Strong - Part 5

Salut voici la cinquième partie de Strong, en espérant qu'elle vous plaise et qu'elle soit à peu près correcte ^^


"L'apaisement réside en chacun de nous." Dalaï-Lama

"Je ne sais pas ce que je ressens exactement, en moi réside un maëlstrom d'émotions qui me rend con, qui me fait agir de cette manière stupide et blessante."


- Alors t'en penses quoi ? Louis se tourne vers Zayn, ils font les essayages pour le mariage de Niall et Gemma. Louis rechigne moins même s'il ne s'investit pas pour autant dans les préparatifs.

- Tu baves Louis. Et Louis s'essuie la bouche en fusillant Niall du regard alors qu'il ne bave absolument pas. Zayn est beau, putain de beau, ce mec est la personnification même de la beauté. J'aime pas, change, c'est censé être moi le plus beau et non toi. J'ai pas envie que ma femme se tire avec toi. Zayn sourit de manière indulgente, il se sait beau, il n'en n'est pas narcissique pour autant.

- Faudrait déjà qu'il en veuille. Louis se gifle mentalement pour ne pas avoir pu retenir sa remarque. Il sait qu'il va finir par perdre Niall à force mais c'est plus fort que lui. Il ne supporte pas cette garce qui lui pique son meilleur ami, et qui l'accroche à elle et qui en plus n'est pas digne de lui. Et il va mal, et quand il va mal, il est insupportable.

- Louis ! Putain tu me soules ! C'est quoi ton problème ! Va baiser un coup ou fais quelque chose parce que là j'en peux plus !

- Va te f-

- Ça suffit ! Louis, va nous attendre dehors. Et Louis sort parce qu'il sait que c'est mieux ainsi. Il en a marre de sourire et d'être content de tout ça, ça le bouffe, le met à l'amende. Il voudrait juste partir loin, oublier. Niall n'en n'a plus que pour Gemma et le bébé, ils ont aménagé l'appartement et il n'y a pas de place pour Louis ; Niall ne lui a même pas acheté de tasse comme il l'avait fait dans son ancien appartement. Tout ressemble à Gemma là-dedans et à un Niall qu'il ne connaît pas et qui l'oublie. Louis a honte de son comportement mais il ne parvient plus à se maitriser. Il s'assoit sur un banc, laissant la pluie humidifier ses mèches et se perdre dans ses vêtements, il resserre les pans de sa veste et caresse de ses doigts froids son cœur au travers de ses fringues. Il ferme les yeux et baisse la tête, il a encore tout foiré.

- Un nouveau tatouage ?

- Ouais.

- Il me plait beaucoup. Harry était prélassé dans le canapé, il avait tiré un Louis fatigué contre lui pour profiter de sa tendresse d'après manger. Harry le compare souvent à une espèce de félin doux et câlin après s'être rempli la panse et il en profite toujours parce qu'hormis ce moment là, Louis est assez sauvage et pas très enclin à accepter une trop grande proximité et encore moins à se montrer mignon et docile. Le calme du petit appartement de Louis était brisé par l'épisode de "Docteur House" diffusé sur l'ordinateur d'Harry. Harry a glissé ses mains sous le t-shirt de l'aîné, caressant son torse et laissant ses doigts effleurer la peau chaude et douce de Louis. Étrangement, alors que lui-même en a un paquet, Harry est fasciné par les tatouages de Louis, surement parce que Louis même s'il est loin d'être pudique n'aime pas s'épancher sur leur signification ou les montrer à la moindre occasion. Même lorsqu'ils dorment ensemble Louis dort avec son t-shirt ce qui désole secrètement Harry. Son doigt s'est arrêté sur le plus récent, celui sur son coeur, la chaire gonflée était encore sensible, Harry a posé sa bouche dessus, caressant sa peau et la mordillant déclenchant un doux mélange entre apaisement et douleur.

- Qu'est ce que ça représente ? Il semblait réellement troublé par ce motif, celui qui représentait l'amitié qu'il partage avec Zayn et Niall.

- Un lien indéfectible et éternel, le genre de truc immuable, qui marque à vie.

- T'es trop philosophe 'Lou, décris le moi ça suffira. Louis a désigné chaque arabesque du dessin avec son doigt et a tenté d'expliquer à Harry.

- Zayn, Niall et toi ?

- Oui. Louis pensait en avoir fini avec ça, qu'Harry comprendrait qu'il ne veuille pas s'aventurer sur ce chemin trop tortueux et pourtant.

- Tu ne me parles jamais de ta famille.

- Chaque jour.

