2 - Obsession [Revue & Corrigé]
L'INCONNU
Où était-elle ? Elle était partie, au plein milieu, mais mon corps n'avait pas encore réagi, impuissant devant cette réaction. Mes mains étaient encore tendues, écartées à la distance précise de ses hanches. Étreignant de l'air, caressant du bout des doigts du vide, je ressentais encore sa présence. Je voyais ses longs cheveux bruns, attachés, qui n'attendaient que d'être tirés pendant l'acte. Son reflet, dans l'immense miroir de la salle de bain, me laissait deviner la genèse de ses fesses. J'anticipais ses mouvements pour lui donner le maximum de plaisir. Mes gestes se firent plus précis quand, soudain, sa silhouette s'évapora, victime d'un courant d'air.
Plus là. Elle n'était pas là. Pourtant, j'avais tout bien fait, de mes tendres caresses à mes baisers ardents, sans oublier ces pincements qu'elle semblait apprécier. Son corps n'attendait plus que moi, tandis que son regard me criait son envie de m'avoir en elle. Mais sa tête pensait à autre chose, à quelqu'un d'autre... J'étais frustré et en colère. Je n'avais pas l'habitude de ne pas conclure surtout quand les affaires étaient si bien engagées. À vrai dire, cela ne m'était encore jamais arrivé.
Mes mains agrippèrent le meuble pour tente de contenir ma fureur. Je tressaillais en sentant le contact froid du meuble sous mes mains toujours brûlantes. Je me penchai en avant, relâchant la tête entre mes bras et fermant les yeux, dans l'espoir de m'apaiser. Ma respiration se fit plus régulière, mes muscles se décrispèrent. Tant d'efforts à faire à cause d'une femme. Soudainement, mon poing s'abattit contre le miroir. Cette simple pensée avait anéanti tous mes espoirs de retrouver un semblant de contrôle.
Le verre se brisa et s'écroula en une musique de rêve brisé. Le retour à la réalité, loin de cette envie charnelle, fut brutal. Des milliers de morceaux se rependirent et recouvrirent le tapis de laine rouge et sur un bout de tissu noir, sauvagement étendu à mes pieds. Distrait par cette découverte, j'en oubliais le sang qui coulait de mes écorchures et me baissai pour le ramasser. Je pus enfin distinguer la forme et ne pus empêcher un sourire, sûrement pervers, de se former.
Je caressais délicatement le fin tissu, promenant mes doigts là où résidait, il y avait peu, la poitrine de cette belle inconnue. Je soulignais les contours de fausses dentelles bas de gamme et me rappelais sa peau blanche savamment mise en avant avec ce soutien-gorge qui ne cachait aucun détail de son anatomie. Je ne pouvais pas m'empêcher de l'imaginer dans une pièce plus luxueuse, frissonnant sous les frottements de la soie, attendant que je la soulage de son désir sexuel. Tandis que mon érection gonflait à nouveau, je rangeais ma trouvaille dans la poche arrière de mon pantalon.
Mais qui est cette femme et qu'est-ce qu'elle m'a fait ? Il fallait que je passe à autre chose. Je n'allais pas laisser cette belle inconnue gâcher la dernière fête de l'été. Les brisures du miroir reflétaient mon visage, mais je ne me reconnaissais pas. Moi, me laisser manipuler comme ça par une femme ? Me laisser envoûter et ensorceler ? Le désir que je ressentais à nouveau, j'allais le soulager rapidement, et il n'était pas question que j'utilise ma main droite. Je n'avais jamais eu de mal à trouver des filles pour me satisfaire le temps d'une nuit. Aujourd'hui n'allait pas être différent.
Avant de sortir de cette petite pièce qui m'avait pourtant fait miroiter plus grand, je pris soin de bien nettoyer mes quelques blessures. Je ne voulais pas qu'une simple marque de sang repousse ma prochaine conquête. Je recoiffais mes cheveux et évacuait les dernières traces d'envie sur mon visage. Enfin, je sortis de mon portefeuille une petite fiole de parfum afin d'éliminer toute odeur féminine. J'étais prêt pour rejoindre la fête et trouver celle qui allait me faire oublier cette désagréable mésaventure.
