne bronche pas, il me regarde durement, les bras croisés sur son torse en protection, il me laisse déballer mes conneries, comme il dit. Et le pire, c'est qu'il a raison, ce ne sont que des inepties, mais je dois le convaincre d'arrêter notre relation. Alors, ça, ou autre chose.

— Ça ne te semble pas énorme aujourd'hui, mais, petit à petit, ça va creuser un fossé entre nous.

— Pour le moment, la seule qui creuse, c'est toi !

— Ne joue pas au gamin !

Sa moue contrariée me donnerait presque envie de sourire si l'instant ne s'avérait pas aussi crucial.

— Nous allons attendre des choses différentes dans nos vies.

— Tu parles de quoi ? D'engagements, de bébé, de couple ? Et tu crois que tu vas me faire peur avec ça ?

— Tu devrais pourtant. Tu as construit tes projets autour du basket. Tu es excellent si j'en crois mon frère et mon père, qui ne tarissent pas d'éloges dithyrambiques sur tes performances. Alors tu as autre chose à foutre que de t'encombrer d'une trentenaire.

— Si je comprends bien, tu es en train de me quitter pour un truc qu'on risque de ne même pas vivre ? Arrête-moi si je fais erreur, mais on était tombé d'accord pour être à fond les deux mois qui viennent. Et ensuite, on en restait là parce que je partirais aux États-Unis. Et toi, ici ? m'affirme-t-il avec un sérieux que je ne lui connaissais pas.

Mais quelle conne, je suis.

Pourquoi me suis-je projetée aussi loin avec lui ?

Tout ce qu'il veut et recherche, c'est une aventure à courte durée. Et moi qui m'en faisais pour son petit cœur. J'aurais mieux fait de protéger le mien.

Putain, ça fait mal...

— J'ai eu l'impression que nous avions déjà dépassé ce stade et que ce que nous partagions allait trop vite ! Mais si j'ai fait erreur sur ce que tu ressens, alors, c'est très bien. La séparation s'effectuera encore plus facilement, tenté-je de me convaincre pour planquer la tristesse que j'éprouve.

L'esquisse de son rictus amer me fait frissonner. Surtout quand il disparaît aussi vite qu'il est apparu pour être remplacé par la dureté de ses traits. Son visage se ferme. Ses iris deviennent sombres. Ses rides d'expression ombrent sa face, qui n'a plus rien d'un ange. La colère le colonise et je ne sais pas du tout comment il va réagir.

☆☆☆☆

Rio, à peine arrivé, embrasse Zélie et cette dernière ne trouve pas la force ni l'envie de le repousser. Ça va être dur pour elle de se séparer de son Apollon, non ?

Rio montre tant de douceur et d'attentions pour sa belle qui est malade. Qui n'a pas rêvé d'un mec comme ça ?

Zélie tombe de haut quand elle comprend que Rio ne cherche pas plus que cette courte relation de deux mois. Vous en pensez quoi ?

D'après vous comment va réagir Rio ?

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📍 Dans le chapitre de mercredi, on retrouvera RIO :

🎭 Je dois jouer serré !

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🥰 Bonne journée, mes #ZÉLIO #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚


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