#Prof 17 | ZÉLIE

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17 ZÉLIE

Comment lui résister ?

☆☆☆☆

Le repas ainsi que la discussion, que nous avons eue avec Rio, m'ont permis d'aller mieux. Il a le chic pour me faire rire. Le minestrone était délicieux, c'est juste ce dont j'avais besoin. Un potage de réconfort associé à de la glace, un dessert régressif avec son petit parapluie. Une soirée bien plus agréable que je l'aurais imaginé et surtout je ne l'ai pas passé seule.

Paloma travaille cette nuit, mais je l'ai tout de même prévenue que je ne rentrais pas et mangeais à l'extérieur. Elle a tout de suite compris que je passais la soirée avec Rio.

Je vais devoir tempérer son enthousiasme, car elle se joue des films. Elle croit que, lui et moi, ça pourrait matcher, comme elle dit. Il va falloir qu'elle arrête avec ses applications de rencontres. Elle croit qu'il suffit de faire connaissance, de se trouver des points communs. Et, hop ! Ça fait la blague.

Si c'était aussi simple, ça se saurait.

— Tu es prête ?

— Oui. Tu es sûr que ça ne t'embête pas de me ramener.

— Pour la dixième fois, non. Il me répond tout en avançant vers moi. Ça ne me dérange pas, sinon je ne te l'aurais pas proposée, termine-t-il à quelques centimètres de mon corps.

Son index trace ma pommette, il contourne mon hématome, qui n'en finit pas de s'étaler. Cette caresse est si douce là où la veille la violence de mon mari explosait.

Rio glisse la pulpe de son doigt vers mon oreille et replace une mèche de cheveux qui s'est évadée de mon chignon.

— On devrait y aller.

— C'est parti, ajoute Rio comme si de rien n'était.

Alors que, moi, je ressens des bouffées de chaleur et mon souffle se coupe tant, l'intensité de ses iris est puissante.

— Tu me files l'adresse.

— Roule, je te dirai quelle route prendre au fur et à mesure.

— Je ne possède pas de GPS dans ma bagnole, mais j'en ai un sur mon téléphone tout de même.

— Ça va m'occuper !

— En fait, tu adores jouer au copilote.

— Je ne peux rien te cacher. Tourne à droite dans cinquante mètres.

Rio éclate de rire en entendant ma voix robotique lui donner les instructions.

— Tu comptes me parler comme ça tout le long ?

— C'est amusant, non ?

Rio n'a pas le temps de me répondre que j'ajoute :

— Au rond-point, prendre la deuxième sortie.

— Sans déconner, arrête cette voix.

— Je l'aime bien !

— Et moi, un peu trop !

— Quoi ? Tu la kiffes en fin de compte ? Tourne à gauche, lui indiqué-je au dernier moment. Désolée, j'ai oublié de te prévenir.

— Concentre-toi un peu, Zélie.

— C'est de ta faute, je lui balance avec une mauvaise foi manifeste. À gauche et à l'intersection à droite et encore à droite.

— Tu es sûre de toi ?

— Oui, pourquoi ?

— Parce qu'on tourne en rond.

— Mais non ! C'est impossible.

Rio se gare le long d'un trottoir. Et je me demande à quoi il joue.

— File-moi ton portable ! Tu n'arrives même pas à lire un trajet. Tu parles d'un copilote.

Il s'en saisit en voyant mon manque de réactions.

— Je comprends mieux pourquoi tu m'as dit n'importe quoi ! s'énerve-t-il.

— Je n'ai pas répondu à ses messages. Il a dû rentrer à l'appartement et se souvenir que j'existe.

— Ça va aller ? s'inquiète-t-il.

Je tremble face à ses nouvelles menaces. Il sait chez qui je suis parti. D'un autre côté, ce n'était pas bien compliqué à deviner.

— Tu veux toujours que je t'amène chez ton amie ?

— Je n'ai pas d'autre choix.

— Tu peux...

— Non, Rio. Il n'est pas question que je monte dans ta chambre.

Ma réponse a été plus rude que je ne le pensais.

— Tu as peur de moi ?

— Tu oublies que je suis ta prof. Imagine si l'on nous voit entrer ou sortir de ta piaule. Tu pourrais être viré de ton équipe et moi, renvoyée de mon poste.

— Donc pourquoi te trouves-tu dans ma bagnole ? On a mangé ensemble, on a parlé, on a ri. Et même un peu flirter.

— J'ai passé une excellente soirée, lui accordé-je.

Je sais qu'il se sent rejeté. Rio fait son possible pour m'aider. Mais il doit comprendre que nous n'avons pas d'avenir. Ni même un présent.

