#Prof 08 | ZÉLIE
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08 ☆ ZÉLIE
Il n'en a plus rien à foutre de moi et de notre mariage !
☆☆☆☆
Hier soir, je suis allée me coucher, mon mari n'était pas encore revenu et, ce matin quand je me suis levée, il était déjà parti.
Sur le coup, je me suis même demandé s'il était rentré. Et puis, dans la salle de bains, la vapeur dégagée par la douche s'estompait à peine. Dans la cuisine, une tasse fraîchement lavée était posée sur l'égouttoir de l'évier. Puis accroché au frigo par un aimant, un bout de papier sur lequel j'ai pu lire.
Paul : Je vais à Paris en TGV pour voir jouer un jeune prometteur, j'essaye de rentrer pour dîner, à ce soir.
Super ! Je vais passer mon samedi toute seule. Je pensais qu'il pourrait m'aider à ranger mes affaires.
Mon regard perdu se pose sur les cartons, alors que je bois mon premier café de la journée. J'ouvre la porte-fenêtre du salon pour sortir sur le balcon. Le temps est frais, mais le soleil pointe le bout de son nez. Je m'installe sur une chaise en rotin et m'allume une cigarette. J'avais arrêté depuis un an, mais le stress de mon emménagement et le comportement de Paul m'ont fait rechuter. Je tire sur ma clope et regarde la volute blanche s'échapper de ma bouche.
Plusieurs questions tournent dans ma tête depuis quelques jours et j'ai du mal à trouver des réponses. Paul m'évite et ce n'est plus une simple impression. S'il m'avait parlé de sa journée à Paris, j'aurais pu l'accompagner. Je ne comptais pas me rendre au match avec lui, mais j'aurais pu faire les magasins. On aurait pu manger dans un petit restaurant comme on le faisait quand on s'est connus.
On aurait pu passer le temps dans le train pour discuter. Pour refaire le monde où tirer des plans sur la comète en envisageant notre avenir... Tout ça est loin derrière nous et appartient au passé.
Je me suis laissée un mois pour prendre une décision. Une semaine s'est déjà écoulée et je ne pense pas que je tiendrai trois de plus...
Parce que mon mari préfère s'éclipser en douce pour soi-disant aller superviser un de ses champions. Il me prend vraiment pour une imbécile. Je pourrais l'appeler pour lui dire ce que je pense de son attitude. J'ai vérifié les horaires de son train. Il s'y trouve encore et doit être au niveau d'Angoulême. D'ici une heure, il sera arrivé à Montparnasse. On aurait pu parler sans qu'il esquive la discussion cette fois-ci, mais je n'ai pas envie d'entendre sa voix me faire des reproches ou me déblatérer des mensonges.
Alors je lui envoie juste un message sur WhatsApp après avoir vérifié qu'il était connecté.
Zélie : Maintenant que je ne vis plus à Paris, tu t'y rends ! Et sans moi en plus ! Sympa !
Le message est envoyé et reçu. Sous son nom, je vois noté qu'il est bien en ligne. Pourtant il ne me répond pas. Je fixe l'écran en terminant ma cigarette, puis je rentre pour me faire couler mon deuxième café. Je m'installe à la table de la salle à manger.
Toujours rien...
J'attrape une copie que je corrige en buvant ce liquide noir, auquel je suis accro. Un message arrive et je pense y lire un texto de mon mari.
Raté ! Il provient de ma meilleure amie.
Paloma : Je suis chez toi dans quinze minutes, sors de ton lit et fais-moi un café !
C'est exactement ce dont j'ai besoin. Passer du temps avec elle à discuter.
Je file à la salle de bains pour prendre une douche et enfiler une tenue décontractée. J'arrive à la porte quand Paloma sonne à l'interphone. J'ouvre et attends devant l'ascenseur. Ça fait quinze jours que l'on ne sait pas vus. Ça remonte à ma soirée au Vésuve et à mon show avec Rio...
— Ma Loute !
Paloma me serre dans ses bras et me claque la bise.
— Ça va ? Tu as une petite mine.
— Je n'ai pas beaucoup dormi.
Ma meilleure amie me détaille tout en buvant son expresso.
— Pourtant tu n'as pas la tête d'une nana qui s'est envoyée en l'air toute la nuit.
— Sans doute parce que ce n'est pas le cas.
— Paul est là ?
Paloma tourne la tête vers le couloir menant aux chambres.
— Il passe la journée à Paris.
— Sans toi ?
— Gagné...
— Oh ! Ma bichette... Viens dans mes bras.
Mon corps se presse contre le sien et je n'arrive pas à retenir les larmes que je contiens depuis des jours. Je ne devrais ressentir que de la colère contre Paul, mais au fond de moi, j'espérais... J'espérais quoi ? Qu'il change ? Qu'il fasse son possible pour que notre couple marche à nouveau ?
