Chapitre 8 - Le jeu commence [Partie 2]


Lorsque nous eûmes fini nos verres de vin, Matthieu nous conduisit vers un petit restaurant de quartier. La façade et l'intérieur étaient tout à fait classiques mais la nourriture qu'ils y servaient était extraordinaire. Après m'être régalée de langoustine en entrée et de canard en plat, le serveur nous servit nos desserts à base de chocolat et de framboise. Tout au long du repas, j'avais essayé d'éviter les sujets trop personnels pour me protéger. Matthieu avait adopté le même comportement en esquivant mes questions. Résultat, je ne connaissais rien de plus sur lui.

- Alors Emma, dis-moi pourquoi tu m'as proposé ce marché.

- Je te l'ai dit, je voulais tester de nouvelles choses.

- Arrête de me mentir, je sais que ce n'est pas la vraie raison.

- Disons que je m'ennuie au lit, lui répondis-je. A cause du vin, je me mis à lui raconter mon histoire amoureuse enfermée dans sa routine, résignée sur son avenir. Quand j'eus fini de lui déballer ma vie sentimentale, il me dit subitement :

- Enlève ta culotte.

- Comment, lui demandais-je certaine d'avoir mal compris.

- Tu es venue me voir pour que je m'occupe de toi et ça commence maintenant. Je sais ce qui t'as fait venir et je sais ce qu'il te faut. Maintenant, donne-moi ta culotte. Je n'aime pas me répéter.

Il me regardait avec des yeux brûlants de plaisir et d'excitation. Je me sentis fondre. L'alcool aidant, j'enlevais mon sous-vêtement et le lui tendis sous la table. Lorsque nos doigts se frôlèrent, je sentis un léger tremblement parcourir mon corps jusque dans mon vagin. Je commençais déjà à avoir envie de lui. Ma culotte, déjà mouillée, confirma mes pensées.

Je finis tant bien que mal mon dessert et Matthieu se leva pour aller payer l'addition. Il me rejoignit rapidement pour m'aider à enfiler ma veste. Il en profita pour m'embrasser la nuque et laisser sa main droite se balader sur mon corps. Je savourais ce léger picotement que je ressentais quand il me touchait. Cette sensation fut trop éphémère à mon goût. Je voulais plus. Cet homme allait me rendre folle.

Dehors, une voiture de luxe nous attendait. Matthieu remercia son chauffeur et prit les clefs. Il m'ouvrit la portière et m'aida à entrer dans le bolide sans tout dévoiler de ma féminité. C'était un gentleman, pervers certes, mais un gentleman quand même. J'appréciais tous ces petites attentions qu'il m'avait offertes depuis le début de la soirée. Il avait le don de me rassurer et cela me donnait du courage pour la suite. L'angoisse et la peur que j'avais éprouvées au début s'étaient envolées, laissant place à un sentiment de bien-être et de confiance mutuelle.

J'entrais tant bien que mal dans la voiture de Matthieu et essayait de m'assoir confortablement étant donné la situation. Le frottement du cuir du siège sous mes cuisses réveillait mon corps qui, déjà, réclamait la suite. Matthieu s'installa au volant et démarra, tout en délicatesse, la voiture. Je ne savais pas où il m'emmenait mais tout cela m'importait peu. Ce qui comptait pour moi, à ce moment précis, c'était sa main droite qui se posait sur ma jambe lorsque que nous étions obligés de s'arrêter à un feu rouge. A chaque fois, elle se positionnait plus haut tout en relevant, délicatement, ma jupe. La chaleur de ses doigts sur ma peau augmentait mon envie. J'en étais à espérer que tous les feux soient rouges et qu'ils durent encore plus longtemps, afin de prolonger le contact physique.

Mon désir sexuel était à son comble. Je n'avais jamais été traitée de la sorte. Aucun homme avait réussi à faire durer autant les préliminaires et la tension sexuelle. Mes nerfs étaient exacerbés et je ressentais pleinement chaque sensation, que je savourais entièrement. Chaque petite caresse prenait une toute autre dimension et un autre goût. J'avais toujours apprécié le sexe, sans jamais l'aimer complètement et surtout sans jamais le vouloir aussi désespérément. Je devenais folle, folle de désir. Matthieu semblait savoir donner du plaisir à une femme et j'étais prête à le suivre, aveuglement.

Obnubilée par mes pensées torrides, je ne me rendis pas compte que nous nous étions arrêtés sur une place de parking. Le bruit de la portière, qui se refermait, me fit sursauter. Les choses sérieuses allaient enfin commencer. Il était temps, j'avais atteint la limite de ma patience et quelqu'un devait s'occuper de moi.

