#Prof 27 | ZÉLIE
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27 ☆ ZÉLIE
Pourquoi lui ai-je répondu ?
☆☆☆☆
Ce n'est pas possible d'être un boulet pareil.
Je n'aurais pas dû lire les messages de Rio. J'aurais dû m'en tenir à ce que je lui avais dit dans la loge. Même si je ne pensais pas à un quart de ce que je lui ai affirmé. Bien sûr, tout comme lui, j'aimerais donner suite à nos échanges, me laisser aller dans ses bras comme l'a fait Vénus ce soir. Rio se révèle si fougueux, entreprenant, mais si respectueux et doux à la fois. Il me fait ressentir des émotions que je croyais, à jamais, enterrer.
Alors, comment les ignorer, tandis que j'étais en train de me morfondre au fond de mon lit en pensant à lui ?
J'étais loin de me douter, par contre, qu'il voudrait que je sorte pour lui servir de taxi. Rio a bu, beaucoup trop bu, apparemment. Et je ne peux m'empêcher de culpabiliser. De penser que notre discussion et ma décision d'arrêter de nous voir ne se situent pas à l'origine de cet excès d'alcool.
— Tu t'es mis dans un sale état.
— Il fallait bien que je fête ma victoire.
Il abandonne son exploration du décor, qui défile au travers de la fenêtre et tourne la tête vers moi.
— Mais surtout que je tente de t'oublier...
— Tu n'as pas trop essayé, puisqu'on se trouve là tous les deux en pleine nuit.
— Si c'est si pénible pour toi d'apprécier ma compagnie, tu n'aurais pas dû venir.
— Tu avais besoin de moi.
— Autant que toi de moi. Reconnais-le au moins.
Rio voit juste, mais je ne peux pas le lui accorder. Pas après tout ce que je lui ai affirmé dans ma loge.
— Je suis venue pour éviter à ton père de se déplacer.
— Mais bien sûr, laisse-moi rire. Tu ne le connais même pas.
— Tu m'en as parlé comme d'un homme se tuant au travail. Donc son sommeil doit s'avérer précieux.
— Tu as raison, il l'est. Pourtant, il n'aurait pas hésité une seconde à venir me chercher.
— Comme tous bons parents.
Je sens que Rio me fixe et je tente de rester concentré sur la route.
— Tu ne m'as pas parlé des tiens.
Je ne pensais pas que ce genre d'information pourrait l'intéresser.
— Ils habitent dans un village pas très loin d'ici. Ils tiennent un bar-tabac. Donc les longues journées, ils connaissent eux aussi.
— Tu t'entends bien avec eux ?
— On s'appelle régulièrement et demain je mange chez eux. Maintenant que je suis installée, je vais pouvoir m'y rendre plus souvent. En plus, mon frère et sa copine du moment seront là. Je n'ai même pas eu le temps de te les présenter, ce soir, tant il y avait du monde. Mon frère est fan de toi. Et il a râlé de ne pas obtenir de selfie ou d'autographe !
— Ça peut s'arranger si je viens avec toi !
— Chez mes parents ?
J'ai failli faire une sortie de route en entendant sa proposition.
— Ben oui, l'excuse est toute trouvée, je viens voir ton frère !
— Non, mais tu délires, Rio ! Tu dois être bien plus saoul que je ne le pensais pour avancer des conneries pareilles.
— Pourquoi ? Tu n'as pas le droit d'emmener des amis chez tes parents ?
— Si ! Bien sûr que si, mais...
Putain, il m'a piégée. Il me suffit de le regarder pour en être encore plus convaincue.
— Ou c'est parce que nous ne sommes pas que des potes et tu aurais l'impression de leur présenter ton petit ami plutôt, rectifie-t-il avec malice.
— N'importe quoi ! C'est parce que...
— Je suis tout ouïe, il me tarde de voir ce que tu vas me sortir comme excuse.
Rio croise ses bras sur son torse et son regard perçant ne me lâche pas.
— Je dois leur parler de ma séparation d'avec Paul. Et de son agression. Ça va se révéler assez pénible...
— Raison de plus pour que je vienne, alors.
— Comment ça ?
— Tu vas avoir besoin d'un soutien, je veux être là pour toi.
— Non, Rio, ce n'est pas une bonne idée. Mon frère aura l'occasion de venir à d'autres de tes matchs avant que tu partes pour les États-Unis.
— C'est lui qui était assis dans les tribunes à côté de toi ?
— Oui, pourquoi ?
— Pour rien...
