#Basket 18 | RIO
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18 ☆ RIO
C'est dur de se taire...
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La matinée est passée rapidement. Les cours se sont enchaînés et je peux voir que mes efforts en matière de révisions commencent à payer.
Seule ombre au tableau. Paul. Il m'envoie des textos depuis quinze minutes pour qu'on se parle ce soir. Il a soi-disant une bonne nouvelle.
À force d'insister et pour m'en débarrasser, je lui réponds de passer après mon entraînement. On verra bien ce qu'il va me dire. En attendant, je me rends à la cafétéria avec mes potes. Les présélections pour l'équipe de France universitaire arrivent à grands pas et forcément c'est notre sujet favori du moment.
Enfin pour moi, ce n'est pas le seul.
Zélie est assise à la même table qu'hier. Son plateau rempli de deux assiettes vides me confirme qu'elle a déjà terminé de manger. Je passe à côté d'elle pour aller voir Lucie et je demande à voix basse.
— Alors cet appartement ?
Elle attrape quelque chose dans son sac à main. Et tout aussi discrètement que je lui ai posé la question, elle me montre un trousseau de clés qu'elle accompagne d'un sourire furtif pour que je sois le seul à le voir.
Je lui réponds par un clin d'œil et avance dans la file avec mon plateau.
Cette façon d'échanger à quelque chose d'exaltant. D'excitant, même. Avec ce goût de l'interdit, qui rend ce moment palpitant si j'en crois l'accélération des battements de mon cœur. Zélie a obtenu son appartement. D'ici peu, elle sera ma voisine et nous pourrons développer une nouvelle façon de communiquer.
— Tu veux manger quoi, aujourd'hui ?
Lucie attend que je fasse mon choix. Perdu dans mes pensées, j'ai oublié de regarder ce qu'il y avait au menu.
— Je te fais confiance, tu connais mes goûts depuis le temps.
Et c'est comme ça que je découvre mon repas. Carottes râpées, pâtes à la Bolognaise et mousse au chocolat avec des quartiers d'orange.
Cette femme est parfaite et, si elle n'était pas aussi âgée, je l'aurais épousée.
— Qu'est-ce que tu as à te marrer ? me demande Sohan.
— Rien d'important !
Je m'installe à côté de Bilal et ce petit con de Sohan ne veut pas lâcher l'affaire.
— Accouche !
— Laisse tomber... C'était à propos de Lucie.
— Comme d'habitude, elle a bien servi son chouchou, ajoute Joao.
— Pourquoi on n'a pas eu droit à ton dessert ? râle Sohan.
— Parce que tu ne sais pas t'y prendre !
— Toi, par contre, tu maîtrises ta façon de jouer de tes charmes avec elle.
— Je ne pensais pas que tu aimais les vieilles !
Les deux comiques de l'équipe se bidonnent et en rajoutent même une couche.
— On dit bien que c'est dans les vieux pots que l'on fait les meilleures soupes !
— Ça y est ? Vous avez fini les deux rigolos !
— Moi, je veux bien tester l'adage si c'est avec elle...
Nous suivons le regard de Joao et bien sûr il se porte sur Zélie.
— Tu oses la comparer à un vieux pot ? s'insurge Sohan. Elle, c'est de la bombe atomique.
Je les écoute parler, tout en serrant les poings. Si vous saviez, bande de pingouins. Par contre, cette partie-là de la relation secrète se révèle bien moins fun. Devoir les écouter débattre sur ses mensurations ou sur la position qu'elle doit préférer me gonfle royalement. Je ne peux rien dire sous peine de me faire griller.
Alors je me dépêche de manger pour mettre fin à tout ça, avant que je commette un carnage. Je me lève avec la coupe de mousse au chocolat à la main et la plante dans le bol de fromage blanc de Sohan.
— T'es con ou quoi ? râle mon pote en découvrant le résultat.
J'ai peut-être appuyé un peu trop fort et une partie de son dessert a débordé sur le plateau tout en réalisant quelques petites tâches sur ses fringues.
— Tu voulais goûter à ma mousse de chouchou ! Régale-toi bien.
Je lui souhaite plutôt de s'étouffer avec. Je dépose mon plateau avant de sortir quand je l'entends dire :
— Sérieux ! C'est quoi, son problème ?
— Il doit avoir le feu au cul à la vitesse où il part ! en conclut Joao.
— Laissez tomber, vous savez qu'il joue gros avec les sélections, les tempère Caroll.
Il a raison, je joue même ma vie, car l'accession à mon rêve passe d'abord par l'équipe de France. D'après Paul, c'est le tremplin dont j'ai besoin pour ensuite obtenir ma place en NBA. Ça serait un sacré coup de projecteur sur ma carrière et un honneur d'être sélectionné et de jouer pour mon pays.