- Lou', je te parle de ta famille biologique, pas de Niall et Zayn. Et Louis s'est renfrogné, il ne veut pas que quiconque insinue que Niall et Zayn ne sont pas sa famille. Ils le sont, par leurs actes et leur omniprésence. Sa famille biologique l'a juste laissé tombé et il ne veut pas en parler. Louis embrasse Harry, juste pour qu'il se taise et ne remue pas le couteau dans cette plaie qui est encore loin d'avoir réellement cicatrisé.

- Tu es con Louis. Un abruti fini avec une tête dure comme du bois, t'es entêté et ton comportement est inapproprié. Je t'ai toujours soutenu, mais pas cette fois. Alors soit tu acceptes son mariage et tu participe à son bonheur soit tu ne peux pas et je te demanderais de le laisser avancer et de t'écarter le temps que tu te reprennes. Louis n'a pas relevé la tête, préférant fermer les yeux et laisser la culpabilité s'abattre sur lui, il ne mérite que ça.

- J'essaye Zayn.

- Non, tu souffles le chaud et le froid, acceptant d'être son témoin mais critiquant chacun de ses choix, insultant celle qu'il a choisit. Je t'aurais déjà refais le portrait s'il ne m'en avait pas empêché. Habituellement je vous laisse vous chamailler mais tu ne peux pas le briser sous prétexte que tu n'arrives pas toi même à surmonter cet obstacle et à régler tes propres problèmes. Niall est ton meilleur ami, et plus que ça, alors pour son bonheur accepte ce mariage, cette relation et cet enfant. Si tu crois ne pas pouvoir vivre sans lui, il en va de même pour lui. Jamais Niall ne t'abandonnera de son propre fait. Et Louis se prend la claque qu'il lui fallait. Un ultimatum imposé, et il doute paradoxalement, parce qu'il le perdra un jour de toute manière. « Je te promets Louis que jamais, jamais, je n'avancerais sans toi, que je ne serais jamais loin, et putain on dirait une demande en mariage, mais Louis tu es mon meilleur ami, mon seul vrai ami, et je voudrais que tu sois toujours mes côtés. Je voudrais que quand tu doutes, tu me laisses la possibilité de te retenir, que tu ne me fuis pas ; je m'en fiche si on s'engueule, tant qu'il n'y a pas de silences, de non dits. Moi je ne pourrais pas avancer droit sans toi, il ne s'agit pas que de toi Louis, je suis autant sinon plus dépendant de toi que tu ne l'es de moi, alors fais pas le con. Ne me laisses jamais partir et j'en ferais autant. » Et Niall avait conclu ce petit moment trop niais par une énorme claque dans son dos, lui décollant les poumons et entrainant une quinte de toux qu'il a eu du mal à calmer. Ensuite ils ont bu comme des ivrognes et Zayn les a ramené à la maison en râlant contre « ces deux petits cons incapables de ne pas faire des conneries ». C'était il y a plus de deux ans, et Niall est toujours là. Sous la pluie, Louis s'appuie contre Zayn qui passe un bras autour de ses épaules et le serre contre lui, son autre main passe dans ses cheveux et Louis se niche contre cet adulte. Le seul qui prenne soin de lui, le seul adulte qui ne l'a pas lâché quand il a tout avoué, quand il lui a dit ce qu'il se passait en lui, quand il lui a raconté son passé ; Louis est faible et ses seules forces sont Zayn et Niall et il a honte d'en arriver là, de blesser ces deux hommes parce qu'il est terrifié à l'idée de marcher seul.

- Allez Boo, va le voir et excuse toi. Niall a besoin de toi sinon rien ne fonctionnera et les dommages collatéraux peuvent aussi bien être son mariage, sa fille que votre amitié. Louis a hoché la tête et après un dernier câlin, Zayn l'a ramené dans leur QG, il a commandé à manger puis il est sorti voir son mec et Louis a attendu toute la nuit que Niall rentre sans même savoir que Niall l'attendait chez lui avec le même objectif. En sortant du boulot le lendemain Niall l'attendait adossé à sa voiture, il est entré dans l'habitacle avec Louis qui a démarré sans un mot, le silence était pesant et au dernier feu rouge avant d'arriver Louis a pris son courage à deux mains, juste un instant.

- Je serais là, à tes côtés. Et Niall a hoché la tête avant d'augmenter le volume de l'autoradio et de chanter à tue tête. Alors Louis a fait un détour juste pour qu'ils soient ensemble tous les deux plus longtemps. Et tant pis pour l'essence.