À d'autres ! Il ne me fera pas croire ce mensonge.
— Tu ne parles pas pour ne rien dire ! Alors, balance !
— Je me demandais juste qui pouvait être ce mec quand je t'ai découverte aussi proche de lui.
— Ne me dis pas que tu as ressenti de la jalousie ?
— De suite les grands mots ! C'était juste de la curiosité.
— Mais bien sûr, prends-moi...
— Où tu veux et quand tu veux, mon Coquelicot, saute-t-il sur l'occasion.
Rio vient de me couper la parole et de terminer ma phrase avec une proposition, qui le ravit. Il me regarde comme un chasseur l'accomplirait envers une biche qu'il tiendrait en joue au bout de son fusil. Son sourire s'avère lumineux et il attend que je lui réponde.
— Dans tes rêves, Carter.
— Si tu savais de quoi sont peuplés mes songes...
— Vu ton regard lubrique, j'en ai une petite idée.
— Tu ne veux pas plus de détails sur la façon dont j'adorerais te faire l'amour ?
— Je croyais que tu contentais de baiser sans attaches...
Je le vois cogiter et je me demande ce qui lui passe par la tête.
— Caroll avait raison !
— Sur quoi ?
— Sur toi !
Oh... Mon... Dieu... Il parle de moi avec son pote. Je dois savoir à quel point il m'a mise en danger.
— Et que t'a-t-il dit ?
— Que tu me repoussais parce que tu pensais être un nouveau plan cul pour moi ! C'est vraiment ce que tu crois ?
Bordel de merde ! Comment je peux lui répondre sans trop lui en dire, sans lui prouver que son ami a en partie raison ?
— Je n'espère rien, vu qu'il ne se produira rien entre nous.
— Tu ne m'as pas du tout convaincu.
Je laisse passer quelques secondes en apercevant l'université pour pouvoir me sortir de cette mauvaise posture.
— On est arrivé. Tu gares ta voiture où d'habitude ?
— Tu n'as qu'à la stationner sur cet emplacement.
— Mais c'est le mien !
— Oui ! Et ?
— Elle serait mieux devant ton immeuble.
— Tu ne possèdes pas de voiture pour l'instant, donc je peux l'utiliser. Regarde toute la place dont elle va disposer.
— Tu ne lâches jamais ?
— Jamais ! Et encore moins quand c'est une personne à laquelle je tiens.
Je ne relève pas cet aveu bien trop dangereux pour moi. Pas question que je donne du sens à ces mots. Je me concentre sur la manœuvre pour garer au mieux sa voiture sur ma place, donc. Une fois le moteur éteint, Rio m'annonce :
— Par contre, ça va se révéler ardu pour me rendre à mon immeuble à pied.
— Comment ça ? Tu m'as l'air d'aller bien, vu comme tu as défendu tes idées bec et ongles.
— Je sens mon estomac se vriller depuis que l'on ne roule plus.
— Tu abuses de ma patience, Rio.
— Je ne plaisante pas Zélie.
Je le regarde et, en effet, il se trouve aussi blanc qu'un cachet d'aspirine.
— Tu as encore envie de vomir ?
Rio ne me répond pas. Il a juste le temps de se détacher, d'ouvrir la porte et de sortir de sa voiture pour vider le contenu de son estomac sur la pelouse.
— Tiens.
Je lui donne un mouchoir en papier pour qu'il essuie sa bouche et une petite bouteille d'eau pour la rincer.
— Tu te sens mieux ?
— Pas vraiment. Ma tête tourne encore.
Il perd l'équilibre et je le rattrape de justesse.
— Je vais t'aider à rentrer chez toi.
— Ça serait plus simple que je monte dans ton appartement.
— Non, Rio. C'est plus raisonnable...
— Si tu te sens de m'aider à franchir la route puis la pelouse, le parking, et enfin de grimper les trois étages à pied sans te faire repérer. Pour ensuite entrer dans ma chambre pour que je puisse me coucher.
Il est tard, mais même en pleine nuit les étudiants vont et viennent sur le campus surtout un samedi soir.
— Je te préviens, Rio.
— Promis, je me tiendrais sage. Si je mens, je termine... sourit-il sans achever sa phrase.
Tant bien que mal, je le soutiens pour monter les trois étages et il a raison, je n'aurais pas pu en accomplir plus.
J'ouvre la porte de mon appartement et je le guide jusqu'au divan où il se laisse tomber de toute sa longueur. Ses pieds dépassent de vingt bons centimètres.
— Ton canapé est trop petit !
