#Basket 16 | RIO

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16 RIO

Je fais vraiment n'importe quoi.

☆☆☆☆

Depuis que Zélie est entrée dans ma vie, c'est le bordel. Tout part en vrille et pourtant, je n'ai jamais été aussi heureux ni aussi bien avec une nana. En l'occurrence une femme. Nos neuf ans de différence pourraient poser un problème, mais ce n'est pas le cas. Au contraire, je me sens bien avec elle, loin des gamineries de celles avec qui je baise d'habitude.

Comment ça serait avec Zélie ?

Elle a du caractère, de la fougue et cette sensualité exacerbée, qui la rende si sûre d'elle.

Comme là, quand je sors du vestiaire. Elle discute avec Sonia, un sourire bienveillant accroché aux lèvres. Les deux femmes parlent comme si elles étaient amies de longue date.

— Ah ! Voilà le plus beau ! s'exclame Sonia.

Son enthousiasme fait sourire Zélie et je réponds au sien en bombant le torse et prenant une pose de Dieu grec pour la déesse qu'elle est. Oui, c'est bon, j'ai effectué des recherches sur la signification de son prénom. Je ne l'avais jamais entendu avant qu'on soit présenté. Je n'ai pas tout capté, mais apparemment le prénom Zélie est un dérivé du fils de Styx. La mythologie et moi, ça fait deux. Mais ça m'a suffi pour qu'elle devienne ma Déesse.

C'est d'ailleurs ce surnom que j'ai associé à son numéro de téléphone. Je peux vous dire que ça claque dans mon répertoire.

Zélie a dû passer aux toilettes pour se refaire une petite beauté, car il n'y a plus de traces laissées par ses pleurs. Par contre, son hématome ombre de plus en plus sa pommette et une partie de sa joue, et ce, malgré le maquillage.

Putain ! Ça me troue le cul qu'on puisse verser des larmes pour un mec tel que lui. Depuis que je le connais, il agit comme un gros connard avec les nanas, en changeant régulièrement. Mais je ne pensais pas qu'il était violent. Zélie vient de le découvrir à peine, donc, ce n'est pas besoin que j'en rajoute une couche. Je lui en parlerai quand elle ira mieux.

En attendant, c'est avec moi qu'elle va passer la soirée, alors autant que j'en profite.

— Tu as choisi ce que tu veux manger ?

— Je n'ai pas très faim.

— Un minestrone, ça te dit ?

— Je ne l'ai pas vu sur la carte.

— Normal, c'est juste pour les habitués.

Je retourne derrière le bar et demande à Orlando qu'il en prépare deux bols. Et pendant ce temps, je m'occupe des deux commandes qu'attend Sonia.

— Tu es conscient que c'est une perle ?

Forcément, Sonia ne patiente pas ad vitam æternam pour me donner son avis.

— Je sais...

Mon visage illuminé ne l'a pas trompée.

— Tu as pris en compte qu'elle n'a pas une histoire simple, mon beau ?

— Pourquoi tu crois qu'elle est là ? Elle l'a quitté ce matin.

— Tu connais son mari ?

— C'est Paul...

— Ton agent ?

— Oui !

— Ça va compliquer les choses si tu t'en mêles.

— Tu voulais que je fasse quoi ? Tu as vu les traces sur son visage ?

— Faudrait être aveugle pour les rater.

— Elle en a aussi sur le cou et les poignets. Ce chien a déchaîné sa colère sur elle.

— Tu as bien fait de t'en occuper, mais pense à te protéger. Tu dois aller aux Amériques et me rendre riche, ajoute-t-elle dans un sourire réconfortant.

— Je n'ai pas oublié ma promesse.

— Par contre, tu ne joues pas au con, ce n'est pas une gamine.

— J'en suis conscient et en plus c'est ma prof !

— Alors, garde tes distances, c'est risqué. Tu pourrais tout perdre et, elle, aussi même si vous êtes deux adultes consentant.

Sonia me fixe droit dans les yeux comme chaque fois qu'elle veut lire en moi.

— C'est trop tard, c'est ça ?

Je soulève mes épaules. Qu'est-ce que je peux lui répondre ?

— Zélie ? Tu as besoin de quelque chose ? je lui demande alors qu'elle se dirige vers moi.

Sonia récupère son plateau et va servir les clients des deux tables.

— Je peux m'asseoir au bar ?

— Bien sûr ! Tu t'ennuies déjà de moi ?

