#Prof 33 | ZÉLIE
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33 ☆ ZÉLIE
Mon inquiétude se ravive...
☆☆☆☆
Je m'étire dans mon lit, le jour est déjà levé et je m'accorde quelques minutes pour sortir complètement du sommeil. Le mardi, je ne commence pas mes cours avant 11 h 00. Alors je me prélasse. Je me tourne vers sa place et caresse son oreiller avant d'y coucher ma tête. Je respire son odeur. Son parfum épicé. Et je ronronne comme une chatte. Rio est parti depuis plusieurs heures. Pour éviter d'être vu, il est retourné dans sa chambre vers 06 h 00 du matin.
Mais avant de quitter mon appartement, il m'a réveillée pour me dire bonjour en embrassant mon dos nu. Il s'est assis sur mes cuisses puis a placé ses mains sur mes hanches pour accentuer sa présence. Il a démarré du creux de mes reins diffusant en moi des milliers de picotements. Ses baisers ont progressé le long de ma colonne. De vertèbre en vertèbre faisant grimper mon thermomètre interne à chaque palier. Arrivé contre ma nuque, ce sont ses dents, qui se sont ajoutées à ce feu, qui crépite en moi.
Rio, juste en m'embrassant, a réveillé mon corps, mais aussi mon désir. Pourtant, je me suis retenue de lui demander de s'enfoncer dans mon antre. Il devait partir, alors j'ai gardé mon envie pour moi.
Son torse s'est écrasé sur mon dos, tandis que sa bouche m'a soufflée :
— J'ai envie de te baiser... De glisser en toi... Il suffirait que tu écartes les cuisses...
Ses mots crus et indécents ont provoqué en moi un séisme dans la moindre de mes cellules en réveillant mon épicentre. J'étais sur le point de flancher et de lui donner mon assentiment quand il a ajouté :
— Le jour ne va pas tarder à se lever... À ce soir, mon Coquelicot. Rendors-toi et n'oublie pas de rêver de moi.
— Comment faire autrement ?
Le bruit de l'eau coulant dans la douche a fini de me bercer. Il était préférable qu'il la prenne chez moi vu que la chaudière de son immeuble est en rade.
Je me prélasse dans mon lit et attrape mon téléphone avec l'idée de passer du temps sur Instagram, mais je m'aperçois que j'ai reçu plusieurs messages, dont deux de Rio et un de Paloma.
Ma meilleure amie veut savoir si l'on mange ensemble à midi. Je réponds favorablement en lui proposant de passer à l'appartement.
Ensuite, je lis ceux de Rio. Il me les a envoyés avec dix minutes d'écart.
Rio : Réveillée ?
Rio : Tu es encore en train de rêver de moi ?
J'hésite à lui répondre tout de suite et puis je décide de le faire patienter un peu. De toute façon, il se trouve en cours de math si je me souviens bien, donc je ne veux pas le distraire. Je préfère penser à la façon dont Rio a découvert mon corps à l'aveugle.
À ses mains, qui se sont promenées sur ma peau en se laissant guider par la progression de mes frissons. Chaque contact de ses doigts a brûlé mon épiderme de façon irrémédiable. Il m'a marquée en laissant juste la pulpe de son index tracer des lignes imaginaires allant d'un point à un autre sans que j'en comprenne le sens.
Jusqu'à ce qu'il prononce « Vénus » avec tellement de douceur, de volupté que j'ai failli en pleurer. Car Rio s'est montré tendre en caressant chaque partie de mon corps sans jamais toucher à mes seins ou mon intimité. Il s'est baladé sur chacun de mes membres comme s'il les découvrait pour la première fois. Comme s'il essayait de prendre assez de repères pour les retracer ensuite.
Je ne sais pas comment Rio réalise cet exploit, mais le plus chamboulé de nous deux, ce fut moi. Pourtant il ne m'a pas parlé, il n'a pas prononcé de mots salaces, il a juste pris possession de mon être.
Puis il m'a retournée afin de se balader sur cette autre face. Arrivé à l'attache de mon soutien-gorge, il a voulu le détacher, mais je devais garder le contrôle.
À mon tour, j'ai glissé mes doigts sur sa peau, j'ai caressé son torse imberbe. Puis j'ai progressé vers son cou, sa mâchoire carrée, ses lèvres entrouvertes pour laisser passer le surplus d'air, dont il avait besoin. J'ai souligné ses pommettes saillantes avant de glisser mes index sous le bandeau en soie.
J'ai embrassé ses paupières fermées avant de lui demander de les ouvrir.
Je me suis reculée d'un pas pour qu'il profite de mes dessous sexys avant de lancer une musique sur mon téléphone. Rio s'est accoudé sur le lit pour ne pas perdre une miette du spectacle.
