#Basket 12 | RIO

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12 RIO

Une nouvelle semaine débute.

☆☆☆☆

Hier, j'ai commencé mon dimanche par une grasse matinée bien méritée, après quelques nuits chaotiques. Un sommeil réparateur où j'ai rêvé de Vénus et de son show. Elle était magnifique dans sa tenue rouge. Un combo des plus érotiques avec sa voix posée sur cette chanson aux paroles explicites et grâce à sa danse suggestive, qui n'a laissé personne indifférent.

Vénus cachée derrière son masque m'a permis de sortir en douceur de mon sommeil. Ma queue au garde-à-vous comme tous les matins, je me suis donné du plaisir en imaginant quels pourraient être ses traits, ses courbes et petit à petit ce sont ceux de Zélie qui se sont imposés.

Je suis allé au cabaret pour passer une bonne soirée et me sortir Zélie de la tête. Et à peine suis-je réveillé que, la première à laquelle je pense, c'est à cette femme. Ma professeure.

Elle a beau me plaire, elle représente une vraie menace.

J'ai passé mon dimanche à réviser, réaliser la dissertation pour le cours d'anglais. Les derniers de math sont intégrés, ainsi que ceux de sciences. J'ai terminé la fin de journée en lisant un des livres donnés par Zélie.

Enfin, feuilleter serait plus juste. J'ai survolé l'histoire, et en diagonale en plus.

C'est déjà un exploit !

Est-ce que je veux impressionner Zélie ? Je tiens surtout à récupérer des points là où je peux.

Comme tous les lundis matin, j'ai cours de littérature. Le campus est noir de monde. Une vraie fourmilière. Chacun allant vers l'amphithéâtre ou la salle attribuée.

— Yo, Rio, me salue Joao.

— Salut, mec !

— Ça y est, la marmotte sort de son hibernation ? se marre Sohan.

On réalise notre check et ils m'emboîtent le pas.

— Tu aurais dû venir, mon gars, la soirée était démente.

— Je parie que vous avez fini à poil dans la piscine, j'annonce complètement blasé.

— Ouais, mais c'était ouf ! s'enthousiasme Joao. Les nanas étaient déchaînées. Ça a été open-bar, jusqu'au bout de la nuit.

— Et toi ? réclame Caroll, qui nous a rejoints.

— Je suis allé au Vésuve pour voir Vénus.

— Mais on n'est pas au début du mois ? râle Joao.

— C'était une surprise d'après le site internet. Mais sur place, j'ai su par le barman qu'elle venait remplacer une des danseuses malades.

— La chance, s'exclame Sohan. Elle a fini à poil ?

— C'est un peu le principe du show, je me moque de mon pote. Elle a terminé en grand écart facial.

— Pow Pow Pow !

— Tu imagines la gonzesse qui te chevauche...

— Madame Maynard arrive, nous informe Bilal.

Nous montons les gradins pour nous rendre à nos places. Je m'installe rapidement pour pouvoir la détailler dès qu'elle va franchir la porte.

Je ne l'ai jamais vue aussi sérieuse depuis que je la connais. Elle qui est si souriante. Sa tenue aussi a le seum. Elle porte un tailleur-pantalon noir sur un chemisier clair et un foulard bicolore autour du cou.

Est-elle malade ? En tout cas, elle n'a pas l'air dans son assiette. C'est dommage pour une fois que j'ai révisé. Avec la chance que j'ai, elle va nous coller un travail noté à faire pendant les deux heures et pendant ce temps-là elle va pouvoir se reposer. Enfin, c'est comme ça que faisait Madame Albert.

— Elle n'a pas l'air en forme, me confie Sohan. Je lui ai même filé une barre énergétique.

— Quand ça ?

— Juste avant de vous rejoindre. Elle discutait avec Paul. Ça avait l'air tendu.

— Comment ça ?

— Ils s'engueulaient sans vouloir attirer l'attention.

Je ne me suis donc pas fait de film. Il y a un truc qui ne va pas ce matin. Mais je vais devoir patienter pour étancher ma curiosité, que le cours se termine pour le lui demander. J'ai beau me dire que je dois m'en battre les couilles d'elle, il y a un truc qui me ramène tout le temps à elle.

En attendant, elle fait son cours, écrit au tableau les références littéraires en rapport avec l'étude de texte que l'on est en train de faire. Et pour une fois, je ne me sens pas largué. Je n'ai pas le temps de réagir aux questions qu'elle pose parce que les intellos s'en chargent. Mais j'ai eu plusieurs bonnes réponses.