— C'est toi qui es trop grand !
— On a donc un problème.
— De quel genre ?
— Je ne vais pas pouvoir pioncer sur ce timbre-poste.
— Tu vas t'en contenter, sinon tu rentres dormir chez toi.
Je me dirige vers la cuisine et attrape une bouteille d'eau dans le frigo.
— Tu m'en sers un verre ?
Je me retiens de le reprendre face à son absence de politesse sinon on n'en finira pas. Je suis fatiguée, le soleil va bientôt se lever et, à ce rythme-là, je ne vais même pas pouvoir dormir quelques heures avant d'aller chez mes parents.
— Fais comme chez toi, Rio. Je vais me coucher.
— Tu n'as rien oublié ?
— Quoi ?
Rio s'approche de moi et il embrasse ma joue en me souhaitant une bonne nuit. Je fais de même, car je commence à bien le connaître, il va râler tant qu'il n'obtiendra pas son bisou. Sa bouche traîne dans mon cou et il me chuchote à l'oreille :
— Merci, mon Coquelicot.
— De rien, je préfère te savoir sain et sauf.
— Tu vois que tu t'inquiètes pour moi.
Il me tape sur le système et encore plus avec ce sourire malicieux et ses iris pétillants.
— Tu as des plaids dans le placard de l'entrée. Dors bien, pesté-je tout en m'éloignant.
Je me rends directement dans ma chambre, car je n'ai pas la force de passer par la salle de bains pour me rafraîchir. Je me déshabille, enfile un tee-shirt et me glisse rapidement sous la couette. Je bâille, je cherche ma place. Je remonte mon oreiller et, quand je sens enfin le sommeil m'emporter, je l'entends râler.
La porte en bois est fermée et pourtant ça n'empêche pas les gros mots de la traverser. Maintenant que mon attention se focalise sur lui, je l'entends bouger. Il doit se tourner dans un sens et dans un autre sur le canapé qui, je l'avoue, est bien trop petit pour lui.
Et puis un boum m'indique qu'à force de remuer il a dû tomber au sol et se faire mal au dos avec la table du salon.
Retour de karma.
Rio a insisté pour venir chez moi et je sais très bien quelles intentions se cachent derrière sa demande. Je ris en enfonçant ma tête dans mon oreiller pour éviter qu'il entende que je suis éveillée. Un coup d'œil à mon réveil, il est 06 h 47...
Je souffle de désespoir, puis je me concentre sur les bruits de la pièce de vie et je n'entends plus rien. Je relève ma tête, mais c'est le calme plat. J'hésite entre me recoucher pour pouvoir dormir enfin et me lever pour voir s'il va bien.
Et s'il s'était vraiment fait mal en tombant ? Entre l'alcool qui navigue encore dans son sang, la fatigue et...
Impossible que j'agisse comme si rien ne venait d'arriver.
Je me lève et, au moment où je passe mes chaussons, j'entends un bruit dans le couloir. Je me recouche vite. Mon palpitant bat rapidement, comme si je venais d'être prise en flagrant délit. Je tente de ne pas bouger. Je dois faire semblant de dormir.
La porte s'ouvre tout doucement et grâce au miroir, je peux le voir faire. Rio passe la tête au travers de l'espace, il pousse le battant en essayant de ne pas faire de bruit. Son regard se balade dans la pièce, puis se pose sur le lit. Il contrôle si je dors sans doute. Je ne dois pas bouger. Il va bien et je suis soulagée.
Il entre entièrement et à pas feutrés, il avance. Rio sort du champ de vision du miroir et je me concentre sur le bruit qu'il produit. Il me semble qu'il se rapproche du matelas. Je n'ose plus respirer, encore moins ouvrir les yeux.
Puis je n'entends plus rien. Ni bruit ni souffle. Que manigance-t-il ?
☆☆☆☆
➥ Zélie doit se rendre chez ses parents pour le repas dominical. Rio veut l'accompagner pour soi-disant prendre un selfie avec son frère. Vous croyez que c'est la seule raison ?
➥ Rio s'avère réellement malade et Zélie accepte qu'il monte à son appartement pour dormir sur le canapé. A-t-elle bien fait de céder ?
➥ Pourquoi Rio se trouve-t-il dans la chambre de Zélie ?
➥ Est-ce normal que Zélie n'entende plus de bruit ?
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📍 Dans le chapitre de demain, on retrouvera RIO :
🎭 Je dois faire le moins de bruit possible...
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🥰 Bonne journée, mes #Zelio #Love, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚
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