— Vas-y, ma Loute, pleure. Ça fait du bien de lâcher toute cette merde qui te ronge.
Nous sommes assises sur le canapé, du moins affalées, ça serait plus juste. Paloma attend que je me calme sans me lâcher. Elle me fournit en mouchoirs, jusqu'à ce que la boîte soit vide.
— Je n'ai plus de munitions. Il est temps d'arrêter de pleurer et de me dire ce que Paul t'a fait pour te mettre dans un tel état.
— C'est un tout.
— Je veux bien comprendre que de quitter la capitale pour venir te perdre en province, c'est la loose, mais il n'y a pas que ça.
— Avec Paul, on n'arrête pas de se prendre la tête. Je savais que revenir vivre ici avec lui serait une épreuve, mais pas à ce point.
— Vous devez trouver une autre façon de fonctionner. Ça fait deux ans que vous êtes séparés à cause de vos boulots. Vous avez pris des habitudes de célibataires.
— Je suis consciente que nous devons faire des concessions et des efforts pour que ça marche...
— Mais...
— Je ne sais pas, j'ai une mauvaise impression.
— Du genre ?
— Il continue à vivre comme si je n'étais pas là. Il n'essaye pas d'aménager son temps de travail pour au moins qu'on passe nos soirées ensemble.
— Tu connais ton mari, ça a toujours été un acharné du boulot.
Je ne lui réponds pas parce qu'elle a raison.
Et parce que je n'arrive pas à verbaliser ce que je ressens sous peine de m'effondrer. C'est vrai qu'il n'a jamais plaint ses heures pour pouvoir se faire une place dans ce boulot. Alors pourquoi je trouve son attitude bizarre ? Pourquoi je doute ?
Il m'évite...
— Tu ne m'as pas raconté ta soirée au restaurant pour fêter vos trois ans de mariage. Il s'est plié en quatre, j'espère ?
Je n'arrive pas à planquer une grimace. Je me lève et file sur le balcon pour fumer.
— Tu as repris ?
— Depuis quelques jours, c'est juste le stress... Dès que j'aurai trouvé mon équilibre, j'arrêterai.
Paloma se place à mes côtés et appuie ses avant-bras sur la balustrade en fer.
— Donc, je suppose que tu n'as pas eu droit au tapis de rose et aux chandelles...
— Loin de là. On a dîné au restaurant, mais on était trois.
Sa tête pivote vers moi avec rapidité tandis que son regard m'interroge.
— Il a osé inviter quelqu'un d'autre ?
— Oui... Alors, pour le côté romantique, on repassera.
— Mais pourquoi a-t-il fait ça ?
— Pour ne pas rester seul face à moi, en tête à tête...
— Tu connaissais le troisième ?
— Oui et non... C'est compliqué.
— Tu as piqué ma curiosité là. Allez, balance...
Je lui raconte ma rencontre avec Rio. L'importance qu'il a pour Paul. Sa façon d'agir au restaurant, puis ma surprise de le voir assister à mon cours et enfin ce qu'il s'est passé hier soir, ici même.
— Eh bien ! On peut dire que ce basketteur a su occuper ton temps contrairement à ton mari.
— En effet...
Je sors mon téléphone, je tape son nom dans la barre de recherche sur internet et clique sur un article réalisé sur lui par la presse locale. Je lui montre une photo et attends sa réaction.
— Mais, non ! Elle s'exclame. C'est le mec que tu as fait monter sur scène pour ton show ?
— Celui-là même !
— Il t'a reconnue ?
— Non. Entre le masque intégral, les lentilles marron, la perruque, ça ne risque pas. Et heureusement.
— Et toi ?
— Quoi ? Moi ?
— Tu sais très bien ce que je veux dire ! Tu gères ça comment ?
Bien sûr que je sais ce qu'elle sous-entend. Puisqu'elle était présente au Vésuve, comme à chaque fois que je m'y produis. Elle sait que ce moment passé avec Rio était différent...
— C'est mon élève et le poulain de Paul.
— Je comprends. Donc, tu n'as rien ressenti en sa présence ?
— Rien !
— Tout va bien, alors ?
— Tout roule.
Pendant plus d'une heure, Paloma m'aide à vider tout ce qui se trouve dans mes derniers cartons et le salon retrouve son espace dégagé. On verra s'il apprécie. Sur la lancée, on a même pu me faire un emplacement pour mon bureau dans sa pièce dédiée au sport en poussant le rameur contre le mur ainsi que le tapis de course et tant pis s'il râle.
— Tu es redoutable question rangement !
— Tu as vu ça ! Une vraie machine de guerre, se marre mon amie.
— Tu veux rester manger ?
— Avec plaisir. Et ensuite, on va faire les boutiques.
— Le programme me convient.
On se dirige à la cuisine et j'ouvre le frigo. Paloma regarde par-dessus mon épaule et s'exprime en se marrant :
— Tu n'as pas fait les courses depuis combien de temps ?