En attendant, j'ai rendez-vous avec le Doyen et j'espère qu'il pourra m'aider.
— Monsieur Carter, entrez.
Je m'installe dans le fauteuil qu'il me désigne et patiente jusqu'à ce qu'il revienne derrière son bureau.
— Je nous ai préparé un café.
— Merci.
Avec les conneries de mes potes, je n'ai même pas eu le temps d'en boire un. Il tombe à pic celui-là.
— Alors que me vaut votre visite ?
— Je voulais avoir votre avis. Vous avez toujours été de bons conseils avec moi.
— Je t'écoute.
Je lui fais part de ce que je ressens envers l'attitude de Paul. Bien loin d'être idyllique et sereine. Je ne lui dévoile pas ce que j'éprouve au fond de moi en pensant à ce connard. Si je venais à lui en parler, ça impliquerait Zélie et je ne veux pas que ça lui apporte des problèmes. J'insiste plus sur des divergences importantes sur les choix de publicité ou d'équipementier qui tiennent à bosser avec moi.
— Je ne pensais pas que vos rapports se situaient à ce stade-là. J'entends ta difficulté à te concentrer sur l'essentiel et c'est regrettable que cela se produise avant les sélections.
— J'en suis conscient et c'est pour ça que je tenais à vous en parler.
— Tu comptes agir comment ?
— Justement, je me demandais si vous pouviez m'aider à trouver un autre agent de joueur.
— Rio, tu sais que j'ai toujours œuvré pour que tout se passe au mieux pour toi.
— Et je vous en remercie. Mais... Parce qu'il y en a forcément un !
— Tu ne peux pas te permettre d'en changer. Cette période s'avère trop importante, ce remplacement pourrait être perçu comme de l'instabilité de ta part.
— C'est ce que vous pensez de moi ?
— Non, parce que je te connais. Mais les sélectionneurs ne se basent que sur les actes et les chiffres. Des mecs qui ont un fort potentiel, il y en a des dizaines et tu le sais. Ce qui fait la différence, c'est le petit plus que tu as dans ton jeu, ce qui te porte au-dessus du lot, mais ce n'est pas suffisant.
— Je comprends... Donc je vais devoir me le farcir jusqu'à quand ?
— Jusqu'à ce que tu sois drafté !
— Fais chier ! m'emporté-je. Désolé, Monsieur. Ce n'est pas après vous.
— Une dernière chose. Je ne connais pas votre différend et ça ne me regarde pas. Mais sache qu'il est le plus qualifié pour t'accompagner vers la sélection et ensuite vers la NBA.
— Je ne remets pas en cause ses capacités, c'est juste ses méthodes qui me dérangent fortement. Je vous assure que ce n'est pas un caprice.
— Loin de moi a pensé une telle chose. Je suis désolé Rio, tu vas devoir prendre sur toi. J'en parlerai avec Paul si tu veux.
— Merci, Monsieur Berton, mais je préfère régler ça directement avec lui. Désolé si je vous ai fait perdre votre temps.
— Ce n'est pas le cas, d'autant plus que je voulais te voir pour te parler de tes notes.
— Je vous écoute.
Je crains le pire, ce n'est jamais bon quand on va sur ce terrain.
— Je me suis entretenu avec tes professeurs et ils ont noté une amélioration, certes récente, mais significative. Et je ne peux que t'en féliciter. Tu as compris qu'il était temps de te mettre à travailler ?
— Disons qu'on m'a prouvé qu'avec un meilleur dossier je ne risquais pas de perdre ma bourse et que ça faciliterait mon entrée universitaire aux États-Unis.
— Qui a bien pu accomplir cet exploit ?
— C'est Madame Maynard.
— Décidément, cette jeune femme se révèle surprenante.
S'il savait à quel point...
— Elle nous permet d'avoir enfin de vrais cours de littérature. Et puis, elle sait mettre en avant ces œuvres pas forcément très passionnantes.
Pour preuve, je lui montre les fiches que j'ai préparées.
— J'ai pu les réaliser grâce à son aide.
Le Doyen les consulte avant de me les rendre.
— Je savais que tu avais du potentiel, il suffisait que tu trouves la bonne motivation. Madame Maynard te donne donc des cours particuliers.
On peut dire ça.
— Non, pas vraiment. On s'est retrouvé au même moment à la cafétéria. Je lui ai posé une question et elle a bien voulu y répondre. Elle m'a indiqué comment procéder.
— Donc, en peu de temps et dans un cadre peu approprié, elle est arrivée à t'apprendre comment synthétiser ta lecture. Bel exploit. D'ailleurs, nous avions discuté de la possibilité qu'elle prenne certains d'entre vous en cours particuliers.
