#Prof 11 | ZÉLIE

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11 ZÉLIE

J'aurais dû rester au lit...

☆☆☆☆

La nuit a été très agitée et je n'ai pratiquement pas fermé l'œil.

Hier soir, quand je suis sortie de la douche, Paul s'était endormi sur le canapé. Je ne l'ai pas réveillé, car il n'était pas question que l'on partage le même lit comme si rien ne s'était passé.

J'ai tourné les derniers évènements dans ma tête ainsi que physiquement en bougeant dans le lit, n'arrivant pas à trouver une place qui me convenait.

Aussi, quand j'ai entendu qu'il était réveillé et sous la douche, je me suis levée. Il est pourtant très tôt pour un dimanche. Le jour n'a même pas pointé le bout de son nez, mais il n'est pas question qu'il parte comme il l'a fait la veille sans même me parler.

Assise sur un des tabourets de la cuisine, je bois mon deuxième café tout en fumant ma cigarette.

— Tu sais que je ne supporte pas ça.

Il s'approche, retire le tube d'entre mes doigts et l'écrase dans le cendrier. Il se dirige vers les fenêtres du salon et les ouvre pour aérer la pièce. Je prends sur moi pour ne pas répliquer face à cette attaque. Car si je tiens à obtenir des réponses, je ne dois pas le brusquer ni l'affronter directement.

— Tu veux un café ?

— Oui.

Il s'approche du frigo et sort une bouteille de jus de fruits le temps que le liquide noir coule. Il se verse un verre avant de m'en proposer un. Nous nous asseyons, mais ni lui ni moi n'entamons la discussion. Alors je me lance :

— Tu t'es levé tôt pour un dimanche.

— Toi aussi. Je ne pensais pas...

— Me voir avant de déguerpir ?

— C'est ça ! Tu as sauté en dehors du lit pour quoi ?

— Nous devons parler.

— Pfff...

— Tu te rends compte que je suis ici que depuis neuf jours et que tu n'arrêtes pas de me fuir.

— Je bosse. Tu sais l'importance que ça a pour moi. Alors, ne mélange pas tout.

— Et moi ?

— Quoi ? Toi ?

— Tu allais encore partir avant que je me réveille ?

— Vu l'heure, oui.

— Et tu trouves normal de ne pas me le dire la veille ?

— Pour ça, il aurait fallu que tu sois là. Tu comptes m'avouer avec qui tu es sorti ?

— Je te l'ai déjà dit !

— Tu crois que je vais gober ton histoire ? Je sais que tu me racontes un bobard.

Paul me fixe intensément. Il tente de voir si je mens. Il s'est toujours vanté de lire en moi comme dans un livre ouvert. C'est vrai que je n'aime pas mentir. Mais là, je n'ai pas le choix. Mon secret est en jeu et s'il venait à l'apprendre je ne donne pas cher de ma peau.

— Tu n'as pas honte de me dire ça ! Tu peux m'expliquer ce que c'est ?

Je pose bien à plat les tickets que j'ai trouvés dans son pantalon. Il fronce les sourcils avant de les attraper pour voir de quoi je parle.

— Ils étaient dans la poche de pantalon.

— Depuis quand tu te permets de fouiller mes affaires ?

— Depuis que tu laisses traîner ta chemise avec du rouge à lèvres au niveau du cou.

Il me fixe sans même sourciller.

— Tu veux que je te dise quoi ?

— La vérité !

— Tu comptes me la donner, toi ?

Je dois faire semblant d'ajouter un élément nouveau pour attester de ce petit mensonge.

— Tu as raison, je ne t'ai pas tout raconté.

Il appuie son dos sur le haut de la chaise. Croise ses bras sur son torse sans me quitter du regard. Les mâchoires serrées, il tente de se contenir.

— Je suis bien allée boire un café avec mon frère et ses amis. Mais...

— Mais quoi ? me coupe-t-il la parole. Il y avait un autre mec, c'est ça ? Tu t'es laissée draguer ?

— Où tu vas chercher ça, je ne suis pas...

— Une pute ? Une salope qui sort une partie de la nuit au lieu d'attendre son mari à la maison.

— Non, mais tu t'entends ? Je ne vais pas tolérer que tu me parles ainsi, alors que c'est toi qui me trompes ! N'inverse pas les rôles.

Paul se lève et fait les cent pas dans la pièce de vie en triturant ses cheveux.

— Tu as laissé ce mec te draguer, fulmine-t-il en se répétant cette phrase en boucle.

Il s'approche de moi avec une telle rapidité que je n'ai pas le temps de réagir. Il me saisit à la gorge et plie mon corps sur l'arrière pour m'obliger à le fixer.

— Tu ne peux pas t'en empêcher. Tu as ce besoin de plaire, d'attirer les regards sur toi. Avoue !

— Personne ne m'a... Arrête Paul, tu me fais mal.