— Arrête de rêver, Rio !

— Si tu savais de quoi sont peuplés mes songes...

— Tu peux être sérieux deux secondes ?

Je lève les mains face à sa mine qu'elle essaie de garder sombre. Elle tente de se contenir, mais je vois dans ses iris bleus qu'elle a aussi des images de nous deux.

— Tu penses à nous ?

— N'importe quoi !

— Alors c'est quoi ces étincelles dans tes pupilles légèrement dilatées ?

— Certainement de la fatigue, je n'ai pas vraiment dormi depuis deux jours.

— Tu manges, puis je te ramène.

— Tu bosses, je ne vais pas t'embêter, je prendrai un taxi. Tu en as déjà assez fait.

— Deux minestrones, annonce Orlando.

Je me retourne et attrape les deux bols fumants, ainsi que les burgers pour la table 1, une salade composée et des burgers avec des frites pour les autres clients. Je remplis le plateau de Sonia qui vient aussitôt le chercher. C'est chouette, la soirée est calme et ça me laisse du temps à passer avec ma Déesse.

— Je peux le manger ici avec toi ?

— Bien sûr !

— Tu m'en diras des nouvelles !

— Ça a l'air appétissant. En attendant que ça refroidisse un peu...

Elle attrape sa sacoche de prof et me tend des fiches.

— Je t'ai préparé celles qui correspondent aux livres que vous auriez dû voir cette année avec Madame Albert.

— Merci. Allez, arrêtons de parler des cours, mangeons.

Zélie ne se fait pas prier et elle a l'air d'apprécier la recette de ma Nonna.

— C'est un délice, tous ces légumes et ce vermicelle.

Elle boit jusqu'à la dernière goutte du bouillon et je suis heureux de voir un sourire de bien-être apparaître sur son visage.

— J'ai entendu le Doyen tout à l'heure.

— À quel sujet ?

— De l'appartement. Tu vas habiter sur le campus ?

— S'il me plaît et si le loyer me convient, ça serait une bonne chose vu que je n'ai pas encore de voiture.

Je pose mes fesses sur le rebord de la plonge derrière moi et croise les bras sur mon torse. Zélie ne rate rien de mes mouvements et pour en être certain, je passe mes doigts dans les mèches me tombant sur le front. Je lui décoche un clin d'œil pour lui signifier que j'ai vu qu'elle me matait.

— Nous allons donc être voisins, je lâche dans un sourire canaille.

— Comment ça ?

— Les appartements de l'université sont dans la résidence en face de la mienne.

— Tu vis dans une des chambres du campus ?

— Oui, ça me suffit et ça ne me coûte pas un bras en loyer. Mes potes habitent tous les quatre en colocation.

— Tu ne pourrais pas vivre avec eux ? À cinq, les frais sont divisés d'autant.

— J'aime bien ma tranquillité. Dans ma piaule, je fais ce que je veux comme je veux et ça me va très bien ainsi.

— Qui aurait dit que tu sois aussi casanier ?

— Si je veux réussir dans le basket, je me dois d'être un minimum raisonnable. Je sais aussi faire la fête quand il le faut !

— Pourtant ça n'a pas l'air de t'emballer plus que ça.

— C'est toujours pareil, on picole, on fume des joints, on joue à des trucs débiles...

— Et tu ramènes une nana pour terminer la nuit, s'amuse-t-elle sans aucun jugement.

Je la fixe et elle devient rouge comme un coquelicot.

— Comment sais-tu ça, Zélie ?

— Qu'est-ce que tu crois ? J'ai été jeune moi aussi ! Et les fêtes universitaires existaient déjà de mon temps.

— Tu parles comme une vieille ! Ça va, on n'a que neuf ans d'écart !

— C'est peu et c'est beaucoup à la fois.

— Ne me dis pas que tu fais partie de ces personnes, qui y attachent de l'importance.

— Non, si ç'avait été le cas, je ne me serais pas marié avec Paul.

— Vous avez combien d'écart ?

— Il a huit ans de plus que moi.

Parler de son connard d'ex doit remuer un truc en elle et je ne veux pas la voir triste.

— Un dessert ?

— Tu sais me prendre par les sentiments.

— S'il me suffit de te préparer une sucrerie pour te rendre heureuse, alors je suis ton homme.

Je tape mes poings à plusieurs reprises sur mon torse et Zélie me répond par l'éclat qui naît dans ses iris avant qu'elle succombe et me livre un merveilleux sourire.

