Chapitre 5 - Substitution


Qui était donc cette femme ? Depuis cette dernière soirée dans ma boite de nuit, depuis qu'elle s'était refusée à moi et depuis que je m'étais inconsciemment interdit d'avoir du plaisir avec deux filles, j'étais incapable de ne pas penser à elle. Elle avait réussi à faire en sorte que je ne puisse plus jouir. Une semaine déjà et une semaine où je n'avais pris aucun plaisir. Et pourtant, j'en avais donné. Beaucoup même. Quelque chose en moi avait changé mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.

La seule explication possible était ce mélange de frustration, de colère et de surprise que j'avais ressenti lorsqu'elle avait dit non. C'était la seule et unique raison. Je ne pensais qu'à elle depuis une semaine car elle m'avait frustré. Je ne prenais plus de plaisir car elle me l'avait interdit. Je ne ressentais plus rien car je ne m'étais pas encore remis de ce trop-plein de sensations. La solution simple pour remédier à ce problème était le sexe. Multiplier les partenaires, multiplier les positions et multiplier les lieux. Rien de plus simple, rien de plus facile. J'étais bien décidé à mettre mon plan en action.



Lundi matin, il était 8 heures et j'étais déjà arrivé à mon bureau depuis une trentaine de minutes. J'avais beaucoup de projets sur le feu et je devais prendre des décisions. J'avais prévu d'acheter un nouveau bar, parfait pour étendre mes activités. Et en dissimuler certaines. Je pouvais facilement créer une salle cachée, au fond, en prétendant y mettre une cuisine. J'étais devenu un pro dans l'art de dissimuler mes activités. Officiellement, j'étais un patron de multiples entreprises essentiellement dans la restauration et la fête même si j'avais en quelques unes plus sérieuses. Officieusement, j'étais le maitre des nuits des plus riches.

Mes entreprises cachaient presque toutes une pièce secrète où les vices régnaient. Tous liés au sexe, bien évidemment. Pas question de devenir une plaque tournante de la drogue même si la consommation, en mes lieux, n'y était pas sanctionnée. Je fournissais tout : les chambres, les objets, les préservatifs et les filles bien évidemment. La plupart se contentaient de faire le service mais les riches qui se pressent dans mes clubs clandestins pouvaient leur en demander plus, beaucoup plus.

Mon concept cartonnait. Les milliardaires de ce monde cherchaient tous un endroit où ils pouvaient donner libre cours à leur imagination et à leurs pulsions sexuelles, sans prendre le risque de se retrouver dans la presse à scandale. Dans mes établissements, il était possible d'assouvir toutes ses envies et désirs : orgie, voyeurisme, exhibitionnisme, sado-masochisme, plan à trois, échangisme... ou même du sexe vanille. Je me demandais qui pouvait venir dans mes établissements et se contenter de faire l'amour. Ça n'avait tout simplement pas de sens pour moi.

L'argent coulait à flot et je le blanchissais dans mes activités officielles. Rien de plus simple. Surtout quand de grands noms de la justice, du FISC et du milieu policier se pressaient dans mes clubs.

La totalité de mes établissements était éphémère, pour ne pas éveiller les soupçons. Ils redevenaient ensuite, au bout de six mois ou un an, de simple bars, restaurants ou boîte de nuit. J'avais donc régulièrement besoin de nouveaux endroits et je venais de tomber sur un bar qui ferait parfaitement l'affaire.

J'appelais ma secrétaire pour lui demander les plans du nouvel établissement et quelques papiers. Je fus très surpris en la voyant arriver en mini-jupe noir et chemise blanche, qu'elle avait pris soin de décolleter, perchée sur des talons hauts. Ça, c'est une invitation où je ne m'y connais plus en femme.

- Vous pouvez les poser là Marlène s'il vous plait.

J'attendis qu'elle ait posé les papiers et en profitai pour regarder plus en détail sa silhouette. Elle avait de grandes jambes mises en valeur par cette petite jupe très courte. Ses cheveux roux étaient incroyablement étincelants et, en tombant sur son chemisier blanc malicieusement déboutonné, attirèrent mon intention sur sa petite poitrine.

