#Basket 34 | Rio

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34 RIO

Mais qu'est-ce qu'elle fout ?

☆☆☆☆

Je sors discrètement mon portable de ma poche pour regarder l'heure. Je dois voir si je ne suis pas en train de flipper pour rien. En cours de math, c'est formellement interdit d'avoir nos téléphones en main. Je n'ai pas intérêt à me faire choper. Mais je sens qu'il y a un truc qui cloche et je ne sais pas quoi.

Pourtant ce matin, quand je l'ai quittée pour rejoindre ma piaule, tout allait bien. Zélie était même prête à ce que je la baise. Mais pris par le timing serré, j'ai dû me résoudre à la laisser pantelante de désir. Je me suis soulagé rapidement sous la douche, j'ai préparé son petit-déjeuner et lui ai volé son foulard.

Ce n'est quand même pas à cause de ça qu'elle m'ignore ?

— Le prof n'arrête pas de regarder dans notre direction. Tu devrais poser ton portable, me conseille Caroll.

— Il a raison, tu tiens à ce qu'il te vire du cours, ajoute Bilal. Ce n'est pas le moment de te faire remarquer.

— Messieurs ? Un commentaire ?

Aucun de nous trois ne répond et le prof continue sa leçon. On a eu chaud sur ce coup-là. La sonnerie retentit enfin, et, la première chose que je fais, c'est de regarder mon portable.

Pas de réponse à mes messages.

Là, je commence vraiment à me sentir inquiet.

— Rio, tu devrais lever le pied !

— De quoi parles-tu ?

— De ce qui t'obsède au point de prendre des risques !

— Ça ne te ressemble pas.

Ils ont raison, mais là je n'ai qu'une idée en tête, c'est de voir Zélie pour savoir pourquoi elle ne répond pas. Mes potes empruntent le couloir principal, tandis que je bifurque vers celui de droite.

— Où vas-tu, mec ?

— J'ai un truc à régler, Bilal !

— On a un entraînement dans un quart d'heure, m'informe Caroll.

— Je fais vite, je vous retrouve là-bas.

Je me mets à courir pour gagner le plus de temps possible.

J'attends que l'amphithéâtre se vide pour entrer à mon tour. Zélie se trouve à son bureau. La tête posée dans ses mains, elle n'a pas l'air en grande forme. C'est donc pour ça qu'elle n'a pas répondu à mes messages.

— Tu es tombée malade ?

Zélie sursaute avant de fermer les yeux comme si elle ne voulait pas me voir. La sensation de rejet que je ressens est puissante. Je sais que l'on ne doit pas se montrer ensemble, alors que je n'ai qu'une envie, celle de la serrer dans mes bras, de l'embrasser à perdre haleine. De l'asseoir sur son bureau pour me faufiler entre ses jambes. De découvrir quel dessous sexys elle porte.

Elle a beau me dire qu'elle va bien, je vois qu'il y a un truc qui cloche. Je récupère la bouteille d'eau dans son sac, elle en emporte toujours une avec elle. Elle boit lentement et je m'exhorte mentalement à ne pas la presser, pourtant les minutes défilent et je vais devoir partir.

Il me faut des réponses.

— Tu es sûre que tu vas bien ?

— J'ai dû manger un truc...

En effet, elle cache sa bouche avec sa main et le regard qu'elle pose sur moi est rempli de tristesse sans que je comprenne pourquoi. Où est passée celle que j'ai réveillée ce matin, celle qui se lovait contre mon corps nu ?

— Mon Coquelicot...

Zélie me reprend et me demande d'arrêter de l'appeler ainsi, et même de m'approcher d'elle.

Mais quelle mouche l'a piquée ?

Tout en replaçant une mèche de ses cheveux, je frôle volontairement sa joue. Je dois me rassurer. Je veux voir sa réaction. Zélie ferme les yeux l'espace d'une seconde, je la sens déglutir en même temps que ses pommettes se teintent de rouge.

Enfin une réaction positive.

Mais je suis vite douché par son mouvement de recul. Par son regard paniqué. Par du bruit dans mon dos créé par des étudiants en avance.

Fais chier.

Je n'ai même pas pu discuter avec Zélie. Son comportement m'inquiète, car elle a perdu son sourire. Son enthousiasme quand nous nous trouvons ensemble. Elle a remplacé les émotions intenses qu'elle ressent pour moi, par une peur panique.

Je n'en reviens pas. Elle est en train de me virer de la salle comme n'importe quel étudiant.

Elle fait semblant que l'une des copies se trouvant devant elle m'appartient et elle me remercie sans plus de cérémonie. Alors que la dizaine de jeunes qui viennent d'entrer ne s'occupe même pas de nous.