J'ai choisi une chanson lente, au piano, loin de celles dont je me sers pour mes shows. Je voulais que Rio sente la différence entre la Vénus du cabaret et celle qui s'effeuille dans sa chambre pour faire plaisir à celui qui fait battre son cœur un peu trop vite.
Rio a profité des moindres mouvements, de chacune de mes poses. Puis je me suis mise de dos afin de retirer mon soutien-gorge quand j'ai senti son souffle sur ma peau. Quand ses dents ont capturé la bretelle de ma lingerie noire en dentelle.
— Laisse-moi te le retirer. Je veux parcourir le lien entre Vénus et Zélie.
Rio s'est appliqué à dénuder lentement l'intrépide Vénus afin de retrouver la sensible Zélie.
La façon dont il m'a fait l'amour ensuite est indescriptible,
Avec douceur, caresse lente, vénération de la moindre parcelle de mon corps. D'ailleurs, j'éprouve encore les frémissements de mon corps qu'il a conduit jusqu'à l'extase en ne quittant pas mon regard. Il a tatoué mes rétines avec les sentiments qu'il ressent pour moi.
Je ferme les paupières pour les emprisonner et les garder bien profondément en moi, pour quand il sera absent. Pour quand, il décollera pour son rêve américain... Sans moi.
Je passe sous la douche et quand j'en ressors, je découvre sur le miroir un cœur dessiné avec mon bâton de rouge à lèvres. Sans le contrôler, je souris face à toutes ces petites attentions, car je suis sûre qu'il a dû préparer mon petit-déjeuner.
Étonnant, d'ailleurs, qu'il n'ait pas ajouté son grain de sel à ma tenue. Je cherche mon foulard, car visiblement son marquage dans mon cou persiste encore aujourd'hui. Je passe la pulpe de mon doigt dessus, puis sur celui qu'il a réalisé sur mon épaule. J'ai l'impression d'être une adolescente qui découvre ce que c'est que de flirter, de séduire et d'être désirée.
Pourtant la drague, ça n'a jamais été mon fort. Faut dire que je n'ai pas non plus connu beaucoup de mecs avant de rencontrer Paul.
D'ailleurs en parlant de lui, depuis qu'il est parti de chez mes parents, c'est le silence radio, et tant mieux.
Mon sourire éclate en arrivant dans ma cuisine. Mon bol est posé sur la table, tout comme le paquet de céréales ainsi que la poudre de chocolat. Un verre vide est placé à côté. Je n'ai plus qu'à sortir le lait et le jus de fruits du frigo. J'allume la télé et cherche une chaîne de vidéoclips pour m'accompagner pendant que je déjeune.
Le clip d'un groupe de rap se termine alors que les mecs balancent du fric sur des nanas très peu vêtues me renvoyant à ce que je vis quand j'effectue mon show au Vésuve. D'ailleurs, il faudrait que je réagisse à la proposition du directeur de me produire deux fois par mois.
Autant battre le fer tant qu'il est chaud. Je lance l'appel et après trois sonneries il répond.
— Bonjour Monsieur Turfin.
— Alors, Vénus, as-tu réfléchi à ma proposition ?
— C'est à ce sujet que j'appelle. Je veux bien me produire deux fois par mois.
— J'en suis ravi. D'ailleurs, ça serait bien de commencer samedi.
— Celui-ci ?
— Oui. J'avoue que ça m'arrangerait, car nous manquons encore de danseuses.
Je n'ai pas réfléchi avant de l'appeler à une date pour mon premier show du mois. Après tout, passer ce samedi soir comblera l'absence de Rio.
— Je suis libre, alors c'est bon pour moi.
— Vous venez d'embellir ma journée. À samedi, Vénus.
Il raccroche et je me sens un peu sonnée. De plus, je n'ai pas eu le temps de lui dire ce que je pensais de son attitude lors de l'after du dernier show. Tout est allé si vite. Je fixe la télé sans la regarder vraiment, jusqu'à ce que l'air d'une chanson me sorte de ma torpeur.
Perché tu sei cattiva
Bella come la prima riga
La mélodie est entêtante malgré les paroles qui parlent d'une relation toxique.
Parce que tu es mauvaise
Belle comme la première ligne.
C'est peut-être parce que c'est ce que je ressens au plus profond de moi. La relation secrète que j'entretiens avec Rio est interdite, certains diraient même qu'elle est malsaine. Je suis l'adulte responsable. Je suis sa professeure. Je devrais me montrer ferme et arrêter tout de suite avant que ça ne tourne à la catastrophe.
