Chapitre 4 - L'heure des résolutions


Le soir même, je décidais d'aller m'excuser auprès de Pauline. C'était ma meilleure amie, je n'ai jamais voulu la faire souffrir. Malgré mes mots, je ne réussis pas à diminuer sa colère envers moi. Je le comprenais parfaitement et ne pouvais la blâmer pour cela. Il nous faudrait du temps pour que notre amitié s'en remette mais nous allions y arriver. En tout cas, je l'espérais fortement.

Je parlais également à Pauline de mes problèmes de couple, comme je l'avais fait avec Estelle. J'avais besoin de points de vue extérieurs et de ses conseils. Elle me dit d'en parler avec Clément et d'essayer de réparer mon couple.

Mais est-ce encore possible ? N'est-il pas trop tard ? Je me posais beaucoup de questions et pensais trop souvent à cet inconnu. Je n'arrivais pas à me défaire de lui, même si je ne connaissais rien de lui. Qui était-il ? Comment s'appelait-il ? Rien, je ne savais rien de lui. Pourtant, quand je fermais les yeux c'est son visage que je voyais. Quand je respirais, c'était son odeur que je sentais. Quand j'étais seule, c'étaient ses doigts que je sentais sur ma peau. Cet homme m'obsédait, littéralement. Mais pourquoi ? Qu'est-ce qu'il pouvait m'apporter que Clément ne faisait pas ? Pourquoi mon corps avait-il autant envie de lui ?

J'avais pris ma résolution : j'allais arrêter de penser à lui. J'allais tout faire pour l'oublier. De toute façon, je n'allais probablement plus jamais le croiser. A chaque fois que mon esprit ou mon corps me le rappelleraient, je me forcerais à penser à Clément. Cet inconnu ne changera pas ma vie. Je garde le contrôle. Je sais qui je suis et où je veux aller et cet homme ne fait pas partie du plan.

Déterminée à l'oublier, je rejoignis mes amies qui m'attendaient pour aller dîner. Au programme : discussion sur nos vies sans évoquer les garçons. C'était sans compter sur Alexia. Tout au long du repas, elle n'avait de cesse de nous évoquer l'homme qu'elle avait rencontré la vieille. Elle voulait tout nous raconter sur son expérience. Mais pas question d'en parler au restaurant.

Nous nous dépêchions de finir nos repas, achetions une bouteille au bar de l'hôtel et montions le tout dans la chambre d'Alexia et Pauline. J'avais hâte d'entendre son histoire et ses détails croustillants. Mon côté voyeur serait-il en train de se réveiller ? Non pas du tout, c'est juste une envie normale de connaître la vie de mon amie, non ?

- J'ai tellement de choses à vous dire. Par où je commence ?

- Par le début, s'exclama Pauline, il s'appelle comment ?

- Aucune idée, il ne me l'a pas dit. Et je ne lui ai pas demandé.

- Tu as couché avec un inconnu, s'écria Estelle, à la fois choquée et résignée face au comportement d'Alexia.

- Allé ce n'est pas si grave. Laissez là parler je veux savoir. On t'écoute et on arrête de t'interrompre, dis-je. Ma curiosité commençait à me ronger.

- Alors je l'ai croisé au milieu de la piste quand j'étais partie à la recherche d'Emma. Il m'a accostée en me disant "Je ne pensais pas que mon frère avait autorisé de si belles créatures à venir ce soir". Je n'aime pas les hommes qui draguent comme ça, avec des phrases si banales. J'avais préparé ma répartie, bien sanglante, mais quand je me suis retournée et que j'ai vu à quoi il ressemblait, j'ai arrêté. Grand, musclé, le visage carré, les cheveux bruns ébouriffés et des yeux d'un bleu incroyable. Il est à tomber. Il m'a invité à danser et je suis allée vous prévenir que j'avais rencontré un bel homme pour que vous ne veniez pas m'interrompre.

Je m'imaginais la scène assez facilement connaissant Alexia et surtout sachant à quoi ressemblait son inconnu.

- Je suis revenue vers lui rapidement. Pas question qu'il me file entre les doigts. On n'a pas dû danser très longtemps, sûrement moins de cinq minutes. J'avais très envie de lui. Donc j'ai commencé à faire des mouvements quelques peu explicites. Il m'a directement agrippé les fesses. C'était violent mais tellement bon. Là d'un coup il m'a retourné et serré contre lui. Je sentais son pénis déjà bien dressé dans mon dos. Il a passé ses mains sous mon T-shirt et a caressé les seins. Croyez-moi, il savait si prendre. Après, il a passé sa main sous ma jupe et directement en moi. Je n'avais pas oublié les gens autour de nous mais je me fichais de ce qu'ils allaient penser. Et puis, l'idée de me faire surprendre a beaucoup augmenté mon envie et mon plaisir. Bref, il me caressait les seins, m'embrassait et s'occupait de moi. Autant vous dire, je n'ai pas mis longtemps à jouir. Mais ce n'est pas encore terminé !