Elle se sert de leur arrivée comme d'une excuse pour mettre fin à notre discussion. Je cherche son regard fuyant jusqu'à ce qu'elle accepte de fixer mes iris. Elle a l'air touchée par la tristesse que je ressens, mais à la façon dont elle plonge dans mes yeux, elle doit y lire aussi la colère et l'incompréhension que j'éprouve.

Autant que je parte avant que je pète un câble. Courir va me calmer, enfin j'espère. Car je ne me trouve pas dans le bon état d'esprit pour m'entraîner.

Mon coach m'attend à l'entrée du vestiaire. Son sifflet autour du cou, il a la tête des mauvais jours.

— Magne-toi, Carter. Tu es à la bourre.

Je ne réponds pas. À quoi ça sert ? À rien. Et vu mon humeur, il vaut mieux que je la ferme.

— Ton urgence n'a rien arrangé à ton moral !

— Bilal, ce n'est vraiment pas le moment.

Mon pote n'insiste pas et se rend sur le parquet, alors que je termine de me préparer. Je chope mon téléphone pour le planquer dans mon armoire, mais, avant, je ne peux m'empêcher de regarder si Zélie m'a envoyé un texto.

Assis sur le banc, les coudes en appui sur les genoux, je fixe l'écran et j'enrage.

— Putain ! Mais à quoi joues-tu mon Coquelicot ?

— Tu parles tout seul ?

— Sohan ? Je croyais que vous vous trouviez tous sur le terrain.

— J'ai oublié un truc...

Il se penche pour chercher quelque chose dans son sac et je profite du fait qu'il me tourne le dos pour taper un message, que j'efface aussitôt. Je me lève, je le planque dans la poche de mon pantalon et ferme l'armoire métallique avec mon cadenas.

— Tu viens ?

— J'arrive !

Sohan me rattrape et, sous le ton de la confidence, il me demande :

— Depuis quand fermes-tu ton casier pendant l'entraînement ?

— Je ne sais pas. Pourquoi ? C'est important ?

Bien sûr qu'il se pose des questions. On ne ferme jamais, la confiance règne entre nous. Mais je dois rester prudent. Dans mon portable, il y a des échanges avec Zélie. À priori, elle ne risque rien, vu que son nom n'apparaît pas, puisque sur sa fiche de contact je l'ai appelée « Mon Coquelicot », mais je possède aussi des photos d'elle. Pareil impossible de l'identifier, car je ne cadre jamais son visage.

La plupart, je les ai prises au petit matin, alors qu'elle dormait encore. Elle était seulement recouverte d'un drap ou des premières lueurs du jour.

— C'est juste que tu as l'air absent ces derniers jours, insiste le blondinet.

— Je me suis donné à fond pour qu'on obtienne la première place du championnat, puis sur la sélection. Alors, c'est bon, lâchez-moi un peu.

J'arrive sur le parquet en petite foulée. Je récupère un ballon et commence à courir tout en dribblant avant d'effectuer un lancer à trois points.

Pendant trente minutes, je me suis concentré sur l'entraînement. Sur les enchaînements, sur mes tirs, j'ai même tenté quelques dunks à une main. Je commence à me sentir mieux, mais, comme c'est une journée de merde, forcément Paul vient de débarquer. Son sourire ultrabrite accroché sur son visage détendu et gai.

On ne peut pas dire que la séparation avec Zélie le peine. Il a l'air heureux, il discute avec le coach, puis il va s'asseoir dans les tribunes. Savoir qu'il va scruter mon jeu me rend nerveux. Je n'ai pas envie de l'entendre me dire ce que je dois améliorer si je veux me montrer à la hauteur de la NBA.

— Ne t'occupe pas de lui. Joue comme s'il n'était pas là, me conseille Caroll.

Il commence par courir avec le ballon et me fait la passe au moment où j'entre dans la raquette, je prends l'impulsion et mon tir touche le cercle, tourne et termine dans le filet.

On se tape dans la main et l'on reproduit cet enchaînement des dizaines de fois. Alors que Joao ou Bilal tentent de m'empêcher de tirer. Le but du jeu, pour eux, est de me piquer le ballon sans faire faute.

— Putain ! Tu es pire qu'une anguille, mec !

Bilal râle, car il n'est pas arrivé une seule fois à me bloquer.

— Que veux-tu, tu as le meilleur marqueur de points universitaire en face de toi !

— Ça va le melon ? Redescends sur terre, mon gars !

Je me marre face à la frustration de Bilal. Il tente une nouvelle fois de taper dans mon ballon au moment où je le fais rebondir. Mais je pivote et me sers de mon corps pour faire écran et au dernier moment je décolle du sol et tire !