* * * * *

- Hey Lou', tu peux me sortir un magnum pour le carré ? Louis travaille au bar ce soir. L'ambiance est chaude, les gens se trémoussent sur la piste tandis que lui sert les clients. Il est content de travailler cette nuit, parce qu'il a besoin de changer d'air, d'oublier ; alors il fait ça, il se plonge dans le boulot, encore et toujours et ce depuis une semaine, depuis qu'Harry a quitté son appartement. Il va en réserve parce que ce genre de bouteilles ne reste pas sous le bar. Pour ce job, il faut savoir séduire et rester souriant et c'est ce que fait de mieux Louis. Alors qu'il se baisse pour ramasser un verre sa collègue passe derrière lui et lui claque les fesses avec un torchon et Louis râle en souriant. Elle revient à lui pour poser ses lèvres sur les siennes avec un rire fort et aigu qui fait siffler quelques clients. C'est un jeu entre eux, du moins Louis le suppose car il n'y a plus rien entre eux depuis cette nuit de débauche qu'ils ont passé ensemble il y a quelques mois. Ils sont juste des amis, un peu étranges, mais Louis n'a pas envie de mettre de mot là dessus et pourtant son acte pour la première fois le dérange. Il ne veut pas que quelqu'un d'autre le touche, quelqu'un qui ne soit pas Harry et il se gifle mentalement pour ça, après tout c'est lui qui a jeté Harry, il est maintenant célibataire, non ? Alors pourquoi se prendre la tête ? Une heure plus tard Louis traverse la piste pour rejoindre la porte de service, il se faufile entre les corps, se laissant parfois attraper par un ou une cliente et se déhanche quelques instants. Louis aime cette ambiance, dans laquelle il à le loisir d'oublier tout, il n'y a que chaleur et sueur, il n'y a que des corps, on s'en fiche du reste. Mais Louis se fige soudainement quand face à lui alors qu'un mec l'attrape par les hanches et se colle à son dos, il croise le regard d'Harry. Son Harry, qui est là, lui aussi accompagné. Une brune de dos, aux fesses bombées, une robe échancrée, des jambes galbées. Elle n'a rien à envier à personne ici, et quand il voit son visage alors qu'elle se tourne pour frotter ses fesses contre le bassin d'Harry, Louis ne peut qu'admettre sa beauté malgré son maquillage trop prononcé. Mais Louis n'a pas envie de jouer, il n'a pas envie de continuer à danser pour faire rager Harry, pour lui montrer ce qu'il perd, parce qu'au final c'est lui qui perd Harry. C'est lui qui a tout foiré pour des conneries. Son Harry. Louis baisse les yeux et fuit, il part prendre l'air avant de retourner bosser se forçant à sourire.

* * * * *

- Tu me manques.

C'est ce qui est marqué sur le gobelet posé devant lui. Harry est assis deux rangées devant lui, comme avant. C'est mardi aujourd'hui, il a cours et il s'est forcé à se lever pour venir, tiré par Niall qui a passé les deux derniers jours avec lui. Après avoir vu Harry dans les bras d'une autre, Louis a débarqué chez son meilleur ami, la mine défaite. Il ne se souciait plus d'être pitoyable, il avait l'impression de toucher à nouveau le fond de sa propre faute et Niall est le seul à pouvoir le sortir de son trou. Et il y est parvenu, ils ont parlé, rigolé et dit des bêtises, et Louis a vu plus clair dans ce qu'il devait faire. Et il est là maintenant, assis dans l'amphi, où quelques élèves se sont regroupés dans les premiers rangs pour écouter la prof qui semble souffrir d'une extinction de voix. Seuls Harry et lui sont au fond et Louis se sent un peu ridicule avec son gobelet sur lequel il a marqué ces mots. La sonnerie du téléphone d'Harry retenti dans l'amphi gênant l'assistance mais l'intéressé ne réagit pas, normal ses écouteurs sont enfoncés dans ses oreilles. Sous le regard insistant et réprobateur du prof, Louis se lève et enfonce son doigt dans l'épaule du bouclé qui sursaute et se tourne vers lui. Leurs regards se croisent et Louis retient son souffle comme s'il plongeait dans les tréfonds d'un océan inquiétant et attirant et terriblement beau. Il se reprend et informe Harry qui le fixe sans émettre ni son, ni geste. Alors Louis soupire encore et arrache l'un des écouteurs d'Harry pour que le son de son téléphone qui résonne à nouveau lui parvienne enfin aux oreilles.

- Ton téléphone. Son visage est fatigué, son teint cireux et des cernes lui mangent le visage, et si Louis s'en veut, il est également satisfait, car il espère être la raison de son état.

A la pause alors qu'Harry passe à côté de lui, Louis l'attrape par le bras et le tire à lui. Le bouclé tente de se dégager mais Louis raffermit sa prise, faisant fi des frissons qui le parcourent à ce simple toucher.

- Ça va ?

- Tu t'en soucies peut-être ?

- Bien sûr !

- Ce n'est pas ce que ton attitude démontre. Fous moi la paix Louis.

- Harry...

- Laisse moi Louis, s'il te plait.

- Je... Je suis désolé.

