#Basket 58 | RIO
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58 ☆ RIO
Eurêka !
☆☆☆☆
Ce petit jeu, qui s'installe entre nous, n'est pas pour me déplaire. Au contraire. Même s'il est dangereux, l'interdit qu'il suscite ajoute cette pointe d'excitation. Je me sens flatté qu'une aussi jolie femme craque pour moi. Car j'en suis sûr maintenant, Madame Zélie Maynard n'est pas indifférente à mes avances. Elle a même distillé quelques informations qui m'étaient destinées sans que j'en comprenne le sens.
Qu'est-ce que le fait que son canapé soit inconfortable ou qu'elle adore la sauce barbecue est important à mes yeux ?
J'ai beau chercher, je ne sais pas à quoi correspondent les messages subliminaux qu'elle tente de m'envoyer. De plus, j'ai appris que son appartement se trouvait dans l'immeuble en face du mien. Mais je n'en ai aucun souvenir.
Je me lève pour aller pisser et je passe voir ensuite Sonia et Orlando pour discuter un peu avec eux.
— Alors, mon beau, comment te sens-tu ?
— Je vais bien, ne t'inquiète pas, Sonia.
— Tu t'en sors pas trop mal pour te déplacer, constate Orlando.
— C'est plus contraignant qu'autre chose.
— Tu dois galérer pour aller en cours, non ?
— Pendant quelques jours, je vais habiter à la colocation avec les gars pour éviter de me taper trop d'étages. Et Caroll me sert de taxi en attendant qu'on me retire mon plâtre.
— Bon, tant mieux, ça me rassure si tes potes sont là pour toi.
Sonia m'embrasse sur le front et souffle de soulagement quand elle me prend dans ses bras. C'est comme une deuxième maman pour moi. Elle n'a pas eu d'enfant, donc je le suis devenu en quelque sorte.
— Ne t'en fais pas, Sonia, ça va aller.
— Et ta mémoire ?
— C'est toujours le néant.
Je soulève les épaules, car, même si ça part d'un bon sentiment, j'en ai marre qu'on me pose tout le temps la question. J'ai envie de mettre un post-it sur mon front ou serais noté en gros :
AMNÉSIQUE.
Et puis, je me reprends en voyant le regard tendre de Sonia.
— Heureusement que tu ne m'as pas oubliée !
— C'est impossible. Tu es bien trop importante à mes yeux.
Je la serre un peu plus fort contre moi, alors qu'elle ajoute :
— Pourtant tu as oublié quelqu'un de précieux...
— Hey, champion, ne force pas trop ! me conseille Marco.
Mon kiné fait des heures supplémentaires on dirait. Il vient de s'accouder au comptoir alors que Sonia allait me parler d'une personne apparemment importante.
Je fixe ce blond au physique de Viking et je ne trouve pas qu'il partage des traits avec sa sœur. L'espace d'un instant, quand je les ai découverts ensemble, Marco ne m'a plus paru aussi sympa. Il était devenu un ennemi à abattre en pensant qu'il pouvait y avoir un truc entre eux deux. Aussi ça a été un vrai soulagement quand Zélie a annoncé que c'était son frère.
« Arrête de te comporter comme si elle était à toi » me gronde ma conscience.
C'est plus fort que moi. Je me sens attiré par cette femme comme un aimant.
— On se voit demain champion ?
— Oui, pas de souci ! Tu t'en vas déjà, Marco ?
— Ouais ! Zélie a des cours tôt demain matin et puis je rêve trop d'aller me casser le dos sur son canapé.
Je checke le poing qu'il me tend. Il sort et je cherche du regard Zélie, je ne l'ai pas vu passer. La solution m'est donnée par Sonia, toujours aussi attentive, elle m'indique à voix basse :
— Elle est allée aux toilettes.
— De qui tu parles ?
— De la belle brune qui te fait craquer.