Je prends des notes et je l'écoute religieusement.

— T'es malade toi aussi ?

— Non, j'ai des points à rattraper...

Bilal m'offre un sourire et me serre l'épaule avec sa main. Son regard pétillant me prouve qu'il est fier de moi. Il sait que ce n'est pas simple pour moi de tout mener de front.

— Tu ne veux pas de ma fiche sur ce cours alors ?

— Non, c'est bon ! La mienne est largement mieux, le provoqué-je alors qu'il m'adresse son majeur.

On se marre tous les deux, tandis que la sonnerie nous annonce la fin du cours. Je n'ai pas vu passer les deux heures. Et c'est bien la première fois que je n'ai pas ressenti le besoin de dormir.

Bel exploit, Madame Maynard.

J'attends que le gros des étudiants soit sorti avant de me lever. Deux d'entre eux discutent avec elle quand j'arrive devant son estrade. Les fesses appuyées sur l'un des bureaux du premier rang, je remets en place la lanière de mon sac à dos qui a glissé de mon épaule. Je la maintiens en position en gardant ma main crochetée autour de la sangle. Les jambes tendues devant moi, je croise mes pieds et attends que les deux connards arrêtent de discuter avec elle sur les œuvres fondamentales de notre ère.

Je tente de rester le plus calme possible et en profite pour récolter des indices sur son état. Elle est tendue. Le teint fatigué et pâle malgré son maquillage. Ses joues sont creusées. Ses épaules sont légèrement voûtées et, dans ses iris, qu'elle vient de relever vers moi, j'arrive à y lire bien trop de choses au fur et à mesure qu'elle tente de me les cacher.

Les deux pingouins partent enfin.

— Monsieur Carter, je n'ai pas de temps, me balance-t-elle tout en se levant.

Elle se dirige vers la sortie, mais se retourne en ne me sentant pas la suivre. Je continue de me taire en attendant qu'elle revienne vers moi, un brin inquiète. Elle ne peut pas s'empêcher de ressentir de l'empathie pour les autres.

— Vous allez bien ?

— Et toi ?

Elle marque un temps d'arrêt face à mon tutoiement.

— Nous sommes seuls, la rassuré-je.

— Je peux savoir pourquoi tu m'attends ?

— Tu as confronté ton visage au miroir ce matin ?

— Tu as patienté tout ce temps pour me parler d'esthétisme ?

— Ça change de la littérature du XIXe siècle et de l'œuvre de Victor Hugo.

Ses yeux s'agrandissent et sa curiosité finit de la ramener vers moi. J'ai suscité son intérêt et je n'en suis pas peu fier.

— Tu as écouté mon cours ?

— Ça a l'air de te surprendre ?

— Un peu, je dois dire.

Elle se détend légèrement et en temps normal j'aurais pu lire de la méfiance, mais là c'est de la gratitude.

— Tu as décidé de bosser un peu ?

Je lui montre ma fiche réalisée pendant son cours. Elle l'attrape, la lit avant de me la rendre.

— C'est du bon boulot, Rio.

— Merci, Zélie.

— Autre chose ?

— Puisque tu me le demandes.

Je replie mes jambes, me redresse et incline même mon corps vers elle pour lui parler plus bas.

— Tu vas bien ?

Elle marque un temps d'arrêt avant de prendre en compte ma question.

— Je me porte comme un charme.

— Tu en es sûre ?

— On ne peut plus.

J'attrape son bras au vol, alors qu'elle tente de fuir cette conversation. Elle se crispe. Je peux sentir à quel point ses membres sont tétanisés. Mais je dois vérifier un truc avant de la relâcher.

Je soulève la manche de sa veste et le trait rouge que j'ai perçu quand elle levait la main pour écrire au tableau n'était pas le fruit de mon imagination.

Elle tire sur son bras pour se dégager. Je ne le retiens pas pour ne pas la contraindre, mais mon corps fait barrière pour l'empêcher de me fuir.

— C'est Paul qui t'a fait ça ?

— Je ne sais pas de quoi tu parles !

— De la trace rouge sur ton poignet, de la façon dont tu t'es tendue quand j'ai agrippé ton bras...

— Tu m'as prise par surprise.

Malgré la situation critique, je ne peux m'empêcher de lui offrir un sourire canaille, ce qui l'agace d'autant plus. Elle vient de comprendre le double sens que j'ai capté dans sa phrase. Je sais bien que ce n'était pas voulu. Mais l'image de nous deux ne m'a pas déplu.

