#Basket 51 | RIO

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51 RIO

J'ai besoin de réponses...

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Pendant le trajet, je profite de me retrouver seul avec mon meilleur ami, pour lui poser des questions sur ma perte de mémoire. J'ai besoin de réponses. Je vais finir par devenir fou à force de chercher dans cet espace vide.

— Qu'est-ce que tu veux savoir ?

— Notre sélection. On était où quand on apprit l'annonce ?

— Le coach nous l'a confié avant même que la publication soit officielle.

— Comment est-ce possible ?

— L'entraîneur de l'équipe de France est venu nous superviser. Il a été présent lors de deux entraînements. À la suite de ça, le coach nous a confirmé que nous avions notre place.

— Paul a dû m'en parler aussi, je suppose.

Je perçois la grimace de mon pote sur son profil.

— Il y a un souci avec mon agent ?

— Tu n'as aucun souvenir qui te revienne ?

— Au sujet de Paul ?

— Oui. Vous n'étiez pas en très bons termes ces derniers jours.

— Impossible !

— Pourtant je t'assure qu'il y a de quoi. Ce mec est un vrai connard !

— Mais de quoi parles-tu ?

— De la façon dont il s'est comporté avec notre prof de littérature.

— Qu'est-ce qu'il a bien pu faire à cette vieille peau ?

— Je ne te parle pas d'elle, mais de sa remplaçante.

Je n'y comprends plus rien.

— Depuis quand a-t-on une remplaçante ?

— Juste après la rentrée. Madame Albert s'est mise en maladie.

— Ça a dû être l'euphorie générale !

— Tu n'as même pas idée à quel point. Il se marre.

— Donc, nous avons une nouvelle prof. Une vieille encore ?

— Oh, non ! Loin de là !

Je me redresse sur la banquette arrière et me penche vers l'avant pour mieux capter ce que va m'apprendre mon pote.

— Tu veux dire que, pour une fois, on a une prof intéressante ?

— Si tu entends par là qu'elle est baisable, alors oui !

— C'est bien ma veine ! Pour une fois qu'il y en a une de bonne, je ne m'en souviens pas !

— Surtout qu'elle s'est montrée plutôt sympa avec toi, m'annonce-t-il en souriant.

— Elle n'a pas pu résister à mon charme ! Normal !

— Ça, je n'en sais rien. Par contre, elle s'occupe bien de toi.

— Tu as capté toute mon attention là.

J'engage un peu plus le haut de mon corps entre les deux appuie-tête, intéressé par ce que va m'apprendre mon pote.

— Elle te donne des cours particuliers.

— Je ne veux pas me montrer trop prétentieux, mais je n'ai pas besoin de recevoir de leçons pour baiser des nanas.

Caroll lâche le volant d'une main pour répondre à mon check alors qu'on se marre comme des cachalots.

— Tu es toujours un petit con ! Amnésique ou pas !

C'est sans doute pour ça qu'on s'entend aussi bien. On est cash entre nous. Pas besoin de tourner autour du pot.

— Bon, alors, elle m'apprend quoi ?

— La littérature !

Il se marre en apercevant ma tête déconfite dans le rétroviseur intérieur.

— Tu déconnes, hein ?

— Même pas.

— Impossible !

— Et pourtant, vous mangez ensemble à la cafétéria ou elle te fait réviser.

Je secoue la tête pour signifier mon étonnement. C'est carrément du n'importe quoi. D'où laisserais-je mes potes pour aller manger avec une prof ? Et en plus pour effectuer des révisions.

— Regarde son compte Instagram et tu vas comprendre.

Mon pote me donne son pseudo et après quelques secondes, ma nouvelle prof, qui apparemment accomplit des miracles, se dévoile sous mes yeux.

— WAOUH !!! Elle est... Canon !

— Tu comprends mieux pourquoi...

Caroll parle, mais je ne l'écoute plus. Je suis plongée dans la découverte des photos de cette prof. Zélie. Rien que son prénom... Je le redis à plusieurs reprises juste pour en ressentir l'effet sur ma langue alors que ces deux syllabes roulent sur mon appendice.

— Tu vas t'en remettre ?

— Quoi... ?

Je relève à peine mes yeux pour savoir ce qu'il me veut.

— N'oublie pas que c'est notre prof !

— Et ?

— C'est une nana intouchable de par sa fonction.

— Fais chier !

— Et en plus, elle est mariée.

— Ce mec à trop de chance, je grimace.

— C'est là que ta discorde avec Paul entre en jeu.

