#Basket 19 | RIO
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19 ☆ RIO
Je dois tout donner !
☆☆☆☆
Le savoir dans les tribunes active en moi une adrénaline que je ressens seulement pendant les matchs. Paul n'a pas eu besoin de me le présenter. Tous les joueurs de basket, qu'ils soient en activité ou pas, connaissent le coach de l'équipe nationale et son adjoint.
Ils se sont déplacés pour voir comment on s'entraîne, pour mesurer dans quel état d'esprit on se trouve. Ils ne sont pas venus que pour moi. On est trois à l'intéresser, Caroll, Joao et moi. On évolue chacun à un poste différent dans l'équipe, donc nous ne sommes pas en concurrence pour les sélections.
Cela ne nous empêche pas pour autant de donner le meilleur de nous-mêmes et d'essayer de briller plus que les autres. Le basket a beau être un sport collectif quand il s'agit de l'équipe de France, c'est chacun pour sa gueule.
Le coach vient nous parler pendant qu'on fait une pause pour se désaltérer. Nous nous plaçons en cercle autour de lui, autant pour l'écouter que pour éviter que ceux de l'extérieur puissent voir la tactique qu'il nous montre ou les conseils qu'il va nous donner.
— Les gars, faites abstraction de la présence de l'entraîneur et de son adjoint. Montrez-leur votre capacité à jouer tous ensemble. Individuellement, ils vous connaissent et ils n'auraient pas eu besoin de se déplacer. Ce qu'ils veulent voir, c'est votre faculté à évoluer ensemble. Compris, les gars ?
Nous tendons tous la main au-dessus de la tête du coach pour exécuter un check à notre façon.
C'est, remonté comme des coucous, que nous enchaînons les phases de jeu pour qu'elles deviennent automatiques au niveau des passes. Puis je ponctue la plupart des attaques par un panier en laissant tout de même la place à Joao d'en marquer lui aussi.
Et c'est épuisés que nous nous écroulons dans les vestiaires. Certains se posent à même le sol, n'ayant pas la force de faire un pas de plus.
— C'est bien les gars ! Bon boulot.
Il nous gratifie chacun d'une tape accompagnée d'un mot. Avant de nous faire, un débriefe sur ce que nous devons encore améliorer, mais surtout sur tout ce qu'il y a eu de positif. Il enchaîne sur le prochain match, qui a lieu samedi à domicile.
Nous sommes seconds du championnat universitaire et nous recevons les premiers. Autant dire que c'est un match qui va compter plus que les autres. Et afin de bien nous mettre la pression, il nous annonce que l'entraîneur de l'équipe de France et son adjoint seront présents pour voir qui d'eux ou bien de nous, serons sacrés Champion de France.
— Cela leur permettra d'observer les sept gars qu'ils suivent entre leur effectif et le nôtre.
— Ils possèdent un mec de plus de détecté que nous ? s'insurge Sohan.
C'est peut-être l'amuseur de service, mais il sait aussi redevenir sérieux afin de monter au front pour ses coéquipiers. C'est le plus jeune du groupe, donc il n'entre pas encore dans la liste des sélectionnables. Ce qui ne l'empêche pas de jouer à fond pour nous.
C'est notre petite mascotte.
— Détecté, ça ne veut pas dire être sélectionné ! Concentrons-nous sur nos trois gars et ça sera déjà pas mal. Allez prendre une bonne douche et l'on se revoit demain. Pour ceux qui ont besoin de massages ou qui sentent des tensions, les kinés vous attendent.
Je file sous l'eau avec mes potes. C'est le principe des sports collectifs, on ne fait plus attention à qui se trouve sous la flotte à côté de soi. On a dépassé le stade du regard sur l'autre pour voir qui possède la plus grosse.
— Putain, j'ai oublié mon gel ! râle Joao.
— Tiens ! Prends le mien, lui propose Caroll en même temps que Sohan.
Voilà donc notre brésilien devant un choix cornélien. Quel flacon sélectionner ? Parce que bien sûr aucun des deux ne va retirer son offre. Ils se marrent en voyant agir Joao, qui calcule lequel des deux va se foutre en pétard lorsqu'il ne sélectionnera pas son shampooing.
— Comme je ne veux aucunes représailles, je prends les deux. Merci les mecs !
Et avant que Caroll ou Sohan s'insurgent de cette tricherie, Joao verse le contenu des deux flacons sur sa tête et son corps.
Mais pas question qu'il s'en sorte à si bon compte. Il nous suffit d'un regard pour mettre en place notre attaque. Nous fonçons sur lui et ce n'est pas moins de huit mains qui lui étalent le savon sur tout le corps.