Hier soir, il avait trop bu et je pensais qu'il ne se contrôlait pas à cause de l'alcool. Mais ce matin, il est sobre et la violence de ses gestes ainsi que la haine dans son regard sont bien présentes et me tétanisent.

— Est-ce qu'il t'a touchée ?

Je sens sa main se glisser entre mes cuisses et progresser vers mon intimité.

— Arrête, Paul !

— Tu es MA femme. Si j'ai envie de te baiser, je le fais. C'est de ton devoir de m'accueillir en toi.

— NON ! Je ne veux pas. Lâche-moi.

— Tu me mens, tu te laisses draguer par un autre et tu oses te refuser à moi ? Sale traînée.

La gifle qu'il me décroche me fait tomber du tabouret. Il me rattrape par le bras, alors que je tente de gagner l'entrée. Je dois fuir...

— TU... ES... A... MOI, me crie-t-il dessus.

Il me bloque contre la porte, sa main écrase ma joue contre le montant en bois. Je pleure, je le supplie de me laisser partir. Il se colle à mon dos et je sens son érection contre mes fesses. Non... Non... Pas ça...

— Tu vas être une gentille femme. Écarte tes jambes. J'ai envie de toi.

— NON ! Tu n'as pas le droit...

— J'ai tous les droits sur toi. Je suis ton mari, ne l'oublie pas. Ouvre-les ou je vais le faire moi-même.

Je pleure toutes les larmes de mon corps. Je tente de lui parler pour repousser l'échéance. Mais il ne m'écoute pas et reste déterminé. Paul me bloque les poignets derrière le dos et me presse tellement fort contre le montant en bois que ça m'en coupe la respiration.

Trois coups sont frappés à la porte, nous faisant sursauter.

— Tout va bien ? demande notre voisine au travers de l'huis.

— Appelez la police ! je lui hurle.

— Ferme-la !

Paul me jette au sol puis il agrippe mes cheveux et soulève ma tête.

— Tu as intérêt à la fermer ou je me montrerai bien moins tendre.

— Madame, répondez, insiste-t-elle.

Paul entrouvre la porte et il fait face à celle qui habite sur le même palier que nous.

— Madame Jobert ? Quel plaisir de vous voir de si bon matin !

— J'ai entendu votre femme hurler.

— Vous savez ce que c'est quand on est jeune. On s'engueule. On est fougueux. Mais ne vous inquiétez pas, tout roule.

— Zélie, m'appelle-t-elle avec insistance. Vous allez bien ?

Paul me fusille du regard et m'intime de me taire.

— Elle est partie se doucher. Je lui dirai de passer vous voir dans la matinée.

Voilà, c'est foutu. Encore une fois, il va s'en sortir avec le sourire.

— Mais c'est du verre cassé, là, sur le sol.

— Bon dimanche Madame Jobert.

Il lui claque la porte au nez et se dirige vers moi.

— Tu n'as pas intérêt à en parler ! Tu m'entends ? Je dois partir si je ne veux pas être en retard. Ce soir, quand je rentre, j'exige que cet appartement brille comme un sou neuf. Que le repas soit prêt et que tu te fasses belle. J'ai envie que tu sois sexy pour mieux te baiser. Ma chérie, accentue-t-il en pinçant mon menton entre ces deux doigts. Et n'oublie pas... Tu la fermes, m'avertit-il.

Sa main pendant ce temps a caressé ma joue avant de descendre sur mon cou, qu'il serre pour intensifier ses menaces.

Il sort de l'appartement et je souffle tout l'air contenu dans mes poumons. Même pas deux minutes après, on frappe à la porte. Ma voisine s'annonce. Je me relève et vais ouvrir tout en essayant de dompter mes cheveux et ma tenue.

— Vous allez bien ?

— Merci, Madame Jobert. Sans vous, je ne sais pas ce qu'il m'aurait fait.

J'éclate en sanglots et la gentille quinqua me prend dans ses bras.

— Vous ne devez pas rester ici.

— Je ne sais pas où aller...

— Vous devez bien avoir de la famille, une amie ?

— Oui, mais elle bosse de nuit, je vais la déranger.

— Venez chez moi en attendant qu'on trouve une solution. On ne sait jamais s'il lui prenait l'envie de revenir.

La voisine attend dans l'appartement que je me change et m'aide à préparer un sac avec des affaires. Dès qu'elle sort de la chambre, j'attrape une sacoche dans laquelle je planque l'argent que j'ai gagné avec mes derniers shows. Je glisse les copies à corriger, les livres dont j'ai besoin pour demain, je récupère mon Laptop et je suis Madame Jobert jusque chez elle.

— Vous voulez un café ? Un thé ?

— Un café, merci.

J'envoie un message à Paloma pour voir quand je peux passer chez elle. À 06 h 30 du matin, je ne sais pas si elle a terminé ou pas son travail à l'hôpital.

— Je vous remercie, Madame Jobert. Sans vous...

— Je n'ai pas fait grand-chose.

— Bien plus que vous ne le pensez.

— Ça dure depuis longtemps ?