Matthieu m'aida à sortir de la voiture et ce bref contact fut amplifié par mon envie démesurée. Je replaçais rapidement ma jupe trop relevée et en profitais pour regarder autour de moi. Je ne vis que des beaux immeubles haussmanniens et un petit parc en face. Je ne savais pas dans quel quartier précisément nous étions mais l'environnement était très luxurieux. Il ouvrit la porte et me conduisit dans un grand appartement au cinquième étage.

- Bienvenue chez moi ! On va passer tout le week-end ici alors fais comme chez toi.

Je déposais mon sac avec mes quelques affaires et contemplais le grand appartement de Matthieu. Ce qui me frappait en premier, c'était l'immense hauteur sous plafond et les élégantes moulures anciennes. Le parquet, probablement en chêne massif, était parfaitement lustré. Plus j'avançais dans la pièce, plus je fus surprise par le manque de personnalité du logement. Mur blanc, meuble noir, aucune couleur, aucune photo, aucune décoration. Rien. Juste le stricte nécessaire. Je me demandais comment il faisait pour vivre dans cet appartement qui pourrait facilement se confondre avec un hôpital, en plus luxueux.

Je n'eus pas le temps de continuer mon exploration. Matthieu vint se coller à moi et m'embrassait passionnément. Doucement, il me poussait, tendrement mais fermement, en arrière afin de me plaquer contre le mur. Ses lèvres ne tardèrent pas à descendre le long de ma nuque jusqu'à ma poitrine. Sa main droite, habile, déboutonna mon chemisier blanc qu'il fit glisser lentement le long de mes bras. Sa bouche happa mon téton droit, tendu malgré la prison que formait mon soutien-gorge, et il commença à le mordiller allégrement. Je sentis mon désir, déjà attisé, monté encore et encore. Mon souffle s'accélérait et je soupirais plusieurs fois de plaisir. Sa main gauche ferme et quelque peu rugueuse s'empara de l'autre téton qu'il titillait d'une manière experte. D'un coup, il le pinça plus fort. Je gémis tandis que la sensation, telle un courant électrique, envahissait mon corps. J'avais envie de plus. Je n'allais pas tenir encore longtemps comme ça.

- Va chercher l'objet que je t'ai demandé d'amener, m'ordonna-t'il d'une voix rauque et autoritaire.

Je n'avais pas l'habitude de me laisser parler sur ce ton. Cependant, la tension érotique et mon désir sexuel firent que je ne disais rien. Pire encore, j'avais eu, pendant quelques secondes, le sentiment que mon corps et mon esprit aimaient ça. Etais-je de ces femmes qui appréciaient d'être soumises au lit ? Je ne le savais point mais j'étais pressée de le découvrir. Je retournai rapidement le sac à la recherche de la paire de menottes et du bandeau que je lui tendis.

- Tu en as pris deux. Je ne t'en avais demandé qu'un. On va en utiliser qu'un seul ce soir. Fais ton choix.

- Pourquoi ?

- Parce que je ne suis pas sûre que tu le supportes. Je veux commencer doucement avec toi.

Je m'approchai de lui et caressai son entrejambe tout en lui murmurant à l'oreille :

- S'il te plait, utilise les deux. Je te dirais si c'est trop pour moi.

Je ne me reconnaissais pas dans cette audace mais j'étais heureuse d'avoir osé le faire. Je n'avais même pas fini ma phrase qu'il m'attrapa par les fesses et me souleva. Je m'accrochai à lui et en profitais pour respirer, dans sa nuque, son odeur musquée. Je fermais les yeux et me laissais transporter dans ses bras musclés. Matthieu me déposa, lentement, sur des draps en satin d'une douceur incroyable.

- Mets le bandeau.

Ce que je fis, immédiatement. Je ne pouvais plus rien voir mais je percevais sa présence à mes côtés et ses mouvements sur le lit. Je sentis ses mains se balader sur mon corps tandis qu'il me déshabillait rapidement. Cette sensation était incroyable : un mélange de soulagement de commencer et de frustration de la lenteur de ses actes. Matthieu faisait tout pour que je lui succombe.

Il attacha ensuite mes mains avec ma paire de menottes. Le contact froid du métal me fit tressaillir. Il évitait un maximum les caresses prolongées afin d'attiser mon envie. C'était une réussite. Je le sentais alors bouger sur le lit puis entendis le bruit significatif d'un haut qui tombait au sol. Enfin, il descendit la braguette de son pantalon et se débarrassa de ses derniers vêtements. Il ouvrit ensuite un tiroir et j'entendis le bruit caractéristique du plastique légèrement froissé. Il avait pensé aux préservatifs.

Il me rejoignit enfin et se posa sur moi, sans rien faire. Je bougeais, me tortillais, dans l'espoir qu'il s'occupe de moi ou, au moins, d'avoir un léger contact. Je l'imaginais en train de prendre du plaisir à me regarder, là, soumise et offerte à lui. D'un coup, je sentis sa bouche sur mon téton me mordiller. Je gémis de surprise. Il s'enleva aussitôt. Puis ses doigts jouaient avec mes seins pendant quelques secondes avant de repartir. Il m'avait rendu folle de désir.