C'est comme si je venais de prendre une gifle. Un coup de jus serait plus adapté à ce que je ressens dans mon corps.
Je me saisis de mon téléphone et, après les avoir tous relus pour les garder en mémoire, j'efface tous les messages de Rio que j'avais archivés. Sait-on jamais ? Ça pourrait servir de preuve contre nous.
Je me dirige vers ma chambre, car il est l'heure de m'habiller. Un nouveau message arrive et je suis persuadée que c'est Rio qui s'impatiente face à mon silence.
Mais contrairement à ce que je pensais, c'est un numéro masqué.
Inconnu : Laisse-le tranquille. Tu représentes un danger pour sa carrière. Oublie-le !
C'est quoi, ça ?
Une mise en garde ? Une erreur d'interlocuteur ? Une vraie menace ?
Si ce message m'est bien destiné, alors qui me l'a envoyé ? Paul ? La pom-pom girl ? Un étudiant ? Un professeur ? Un de ses potes ? Comment savoir ?
Ce n'est pas possible que notre secret soit percé à jour en si peu de temps.
Je m'effondre sur mon lit, je secoue la tête de gauche à droite pour me persuader que ce n'est pas vrai. Certes, nous n'avons pas toujours été au maximum de la prudence, mais, pour nous avoir surpris, il a fallu nous suivre pour exprimer un tel ressenti. Ce qui est sûr, c'est que la personne connaît Rio et ses chances d'être drafté par une université américaine. Les possibles expéditeurs sont trop nombreux et les indices bien trop faibles. La seule chose qui est concrète, c'est que nous ne pouvons plus être vus ensemble.
Cette décision fait écho à ma prise de conscience de tout à l'heure. Je ne pensais pas que ce choix d'arrêter revêtirait ce sentiment d'urgence !
Cette semaine de stage arrive à point nommé. Ce soir sera notre dernier rendez-vous. Je dois le lui faire comprendre. Il doit se concentrer sur sa sélection. Il ne doit penser à rien d'autre. Son avenir est en jeu. Son rêve est à portée de main.
Je sais que c'est la meilleure solution avec ou sans la menace émise par le texto.
Pourtant, ça fait un mal de chien.
∞ ∞∞ ∞
Mon cours s'est bien passé et j'ai tenté d'être concentrée pour ne pas penser à la décision que j'ai prise tout à l'heure. Les étudiants sortent de l'amphithéâtre et je m'écroule sur ma chaise. La tête prise en étaux entre mes mains, je n'ai pas entendu que quelqu'un s'était approché de mon bureau.
— Tu es malade ?
La surprise est telle que je sursaute, pourtant la voix m'est familière. Je ferme les yeux pour tenter de reprendre une contenance, mais c'est son parfum qui vient heurter ma respiration. Recule, Rio, je lui demande mentalement.
Recule, Rio... Je dois rester loin de toi. Je suis ta prof et je ne sais pas qui, nous surveille.
— Non. Ça va.
— On ne dirait pas. Tu es toute blanche.
Rio attrape mon sac et en sort une petite bouteille d'eau. Il est tellement attentif à ce qui m'entoure qu'il s'est même souvenu que j'ai cette habitude. Je bois par petite gorgée pour réhydrater ma bouche, qui se trouve plus aride que le désert. Mais je tente aussi de gagner du temps. Je dois donner un autre cours qui commence dans dix minutes et j'espère que certains étudiants ne tarderont pas à arriver.
— Tu es sûre que tu vas bien ?
— J'ai dû manger un truc...
Je place la main devant ma bouche pour cacher un rot. Je sais ce qui me rend malade. C'est cette décision. C'est ce message. Ça me flingue de l'intérieur, mais ce qui me fait le plus mal, c'est ce que Rio va ressentir. Je me sens coupable. Je n'aurais jamais dû me laisser aller à la tentation que ce mec beau comme un dieu représente.
— Mon Coquelicot. Tu...
— Tu dois arrêter de te montrer si proche, Rio. On va finir par se faire prendre.
Il vient de réduire la distance pour glisser une mèche de mes cheveux qui s'est désolidarisée de mon chignon bas. Ses doigts ont frôlé ma joue et je n'ai pas pu retenir cette vague de chaleur, qui se répand dans tout mon corps.
C'est si délicieux.
C'est trop dangereux.
— Rio ! Arrête...
J'ai juste le temps de me reculer pour prendre de la distance qu'un groupe d'étudiants entrent.
— Merci, Monsieur Carter, je regarderai votre copie avant votre départ. Bonne journée.
Rio me dévisage comme si un troisième œil venait de pousser sur mon front. Ce que je lis dans ses prunelles noisette me brise le cœur. Mais je dois rester ferme.
