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39 ☆ RIO

Paris, nous voilà !

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Je n'aurais jamais envisagé que le coach nous accorde de passer la soirée à Paris. D'après lui, nous avons fourni du très bon boulot au cours des entraînements. Alors, pour récompenser notre sérieux, il nous laisse libres. Ça fait partie de sa façon de fonctionner et, comme ça fait cinq ans qu'il gère l'équipe de France avec de super résultats, il doit savoir de quoi il parle.

Par contre, la seule chose qu'il nous demande, c'est de ne pas boire plus de deux verres. Et bien sûr pas de drogue. Cependant certains anciens ont négocié un pétard récréatif et ont obtenu gain de cause.

Mon coach s'arracherait les cheveux s'il entendait ça. Les mecs qui sont là depuis un ou deux ans nous ont expliqué que c'était permis parce que nous n'avons pas de match officiel de prévu cette semaine.

— Il agit ainsi pour la cohésion de groupe, ajoute Drew.

Il a lancé ça dédaigneusement en nous regardant. Nous sommes les nouveaux, donc oui on se sent visé et surtout moi. Avec ce mec, nous jouons au même poste. Alors forcément la compétition s'est installée dès que j'ai posé les pieds sur le parquet d'entraînement. C'est à celui qui marque le plus de paniers, de dribbles, de dunks. Tout est sujet à se dépasser pour faire mieux que l'autre, même pendant le jogging que nous effectuons dans le parc le matin et en fin d'après-midi.

Aujourd'hui, j'ai obtenu les meilleurs chronos à la course et j'ai marqué bien plus de points que lui. Du coup, Drew a du mal à avaler la pilule. Apparemment, il n'avait pas eu d'adversaires à sa hauteur depuis l'année dernière.

Depuis que le mec avec qui il était en compétition a dû arrêter à cause d'une blessure. Il a subi un arrachement des ligaments du genou après avoir glissé sur le parquet alors qu'il tentait de dribbler Drew pour marquer les trois points qui l'auraient fait passer devant celui-ci au tableau des scores.

Autant vous dire que je me méfie de lui comme de la peste.

Après la douche que j'ai prise seul vu que Zélie discutait avec Paloma, je lui ai indiqué que nous avions la soirée de libre. J'avoue, j'aurais pu éviter de le lui dire, d'autant plus que je n'ai pas reçu de message en retour. Ce qui conforte mon impression que Zélie a forcément mal pris le fait que nous soyons lâchés dans cette immense ville. Alors pourquoi n'ai-je pas passé cette information sous silence ?

Tu n'es qu'un petit con qui a agi avant de réfléchir aux conséquences.

Je le revendique, car, sur ce point, je me suis laissé guider par la frustration de notre rendez-vous hot avorté.

L'entraînement s'est avéré partiellement dur, mais savoir que j'allais prendre ma douche en réalisant un appel en visio avec mon Coquelicot m'avait permis de tenir le coup.

Aussi, lire son refus, parce qu'elle se trouvait en compagnie de son amie, m'a fait craquer. À partir de demain, je ne serais plus seul dans ma chambre, l'autre joueur débarque, donc fini les sextos torrides dans le lit et encore moins les visios sous la douche.

— Tu es prêt, l'artiste ?

Je relève la tête vers Caroll alors que je termine de lacer mes baskets.

— L'artiste ? C'est sympa, mais tu n'as pas besoin de me cirer les pompes.

— Tu fais face à un golgoth, alors que toi, tu es tout en agilité et talent. Deux choses que ne possède pas Drew.

Je suis touché par les mots de mon ami, mais je n'en montre rien.

— Ce mec est un danger. Tu as vu ce qu'il a fait à celui que je remplace ?

— Ouais ! Les anciens de l'équipe ne le portent pas dans leurs cœurs. D'après eux, Drew n'a aucune limite, c'est ce qui le rend aussi dangereux. Alors, tu vas devoir te montrer prudent, vu la raclée que tu lui as mise aujourd'hui.

— Je vais ouvrir mon troisième œil !

— C'est quoi encore, cette connerie ? me demande Joao, qui nous a rejoints en cours de conversation.

— C'est celui que j'ai à l'arrière de la tête et qui me permet de voir si mon adversaire me prépare une crasse.

— J'ai toujours dit que tu détenais des pouvoirs pour te déplacer aussi vite et réussir tous tes lancers.

Joao se lève de la chaise et tente de regarder mon crâne avec toute la subtilité dont il sait faire preuve. Quand il se trouve assez proche, je me redresse et gueule :

— Bouh !

Joao part à la renverse et s'échoue sur l'autre lit.

— Tu es con ! Tu m'as fait peur. J'aurais pu me briser la nuque ou me péter le dos sur leurs matelas à la con.