- J'aime te voir comme ça. C'est un magnifique spectacle. Est-ce que tu en veux plus Emma ?

- Oui, soufflai-je.

Je le sentis bouger sur le lit et je l'entendis ouvrir l'emballage du préservatif. D'un coup, il me tira par les jambes et se plaça sur moi. Je gémis à la fois de plaisir et de surprise Son souffle était saccadé, plein de désir. Il entra en moi, doucement, tout en tendresse. J'avais envie de caresser son dos, de passer mes mains dans ses cheveux, de m'agripper à lui pour lui donner le rythme... Pourquoi ai-je donc choisi les menottes ?

Il commença par des va et vient très doux à un faible rythme. Sa main gauche continuait de s'occuper de mes seins avec l'aide de sa bouche. Sa main droite agrippait mes fesses. J'adorais les multiples sensations qu'il m'offrait en même temps. Je sentis le désir monté encore en moi. Je n'allais pas tenir longtemps avant de jouir. Il continuait avec ce rythme tout en douceur qui me faisait perdre la tête. Quand il accéléra enfin, je ne pus retenir un gémissement de soulagement et de bonheur. Je sentis cette délivrance approchée et je me cambrais pour mieux l'accueillir en moi. Mon corps tout entier était pris de légers tremblements. Lorsqu'il mordit mon téton, ce fut trop pour moi. Je criai mon extase tandis que mon vagin se serrait autour de son membre.

Matthieu accéléra subitement le rythme. Je passai mes jambes autour de sa taille afin de mieux le sentir en moi. Ses va et vient étaient plus brutaux, presque sauvages, mais j'adorais ça. Mon souffle était saccadé et je sentais mon désir monter en moi, à nouveau. Il me pilonnait encore et encore et grognait de plaisir. Il poussa alors un cri rauque et je sentis son pénis tressaillir en moi. Il venait de jouir.

J'étais frustrée, je voulais qu'il continue. J'étais si proche de ma deuxième extase. Il devait lire dans mon esprit ou mon visage reflétait mon envie car il continuait sur ce rythme. Je sentis ma jouissance venir mais il me manquait quelque chose, cette petite étincelle qui ferait que j'allais passer de l'autre côté. A cet instant précis, sa main droite vint titiller mon clitoris. Je criai de surprise et il continua son assaut. Je ne tardais pas à jouir en murmurant son prénom. Un léger tremblement envahit tout mon corps et je me cambrais pour faire durer ce moment le plus longtemps possible.

Matthieu s'écroula sur moi et je sentis son poids sur mon corps. Je trouvais ce moment post sexe très apaisant et réconfortant. Pour moi, c'était la définition même de l'extase. Je me sentais comblée physiquement et mon esprit était comme transporté ailleurs, hors de moi. La seule chose qui m'importait encore étaient, pour moi, des délicates caresses, des bisous remplis de tendresse et son membre en moi. Peut-être l'avais-je exprimé à haute voix ou peut-être l'avait-il senti car Matthieu fit exactement ce dont j'avais envie pendant les deux minutes qui suivirent. Puis il vient me libérer mes mains et m'enleva mon bandeau. Il en profita pour caresser mon visage et déposa un tendre baiser sur mes lèvres.

Matthieu s'étendit à côté de moi et je me blottis contre lui, repue et satisfaite. Nous n'avions pas encore échangé de mots mais nous n'en sentions pas le besoin. Que dire ? Nous ne voulions pas détruire la magie, l'alchimie du moment. Les gestes parlent souvent plus que les mots. Tout ce que je voulais maintenant c'étaient ses caresses sur mon dos et mes doigts qui se promenaient sur son torse musclé. Je me laissais aller, pour une fois dans ma vie, et écoutais son cœur battre. Le rythme, soutenu au début, diminuait lentement. Son souffle, rapide, se calmait au fur et à mesure que les secondes s'égrainèrent. Cet instant, juste après l'amour, était tellement agréable que c'était, pour moi, mon moment préféré dans le sexe. Clément ne l'avait jamais compris et l'interrompait à chaque fois avec des questions pour flatter son égo masculin. J'arrêtai de penser à lui immédiatement. Cela n'avait plus d'importance.


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Salut à toi, fidèle lecteur ! J'espère que cette fin de chapitre t'a plu.

N'hésite pas à me dire ce que tu as pensé et surtout j'aimerais savoir si ma première scène de sexe (en entier) est réaliste et bien détaillée d'après toi.

Sinon, la suite c'est vendredi !

Bonne(s) lecture(s)

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