— Mais...

— Tu sais que c'est impossible.

Il se tourne vers moi et malgré l'obscurité, je suis happée par ses iris noisette. Rio sait ce qu'il veut. C'est dans son caractère de champion de ne pas lâcher à la première difficulté.

Ses doigts s'enroulent autour de ma nuque, alors qu'il approche son visage du mien. Il me laisse le temps de le repousser. Mes mains se plaquent sur son torse pour le maintenir à distance. Je dois tenir bon. Il ne doit rien y avoir entre nous.

— C'est interdit, Rio.

Alors pourquoi je flanche quand il approche sa bouche de la mienne ?

Pourquoi j'accepte que nos souffles se mélangent, que nos lèvres se rencontrent ? C'est doux, tendre, mais, quand Rio sent que je lui réponds, il intensifie son baiser. Ajoute sa langue pour mieux me goûter, pour nous attirer de plus en plus vers le fond.

C'est si bon...

La passion qui nous consume est en train de nous dévorer. De nous faire basculer dans une zone plus que dangereuse. À bout de souffle, je tente de me reculer, mais Rio maintient ma nuque.

— C'est interdit de ressentir ça ? me provoque-t-il.

— Tu sais ce que je veux dire. Ça n'a rien à voir avec ce que j'éprouve pour toi. Pense à ta carrière. Tu es à un trimestre de ton rêve. Dans trois mois, tu te trouveras à l'autre bout du monde...

— C'est donc ça qui te freine. Tu as peur de l'éloignement. Je ne suis pas comme lui.

— Je sais, mais...

— Tu n'es pas un plan cul.

— Quel honneur tu me fais !

— Tu sais ce que je veux dire. Je ne tiens pas à te baiser. Euh... Enfin, si. Je le désire, mais je souhaite aussi me réveiller à tes côtés et recommencer, et ça, tous les jours... Je te veux vraiment, ma Déesse.

— Stop ! Arrête, Rio. C'est impossible et tu le sais. Tu agis comme si cette contrainte ne s'exerçait pas.

— Les règles existent pour être enfreintes, affirmait le grand philosophe Gibbs.

— Le fameux... Il disait aussi, frôle les limites, mais ne les franchis pas.

— Tu connais NCIS ?

— Bien sûr. Tu me prends pour qui ?

Encore une fois, Rio a désamorcé la situation par une pirouette. Certes, ça ne règle pas le problème, mais ça allège fortement les choses.

Je lui ai donné mon portable et en cinq minutes nous sommes garés devant l'immeuble de Paloma.

— Je monte avec toi !

— Rio ! Qu'est-ce qu'on a dit ?

— Tu as décidé pour nous deux. Je veux juste vérifier que ce connard ne t'attend pas sur le pas de ta porte.

— Tu t'en vas ensuite.

— Croix de bois...

— C'est bon, je te crois !

Nous descendons de la voiture après avoir vérifié qu'il n'était pas garé dans la rue. Je tape le code d'accès et entrons dans le hall. En attendant l'ascenseur, Rio vérifie le moindre recoin. Nous gardons une distance de sécurité dans la cage en fer. Je tente surtout de calmer mes nerfs. J'ai la trouille au ventre, mais je mets tout en œuvre pour le lui cacher, sinon, il ne partira jamais. Au moment d'en sortir, Rio me crochète le bras.

— Reste derrière moi au cas où il se trouverait là.

Je le laisse me servir de bouclier. Je profite aussi de cette proximité, alors qu'il a collé son dos à mon buste. Il regarde si le palier est libre avant de me relâcher. Je respire une dernière fois son parfum et je me détache de sa protection.

— Merci, Rio.

— Allez, ouvre !

— C'est bon, je ne risque plus rien.

— Tu entres et je m'en vais.

Je sonde son regard et la minuterie s'éteint. J'allume la torche de mon téléphone, alors que Rio est parti à tâtons à la recherche de l'interrupteur. Je glisse les clés dans la serrure quand la lumière revient.

Si Paul avait voulu me faire du mal, c'est exactement le moment idéal. Je souffle de voir que ce n'est pas le cas.

— Rentre bien, Rio.

— Tu es sûre ? Tu ne veux pas que je dorme sur le canapé ?

J'aurai adoré lui dire oui, mais j'ai bien assez enfreint les limites. Je dois me reprendre et me montrer ferme.

— Je dors déjà sur le canapé et je t'assure qu'il n'est pas assez grand pour nous deux.

— Tu crois ? Moi sur toi ou l'inverse. Ça ne prend pas plus de place.