— Tu as su pourquoi il y avait des petits et des grands lits ? je demande à Caroll, qui est notre porte-parole.

— L'explication est simple. Tu donnes le meilleur de toi-même à l'entraînement et dans ton rapport avec les autres et ils t'accordent un grand lit !

— C'est débile, râle Joao. Il n'y a pas plus convivial que moi et pourtant je dors toujours dans une boîte d'allumettes.

— Cherche l'erreur, alors !

— Elle insinue quoi, la starlette ?

— Que tu ne te donnes pas assez dans les entraînements. Le coach attend plus de toi !

— Rio a raison ! Va lui parler pour savoir quel point tu dois améliorer !

— Vous me faites chier avec vos conseils de merde.

— Oula ! J'en connais un qui n'a pas eu droit à ses sextos ce soir, le chambre Caroll.

Joao grimace et nous tend son majeur, mais ça ne l'empêche pas de nous répondre. Il a besoin d'être rassuré sur ce début de flirt avec un mec et de plus un pote.

— Sohan sort avec Bilal et les autres gars de l'équipe.

— Ben, c'est aussi ce qu'on va faire du con ! Fais-lui confiance. Et puis il a le droit d'aller boire un verre sans toi !

Je lui balance une tape derrière la tête et on sort de ma chambre.

Déconner avec les gars m'a fait du bien. Paris ! Nous voilà !

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Nous avons droit au bus de l'équipe de France pour nous y rendre. Tu parles d'une sortie discrète. J'ai l'impression que c'est plus une stratégie de communication qu'autre chose. Une façon de faire de la publicité en vue de nos prochains matchs.

Après trente minutes de route, le car se gare sur un immense parking et nous avons comme instructions de ne nous rendre que dans les deux endroits notés sur le mail qu'il vient d'envoyer sur nos téléphones avec un retour au bus pour minuit.

— Putain ! Il nous a pris pour Cendrillon ou quoi ? râle Caroll.

— Tu parles d'une soirée cool. Même mes vieux ne m'ont jamais mis un tel couvre-feu ! s'indigne Joao.

On commence par un bateau-mouche qui navigue sur la Seine pour découvrir les monuments de la capitale. C'est chouette, mais bien loin d'être fun, surtout quand le coach nous annonce que l'on va aussi manger sur le pont.

— La soirée va être d'un ennui mortel, se plaint Joao. Je me voyais déjà me déhancher sur des morceaux latinos.

— Tu peux oublier ! l'informe Caroll. On est pris au piège sur ce rafiot ! Et bien sûr pas une nana en vue ! Tu parles d'un moment de détente, on ne va même pas pouvoir tirer notre coup.

Je reste silencieux. Ils ne se rendent pas compte de la chance qu'on a. Jamais je n'aurais pu me payer un tel voyage ni visiter la capitale, alors même si c'est sur un bateau, j'écoute attentivement ce que le guide nous explique. Comme une éponge, j'absorbe le maximum d'informations. C'est toujours bon à savoir.

— Ça va, Rio ?

— Nickel, j'admire la vue et je prends des photos.

— Du pont de l'Alma ?

— Ma mère était une fan de Lady Diana. Elle sera contente que je lui montre que je suis passé devant.

— Tu es un bon garçon, se marre Joao.

— Je n'ai qu'une mère et j'en prends soin. Nos parents ne sont pas immortels.

— Tu as raison, on a tendance à l'oublier ! approuve Caroll en enserrant mes épaules de son bras gauche.

Un photographe professionnel est chargé de nous canarder sous tous les angles pour alimenter le site internet de la fédération de basket, ainsi que les réseaux sociaux.

— Ça n'a pas tardé ! s'énerve Joao en regardant son téléphone.

— Quoi ?

— Sohan se fout déjà de notre gueule.

Joao nous montre son portable et le texto qu'il vient de recevoir.

— Mon chat ?

Caroll et moi éclatons dans un fou rire qui nous plie en deux et nous fait mal aux côtes.

— Vous n'êtes que des cons ! Allez vous faire foutre.

Avec Caroll, on se retient de lui répondre que c'est lui en l'occurrence qui est concerné, mais il ne tient pas à ce que le reste de l'équipe sache qu'il sort avec un autre mec. Donc bien qu'on soit des connards, on respecte son choix et son souhait de discrétion.

— Demande à Bilal où ils sont ?

Caroll pose la question à son binôme et la réponse ne se fait pas attendre.

Bilal : On passe la soirée au Legend !

Il nous envoie une photo de l'endroit avec ceux qui les accompagnent. Je peux découvrir que les pompons girls sont de la partie aussi. Et franchement, je ne suis pas mécontent de ne pas être avec eux. Me farcir Sienna toute la soirée m'aurait vite saoulé.