- Quelle jolie tenue que vous portez aujourd'hui, dis-je avec mon célèbre sourire de charmeur.

Son visage rougit et elle me remercia du bout des lèvres. Ce n'est pas une invitation, ça c'est une proposition.

- Est-ce que vous avez pensé à moi ce matin en vous préparant ?

Elle vira au cramoisi et croisa les jambes. Ça, c'est une réclamation. Je me levai et m'approchai d'elle. Je lui caressais avec douceur son visage. Elle se laissait faire et ses yeux m'avouaient l'envie qu'elle avait de moi. Ça, c'est une supplication pour que je la prenne là, maintenant.

- Vous me plaisez beaucoup comme ça Marlène mais je ne peux rien faire avec vous. Je risque beaucoup trop à coucher avec mes employées. Vous pouvez retourner à votre poste.

Je lis clairement de la frustration dans son regard et j'étais fier du travail que je venais d'accomplir. Elle n'était pas prête de m'oublier. Peut-être que, quand elle aura quitté mon entreprise, je pourrais enfin profiter de cette mini-jupe.



Lundi 15 heures, je quittais seulement mon bureau pour profiter de ma pause déjeuner. J'avais pris l'habitude d'aller manger aux heures de fin de service, les serveuses étaient plus à mon petit soin. Je me rendis donc dans mon restaurant habituel. Une jeune serveuse, visiblement nouvelle, m'installa à une table en retrait. Elle portait un pantalon d'uniforme noire moulant, qui mettait en valeur ses fesses généreuses. Son chemisier blanc, sagement boutonné, ne masquait pas sa poitrine. Je ne m'attardais pas sur son visage banal et ses cheveux blonds anodins. J'avais très faim.

Je la draguais tout au long du service et elle n'était pas insensible à mon charme. Lorsqu'elle m'apporta la carte des desserts, je lui demandais quand elle allait finir son service. Elle me répondit qu'elle serait libre dès que je serais parti.

- D'accord, je ne prendrai pas de dessert alors.

- Vous êtes sûr Monsieur ?

- Oui.

- Vous voulez peut-être quelque chose d'autre ? Un café, un thé ?

- Vous ?

Son visage vira au rouge. J'avais l'habitude de faire cet effet-là aux femmes. Elle se mordit les lèvres et me sourit. L'affaire était réglée. Je payai rapidement mon addition et retrouvai la serveuse devant le restaurant. Elle était d'humeur bavarde et me raconta presque toute sa vie sur le chemin vers l'immeuble de ma compagnie, M. E. Holding. Je répondis laconiquement aux questions qu'elle me posait. Elle ne voulait pas coucher avec un inconnu. Classique.

Lorsque nous arrivâmes devant les portes de mon immeuble, nous empruntâmes mon chemin réservé afin d'arriver directement dans mon bureau. Je ne voulais pas que tout le monde voit ma conquête du jour. Elle risquerait d'être gênée et de refuser. Au moment exact où nos corps avaient franchi le seuil de la porte, je la plaquai contre le mur et l'embrassai langoureusement. Elle me répondait. La partie s'annonçait bien. Je déboutonnai rapidement sa chemise que je fis glisser sur ses bras. Elle avait la peau extrêmement douce. Je défaisais rapidement son soutien-gorge et pris ses seins entre mes mains. Elle avait une poitrine généreuse et pourtant très sensible. Je titillais ses tétons avec mes doigts, puis ma bouche et mes dents. Elle ne tardait pas à émettre des gémissements qui m'excitèrent. Je sentis mon érection gonfler dans mon pantalon.

Je la laissais me déshabiller. Lorsqu'elle me libéra complètement de ces bouts de tissus inutiles, elle prit mon sexe entre ses mains et commençait des mouvements de va et vient. Je sentis ce plaisir habituel monter en moi. J'adorais cette sensation. Je fermai les yeux pour mieux la savourer et je fus étonné de sentir ses lèvres sur mon sexe. Celui-ci se retrouva vite coincé entre sa langue et son palais. Si elle continuait comme ça, je n'allais pas tarder à jouir. Pour retarder le moment fatal le plus loin possible, j'introduis deux doigts en elle. Elle était tellement mouillée. Sa bouche exprima un hoquet de surprise ce qui provoqua des frissons sur mon pénis.