Son sourire en dit long, mais je n'ai pas le temps d'en débattre avec elle. Je file rejoindre ma prof avant qu'elle n'ait terminé. Je claque la porte derrière moi et colle mes fesses contre le lavabo en attendant qu'elle ait fini. Quand elle ouvre le montant en bois, elle marque un arrêt en me découvrant face à elle.
Le temps est suspendu et j'ai une sensation bizarre. Comme une impression de déjà-vu. Nos regards plongent dans celui de l'autre avec tellement d'intensité que nos souffles se coupent. Nos iris s'accrochent. Ils s'attardent sur ce que chacun ressent, mais, avant que je n'approfondisse ce que je commence à lire dans ses pupilles pétillantes, Zélie les détourne afin de me demander :
— Tu peux te décaler pour que je me lave les mains ? Marco m'attend.
Je fais ce qu'elle me demande. Mon regard replonge dans le sien au travers du miroir et ce même ressenti s'exprime à nouveau.
— Ça va, Rio ?
Je l'entends, mais je n'arrive pas à quitter ses iris si clairs. Je bloque sur un truc et je ne sais pas ce que c'est. Ça m'énerve de chercher dans cette boîte, qui reste désespérément vide. Je ferme les yeux pour tenter de me concentrer, de provoquer un début de réponse...
Soudain, quelque chose de chaud se pose sur ma joue. Juste le temps d'une respiration avant de se retirer aussitôt. Alors, j'ouvre les paupières.
C'était quoi ? Ou qui ?
Je suis seul dans les sanitaires. Je passe ma main à l'endroit où j'ai senti cet effleurement. Je n'ai pas rêvé. Zélie était bien ici avec moi. La porte s'ouvre à nouveau et j'ai l'espoir que ça soit elle, mais c'est juste Caroll.
— Ça va, mon pote ? Tu es blanc comme un cachet d'aspirine. On devrait retourner à la coloc.
— Ouais, on va y aller... Tu as vu quelqu'un sortir d'ici avant que tu rentres ?
J'ai besoin de savoir que je n'ai pas rêvé de ce moment si singulier.
— Notre prof. Pourquoi ? Tu es vraiment bizarre. Tu es sûr que tu vas bien ?
— J'ai dû trop en faire. Rentrons.
À l'intérieur de moi, c'est un vrai feu d'artifice. Je n'ai pas fabulé. Zélie était bien avec moi dans la pièce. C'est donc elle qui a posé sa main sur ma joue. J'en suis certain. Je ferme les yeux pour tenter de faire revivre cette caresse.
Cette seconde d'abandon...
— Tu viens ? s'impatiente Caroll en me tenant la porte.
Je ne le fais pas attendre plus longtemps, j'aurai tout à loisir de repenser à ce geste quand je serai seul au fond de mon lit.
☆☆☆☆
Ce matin, le calme m'accueille à mon réveil. Je dois tout de même prendre deux minutes pour me souvenir où je me trouve.
L'hôpital ? « Mauvaise réponse. »
Ma chambre ? « Mauvaise réponse. »
La coloc ? « Bonne réponse ! Mais pour le feu d'artifice et les cotillons, il faudra repasser. » se moque ma conscience.
Au lieu de faire de l'humour de bas étage, tu ferais mieux, conscience, de retrouver mes souvenirs du mois dernier.
« Je m'y emploie. À toi de te montrer plus vigilant face aux indices que je t'apporte sur un plateau. » « Quel ingrat ! »
Non content de perdre la mémoire, ma conscience me joue des tours. De mieux en mieux.
De quels signes me parle-t-elle ?
Je repose la tête sur mon oreiller et regarde le plafond. Il n'a rien d'exceptionnel. Il est blanc ; et juste, une fissure attire mon œil. Exactement ce qu'il me faut pour que je me concentre sur cette faille.
Je tente de me repasser la journée d'hier pour trouver quels indices je n'ai pas vus. Le retour dans ma ville, l'accueil devant la colocation, l'entraînement des potes, la discussion avec mon coach, mon nouveau kiné, les auditions, la soirée au Bistrot et surtout ce moment irréel dans les toilettes avec Zélie.