— Tu me crois si je te dis que je ne m'en suis pas occupée depuis que je suis arrivée.
— Tu es irrécupérable ! Allez, viens, je t'invite pour fêter ton retour parmi nous.
Paloma se gare sur le parking face à un bistrot dont la devanture me plaît bien.
— Tu vas voir, on y mange les meilleurs burgers de toute la ville.
— Tu y viens souvent ?
— Non, je tiens à ma ligne.
— Par contre la mienne, on s'en fiche, c'est ça ? Je te rappelle que je dois avoir une silhouette irréprochable pour mon show.
— Il faut savoir se lâcher de temps en temps ! Arrête de râler ! J'ai la dalle.
Bras dessus, bras dessous, nous traversons la rue et Paloma ouvre la porte pour me laisser entrer la première. Je jette un coup d'œil circulaire à la salle quand mon amie me pousse à avancer vers le bar.
Même de dos, je reconnais sa silhouette. Il prépare des desserts et à l'air concentré sur ce qu'il fait.
— On s'en va, je souffle à l'oreille de mon amie.
— Trop tard, Rio nous a vus.
Son regard braque le mien comme chaque fois. L'intensité qu'il fait passer qu'elle soit positive ou négative est toujours à son paroxysme. Mais là, il a ajouté une dose d'exaspération qui doit lui être apportée par ma venue. Forcément, il doit croire que je savais qu'il bossait ici. Il s'approche tel un félin vers sa proie. En l'occurrence moi !
— Bonjour Madame Maynard. Vous et votre amie souhaitez manger ou boire un verre ?
— On est venues goûter à vos burgers, s'il te reste des places.
— Suivez-moi.
Il agit comme si nous étions juste des clientes. Il a employé le vouvoiement ainsi que mon nom de famille comme il le fait à l'université ou en présence de personnes extérieures. Il agit comme il se doit, alors pourquoi je ressens une petite pointe de déception ?
Je lui demanderai bien comment il va, mais je me ravise quand je croise ses orbes glaciaux entourés d'un large rebord foncé. Ces cernes répondent à ma question.
— Votre table, Mesdames. Sonia va venir prendre votre commande.
— Merci, Rio.
— Bon appétit, nous souhaite-t-il avant de rejoindre son bar tout en fulminant.
— Respire, ma Loute, s'amuse mon amie face à ma détresse.
— C'est de ta faute. Tu savais qu'il bossait ici.
— Je voulais vérifier quelque chose.
— Et je peux savoir quoi ?
Elle plaque un sourire retors sur son visage avant de le dissimuler derrière le menu.
— Réponds ou je m'en vais !
— Pff, tu n'es même pas drôle. Vivre à Paris ne t'a pas arrangée.
Mon amie se moque de mon manque d'humour, mais la situation est assez tendue avec Rio sans qu'elle y ajoute une couche supplémentaire. Me cachant derrière le menu, je relève légèrement mon regard dans sa direction.
Il prépare des cocktails tandis que deux jeunes filles se sont assises sur les tabourets hauts du bar. L'une d'elles a l'air totalement sous son charme. Je la fixe avec un peu plus d'intensité pour tenter de retrouver son prénom. Car forcément, c'est une de mes étudiantes.
Sienna.
Une bonne élève qui pourrait avoir une réelle influence sur Rio en lui apportant son aide afin d'améliorer sa moyenne dans les cours.
— Mesdames, vous avez fait votre choix ?
— Je veux bien tester votre burger du mois.
— Pareil pour moi.
Faute d'avoir consulté le menu, je fais confiance aux goûts sûrs de mon amie.
— Depuis quand aimes-tu les champignons ?
Je l'écoute discrètement sans comprendre de quoi Paloma me parle, tant je suis focalisée sur la scène se jouant entre Sienna et Rio.
Il l'embrasse avec ferveur tout en me regardant.
Avant de me décocher un sourire narquois agrémenté d'un clin d'œil provocateur.
Quel petit con !
☆☆☆☆
➥ Paul est parti avant que Zélie se réveille pour se rendre à Paris. Pourquoi ne l'a-t-il pas emmenée pour passer cette journée en couple ?
➥ Zélie pleure toutes les larmes de son corps dans les bras bienveillants de sa meilleure amie. Elle se rend compte que son couple est sur le point d'exploser. A-t-elle raison de le penser ?
➥ Paloma a volontairement amené Zélie dans ce bistrot. Pourquoi d'après vous ?
➥ Rio la provoque en embrassant Sienna devant elle. Il se permet même de la regarder et d'en sourire. Quelle va être la réaction de Zélie ?
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📍 Dans le prochain chapitre de samedi à 11 h 00 avec Rio :
🎭 Elles se sont toutes donné le mot ?
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🥰 Bonne journée, mes #Player #Love, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚
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