— Non... C'est la deuxième fois que ça arrive.

— C'est une fois de trop ! s'insurge-t-elle.

— Je le sais. Je pensais que revenir vivre avec lui apaiserait les tensions, mais au contraire ça les a exacerbées.

— Il ne peut plus agir en solitaire, me confie Liliane.

— Vous l'imaginiez célibataire ?

— Jusqu'à votre arrivée, oui.

Je me demande si je dois lui poser la question ou si je me contente de faire l'autruche en sachant pertinemment de quoi il retourne. Liliane me laisse le choix.

— Vous pouvez confirmer mes doutes ?

— Quels sont-ils ?

— Je viens de découvrir que mon mari me trompe et, si vous avez pensé qu'il habitait comme un homme sans attache, c'est qu'il a dû revenir plus d'une fois accompagné.

— À de nombreuses reprises. Je suis désolée parce que vous êtes une femme gentille et douce. Vous ne méritiez pas de vivre avec cet énergumène.

— En dehors de son mode vie, vous ne l'aimez pas beaucoup, je me trompe ?

— Ce n'est pas la première fois que j'entends crier une femme dans cet appartement.

— Il n'agit pas ainsi qu'avec moi...

— Non, c'est un gros con qui se croit tout permis. Excusez mon franc-parler, mais je n'accepte pas qu'on puisse maltraiter des personnes.

— Vous êtes toute pardonnée, Liliane. C'est moi qui devrais le faire pour vous avoir dérangée de la sorte et de plus un dimanche matin.

— Ne vous inquiétez pas pour ça, je préfère vous avoir sauvée de ses griffes que de tourner dans mon lit comme si rien ne se passait.

La sonnerie de mon téléphone m'annonce l'arrivée d'un message. Pourvu que ça soit Paloma.

Paloma : Je viens de sortir du boulot ! Un souci ?

Zélie : Je peux te rejoindre chez toi ?

Paloma : Quand ? Maintenant ?

Zélie : Oui...

Paloma : Je viens te chercher

Zélie : Merci ma Loute.

— Mon amie va venir me chercher.

— Vous voyez, vous n'êtes pas seule.

— Je ne sais pas comment vous remerciez Liliane ?

— En quittant cet homme toxique avant qu'il ne soit trop tard !

Derrière elle, je découvre des photos d'une femme de mon âge. Il y a en des dizaines entourées de bougies. Liliane a capté mon regard curieux posé sur cet autel dédié à cette personne.

— C'est ma fille, Odessa.

— Elle est très belle.

— Oui, elle l'était. Elle est morte, il y a deux ans, sous les coups de son compagnon...

— Je suis désolée.

À mon tour, je la prends dans mes bras et je comprends mieux pourquoi elle a réagi ainsi envers ma situation.

— Odessa ne voulait pas le quitter. Elle croyait en ses excuses. Elle pensait qu'il allait changer... Il les a tués... Ma fille était enceinte de six mois.

Elle pleure toutes les larmes de son corps et je me sens coupable d'avoir fait remonter autant de souffrances.

— Ne restez pas avec lui...

J'entends que l'on frappe à la porte de mon appartement avec insistance. Je vais voir qui toque quand Liliane m'arrête.

— Attendez, je vais vérifier. On ne sait jamais si c'est lui qui est revenu !

— D'accord, je vous attends ici.

Liliane sort et ferme sa porte, puis dans les dix secondes qui suivent elle ouvre et je découvre ma meilleure amie, qui me prend dans ses bras en voyant dans quel état je suis.

— Oh My God ! Qu'est-ce qu'il t'a fait ?

— Vous pouvez l'accueillir chez vous ? lui demande Liliane.

— Bien sûr, on va prendre tes affaires !

— J'ai préparé un sac en t'attendant...

— Très bien, on y va alors !

— Merci Liliane. Vous m'avez...

— Prenez soin de vous et donnez-moi des nouvelles de temps en temps.

— Je n'y manquerai pas.

J'embrasse cette femme, qui a tout perdu et qui vient de me sauver la vie.

☆☆☆☆

La discussion est houleuse et, quand Zélie lui montre les tickets de carte bleue, il ne nie pas, mais pour autant il n'a pas avoué l'avoir trompée. Que pensez-vous de son attitude ?

Paul la frappe à plusieurs reprises et tente de la violer. Serait-il allé jusqu'au bout sans l'intervention de la voisine ?

Liliane lui avoue que sa fille est morte sous les coups de son conjoint alors qu'elle était enceinte. On comprend mieux sa réaction envers Zélie, non ?

Paloma passe chercher son amie et n'hésite pas une seconde à la prendre chez elle en voyant dans quel état Paul l'a mise. Est-ce la meilleure solution pour Zélie ?

☆☆☆☆

📍 On se retrouve mercredi à 11 H 00 pour le prochain chapitre de RIO :

🎭 Une nouvelle semaine débute...

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🥰 Bonne journée, mes #Player #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚



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