Voyant là, un moyen autorisé de la rencontrer sans que l'on ait besoin de se cacher me pousse à en savoir plus.
— Ça ne pourrait que m'être bénéfique.
— Par contre, la bibliothèque me semble plus appropriée que la cafétéria.
— Certes, mais vous savez à quel point Madame Sarfati se montre à cheval avec le règlement. Elle ne nous permet pas d'échanger vocalement. Ce qui est un problème pour comprendre les explications.
— Mais la cafétéria n'a pas vocation non plus à étudier.
— Vous devez bien posséder une salle ou un bureau que l'on pourrait emprunter, non ?
— Je vais me renseigner et j'en ferai part à votre professeure.
C'est en partie soulagé, que j'assiste à mon prochain cours.
En fin d'après-midi, nous nous rendons au gymnase pour notre entraînement. Dans les vestiaires, les blagues fusent, ainsi que les chaussettes ou les tee-shirts.
— Je t'ai vu sortir de chez le Doyen, m'informe Caroll. Rien de grave ?
— Non, au contraire. Il tenait à faire le point sur mon état d'esprit à l'approche des sélections et me féliciter pour mes dernières notes.
— C'est vrai que tu t'es sorti les doigts du cul, se marre Sohan.
— Tu as pompé sur qui pour les obtenir ?
— Pas sur ta tête de gland, Joao. Tu es plus nul que moi encore !
— Ouais, mais, moi, j'ai une excuse ! Je suis Brésilien, ajoute-t-il en effectuant des pas de samba.
— Putain ! Quel déhanché ! clame Sohan en le sifflant. Fais gaffe qu'on ne te prenne pas pour une Brésilienne la prochaine fois qu'on se trouvera sous la douche.
— C'est une proposition ?
Joao, toujours en mode carioca, s'approche de Sohan, qui fond petit à petit sur son banc. Il ne fait plus le fier et a même ravalé son sourire espiègle.
— Que de la gueule, le blondinet !
Heureusement pour eux, le sifflet du coach retentit. Il a arrêté une scène qui pouvait potentiellement dégénérer, vu que Joao venait de s'asseoir sur les cuisses de Sohan. Le Brésilien était en train de le fixer comme s'il allait le bouffer.
Ces deux-là n'arrêtent pas de se chercher depuis quelque temps.
Mais c'est tout autre chose qui attire mon attention en sortant du vestiaire. Paul est déjà là, installé dans les tribunes. Il discute avec les pom-pom girls et notamment avec celle qu'il a embrassée sur le parking et suivie chez elle.
Quand il m'aperçoit, il s'arrête aussitôt et vient vers moi en courant.
— Salut, ma pépite. Comment vas-tu ?
— Bien !
— On ne s'est pas trop vu depuis quelques jours, j'ai dû jongler avec un emploi du temps surchargé.
Tu m'étonnes qu'il soit occupé, mais c'est plutôt par ses plans cul.
— On se voit après ton entraînement, mon Champion. J'ai une bonne nouvelle.
— À quel sujet ?
— Ta sélection. Allez, montre-leur qui est Rio Carter.
Son attitude et sa façon d'agir envers Zélie ont beau me foutre en rage. Je suis obligé de le garder jusqu'à la fin de mon contrat. Et puis, il a su titiller ma curiosité en parlant de l'Équipe de France.
Je verrai bien ce qu'il a à me dire !
En attendant, place à l'entraînement. Je chope un ballon et marque mon premier panier de la séance. J'ai envie de bouffer le parquet. Cette place en Équipe de France est pour moi.
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➥ Rio apprend, de la bouche de Zélie, qu'elle a obtenu les clés de l'appartement. Et la perspective de l'avoir en voisine l'enchante. Vous trouvez ça étonnant ?
➥ Le rendez-vous avec le Doyen se passe plutôt bien et il a obtenu des cours particuliers avec Zélie. Bien joué sur ce coup-là ?
➥ Ça se chamaille bien dans les vestiaires et l'on dirait que deux d'entre eux se cherchent, non ?
➥ Paul est un mari déplorable, mais il est aussi son agent. Rio arrivera-t-il à séparer le privé et le professionnel ?
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📍 Dans le chapitre de mardi, on retrouvera RIO :
🎭 Je dois tout donner !
⚠ NDA : Info pour ceux et celles qui ont suivis l'histoire de Yohan et Hugo dans FRERES de JEUX. MARDI à 21H00 je posterai le premier chapitre de mon 1er bonus. On va les retrouver 8 mois après pour savoir ce qu'ils sont devenus. J'espère que cette annonce vous fait plaisir et que vous serez au rendez-vous. ⚠
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🥰Bonne journée, mes #Players #Love, gros bisous💋
🏀Kty.Edcall.Auteure📚
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