Entendre mon amie raconter ce que j'avais vu hier me mis quelque peu mal à l'aise. J'avais l'impression d'avoir trahi son intimité. Cependant, elle s'offrait en spectacle devant tout le monde. Ça ne devait pas la gêner qu'il y ait quelques spectateurs. J'essayais de me rassurer comme je pouvais. Mon côté coquin, qui s'était réveillé depuis hier, commençait à m'effrayer. Je ne savais plus de quoi j'étais capable.

- Là, il m'a conduit dans une chambre. D'ailleurs je me demande comment c'est possible qu'il y ait une chambre dans un discothèque. C'est bizarre. T'as vu quelque chose comme ça toi aussi Emma ?

Sa dernière phrase déclencha un silence gênant. Personne n'osait parler de peur de créer de nouvelles tensions après celles de l'après-midi. Alexia, devenue rouge pivoine à cause de la gêne qu'elle avait créée et non de la description des événements, repris son récit :

- Donc je disais, il m'a emmené dans une chambre et après il m'a jeté dans le lit. Il s'est rapidement déshabillé, et ça, c'était très beau à voir. Magnifiques abdos. Mais surtout, il était très bien monté. Il ne s'est pas tardé en préliminaires et m'a directement fait l'amour. Je dirais plutôt baisé en fait. C'était violent, brutal presque animal mais complétement bon. Il m'a offert du plaisir. C'était incroyable. J'adore les hommes qui savent qu'une femme n'est pas en porcelaine.

- Alexia épargne-nous les détails, s'il te plait, s'interposa Estelle.

- Tout ça pour dire que j'ai jouis deux fois dans la soirée. Et je ne vous parle pas de petits orgasmes, mais de deux vraies extases.

Alexia n'avait jamais été embarrassée lorsqu'elle nous parlait de ses expériences sexuelles et j'avais toujours apprécié cela. Cependant, dans celle-ci, un petit quelque chose commençait à me déranger. Ce n'était pas les détails crus qui me déplaisaient mais l'évocation de cette soirée. Je me rappelai mon inconnu et les sensations qu'il m'avait procurées. C'était tellement agréable, mais je m'étais interdit de penser à lui. Rapidement, j'essayais de me reprendre et de mettre tout ça de côté.

- Je vous ai dit qu'il me rappelait beaucoup mon ex ? Vous savez celui qui... Enfin, vous voyez non ?

Nous acquiesçâmes toutes, dans un silence, un peu gênées.

- Il a la même forme de visage et la même façon de baiser... Oups, de faire l'amour, ironisa-t-elle. Mais il ne m'avait pas dit qu'il avait un frère. C'est peut-être seulement une ressemblance. Il parait que nous avons tous un sosie dans le monde donc... Enfin, voilà pour ma soirée mais moi j'aimerais bien en savoir plus sur ta soirée à toi Emma. Je suis quasi sûre que tu ne nous as pas tout dis. Ça ne te dérange pas Pauline ?

- Il n'y a rien à dire. Il ne s'est rien passé. Rien qu'un petit baiser et c'est tout. De toute façon, je ne le verrais sûrement plus. C'est de l'histoire ancienne. Qui veut du vin ?

Ma tentative peu habille pour changer de conversation fonctionna à ma grande surprise. J'espérais, un peu naïvement, que ce serait également le cas avec moi. Dans cinq petits jours, j'allais revoir Clément. Dans cinq petits jours, il fallait que ce soit de l'histoire ancienne car je retrouverais ma vie normale. D'ici là, j'étais bien décidée à oublier tout de cette histoire. Mon copain n'en entendrait sûrement pas parler, et moi, je reviendrais telle que j'étais en partant.

Je ne savais pas qui j'étais en train d'essayer de convaincre avec ces propos, mais mon corps et mes pensées ne réussirent pas, tout au long de ces cinq jours, à l'oublier. Tout au long du séjour, je repensai plusieurs fois à cette soirée. Un détail m'obsédait mais je n'arrivais pas à mettre le doigt dessus.

Le chemin du retour fut long et éprouvant. Il n'y avait pas de bouchon, mais le temps était parfois si mauvais que nous devions nous arrêter et attendre que la pluie se calme. Les gouttes d'eau qui tombaient en trombe sur le pare-brise n'empêchèrent pas mes amies de dormir. Pour m'occuper, je ressassais les évènements du voyage et me demandais lesquels j'allais pouvoir raconter à Clément. Soudainement, le détail qui m'obsédait m'était revenu en mémoire. Avec lui, c'était tout une idée qui s'était installée dans mon cerveau.

- On est bientôt arrivés, s'enquit-Alexia, me tirant de mes pensées.

- Oui Paris est à seulement dix kilomètres.

Mes amies s'étaient toutes réveillées. Nos conversations reprirent de plus belles. Les vacances étaient maintenant terminées. Je devais oublier toutes ces pensées parasites et surtout ce souvenir torride avec mon bel inconnu. En verrouillant la voiture sur le parking de l'agence de location, je mis sous clef, dans un coin de mon cerveau, toutes ces idées, bien déterminée à m'en débarrasser.


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Rendez-vous lundi 09 avril pour le chapitre 5

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