— Voilà qui est mieux. Tu as envie de quoi ?

Je lui pose la question en ayant avancé mon buste vers elle. Mes coudes en appui sur le zinc, je ne quitte pas ses pupilles, qui viennent de passer de rieuses à timides.

— Voilà le retour du coquelicot !

— Arrête de te moquer. Tu n'as qu'à...

— Quoi ?

— Te reculer. Et cesser de me fixer ainsi.

— Pourquoi ?

— Parce que je te le demande, Rio.

— Je veux un bisou, alors.

Je lui montre ma joue avec mon index juste sur ma fossette.

— Pas de blagues, hein ?

— Ce n'est pas mon genre !

— Tu parles. Si tu tournes la tête, m'avertit-elle.

— Croix de bois, croix de fer, si je mens...

— Arrête-toi là, je ne voudrais pas que tu ailles en enfer pour si peu.

Elle s'approche, craintive et sur ses gardes. Bien sûr que j'avais dans l'idée de tourner mon visage au dernier moment pour qu'elle termine avec ses lèvres sur les miennes. Mais j'ai promis. Alors je vais me contenter de ce baiser doux et léger sur ma joue. J'aurai bien d'autres occasions.

— Tu as l'air déçue ?

— Nullement ! Tu as tenu parole et je t'en félicite.

— Alors tu as envie de quoi ?

— Une glace, s'anime-t-elle avec entrain.

Je lui détaille les goûts à ma disposition et son choix se porte sur des saveurs simples. Pas d'association percutante. Pourtant, elle ne manque pas de caractère. Elle a juste besoin qu'on la secoue un peu.

— Caramel, vanille.

— C'est parti ! Tu ne veux pas que je rajoute un petit twist.

— Pas de gel citron vodka ce soir.

— Pourtant, tu as aimé ça l'autre jour.

— Justement, je veux garder ce souvenir intact.

Je lui sers ses deux boules dans un verre que j'ai saupoudrées d'éclats de cacao et d'un filet de caramel au beurre salé puis j'ajoute un petit parapluie.

On est d'accord, c'est désuet, moche et kitch au possible, mais allez savoir pourquoi les gens sourient en les découvrant en train de trôner en haut de leur dessert. Et Zélie ne fait pas exception à la règle. Après l'avoir retiré, elle le regarde tourner entre ses doigts et rit de bon cœur.

— Ça me rappelle tellement mon enfance, s'extasie-t-elle.

— Je parie que tu t'en servais pour faire des ombrelles à tes poupées.

— Comment sais-tu ça, Rio ? Envie de me confier ton penchant pour les barbies depuis tout petit.

— J'y jouais souvent avec ma sœur et puis en grandissant...

— Le format a changé ! se marre-t-elle. Blonde, brune, rousse ?

— Tu es sûre de vouloir parler de ça ?

— Pourquoi pas ? Tu les préfères comment tes barbies ?

Je me pose contre l'évier et fais semblant de réfléchir à cette question existentielle quand Zélie me surprend et ajoute :

— Je parie que tu t'en fous de la couleur des cheveux tant qu'elles ont des courbes et qu'elles veulent bien passer du bon temps avec toi !

Je m'avance et proche de son oreille, je lui confie :

— Tu as deviné mon secret !

Son sourire est radieux et je m'en tape de passer pour un mec qui n'en a rien à foutre d'avec qui il couche. D'autant plus que ce n'est pas faux. Un joli minois et un corps qui donne envie me suffisent.

Enfin, jusqu'à maintenant...

☆☆☆☆

Rio passe sous silence qu'il connaît le côté frivole de son mari. Fait-il bien de ne pas lui en parler pour l'instant ?

Rio veut savoir si la différence d'âge est un problème pour Zélie. Pour information, Rio a 20 ans, Zélie 29 et Paul 37. Elle lui confirme que ce n'est pas un souci. Ça en est un pour vous ?

Rio a demandé un bisou sur la joue à Zélie dans l'espoir de la surprendre en tournant la tête et d'obtenir un baiser sur la bouche. C'était couru d'avance, qu'elle allait le griller, non ?

Grâce à son parapluie en papier, Rio est arrivé encore une fois à faire sourire Zélie. Ces petites ombrelles ont-elles le même effet sur vous ?

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📍 Dans le chapitre de samedi, on retrouve ZÉLIE :

🎭 Comment lui résister ?

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🥰 Bonne journée, mes #Players #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚


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