Il était grand temps de passer aux choses sérieuses. Je libérai mon érection de sa bouche et retirai mes doigts d'elle. Je lui glissais à l'oreille que j'admirais son audace. Je la plaquai alors à la baie vitrée. Le froid sur son corps lui provoqua un petit cri de surprise.

- Poupée, je veux que tout le monde me voie en train de te donner du plaisir. Je veux que tout le monde voit la chance que j'ai d'être avec toi, d'être en toi.

Je lui écartai les jambes pour me faciliter l'accès et m'enfonçai en elle. Son vagin se resserra instantanément autour de moi. J'étais déjà à deux doigts de l'extase. Je passais mes mains sur ses seins et m'occupais de ses tétons. En même temps, je lui donnais des petits coups de rein tout en douceur. Je voulais lui faire perdre la tête. Son souffle devenait de plus en plus saccadé, signe que mon stratagème fonctionnait. Elle se pressait contre moi dans l'espoir d'avoir plus de plaisir. Je ne changeais point le rythme et attendit qu'elle me suppliât de la prendre. Ce ne fut pas long.

- Prends moi Matthieu. Prends-moi s'il te plait j'en peux plus.

Le coup d'envoi étant donné, je m'enfonçais de plus en plus en elle. J'accélérai le rythme et ma main droite descendit pour titiller son clitoris. Je sentis alors son vagin se resserrer encore plus contre moi et je l'entendis crier de plaisir. Le premier orgasme était atteint mais je n'avais pas encore pris ma part de plaisir. J'augmentais le rythme. Mes va-et-vient furent de plus en plus fort et de plus en plus puissant. Je sentis cette sensation familière monter en moi : ce plaisir extrême qui ne demandait qu'à sortir.

Je continuais mes coups de butoir et je l'entendis murmurer mon nom. Habituellement, c'était ce moment l'élément déclencheur de mon orgasme. Aujourd'hui, cela ne me fit aucun effet. Cependant, je voulais prendre du plaisir et me libérer de cette tension sexuelle. Cette femme ne faisait pas l'affaire. Je laissai alors divaguer mes pensées vers une autre, vers la personne que je voulais réellement baiser. C'était en l'imaginant que je réussis à jouir.

Je n'attendais pas que mes spasmes se calmèrent pour continuer mon travail avec la blonde. Je ne voulais pas avoir la réputation de quelqu'un qui ne faisait que la moitié du travail. Je n'arrêtais pas mes mouvements avant de sentir son vagin se resserrer une nouvelle fois contre moi. Son plaisir s'exprima alors par un long gémissement.

Je me retirai d'elle, jetai le préservatif à la poubelle et me rhabillai. Je lui demandais de partir parce que j'avais du travail. Ce qu'elle fit. Elle me donna alors son numéro que j'acceptai poliment. Quand elle fut partie, le bout de papier rejoignit rapidement la capote usagée et ils s'enlacèrent dans une union d'objets éphémères.

Pendant une semaine entière, je multipliais les partenaires, je multipliais les lieux. J'avais tout fait de la voiture à l'ascenseur en passant par la cabine d'essayage. Pendant toute une semaine je pris du plaisir. Mais pas à chaque fois, malheureusement. Car cette inconnue s'immisçait dans ma tête, prenait le contrôle de mon plaisir, et m'empêchait de m'amuser. Les rares fois où je réussis à jouir, c'était son visage que je voyais, c'était ses seins que je touchais et c'était son vagin qui m'entourait.

Je devais la retrouver et finir ce qui n'avait pas été fini. C'était la seule et unique manière de mettre un terme à cette mascarade. C'était la seule façon pour que je redevienne l'homme que j'étais.

J'appelai alors mon détective privé. Je lui donnais toutes les informations, bien minces, que j'avais sur elle et lui demandai de la retrouver le plus rapidement possible. J'avais l'intention de mettre fin à ce problème rapidement. Mon plan était imbattable. Mon plan était parfait : coucher avec elle, prendre du plaisir si possible et passer à autre chose. Qu'est-ce qui pouvait mal tourner ?

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