Je retrouvai facilement ma place sur la piste de danse. Les rythmes des basses étouffaient tout bruit aux alentours. Les corps d'inconnus se déhanchaient dans des mouvements rendus saccadés à cause des flashs des projecteurs. Au loin, parmi cette foule d'anonymes, je réussis à distinguer mon frère et une silhouette féminine qui me paraissait vaguement familière. Sûrement une de mes nombreuses expériences, numéro perdu dans une multitude de chiffres. Dans un sursaut de dignité humaine, je tentais de m'avancer pour mettre un nom sur cette forme élancée agréable au regard, lorsqu'un couple de danseurs me coupa la route. Quand enfin la vue se fut dégagée, j'eus la chance d'assister au spectacle de mon frère se frayant un chemin sous la jupe de son passe-temps de la soirée. Lui aussi savait si prendre avec la gent féminine, mais il n'avait jamais eu la même décence que moi.
Après lui avoir donné satisfaction, il conduisit l'étrangère dans l'arrière-salle de la boite de nuit, très probablement dans une des chambres. J'allais faire de même. Il ne me fallut que peu de temps avant de trouver une proie facile. Ou plutôt deux. Deux jeunes femmes blondes qui dansaient très proches l'une de l'autre d'une manière plutôt suggestive. Je les regardais un moment, dans l'espoir de profiter du spectacle, mais mon esprit divagua vers cette mystérieuse inconnue. Je pensais à mes mains qui englobaient ses seins. Je pensais à mes lèvres qui embrassaient sa bouche, son cou, ses tétons. Je pensais surtout à son regard plein d'envie et de désirs. Ses yeux qui me disaient "emmène-moi explorer ce monde fait de luxe, volupté et expériences sexuelles".
Non, arrête pense à autre chose. Pense à ces deux blondes qui n'attendent que toi. Je m'approchai d'elles avec mon célèbre sourire chargé en sous-entendus. Mon corps bien taillé, mon regard de braise malgré mes yeux bleu glace, mon désir sexuel palpable mélangé à l'alcool firent qu'elles ne mirent pas longtemps à me suivre. La soirée allait enfin tenir ses promesses.
Je les conduisis devant une des chambres en me rappelant soudainement que j'avais mis la clef dans la poche avant de mon pantalon. J'étais quelqu'un de prévoyant qui aimait tout contrôler. J'avais pris mes dispositions avant le début de la soirée : bloquer une salle, installer mes accessoires, prévoir les préservatifs et la fermer à clef. Comment ai-je pu l'oublier ? Les choses ne se seraient peut-être pas finies de la même façon si cette inconnue avait été allongée sur ce lit, sous moi, offerte à moi, à attendre que je lui donne ce qu'elle voulait...
Je conduisis mes proies du soir dans la chambre et mis de la musique. Les voir danser m'excitait et je comptais bien profiter du spectacle. Elles comprirent rapidement ce que j'attendais d'elles. Elles se rapprochèrent pour entamer une danse langoureuse et diablement sexy. Leurs mains commencèrent à se caresser mutuellement. D'abord le visage puis les seins. Elles s'embrassèrent et leurs regards traduisirent vite leurs désirs. Quel délice deux femmes ensemble.
Il était temps que j'intervienne sinon mon plan à trois allait se transformer à plan à deux, sans moi. J'embrassais passionnément celle de droite tandis que ma main gauche titillait le téton de l'autre. Quand elle se mit à gémir, je changeai les rôles. Il ne fallait pas qu'elles prennent du plaisir trop vite. Je m'allongeai ensuite sur le lit, les invitant à venir s'occuper de moi. Pendant leur caresse, je m'occupais de leurs seins : friction des doigts, léger pincement, succion de la bouche et petits mordillements. Il n'y a pas mieux pour faire monter le plaisir chez une femme. Je leur demandai de se déshabiller mutuellement. Elles en profitaient pour se caresser. Mon pantalon était tendu à cause de mon érection. Je la libérai rapidement, en prenant soin de garder bien enfoui le bout de tissu noir caché dans la poche arrière.
Quand elles me virent nu, elles décidèrent de s'occuper de moi. Elles enfilèrent un préservatif, que j'avais sorti de mon pantalon, sur mon pénis, tout en douceur. L'une prit mon gland dans sa bouche et le suça fortement. L'autre faisait des mouvements de va-et-vient avec sa main. J'adorais toutes ces sensations qui se mélangeaient. Il fallait que je leur offre la même chose. Je glissai un doigt dans chacune. Elles étaient tellement mouillées que j'en enfilai rapidement un deuxième. Je commençai des mouvements circulaires tandis que mon pouce titillait leurs clitoris. Face à temps de plaisirs, elles abandonnèrent mon pénis. Leurs mains caressèrent les seins de l'autre. Leurs corps se cambrèrent, leurs souffles s'accélèrent. Elles étaient prêtes à jouir.