Cette femme m'intrigue et je tente de me focaliser sur elle, ainsi que sur ces mots, qui hier m'ont fait tiquer, puis sur notre tête-à-tête perturbant.
Quand je repense à Zélie, qui sort des toilettes, j'ai cette impression de déjà-vu, qui me revient par flashs ne maîtrisant plus si c'est un souvenir ou le présent. Tout ce que je sais, c'est que les images me percutent.
Ma tête se met à tourner et à taper fort contre mes tempes. Je devrais calmer les choses et ne rien forcer, mais l'envie de retrouver ce pan de ma vie est plus importante.
D'autant plus que je suis sûr que Zélie doit y jouer un rôle. Je n'arrive pas encore à me l'expliquer. Je sais juste que cette attirance, que je ressens et qu'elle éprouve, est bien plus importante qu'un simple plan cul.
Je n'arrive pas à me l'expliquer et, pourtant, j'ai cette certitude.
Je ferme les paupières et je tente de me concentrer sur son visage, ses yeux, son sourire, sa fragrance florale, qui sature mon air.
« Respire, gamin. »
Son parfum passe la barrière... Il me percute. Ma tête s'enfonce dans l'oreiller. Je disparais dans ce nuage de volupté.
« C'est ça, gamin. Respire à fond. »
« Laisse-toi imprégner par ces notes florales. »
J'ouvre les paupières pour me souvenir... De sa façon d'esquiver mon corps, qui lui bloque l'accès aux lavabos, alors qu'elle veut se laver les mains. La manière dont elle a fui mon regard, dont je l'ai taquinée jusqu'à ce que son visage devienne rouge...
D'un rouge... Coquelicot.
« C'est bien, gamin. »
Je passe la pulpe de mes doigts sur ma joue. Je ferme les yeux pour éprouver ce que j'ai ressenti hier soir. De la douceur. De la surprise. De délicieuses sensations qui m'ont collé d'intenses frissons. La volupté de ce geste aussi léger qu'une brise a eu un tel impact sur moi, sur mon corps...
« Tu vois, tu te souviens, gamin. »
Je me précipite sur mon téléphone. J'ouvre la conversation privée avec cette personne, que j'ai nommée « Mon Coquelicot ». Je relis certains passages au hasard. Je veux m'imprégner des mots, des moments partagés, des images qu'ils révèlent.
Mon sourire fleurit.
Je me souviens...
Tu entends, conscience ? Le sale gamin se souvient... Merci.
Ces trente jours reviennent. Dans le désordre. Mais je m'en fous. Mélangés. Mais ils sont là. Et c'est tout ce qui compte.
Et puis mon regard se pose sur le dernier message de la conversation avec mon Coquelicot :
« C'est terminé entre nous. Je suis désolée. Ne m'en veux pas. »
Je ne peux pas la perdre, je viens à peine de la retrouver...
☆☆☆☆
La porte de la colocation s'ouvre à la volée.
— Tu es prêt ?
— Presque !
— Magne ton cul. J'ai juste le temps de retourner à l'université pour assister au cours.
Je récupère mes béquilles et passe devant Caroll, qui râle parce qu'il va être à la bourre.
— C'est toi qui t'es proposé pour me servir de taxi. Alors, arrête de grogner.
— Fais au moins l'effort d'être à l'heure.
— Ok.
Je tourne ma tête vers l'extérieur. Je me repasse ce dernier message. Pourtant quelques heures avant tout allait bien. Puis il y a eu le show de Vénus...
Vénus et Zélie sont la même personne. Ces deux femmes qui m'attirent et me chamboulent sont un seul corps, une tête et unique âme.
— Ça va, Rio ?
— Mouais. J'ai retrouvé la mémoire. Enfin, c'est encore instable...
— Putain, mec. Hurle mon meilleur ami en serrant mon épaule pour secouer mon corps. C'est géant ! Alors pourquoi fais-tu la gueule ?
— Je suis un peu désorienté, mais ça va passer.