— C'est cool ! Tu as repris des couleurs, je lui chuchote au creux de son oreille.

Je traîne mon nez dans ses cheveux et j'en profite pour sentir son parfum. Je le connais, mais je ne sais pas d'où. Zélie se soustrait à mon reniflement en règle, mais, trop tard, j'ai aperçu quelque chose qui me fait serrer les poings.

— C'est pour ça que tu portes un foulard ? m'énervé-je.

— J'ai pris froid, c'est tout.

— Qui t'a fait ces marques ? Paul ?

Ma question est posée d'une voix basse pour ne pas apporter plus de gravité à la situation que je viens de découvrir. Ce salopard, non content de la tromper à tour de bras, se permet en plus de la brutaliser.

— Ça ne te regarde pas !

La sonnerie annonçant le prochain cours vient de retentir.

— Tu ferais mieux d'y aller.

— Zélie... Regarde-moi.

Mon index soulève son menton et je peux lire dans ses iris que je ne dois pas insister.

— Je suis là si tu as besoin d'en parler. Tu peux même m'appeler si ça se reproduit. Tu as toujours ma carte ?

Elle secoue positivement la tête. Je m'approche d'elle et Zélie ferme les yeux. Ma bouche rêve de l'embrasser, mais ce n'est ni le lieu ni le moment. Alors je dévie de ma trajectoire et dépose mes lèvres sur sa joue.

— Téléphone-moi de jour comme de nuit.

Je sors aussitôt et cours dans le couloir pour atteindre l'autre salle. J'arrive juste avant que la porte soit fermée par mon prof de math.

— C'était moins une, Carter.

— Désolé ! Une envie pressante.

— Passez-moi les détails et allez vous installer.

Je me tourne vers lui, ouvre mon sac et lui tends ma copie. Surpris, il me regarde et j'ajoute :

— C'est mon contrôle de la semaine dernière, merci de m'avoir accordé ce temps supplémentaire.

— Faites en sorte que ça ne se reproduise pas trop souvent.

Je ne demande pas mon reste et grimpe les quelques marches pour atteindre la place gardée par Caroll. Je m'installe entre lui et Bilal. Et je fais mine de ne pas voir leurs regards se poser sur moi.

Le cours se termine et je n'ai qu'une envie, c'est de filer à la cafétéria du campus. Je n'ai pas pris de petit-déjeuner ce matin. Grave erreur. J'ai une dalle hors norme.

— Tu vas où ? me demande Caroll.

— Bouffer !

— Tu as oublié qu'on doit rejoindre le coach ?

— Putain ! Je n'ai rien mangé et en plus j'ai zappé mon sac de sport.

— Ça ne te ressemble pas, d'oublier ce genre de rendez-vous, s'étonne Bilal. Un truc cloche ?

— C'est bon, ça arrive même au meilleur !

Je m'arrête devant un distributeur de bouffe. Je résiste à prendre des trucs chocolatés, bien trop sucrés, gras et je finis par sélectionner des barres énergétiques.

— Rends-moi service, Caroll. File-moi du fric !

Au même moment, Zélie entre dans mon champ de vision et je ne peux détourner le regard. Elle discute avec une collègue et arrive à ébaucher un sourire convenu.

— Arrête de la mater.

— Garde tes conseils pour toi, Bilal. Bouge, on va être à la bourre.

Une barre de céréales dans la bouche, j'avance vers le gymnase à grandes enjambées.

En fin de compte, cette séance tombe bien. Je vais pouvoir me défouler. Surtout quand j'aperçois, assis dans les gradins, mon agent qui me fait signe avec le pouce en l'air.

C'est ça, connard ! Tout baigne.

☆☆☆☆

Une grasse matinée et un dimanche studieux pour notre basketteur. Zélie aurait-elle une bonne influence sur lui ?

Visiblement, ses efforts de révisions payent. Et Zélie est agréablement surprise par la prise de notes de Rio. Va-t-il continuer sur cette bonne voie ?

Rio a découvert les traces laissées par Paul sur le corps de Zélie. A-t-il bien fait de lui proposer son aide ? Ou ferait-il mieux de ne pas s'en mêler ?

Paul attend Rio dans les tribunes pour lui parler. Comment va se passer leur échange ?

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📍 Dans le chapitre de samedi, on retrouvera ZÉLIE :

🎭 Un lendemain difficile...

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🥰 Bonne journée, mes #Players #Love, gros bisous 💋

🏀 Kty.Edcall.Auteure 📚


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