Brutalement, j'arrêtais tout, les laissant frustrées et désireuses de plus. J'ouvris les tiroirs de la table de nuit, sortie d'autres préservatifs et un vibromasseur. Malheureusement, je ne pouvais pas m'occuper des deux en même temps, il me fallait un assistant. J'enfilai rapidement un préservatif sur le vibromasseur puis changeait le mien, souillé de salives. J'en pénétrai une en même temps que j'entrai le vibromasseur dans l'autre. Quelle douce sensation. J'adorais sentir son vagin englober mon pénis de chaleur et de volupté. Elle était tellement mouillée qu'il n'allait pas lui falloir grand-chose pour la faire jouir. J'activai le vibro et commençai les va-et-vient, d'abord en douceur puis de plus en plus brutalement. Je sentis son corps se courber, ses jambes m'attirer en elle, ses yeux se fermer pour savourer et sa respiration s'accélérer ce qui annonçait une jouissance prochaine. J'accentuais encore le rythme, désireux de prendre moi aussi du plaisir. Je n'oubliais pas l'autre femme et continuais de titiller son sein. Elle aussi avait l'air de prendre beaucoup de plaisir. Je décidai de conclure avec la première en donnant de brusques coups de reins. Je sentis son vagin se refermer sur mon pénis. Elle venait de jouir. Mais pas moi.
Je sortis de la première, enlevai le vibromasseur de l'autre, mis en place de nouveaux préservatifs et inversai les rôles. Elle était plus serrée que son amie ce qui était plus agréable. Je prendrais peut-être plus de plaisir avec elle. Elle enroula ses jambes autour de ma taille et commença à donner le rythme. Il n'en était pas question. C'est moi qui décide. Je ralentis les va-et-vient et sortit doucement mon pénis d'elle. Elle ouvrit alors ses yeux et me dit "non, reviens". Voilà, elle avait compris la leçon. Je la pris brutalement, presque violemment. À en juger par les réactions de son corps et ses cris, elle avait l'air d'aimer ça. Sa copine vint s'occuper de ses seins. Quelle agréable vision. Deux femmes qui se caressaient, se touchaient étaient, selon moi, ce qu'il y avait de plus beau au monde. Elle jouit rapidement, mais mon érection était encore dure. Je continuai les va-et-vient et réglai en même temps le vibromasseur au maximum. Je n'allais pas gâter l'une de deux extases en oubliant l'autre non ? Elles jouirent quasiment en même temps et je ressortis rapidement mon pénis. J'étais insatisfait.
Que se passait-il ? Incapable de prendre du plaisir avec deux jeunes femmes offertes à moi. Mon esprit n'arrêtait pas de revenir vers cette mystérieuse inconnue. Je décidai d'aller extérioriser mes sentiments sous la douche. La frustration, le manque, le désir, la passion... tout se mélangeait en moi. L'eau chaude me fit du bien. Je m'habillai rapidement et sortis de la salle de bain. J'en avais presque oublié le drame et les deux filles qui étaient étendues sur le lit, repues. Comment s'appelaient-elles déjà ? Peu importe, qu'est-ce que ça change ? D'ici une semaine, mon esprit les aura oubliées, évincées par d'autres femmes. Leurs prénoms, leurs visages, la forme de leurs seins, je les effaçais à chaque fois, les remplaçant par d'autres. Elles ne seraient plus que des vulgaires numéros sur une liste, un vague souvenir caché au fond de ma mémoire. Je regardai une dernière fois leurs deux corps emmêlés sur la couverture rouge. Sans regret, je tournai les talons pour rejoindre mon frère. Elles retrouveraient bien la sortie toutes seules.
La dernière fête de l'été dura encoredeux heures. Deux longues heures où mon esprit n'arrêtait pas de repenser à lasublime inconnue. Je fis le tour de la boite de nuit plusieurs fois en essayantde la retrouver. Il me fallait son prénom, au moins quelque chose pourl'identifier. Tout ce que j'avais c'était le nom de son copain. Je devais larevoir et sortir ce désir de moi. Une fois suffirait et après je pourraispasser à autre chose. Il était impossible que je sois obnubilé par elle ; moi,un homme à femmes, un homme aux multiples conquêtes. Un soir avec elle et jeserais libéré. Un soir avec elle et tout reviendrait à la normale. Enfin,c'était ce que j'espérais...
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top