— Tu te souviens de tout ?
— Je pense...
— Le championnat ? L'équipe de France ? La chute ? Ton Coquelicot ?
— Tout.
— C'est ce que ces deux gros cons t'ont fait qui te mine ?
— Je suis juste un peu paumé face à toutes ces images, qui me parviennent en masse.
Heureusement, on arrive sur le parking. Je n'ai pas du tout envie de parler de mon Coquelicot avec lui.
— Tu m'appelles quand tu veux rentrer à la coloc.
— Ok ! Merci, mec.
Je sors de la bagnole et avant de partir de mon côté, je lui demande :
— Caroll ? Tu n'en parles pas aux autres.
— Comme tu veux.
— J'ai besoin de temps.
— Je comprends, mec. Bonne séance avec le kiné.
Je file vers le gymnase où Marco m'attend.
— Hey ! Salut, Rio. En forme ?
— Ouais. Et toi ? Bien dormi sur le canapé de ta frangine ?
— C'est une horreur ! À ce rythme-là, c'est moi qui vais avoir besoin de massages.
— Tu n'auras qu'à demander à Patsy, je suis sûr qu'elle ne te dira pas non.
— C'est vrai qu'elle n'est pas mal. Mais j'évite de coucher avec une collègue. Après c'est la merde quand tu balances la nana.
Le canapé de Zélie.
L'image vient de revenir toute seule et je comprends mieux l'insistance de Zélie quand elle en a parlé hier au Bistrot. Oh oui, il est affreux son canapé, mais il m'a permis d'accéder à sa chambre et ensuite à son corps.
Notre première nuit.
— On commence en douceur. Je n'ai pas mis trop de poids sur la barre.
— Ah ouais, c'est léger.
— Je ne suis pas là pour te transformer en Hulk. Tu dois juste entretenir ton corps en attendant qu'on te retire ton plâtre.
— Tu sais pour quand c'est prévu ?
— Semaine prochaine normalement.
Plus que quelques jours à tenir. Et je pourrais enfin me déplacer sans les béquilles. Et surtout reprendre les entraînements.
— Ensuite, il te faudra être patient et ne pas forcer sur ton articulation.
— Je ne vais pas pouvoir toucher au ballon ?
— Si tu ne fais pas de saut ou de dribble, c'est possible.
— Ce n'est pas comme ça que je vais être prêt pour retourner en équipe de France.
— Fais-moi confiance, je ferai tout pour que tu sois au top.
— Si tu le dis.
Les deux heures sont passées assez vite en fin de compte et pour éviter que j'ai des baisses d'intensité, il a projeté des morceaux de matchs de NBA.
Ma motivation est au max.
Bien qu'on ait dépassé l'horaire, Marco a tenu à terminer par un massage du dos vu que je n'ai pas de cours derrière. Je me redresse sur la table. Assis avec les jambes qui pendent dans le vide, je fais face à la porte qui s'ouvre.
Zélie est surprise de me voir ici. Quant à moi, je savoure ce moment en plongeant dans le regard de mon Coquelicot. C'est si intense que Zélie rougit, je devrais plutôt dire qu'elle coquelicote.
C'est à moi de jouer, maintenant que j'ai les cartes en main.
☆☆☆☆
➥ Rio a retrouvé la mémoire. Il était temps ou c'est trop tôt ?
➥ Il se souvient de qui se cache derrière « Mon Coquelicot ». Il a fait le lien entre Zélie et la fleur grâce à ses pommettes, qui ont rougi. Vous en pensez quoi ? Trop simple ou trop beau ?
➥ Mais la découverte du dernier message lui plombe un peu le moral. Va-t-il baisser les bras ou se battre ?
➥ Zélie rend visite à son frère et tombe sur Rio. Comment voyez-vous la suite ?
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📍 Mardi, on pourra lire le chapitre de ZÉLIE :
🎭 Je dois tourner la page...
☆☆☆☆
🥰 Bonne journée mes ZÉLIO LOVE, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚
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