_ J'espère que c'est une blague, c'est une putain de blague, c'est ça ? criait Kunpimook.

Il avait du rentrer chez lui, il ne devait plus être vu dans son lycée, il était définitivement renvoyé. La colère montait en lui de seconde en seconde, il comprenait ce qu'il se passait. Mais il était hors de question qu'il laisse tout ça se passer, il se devait de crier, de montrer qu'il n'en a pas rien à faire.

_ Kunpimook, tu vas tout de suite te calmer et venir t'asseoir sur cette chaise.

Son père était quelqu'un d'autoritaire, qui envoyait chier la politique et qui se mettait à lui crier dessus même quand il n'avait rien fait. Cependant il est étonné, quand son père est bourré, il est quelqu'un de sympa, quelqu'un avec qui tu peux parler et rigoler. Il se demandait pourquoi ce n'était pas le contraire, ça serait sûrement plus logique. Sa mère, elle, elle se foutait de ce qu'il pouvait faire tant qu'il aurait un grand travail. Il pourrait lui ramener de l'argent, et c'est tout ce qui comptait. Ses parents ne l'ont jamais voulu, il le sait, ils le lui disent à peu près tous les soirs, quand ils mangent. Il encaisse, et il s'endurcit sans l'aide de personne.

_ Je n'ai pas envie de m'asseoir, c'est quoi cette histoire ? Je suis renvoyé ? Et vous le saviez, depuis hier ?

Ils auraient pu lui dire qu'il n'avait pas besoin de se lever ce matin, ils auraient pu le prévenir et lui dire qu'il ne servait plus à rien. Ils auraient pu lui dire, et ça le tue, car il sait qu'il est perdu. Il est un dur à cuir, quelqu'un qui ne se laisse pas faire, mais il a ses faiblesses. Tout le monde en a, la sienne, c'est lui-même.

Il ne sera jamais comment l'expliquer ou mettre un mot dessus, il sait juste que ce qu'il est à l'intérieur n'est pas la personne qu'il veut être. Son existence même est sa faiblesse, il ne devrait pas être là, debout, en train de crier. Il ne devrait pas être comme il est. Il ne sait pas ce qu'il fait là. Ses parents lui ont raconté comment il était venu au monde, comment ils se sont mis à pleurer, pas de joie, non, ça aurait été trop beau. Ils ont pleurés, mais de douleur, de dégoût. Ils ne le voulait pas, ils avaient seulement trop bu, et tout a dérapé. La capote était sans doute trop vieille, une petite goutte et puis voilà, il est né sans que personne ne le veuille. C'est triste, mais il a réussit à s'en foutre jusque là.

_ Kunpimook, écoute ton père et assis toi, nous allons t'expliquer.

Sa mère, il ne l'aimait pas, du moins pas assez. Elle s'en foutait de lui, elle voulait juste de l'argent, il n'y a que ça qui l'intéressait. Il ne comprenait pas comment un couple pareil pouvait tenir, si on pouvait appeler ça un couple. Il sait que son père n'est pas fidèle ou du moins il le laisse penser. Sa mère à l'air de s'en foutre, elle est bien nourrit, il lui achète des vêtements toutes les semaines, elle a la belle vie. Kunpimook s'arrêta de penser et finit par s'asseoir sur la chaise, se mettant face à ses parents.

_ Expliquez moi.

Son père regarda alors sa mère, c'est elle qui devait lui expliquer, il savait qu'elle parlerai sûrement du coût du lycée. Elle parlerais aussi de son mauvais comportement, de ses notes désastreuses, elle parlerait de tout ça et en viendrait à la conclusion que ça ne sert à rien de payer ça pour rien. L'argent serait garder pour sa stupide garde-robe aussi grande que la liste de femmes avec qui son père l'avait trompée. C'était mesquin et méchant de penser ainsi, mais ce n'était que la dur réalité, et il s'y était fait maintenant. Plus rien ne pouvait réellement le toucher.

_ Comme tu le sais Kunpimook, ta scolarisation n'est pas donnée, elle a un prix.

Et de un.

_ Tu ne fais plus rien en cours, tu réponds à tes professeurs, arrive en retard, tu n'as plus aucune note au-dessus de la moyenne.

Et de deux.

_ On en est venu à penser qu'il ne servait plus à rien de t'y mettre, on gaspille de l'argent pour rien Kunpimook.

Et de trois. Le compte est bon.

_ Ta mère à raison, l'argent ne tombe pas du ciel.

Il manquait le commentaire complémentaire du papa qui pense être bienveillant. Ils ne sont que des cons. Kunpimook ne réagissait pas, à quoi ça servirait ? Tout avait été fait, aucun moyen de revenir en arrière, il se leva sans un mot et monta les escaliers, cependant la voix de son père le coupa dans son élan.

_ Ce n'est pas tout Kunpimook.
_ Si tu penses que je vais me trouver un boulot, tu peux courir.

Son père se mit à rigoler, un rire amer et pleins de reproche. Il savait qu'il ne serait pas tranquille, pas avec des parents comme eux.

_ En bons parents que nous sommes Kunpimook, nous avons décidé d'engager un professeur à domicile.
_ Un quoi ?
_ Un professeur à domicile, il viendra tous les jours à partir de la semaine prochaine.
_ C'est une putain de blague ça aussi ?
_ Si tu pensais que tout allait se finir tranquillement pour toi, tu te trompes Kunpimook, ce n'est que le début.