#Basket 14 | RIO

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14 ☆ RIO

Je dois garder le contrôle...

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Le voir assis dans les tribunes me donne des envies de meurtre. Mon agent discute comme si de rien était avec un des gars de l'équipe de handball.

À le voir comme ça, rien dans sa façon d'agir ou de s'habiller ne laisse transparaître un mec de sa trempe. Un enculé de première qui ose lever la main sur sa femme. Quels que soient leurs désaccords, rien ne permet d'avoir un tel comportement.

C'est intolérable !

— Rio ! T'es avec nous, me reprend le coach avec sa douceur habituelle.

— Ouep !

J'attrape le ballon qu'il me tend, je cours deux foulées tout en le faisant rebondir. Je me trouve encore en dehors de la raquette, je shoote et marque. L'entraînement consiste à enchaîner les tirs à trois points. Et à ce petit jeu, je suis imbattable. Telle une machine bien huilée, j'envoie tous mes ballons dans la cible. Ne laissant pas de répit au filet, je termine par un dunk et je reste accroché au cercle en métal ce qui fait rager le coach.

Aussitôt, j'entends des applaudissements et des encouragements venir des gradins. Comme si j'en avais besoin. Franchement. C'est presque une insulte que Sienna et ses amies me font en pensant que c'est un exploit ! J'en plante des dizaines comme ça quand je veux ! Et d'ailleurs pour bien le leur montrer je réitère mon geste malgré la colère de mon coach.

J'ai besoin de me défouler !

— Combien de fois il faudra te le dire ? Arrête de te pendre à cet arceau comme un singe.

— Autant de fois que je le ferais, Coach !

J'esquive le ballon qu'il m'envoie. Aucune surprise, il fait ça à chaque fois. Et comme je suis bien plus rapide que lui, systématiquement il me loupe. Je me marre tel le petit morveux que je suis et encore plus quand je vois qui vient de le recevoir en pleine poire. En plein dans le mille ! Je n'aurais pas fait mieux.

Si seulement, j'avais pu me le permettre... 

Pourtant ce n'est pas l'envie qui m'a manqué depuis que je l'ai aperçu dans les gradins. Mais je dois faire preuve de retenue et ne pas oublier qu'il est aussi mon agent. Fais chier ! Mon rêve est à portée de main, donc ce n'est pas le moment de tout foutre en l'air. Je dois réfléchir à la meilleure façon de me comporter avec ce fumier. En attendant, je me marre intérieurement en le voyant se plaindre. C'est moins marrant de recevoir les coups ! Hein du con ?

Le coach lève juste la main pour s'excuser tandis que Paul tient un mouchoir sous son nez ensanglanté.

Bien fait connard ! Retour de karma ! Bim...

La voix de stentor du coach me sort de mes pensées ironiques, pourtant elles étaient tellement jouissives.

— Continue à jouer au con, Carter et je te laisse sur le banc pour le prochain match.

Comme s'il avait les moyens de se passer de moi. Je suis indispensable à l'équipe et il le sait. Et il en est encore plus convaincu quand je force son regard. Mes iris deviennent noirs et la tempête qui s'en libère brise le sien. À ce petit jeu-là aussi, il perd à chaque fois. De plus, ce n'est pas le jour de me casser les couilles.

— Tu fais des enchaînements avec moi ? réclame Caroll.

Il veut couper court à l'affrontement. En bon meneur de jeu de notre équipe, c'est par lui que passent tous les ballons. C'est la plaque tournante du parquet, sans lui on n'a pas de munitions pour marquer des points.

Les gars se joignent à nous et sans que le coach intervienne, on déroule les gammes. Passes, dribbles, shoots, esquives, tout y passe pendant plus d'une heure.

— C'est bon pour aujourd'hui. À demain, les jeunes.

Je ne rêve que d'une chose, me glisser sous l'eau chaude de la douche avant d'aller manger. J'ai tellement la dalle que ça me vrille l'estomac.

— Rio !

Je continue de marcher malgré l'appel de Paul. Quoi qu'il ait à me dire ça attendra. J'entre dans les vestiaires et commence à me désaper.

Il entre à son tour quand je franchis la zone des douches. Le coach lui accorde l'accès au vestiaire, mais la dérogation s'arrête là. Il n'a plus qu'à attendre. Ce qui est loin de me déplaire.

— Ça y est tu es disposé à m'écouter ?

— Parle toujours, on verra si ça m'intéresse !

— T'es encore plus con que d'habitude !

— J'ai une réputation à tenir.

Je continue de m'habiller en essayant de ne pas lui montrer tout le ressentiment que je ressens pour lui. Je ne devrais pas m'en mêler. C'est leur vie de couple après tout et ce qu'il se passe entre eux ne devrait pas affecter notre relation de travail. Mais ça, c'était avant.