Il se détourne sans rien ajouter et je m'en veux tellement de lui faire mal à ce point. Mais plus je vais attendre et plus cela va être dur, car il s'est attaché bien trop vite à moi.
Parce que je tiens bien trop à lui.
☆☆☆☆
Je rentre chez moi pour retrouver mon amie. Ce matin, j'avais dans l'idée de préparer un petit repas, mais mon estomac est tellement en souffrance, qu'il n'acceptera rien de solide.
— Te voilà enfin, ma Loute. Houla la, tu as une mine à faire peur. Tu es malade ?
Ils ont quoi à me poser cette même question ? Je n'ai pas le droit de ne pas être dans mon assiette.
Mauvaise idée de penser à un contenant qui reçoit de la nourriture. À peine la porte de mon appartement ouverte, je file dans les toilettes pour vomir.
— Je vais me tenir loin de ta gastro et te préparer un bouillon.
— Non, laisse tomber, je ne pourrais rien avaler.
— Tu dois t'hydrater.
Je lève la main pour la faire taire. J'ai une migraine qui est en train de s'installer. Sous mon crâne, c'est l'orgie. Des marteaux-piqueurs y ont pris place et dansent une salsa endiablée.
Je me prépare un verre d'eau et y jette un comprimé effervescent.
— Tu peux fermer les rideaux.
Mon amie sait que je peux avoir des migraines puissantes et ne se formalise pas de la façon dont je lui parle.
Je lui tends mon téléphone et lui demande d'appeler le Doyen pour le prévenir de mon absence pour l'après-midi.
Je bois mon verre en plusieurs gorgées pour tester la fiabilité de mon estomac. Puis je vais dans ma chambre pour me changer. Je vire mes fringues, mes dessous sexys, que Rio aime tant. Stop. Arrête de penser à lui. Je passe un jogging large pour être à l'aise et je reviens dans le salon.
— Tiens ! Je t'ai préparé ta bouillotte.
Je me couche sur le canapé, cale la grenouille chaude sur mon ventre et me recouvre d'un plaid molletonné.
Mon téléphone sonne et je sais qui tente de m'appeler. Mais Paloma s'avère plus rapide que moi et s'en saisit.
— Apollon ?
— Laisse tomber. Donne.
Mon amie intercepte l'arrivée d'un message.
Mon Coquelicot ! Réponds-moi ou je débarque chez toi.
— Tu es le coquelicot de qui ? Tu reparles à Paul ?
— Non, ce n'est pas Paul.
— Ma meilleure amie à une relation avec un Apollon et je ne suis pas au courant.
Et puis la lumière se fait dans sa tête.
— Ne me dis pas que c'est Rio ?
— File-moi le téléphone pour que je lui envoie un texto sinon il va vraiment venir.
Je tape un message rapide et mets mon portable sur silencieux.
Posé à plat sur la table de mon salon, il ne devrait plus m'embêter.
— Tu m'expliques ?
— Il n'y a rien à dire.
— Tu gères tellement bien que tu t'en es rendue malade.
Elle croise ses bras sur sa poitrine et attend mes explications. Je la connais assez pour savoir qu'elle ne lâchera rien.
Alors je lui balance les faits tels qu'ils se sont déroulés depuis que je suis allée le récupérer l'autre soir devant la boîte de nuit.
— Tu t'es foutue dans une belle merde avec ton Apollon.
— Je ne pensais pas que...
— T'envoyer en l'air avec un de tes étudiants allait te rendre accro.
— Ça ne devait être qu'une parenthèse. Une nuit. Je n'aurais pas dû céder.
— Apparemment, le gamin est doué en plus de sa gueule d'ange pour arriver à te faire oublier son âge. Il est majeur au moins ?
— Pour qui me prends-tu ? Bien sûr qu'il l'est, il vient de fêter ses vingt ans.
☆☆☆☆
➥ La découverte à l'aveugle s'est faite tout en douceur et sensibilité. Rio a-t-il été à la hauteur du défi ?
➥ Il a suffi d'une chanson pour que Zélie se remette les idées en place. A-t-elle raison de penser qu'elle doit arrêter ce début de relation avant qu'il soit trop tard ?
➥ Mais ce qui la pousse à agir ainsi, c'est surtout le message anonyme lui demandant de laisser Rio tranquille. De qui s'agit-il ?
➥ Comment va réagir Rio face à son silence ?
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📍 Dans le chapitre de dimanche, on retrouvera RIO :
🎭 Mais qu'est-ce qu'elle fout ?
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🥰 Bonne journée, mes #ZÉLIO #Love, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚
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