Je prends le téléphone de Caroll et agrandis la photo.

— Tu cherches quoi ?

— Rien, c'est juste une impression.

Tu parles ! Mon cul. J'ai très bien reconnu qui se situait à l'arrière-plan. Zélie est là avec son amie. Rectification. J'aurais préféré me trouver à leur soirée plutôt qu'à la mienne après réflexion.

Bilal : Regardez qui est là ! Madame Maynard est accompagnée de la bombasse de l'autre jour !

— C'est ça que tu as vu sur la photo ?

— Je n'en étais pas sûr, tenté-je de me défendre.

Caroll, suspicieux, ne croit pas en ma réponse et je fais semblant de regarder ce qui se trouve sur le bord du quai pour qu'il ne décèle pas mon trouble. Zélie a dû décider de sortir avec son amie en réplique à mon message.

Je n'arrive pas à contenir les bouillonnements qui prennent leur naissance dans mon ventre.

Rappelle-toi le laïus que tu viens de tenir à Joao sur le fait que Sohan avait le droit de sortir sans lui. Zélie elle aussi possède ce droit, me tance ma conscience.

Putain, je vais devoir me la jouer cool pour ne pas attirer l'attention.

Bilal : Elle a une voix magnifique !

Caroll : De qui parles-tu ?

Bilal : Notre professeure !

Ça, je peux le confirmer pour l'avoir entendu chanter au cabaret, mais surtout chez elle, l'autre soir quand j'ai joué de la guitare.

Bilal : Sa copine est chaude ! Si tu voyais mon pote comment elle bouge sur scène !

— Demande-lui de filmer qu'on en profite, nous aussi, je lui demande pour faire diversion.

Caroll ne se fait pas prier, je sais que la rousse lui a tapé dans l'œil. Il rédige tout de suite un message et l'on patiente. Lui, pour voir Paloma et moi pour mater Zélie.

Le texto arrive avec la pièce jointe. Caroll clique sans que je demande et je fais signe à Joao de ramener ses fesses. Les deux amies chantent « toutes les femmes de ta vie en moi réunies... »

Oh oui, Zélie représente tout ce dont je rêvais. Elle porte une jupe en cuir qui lui arrive à mi-cuisse ainsi qu'un chemisier soyeux sous lequel je peux apercevoir la dentelle de son soutien-gorge, ce qui me rend dur. Putain, elle me manque. Pas juste pour la baiser. Mais son sourire, sa voix, sa présence, nos conversations, notre complicité... Tout me manque en elle.

Une autre vidéo nous montre les mecs en train de chanter et cette fois-ci c'est Joao qui ne lâche pas l'écran du regard. Il faut dire que Sohan n'est pas en reste et s'égosille la voix en criant à tue-tête :

Et ça fait « clic, clic-clic, pan-pan-pan »

— Je vais lui en foutre moi du « clic-clic pan-pan » !

Aussitôt, Joao récupère son téléphone dans sa poche et appelle Sohan. Il va à l'arrière du bateau pour ne pas être entendu par les autres.

Je reporte mon attention sur Caroll, qui semble se décomposer au fur et à mesure que défilent les images d'une nouvelle vidéo. Cette fois-ci, seule Paloma apparaît accompagnée de Bilal. Les paroles de la chanson sont assez explicites pour comprendre le message que veut lui faire passer la rousse.

On drague, on branche, toi-même, tu sais pourquoi !

Oui, oui, lui répond Bilal.

Pour qu'on finisse ensemble, toi et moi

Jusqu'à l'aube, on les aime jusqu'à l'aube baby, termine notre pote en déposant ses mains sur les hanches de Paloma.

Caroll arrête aussitôt la vidéo et reste silencieux.

Décidément, cette soirée est en train de tous nous miner.

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➥ Apparemment, Rio va devoir se méfier de Drew, qui n'a pas l'air d'être un ange et veut garder sa place de titulaire par tous les moyens. Rio est-il en danger ?

➥ Rio a balancé à Zélie qu'il partait en virée à Paris. Vous comprenez pourquoi il a fait ça ?

➥ La soirée qu'ils pensaient passer libres dans des établissements parisiens se transforme en une balade et un repas sur le bateau-mouche tout le long de la Seine. Ils se sont fait avoir par le coach ! Et en beauté !

➥ Les trois potes rongent leurs freins en découvrant que leurs binômes passent une bonne soirée contrairement à eux. Paris doit leur paraître bien terne, non ?

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📍 Dans le chapitre de mercredi, on retrouve Zélie :

🎭 Il ne lâche pas l'affaire !

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🥰 Bonne journée, mes #ZÉLIO #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