Je tape mon poing sur son biceps et tente de repousser les images de nous deux, allongé sur le divan.

— J'en suis sûre. Tu m'envoies un message pour me dire que tu es bien arrivé ?

— Si ça peut te rassurer...

— Je serai plus tranquille.

J'ouvre la porte et Rio glisse aussitôt la tête dans l'interstice.

— À quoi tu joues ?

— Je vérifie !

— Tu... vérifies quoi ?

— C'est mignon chez ta cop's, s'amuse-t-il.

— Contente que ça te plaise. Allez oust !

— Tu veux vraiment que je parte, alors ?

— Oui, Rio, merci encore et bonne nuit.

— Ferme avant que je descende.

Ce que je fais après avoir croisé une dernière fois son regard.

Je me laisse glisser le long de la porte, j'ai tellement envie de l'embrasser que ça en est douloureux.

— Bonne nuit, mon coquelicot.

☆☆☆☆

Ce matin, je me suis réveillée tôt. Excitée par l'idée de faire la visite de mon futur appartement.

Arrivée en avance, j'en profite pour passer prendre deux cafés à emporter.

— Bonjour Madame Maynard.

— Monsieur Berton.

Je lui propose un de mes deux gobelets et nous avançons vers le bâtiment. Il possède une façade blanche comme toutes celles des autres résidences et comporte trois étages.

— Pour différencier les appartements des chambres étudiantes, les volets sont peints en rouge Basque.

— C'est un bon repère pour situer l'immeuble au milieu de tous les autres.

— L'appartement se trouve au dernier étage, c'est le seul qui comporte une terrasse. Bon par contre, il n'y a pas d'ascenseur.

— Ce n'est pas grave, ça me fera pratiquer un peu de sport, souris-je.

La perspective de posséder en plus cet espace extérieur me donne encore plus envie de le visiter. J'ai besoin de cet appartement, alors j'espère qu'il va me plaire.

— Nous y voilà.

J'en connais un qui n'apprécie pas le manque d'ascenseur. Essoufflé, le Doyen ouvre la porte et me laisse entrer en premier. Je tombe directement dans la pièce à vivre. Elle est lumineuse, baignée de soleil. Sur la droite, une petite cuisine ouverte. Elle est fonctionnelle et il m'indique qu'elle est entièrement équipée.

Il ouvre la porte-fenêtre qui donne sur la fameuse terrasse.

— Vous avez un accès direct. C'est pratique si vous voulez manger dehors.

— En effet, c'est l'idéal.

Je m'imagine déjà en train de déguster un bon petit plat avec la vue sur la forêt et plus encore sur les montagnes. Je m'appuie à la balustrade pour regarder ce qui m'entoure et comme Rio me l'a annoncée, nous allons bien être voisins.

Je ne peux m'empêcher de parcourir la façade de la résidence d'en face et de tenter de trouver qu'elle peut être la fenêtre de sa chambre. Le Doyen m'attend à l'intérieur, il a le vertige, alors je rentre rapidement pour découvrir la mienne qui est bien assez grande pour accueillir un lit deux places.

— Cette pièce possède deux larges placards et là, derrière, c'est la salle de bains.

— Cet appartement coche toutes les cases, reste plus qu'à découvrir son loyer.

— Il a été calculé par rapport à votre salaire, donc il devrait vous convenir. En sachant que l'université prend en charge la moitié de celui-ci.

Le suspense est insoutenable.

Je me sens déjà chez moi. Il me faut vraiment cet appartement. Je calcule à quel endroit je pourrais mettre le canapé, la table... Aussi quand le Doyen m'annonce le prix qu'il me reste à payer, j'éclate de joie et je me retiens in extremis de lui sauter dans les bras.

— Vous êtes mon sauveur.

Il me donne les clés et me souhaite :

— Bienvenue chez vous !

☆☆☆☆

C'est interdit, impossible, mais tellement grisant que Zélie ne trouve pas la force de repousser Rio quand il l'embrasse. C'était inévitable, non ?

Vont-ils arriver à gérer cette attirance qu'ils ressentent ? Alors qu'en étant sa professeure, cette relation est proscrite ?

Rio se montre prévenant, un brin insistant pour tenter de pénétrer chez Paloma afin de s'assurer que Zélie ne craint rien. Cette dernière lui résiste. A-t-elle bien fait de ne pas le laisser entrer ?

L'appartement est en tout point ce que Zélie désirait. La chance est-elle en train de tourner ?

☆☆☆☆

📍 Dans le chapitre de dimanche, on retrouve RIO :

🎭 C'est dur de se taire...

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🥰 Bonne journée, mes #Players #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚


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