— Pourquoi ? Il l'a baisée à elle aussi ?

— On peut dire ça ! C'est sa femme.

— Mais non ? C'est dingue ! Tu en es sûr ?

— Malheureusement, oui.

— Comment peut-il la tromper à tour de bras ? Elle est tellement belle...

Je suis de nouveau happé par son si joli visage. Son sourire est étincelant. Ses grands yeux bleus m'attirent et je ne pige pas pourquoi je me sens autant séduit par la profondeur de ces deux lagons turquoise.

— Tu comprends mieux pourquoi tu lui rentres dans le lard ?

— Après tout, ça ne me regarde pas...

Alors pourquoi, je me prends la tête avec Paul ?

— D'après Sohan et d'autres rumeurs, Paul serait violent avec elle.

— Putain ! Quel connard !

— Tu vois pourquoi on en veut à Paul. Surtout qu'il s'est mis à boire et il a un comportement de merde avec nous tous.

— Il picolait déjà pas mal.

— Sauf que, là, il a dépassé les limites. Et à plusieurs reprises. Notamment, quand on a gagné le...

Je perçois la grimace de mon pote et je me demande pourquoi il n'a pas fini sa phrase.

— On a gagné quoi ?

— Laisse tomber. Regarde, on est presque arrivés.

— On ne va pas à l'université ?

— Avec les mecs, on a estimé que ça serait plus simple pour toi de vivre à la colocation jusqu'à ce que tu te remettes.

— Et tu pensais m'en informer à quel moment ?

— À notre arrivée ! Tu te vois monter et descendre trois étages pour rejoindre ta chambre. Prendre ta douche dans les sanitaires communs. Et puis je vais devoir faire ton taxi, donc, si je peux m'éviter de venir te chercher tous les jours, c'est autant de sommeil que je gagne.

Il n'a pas tort, mais, me retrouver avec les mecs H 24, je ne sais pas si je vais en être capable ni si je vais les supporter. J'ai besoin de tranquillité, de ma guitare pour me mettre dans ma bulle afin de me centrer et être plus performant.

Je dois trouver une excuse pour ne pas accepter leur proposition.

— Il n'y a pas assez de chambres pour nous cinq.

— Joao s'est sacrifié pour te laisser la sienne.

— Il va pieuter chez qui ?

Je capte le sourire de mon pote et sa réponse me cloue sur place.

— Il reste à la colocation et va dormir avec Sohan.

— Hein ? C'est quoi encore, ce délire ?

— Ce dernier mois, ils se sont... On va dire, rapprochés...

— Mais Joao n'est pas gay.

— Ben, faut croire que le charme de Sohan a agi.

— Putain ! Mais, j'ai raté beaucoup de choses encore ?

Je me prends la tête entre les mains, tape même mon front sur l'appuie-tête. Je la secoue comme si ça pouvait me permettre de retrouver mes souvenirs. Mais la douleur me ramène à la raison, ce n'est sans doute pas comme ça que je vais récupérer tous les éléments qui me font défaut.

— On arrive ! Oh putain, regarde le délire.

Le parking de la zone résidentielle où ils ont leur baraque est blindé de monde. Des étudiants brandissent des banderoles, d'autres des ballons de toutes les couleurs. Les pom-pom girls sont là avec leurs tenues si proches du corps. Elles secouent leurs pompons tout en énumérant les lettres de mon prénom.

Et bien sûr, en bonne capitaine, Sienna se tient devant toutes les autres. Son sourire est étincelant, tout comme ses yeux, qui ne lâchent pas l'avancée de la bagnole. Son regard cherche le mien. Et ça me gave.

— Mais qu'est-ce qu'ils foutent là ?

— J'ai posté nos selfies de l'aéroport en mentionnant que je te ramenais à la colocation. Et voilà le résultat !

Caroll se gare et je n'ai pas d'autre choix que de sortir en arborant un sourire radieux. Pas question que je paraisse faible. J'ai les béquilles et encore quelques traces sur la tronche, c'est largement suffisant pour ternir mon image.

L'accueil est complètement dingue. Chacun y va de sa tape, de son check, de son baiser. Certains crient mon nom, d'autres m'applaudissent. J'ai l'impression d'avoir gagné le championnat ou un truc dans le genre.

Je sens qu'on me soulève du sol et je suis porté en triomphe jusqu'à l'entrée de la maison. Je tape dans toutes les mains qui se lèvent sur mon passage.

C'est un truc de dingue.