Avant que je rencontre sa femme.

Avant que je me rende compte qu'elle me plaisait.

Avant que je découvre ce qu'il lui a fait.

Avant que je propose mon aide à Zélie.

Avant que je l'embrasse.

Même sur la joue, aucun baiser ne m'a autant chamboulé.

Si je fais exception de celui que j'ai donné à Vénus...

— Il y a un souci ?

— C'est possible, mais je vais faire au mieux pour le résoudre.

— Tu sais que tu peux m'en parler, Rio. Je suis là pour ça, aussi. Rien ne doit te faire sortir de ta trajectoire. Les drafts sont dans trois mois. C'est la dernière ligne droite.

— Je le sais, pas besoin de me le rabâcher !

— Quand vous aurez fini de vous crêper le chignon tous les deux, on pourra aller manger ! grogne Sohan.

Paul ne rajoute rien, ça tombe bien, je ne comptais pas lui parler de ce qui me tourne dans la tête.

— Allez les jeunes, c'est moi qui paye ! Pizzas ? lance-t-il grand seigneur.

— Ce n'est pas de refus ! Mais arrête de gueuler ou le coach va nous faire une leçon sur la diététique, l'informe Joao.

— Et on pourra dire au revoir à la quatre fromages, insiste Sohan.

— Je vous rappelle les gars qu'on a cours dans une heure, tenté-je de les stopper.

Si je peux m'éviter de passer la prochaine heure avec Paul, ça m'arrangerait. Je le connais, nous n'allons pas simplement manger, il va continuer de me tirer les vers du nez pour savoir ce qui cloche entre nous.

— Vous me prenez pour un débutant ? J'ai déjà passé la commande.

— Sans nous demander quels sont nos choix ? pesté-je.

— Si tu étais une gonzesse, je dirais que tu as tes règles pour être aussi pénible !

Mon agent se croit drôle, mais même Sohan, le petit comique de la bande, ne rigole pas. À vrai dire depuis qu'il a croisé notre prof en train de se disputer avec mon agent sportif, il ne se marre pas avec lui comme il le fait d'habitude. Et maintenant que j'ai vu dans quel état il a mis Zélie, je me doute que ce qu'il a pris pour une dispute devait plutôt ressembler à une vive altercation. Si en plus de chez eux, il se permet aussi de lui prendre la tête sur son lieu de travail, ça ne va pas le faire.

Mais alors pas du tout !

— Allez les mecs, arrêtez de faire vos rabat-joie, les pizzas ont été livrées. Le dernier arrivé dans les tribunes de foot aura un gage.

Il sait comment motiver les troupes. Il suffit de les challenger pour qu'ils démarrent au quart de tour. Sauf que moi, je n'ai pas envie de jouer. Je me dirige vers la cafétéria et vais directement voir ma chère Lucie. C'est elle qui est en charge de préparer les repas équilibrés pour les sportifs.

— Rio ! Tu as envie de manger quoi ?

— Un bon plat de pâtes comme toi seule sait les préparer, du poulet à la sauce aux champignons et une salade aux courgettes marinées.

— Un dessert avec ça ?

— Tu me proposes quoi ?

— Un carpaccio d'agrumes à la badiane. Ça te convient ?

— Ça a l'air succulent.

Lucie place les assiettes sur mon plateau et dépose deux ramequins de salade.

— Avec une, ça ira, Lucie.

— La seconde est pour la nouvelle. Ça m'évitera de la lui apporter.

Je me tourne pour voir de qui elle parle et bien sûr il faut que ça tombe sur ma professeure.

— Je croyais que tes plats nous étaient réservés ?

— Oui et aussi aux profs ou à ceux qui veulent manger équilibré.

Je lui donne ma carte d'étudiant, qu'elle passe dans son terminal. C'est aussi une des raisons pour laquelle je prends aussi souvent des plats à la cafétéria, c'est qu'ils sont payés aux sportifs par l'université. C'est autant que je n'ai pas à débourser.

Muni de mon plateau, je m'avance vers la table de Zélie.

— Je peux ?

Elle relève la tête et n'a pas l'air surprise de me voir. M'aurait-elle déjà repéré ?

— Ce sont les tables réservées aux professeurs, Monsieur Carter.

— Tout comme la salade de courgette est préparée pour les sportifs. Lucie m'a demandé de vous l'apporter, Madame Maynard, j'insiste sur son nom comme elle vient de le faire avec le mien.

— Dans ce cas, je ne peux pas vous refuser de vous asseoir.

— C'est trop aimable à vous.

Devoir la vouvoyer et l'appeler par son nom est vraiment bizarre, mais si c'est le prix à payer pour passer un peu de temps avec Zélie. Je veux bien concéder à ce petit sacrifice.

— Vos amis ne sont pas avec vous ?