— Tu te laveras les joyeuses tout seul, clame Sohan en répartissant la mousse sur les abdominaux de notre pote.
— Je croyais que tu devais me faire danser la samba en mode brésilienne, mon chou, lui rétorque le Sud-Américain en affichant un sourire hors norme.
Joao a pris une voix de gonzesse et se met à se déhancher face à Sohan. Je vous passe les détails des oscillations de sa queue qui suit le mouvement. Sohan devient tout pâle et recule le plus possible jusqu'à toucher le carrelage avec son dos.
— Que de la gueule, le blondinet !
Je fais signe aux potes et l'on sort de la grande cabine pour les laisser régler ça entre eux.
— Tu es sûr qu'ils ne vont pas s'étriper ?
— J'en suis certain, Bilal ! Il suffit de capter leurs regards pour savoir qu'ils ne vont pas se foutre sur la gueule.
— Tu veux dire que ces deux-là...
Il plante ses deux index l'un contre l'autre et les fait bouger ensemble comme s'ils s'embrassaient.
— Tu devrais lever un peu plus les yeux de tes bouquins, se moque Caroll.
Ce qui est à noter, car ça ne lui arrive pas souvent.
— Ça va, Sohan ?
— Oui, Rio. Tout roule.
— Comme mes hanches se marre Joao en continuant de danser.
— Range ta trompe, elle va finir par avoir le mal de mer !
— Tu es jaloux, Rio, parce que la mienne bouge en rythme, m'annonce-t-il hilare en se secouant. Ce qui balance de l'eau sur le dos de Sohan.
— Pour me montrer jaloux, faudrait qu'il y ait convoitise. Mais je suis sûr que ton déhanché doit faire des ravages.
Je plante mon regard dans celui de Sohan et je lui octroie un clin d'œil accompagné d'un sourire réconfortant qu'il me rend rassuré par ma réaction.
Je conçois qu'il tente de se faire discret.
L'homosexualité n'est pas acceptée par tous dans le sport. Et encore moins avec le partage des douches. Certains ne se gênent pas pour défouler leur haine face à ce qu'ils appellent les pédales. Quand d'autres se méfient comme si les gays allaient leur sauter dessus pour les baiser sous l'eau. Et enfin, il y a la majorité des gars qui s'en foutent royalement et j'en fais partie.
Sohan est mon pote. Et qu'il aime les nanas ou les mecs, je m'en tape. Par contre, je ne pensais pas que Joao était attiré par le blondinet. Pourtant, le brésilien ne se cache pas. Il est nature et l'on sait tout de suite s'il aime ou pas. Et ça concerne aussi bien la bouffe que les gens.
Debout devant nos casiers, on termine de s'habiller et je tourne la tête vers Joao.
— Tu devrais y aller moins frontalement avec Sohan, lui conseillé-je à voix basse. Tu l'effrayes.
— On déconne ! Tu connais Sohan...
— Tu en es sûr ?
— Merde, tu veux dire qu'il a pris ça pour des avances ?
— Tu y es allé fort. Alors si tu es tenté par un truc avec lui, n'oublie pas que c'est un tendre au fond.
— Merci, Rio.
Le brésilien s'installe à côté de moi et plonge son regard dans celui de Sohan assis en face de nous. Seulement séparés par une ligne de bancs, ils tentent de communiquer sans se parler.
— Alors, les gonzesses, vous êtes visibles ?
— Très marrant, Paul.
— Caroll, tu as été très bon ce soir, l'entraîneur et son adjoint ont apprécié ton sens du jeu. Tu ne veux toujours pas que je m'occupe de ta carrière ? Je pourrais t'obtenir la NBA.
— Mon père s'en charge, tu le sais et ça me convient très bien !
J'aurais aimé pouvoir en dire autant de mon paternel, mais il n'a ni les moyens ni le temps de s'y consacrer.
— Quant à vous deux, il n'y a rien à dire ! Votre entente sur le terrain possède quelque chose de magique.
Paul vient recouvrir les épaules de Joao et les miennes dans une accolade fraternelle. Enfin, c'est comme ça que je la considérais avant de savoir quel mec il est vraiment.
Un salopard de la pire espèce.
Un faible... Il croise mon regard dur et l'affaire d'une seconde, il a l'air de comprendre ce que cache mon attitude. Mais il se reprend vite et, comme il le réalise très souvent, il clame :
— Allez, les gars, c'est ma tournée de jus de fruits, se marre-t-il ? Tout est installé dans la salle vidéo.
Je me lève et il me rattrape par le bras.
— Rio. On doit se voir après.