Je n'avais pas envie d'un accueil triomphal ni prévu d'une arrivée aussi tonitruante. Mais je serais un véritable menteur si je disais que ça ne flatte pas mon ego et que ça ne me fait pas plaisir en fin de compte.

— Merci à tous d'être venus ! Vous êtes les meilleurs !

J'entends des « Hip, Hip, Hip, Hourra » scandés et repris par tous. Je croise le regard de Caroll qui se marre, mais il comprend que je suis arrivé au max de ce que je peux supporter.

Il ouvre la porte de la maison. Toujours soulevé par Bilal et Joao, je pénètre à mon tour dans la colocation. Sohan transporte mes béquilles et mon sac. Il ferme l'huis et mes potes me posent enfin au sol. Tout en claudiquant, je me dirige vers l'immense canapé et m'y laisse tomber sans retenue.

— Ça, c'est de l'accueil ! S'amuse Caroll, content de sa surprise.

— La star est de retour chez lui, c'est normal, ajoute Bilal.

— C'était plus fort que lorsqu'on a gagné...

Joao muselle Sohan pour éviter qu'il termine sa phrase. On a apparemment gagné un truc, mais visiblement ils ne veulent pas que je sache ce que c'est.

— Bon, lequel, d'entre vous, va avoir assez de couilles pour me dire la vérité ?

— On veut juste attendre de voir si tu t'en souviens de par toi-même, m'indique Joao.

— On ne tient pas à te balancer trop d'informations d'un seul coup, temporise Caroll.

— Si d'ici quelques jours ça ne te revient pas, on t'en parlera, me promet Bilal.

— Ok !

Je capitule pour le moment, mais je compte bien insister auprès de Sohan. Je sais que c'est déloyal de m'en prendre à lui, mais j'ai besoin de réveiller ma mémoire. Ils ne comprennent pas que tout ce que j'apprends me permet de donner vie à ces trente jours d'absence.

— Tu veux boire un truc ?

— Une bière si tu as, Caroll !

— C'est rare, venant de ta part, me rétorque mon pote.

— On devrait fêter mon retour, non ?

— C'est juste que, nous, on a cours cet après-midi. Le Doyen a accepté de nous lâcher pour l'heure de littérature de Madame Maynard, m'informe Sohan.

— Il vaut mieux attendre ce soir pour faire la fiesta, annonce Bilal.

— Bon, ben, un verre de jus de fruits.

— Ensuite, on te montrera ta chambre.

— Il paraît que tu m'as laissé la tienne, Joao. Apparemment, tu as réalisé un énorme sacrifice !

Je croise le regard que s'échangent Sohan et Joao et je décide de continuer la plaisanterie. Après tout, je ne suis pas censé savoir qu'ils sortent ensemble.

— Tu comptes dormir sur le canapé ?

— Pas vraiment !

— Je te préviens, je n'ai pas envie de te faire une place dans le lit.

Il n'a pas le temps de me répondre que Sohan m'annonce :

— Contrairement à toi, moi, je vais lui en faire une.

— Tu veux dire que...

Joao se lève et va s'asseoir à côté du blondinet. Leurs regards échangés valent toutes les réponses. Mais le Brésilien tient tout de même à préciser :

— On sort ensemble.

Sa main se glisse derrière la nuque de Sohan et l'attire jusqu'à ce que leurs bouches se touchent. Leur baiser est doux, beau et sincère.

Comme un seul homme, on se lève tous les trois et on les entoure de nos bras. Les mots sont inutiles. Seuls les actes comptent. Et celui-là est d'une importance capitale.

Nos deux amis sont heureux et c'est tout ce qui nous importe. Au moins, ce moment, je ne l'ai pas raté.

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➥ Rio profite du trajet pour questionner Caroll. Ce dernier ne lui donne que certaines réponses. Pourquoi fait-il ça ?

➥ Rio apprend qu'ils ont une nouvelle prof et qu'en plus d'être belle, elle est surtout la femme de Paul. Comment va-t-il agir avec ce dernier ?

➥ Rio est accueilli comme une star par les autres étudiants. Même s'il se défend d'avoir apprécié cet élan de joie, il est sûr qu'au fond de lui, il doit être touché, non ?

➥ Joao et Sohan annoncent à leurs potes en s'embrassant qu'ils sortent ensemble. Doivent-ils garder cette information secrète ?

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📍 Mercredi on pourra lire le chapitre de...

🤬 Bande de cons !

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🥰 Bonne journée mes ZÉLIO LOVE, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚


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