— Non, ils ont succombé à l'appel d'une belle pizza.

— Et ce n'est pas votre genre ?

Son petit sourire en coin déclenche le mien.

— D'habitude si. Mais j'ai vraiment bien fait de venir ici pour manger équilibré.

— C'est important pour un sportif de faire attention à son hygiène de vie et à la nourriture.

— Surtout quand celle-ci est gratuite.

J'attaque mon plat de pâtes. Mon ventre n'en pouvait plus de les regarder sans que j'y touche.

— Ah oui, en effet, tu... Vous aviez faim.

— Si l'on parle doucement, on peut non ? lui demandé-je sur le ton de la confidence.

— On attire déjà l'attention. Alors nous allons éviter.

Zélie se penche sur le côté de sa chaise pour attraper sa sacoche. Elle en sort un livre et une copie que je suppose être la mienne. Elle pose un bloc-notes à côté de ma main qu'elle frôle au passage. Elle se met instantanément à rougir alors qu'elle me propose un stylo. Nos regards sont aimantés et ni l'un ni l'autre n'arrivent à s'en défaire. C'est la silhouette d'un étudiant passant proche de la table qui l'a fait réagir.

— Interdiction de le mettre à la bouche et de le mâchonner.

Un sourire en coin, je prends le crayon à bille et volontairement je capture ses doigts que j'emprisonne des miens.

— Arrête, murmure-t-elle. Faisons semblant que je t'aide à réviser.

— Pourquoi faire semblant ?

— Tu aimerais...

— Que l'on passe plus de temps ensemble ?

Mon sourire s'illumine et apporte un peu plus de couleurs à ses joues.

— Je parlais plus tôt de cours particuliers.

J'avance mon buste vers Zélie. La panique se lit dans ses yeux. Mais je me saisis du livre, je l'ouvre sur n'importe quelle page, car ça n'a pas vraiment d'importance. Je le place entre nous et de l'index je lui montre un passage comme si j'avais besoin de son aide.

— Moi aussi je parlais de cours privés.

Mes dents capturent ma lèvre et Zélie est proche d'en faire autant. Elle joue le jeu et penche la tête pour lire le passage que je lui désigne. Nous sommes assez proches pour chatouiller d'un souffle la joue de l'autre.

— Sois un peu sérieux.

— Oh, mais je le suis. Je suis sûr que l'on pourrait s'entraider. S'apporter notre savoir en matière de...

— C'est bon, j'ai compris, Rio. Montre-toi sérieux sinon, je m'arrête là.

— Ça serait dommage... Notre collaboration sera, j'en suis persuadé, fructueuse.

Zélie ne me répond pas et préfère me montrer un paragraphe sur ma copie.

— Tu vois là, tu aurais dû noter une référence de Victor Hugo qui prouverait que tu as lu le livre.

— De quel genre ?

Elle tourne les pages à la recherche du passage que j'aurai dû mentionner. Elle le souligne de la pointe de son stylo fermé pour que je repère bien l'extrait.

— En ajoutant ces quelques lignes, ça me rapporterait combien de points en plus ?

— Tu ne dois pas le voir ainsi. Pense d'abord à améliorer tes dissertations. Ton développement est bien structuré, tes idées sont bonnes et intéressantes, il ne te reste plus qu'à étoffer tes écrits en les ponctuant de quelques références.

— Je vois et si je suis tout ça, je peux obtenir assez de points dans cette matière ?

— Vous m'avez démontrée ce matin, avec votre fiche, que vous en étiez capable.

Je la vois se tendre et reculer contre le dossier. Le retour du vouvoiement me prouve que l'on nous regarde.

— Terminons notre repas, nous allons être en retard pour les prochains cours.

Madame Maynard me tend son livre et me dit qu'elle me le prête pour que j'améliore mes prochaines fiches. Et pour la remercier, je lui propose de partager le carpaccio d'agrumes pour clôturer ce bon moment.

Qu'est-ce qu'elle est belle...

☆☆☆☆

Rio s'entraîne avec ses potes et pendant une heure, il enchaîne les paniers sous le regard de Paul et de son coach. Il est doué et il se sait, non ?

Rio a du mal avec Paul maintenant qu'il sait quel a été son comportement avec Zélie. Vous pensez qu'ils vont pouvoir continuer à travailler ensemble ?

Rio refuse de manger les pizzas achetées par Paul et se rend à la cafétéria pour manger équilibré. Il a pris la bonne décision ?

Il mange en compagnie de Zélie qui a la bonne idée de se servir de ce moment pour le faire réviser. Est-ce que c'est crédible aux yeux de ceux qui les regardent ?

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📍 Dans le chapitre de mardi on retrouver ZELIE :

🎭 Je dois lui parler...

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🥰 Bonne journée mes #Player #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚


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