— Tu ne l'as pas vu venir, celui-là !

Je me vante, je sais, mais, aujourd'hui, j'en ai besoin. Je dois briller dans ce que je maîtrise le mieux pour tenter de garder la tête haute. Pour planquer la colère que je ressens face à l'attitude incompréhensible de Zélie.

— C'est bon, les gars ! Super session. Vous pouvez rejoindre le vestiaire. Joao, Caroll et Rio, restez là.

Fais chier. Qu'est-ce qu'il nous veut encore. Je descends une bouteille d'eau et la termine sur ma tête. Je secoue mes cheveux mouillés pour éclabousser Caroll. Ce dernier râle pour la forme et va pour me balancer la flotte qui reste dans la sienne, quand le coach l'intercepte.

— Je voulais vous parler de votre semaine de stage.

Il nous donne les renseignements dus à notre voyage sur Paris. Et alors qu'il nous balance son speech sur, comment se comporter, je repère du coin de l'œil Paul qui se ramène.

Il ne manquait plus que lui pour que la fête se trouve à son maximum.

— Comment te sens-tu, Carter ?

— Bien !

Je me concentre sur le discours du coach, mais, encore une fois, Paul lui coupe la parole.

— Je t'attends après la douche, j'ai reçu des news de l'interview.

— Bon, Paul, tu ne vois pas que je suis en train de parler avec eux ? s'énerve notre entraîneur.

— Oh ! Ça va, mon poulet. Ils sont assez grands pour savoir ce qu'ils ont à faire. Lâche-leur la grappe, un peu.

— Écoute, je ne viens pas mettre mon nez dans tes affaires, alors tu fais de même avec les miennes ou je t'interdis l'accès au terrain.

— C'est bon !

Paul lève les mains en l'air et retourne s'asseoir dans les tribunes.

Quand je sors des vestiaires, il est là à m'attendre et saute sur ses pieds pour venir me rejoindre.

— Tu as mangé ?

— Non, j'y vais !

— Je te paye le resto. Sushis, ça te dit, mon poulain ?

— Non, je préfère bouffer à la cafétéria.

— Ça serait plus cool pour discuter.

— Je n'ai pas le temps. J'ai cours dans trente minutes.

— Tu termines à quelle heure ?

— À 19 h 00 ! Et ensuite, j'ai un cours de rattrapage.

— Merde, j'ai déjà un rendez-vous à cette heure-là.

— Ça ne peut pas attendre mon retour ? tenté-je pour m'en débarrasser.

— Ben, si. On n'a pas le choix.

— Ok, à plus !

Je pars d'un pas rapide avant qu'il rajoute un truc. Arrivé à la cafétéria, je cherche du regard Zélie. La table où l'on mange demeure vide.

— Bonjour, Lucie.

— Tiens, je t'ai gardé ton repas au chaud.

— Merci. Dis-moi, Madame Maynard est-elle déjà venue ?

— Je ne l'ai pas vu aujourd'hui.

— Ok ! Encore merci pour le repas.

Je m'installe à la table vide et je récupère mon téléphone. Toujours le même constat. Pas de messages. Alors, je lui envoie :

Rio : Mon Coquelicot ! Réponds-moi ou je débarque chez toi.

Cette fois-ci, un texto arrive rapidement. Elle filtrait donc mes messages.

Zélie : Ne passe pas, j'ai la migraine.

Zélie est donc bien malade.

Malgré sa façon d'agir, je suis soulagé, même si je me doute qu'elle doit douiller.

Je vais manger, puis je me rendrai en cours. Et ce soir, j'irai aux nouvelles. Je ne compte pas rester sans réponse et puis s'il elle est réellement malade, je veux être là pour elle.

☆☆☆☆

Rio se fait recadrer par ses potes. Ont-ils raison de le reprendre face à son comportement en cours ?

Rio, n'y tenant plus, va voir Zélie dans l'amphithéâtre. Son accueil est bien loin de ce qu'il pensait. Il ne comprend pas son attitude et se sent rejeté. Il y a de quoi, non ?

Paul insiste lourdement pour parler à Rio. L'agent de joueur se fait recadrer par le coach, puis par le basketteur. Son attitude énervante vient-elle de sa séparation d'avec Zélie ? Ou y-a-t'il autre chose ?

Rio pense que la façon dont a agi Zélie depuis le matin est due à sa migraine. Croyez-vous qu'il va juste prendre des nouvelles ou va-t-il aller la voir ?

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📍 Dans le prochain chapitre de Zélie :

😱 Ça ne va pas être simple...

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🥰 Bonne journée, mes #ZÉLIO #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Autrice 📚


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