— Pour ?
— J'ai apporté des papiers à te faire signer et l'on doit caler ton nouvel emploi du temps. Le Doyen m'a informé que ma femme allait te donner des cours particuliers.
— C'est pour faire remonter mes notes.
Je n'ai pas peur de lui, mais je ne veux pas qu'il s'en prenne à Zélie, alors autant le brosser dans le sens du poil.
— Apparemment, tu te montres réceptif à son enseignement.
— Elle sait très bien...
— Oui, bon ça va, on ne va pas passer la soirée à parler d'elle.
Je décide de pousser un peu plus les choses en jouant au con.
— Ta femme ne te rejoint pas ?
— Elle est occupée.
— Ça serait fun pour toi de l'avoir à tes côtés, non ?
— Une prochaine fois. Allez, viens.
— Je vous rejoindrai plus tard, je dois passer par les mains du kiné d'abord.
— Tu t'es fait mal ?
— Non, c'est juste préventif.
Avant qu'il en rajoute, je file dans le couloir opposé. Je sais que je ne fais que repousser ce moment, où je vais devoir me retrouver seul avec lui.
Ce connard continue de parler de Zélie comme de sa femme. Bien sûr qu'elle n'allait pas le rejoindre vu qu'ils ne vivent plus ensemble. Lui qui prône la franchise et me rabâche que l'on peut parler de tout avec lui, là, il se fout bien de ma gueule.
— Salut, Rio. Installe-toi. Je termine de remplir la fiche de Bilal.
Je me déshabille et reste simplement en caleçon. Je m'allonge sur le ventre en calant ma tête dans le trou prévu à cet effet dans la table de massage.
— Tu ressens des douleurs particulières depuis la semaine dernière.
— Non, je suis juste tendu.
— Ok ! Voyons ça.
Pendant trente minutes, le kiné s'emploie à me masser. Grâce à la technique du palper-rouler, il arrive à dénouer mes muscles les plus contractés. J'ai l'impression de ressortir de là un peu engourdi, mais surtout plus léger.
— Ah ! Te voilà enfin ! Mange un morceau et ensuite on y va !
— Tu m'as parlé de papiers à signer, c'est ça ?
— Ce sont des contrats publicitaires.
— Tu les as sur toi, non ?
— Oui, mais je pensais qu'on pourrait passer un peu de temps pour discuter.
— J'ai un truc de prévu !
— Oh ! Toi, tu as levé une belle gonzesse et tu n'as qu'une envie, celle de replonger entre ses cuisses, mon cochon.
— Je ne peux rien te cacher.
Je croque dans une pomme, avale un verre de jus de fruits frais et stylo en main, j'attends qu'il me montre ces fameux papiers.
— Et la surprise, c'était quoi ?
— Je t'ai obtenu une interview avec Sportif Magazine.
— Cool ! C'est pour quand ?
— J'ai proposé à la journaliste de passer samedi. Elle va te voir jouer et ensuite, comme tu auras brillé sur le parquet, le papier qu'elle va te pondre sera à ton avantage.
— Si tu le dis !
— Après, comme vous allez atomiser ses misérables, je vous ai prévus une soirée.
— Paul, tu sais que...
— Attends que je te dise où j'ai réservé un coin VIP ! Je suis persuadé que ça va te motiver pour battre les premiers du championnat et le remporter.
Comme si j'avais besoin d'être poussé pour me donner à fond sur le parquet.
— Fais-moi rêver, dis-je désabusé en pensant, qu'encore une fois, ça va être un truc à la con.
— On va passer la soirée au Vésuve, mon poulain ! Heureux ?
Forcément que je le suis, surtout que je sais qu'il y aura Vénus.
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➥ Le groupe s'entraîne à fond pour permettre aux trois joueurs pressentis d'évoluer à leur avantage afin qu'ils soient sélectionnés en Équipe de France. C'est cool comme attitude de la part de leurs potes ?
➥ Le passage sous les douches leur permet de délirer et de lâcher la pression. Notamment pour deux d'entre eux. Joao va-t-il suivre les conseils de Rio envers la sensibilité de Sohan ?
➥ Paul, comme à son habitude apparemment, se met en avant et se fait passer pour le grand frère bienveillant, on y croit ?
➥ Paul sait comment motiver son poulain en lui proposant d'aller fêter la victoire au Vésuve. Vénus va se produire et la soirée risque de leur réserver son lot de surprises, non ?
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📍 Dans le prochain chapitre de Zélie :
✨ Ce soir, c'est champagne !
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🥰 Bonne journée, mes #Player #Love, gros bisous 💋
🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚
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