- Tu n'as pas à l'être, assumes tes choix.

- Quels choix ! Putain de quel choix tu parles ! Harry se dégage et s'en va. 15 minutes après la reprise du cours, Louis part, ne pouvant plus supporter de voir Harry si proche mais également si loin.

* * * * *

Louis a passé la soirée chez Niall et Zayn, mais seul ; Niall s'est barré parce que Gemma n'allait pas bien et Zayn a du partir pour le boulot, une demande exceptionnelle qu'il ne pouvait pas refuser, il en va de la réputation de son salon. Il rentre à pied, ayant besoin de prendre l'air, il écoute sa musique, la playlist « Hazza », celle qu'Harry lui a composé un soir alors qu'ils débattaient sur les musiques qu'il était indispensable de connaitre. Louis aime la nuit, marcher dans le noir, ne pas voir ce qu'il se passe autour, Louis n'a jamais eu peur du noir il s'y sent bien, apaisé. Il a juste envie d'oublier, tellement qu'il trébuche à plusieurs reprises le long du chemin, il marche la tête baissée, les épaules basses et les mains dans les poches serrant entre ses doigts son paquet de clopes d'une main et son téléphone de l'autre comme dans l'attente de quelque chose qui ne viendra sans doute pas.


De Harry :

T'as oublié un truc à la fac mardi dernier.


Le cœur de Louis bat à mille à l'heure rien qu'à la vue du prénom d'Harry sur son écran. Il répond fébrilement, il n'a pas envie d'entrer dans un jeu de devinettes, parce qu'il ne voit pas ce qu'il a pu oublier et il s'en fout parce que tout ce à quoi il pense c'est Harry. Il l'imagine allongé dans son lit, ou appuyé au rebord de la fenêtre de sa chambre d'adolescent bien trop rangée, ou peut-être qu'il est chez Liam ou bien à une soirée. Louis voudrait qu'il soit avec lui, juste près de lui, peu importe où.


A Harry :

Tu parles du morceau de mon cœur que je t'ai laissé ? 


Louis retient sa respiration durant plusieurs secondes avant de relâcher un souffle tremblant. Il se maudit intérieurement quand aucune réponse n'arrive, il va encore passer pour le faible et ce n'est pas ce qui le blesse mais bien qu'Harry s'en fiche peut-être. Pourtant il sait qu'il compte pour Harry, il le lui a dit, mais Harry n'est pas acquis et Louis a déconné et il est maintenant prêt à beaucoup pour lui, pour un nous qu'il pourrait former avec lui. Alors qu'il reprend sa marche vacillante sous la pluie son téléphone sonne enfin.

- Allô. Il entend son souffle léger au travers de l'appareil et c'est comme s'il était là, qu'il n'était jamais parti.

- Où es tu ? Sa voix, sa putain de voix, cette sensation forte dans sa poitrine et au creux de son estomac, douloureuse et agréable. Louis regarde autour de lui, il a marché à l'aveugle.

- Près du cimetière de grenelle.

- Je t'attends en bas de chez toi. Louis retient une exclamation de surprise ou de joie, il ne sait pas trop mais il accélère le pas, il ne court pas, il pleut et Louis n'a pas envie d'arriver face à Harry suant et soufflant comme un bœuf. Quand il prend le virage, manquant glisser dans une flaque, Harry est là, un parapluie le protégeant de la pluie, il est beau sous ce réverbère dans son trench foncé. Oh non Harry n'a rien d'un enfant, il est un homme, un jeune homme terriblement séduisant. Et il est à lui. Harry lui tourne le dos mais la raideur soudaine de son corps lui indique qu'il a surement du sentir sa présence. Il prend une seconde pour souffler et inspirer fort, il peut encore faire demi tour et pourtant c'est sans hésitation qu'il avance vers Harry.

- Salut.

- Salut. Louis se sent comme un enfant. Le silence s'installe, gênant, Louis serre les poings dans ses manches trop longues.

- Je.. ça va ? Tu veux entrer ? Ou- Harry s'approche, trop prêt, Louis doit lever la tête pour le regarder mais au moins il est maintenant lui aussi protégé des intempéries.

- Je te veux toi, je veux un « nous », un vrai. Louis ouvre la bouche, surpris. Le regard d'Harry est trop intense, trop significatif. Et toi Louis que veux tu ? Et en con qu'il est, il hoche la tête, incapable de prononcer une phrase.

- Je veux t'entendre me le dire Louis, je veux que tu parles, je veux que nous communiquions, je ne veux plus de secrets, je veux tellement de choses pour nous Louis, mais je ne veux pas marcher seul. Tu dois me prendre pour un taré à revenir sans arrêt, à ressentir tout ça pour toi depuis tant de temps, je ne suis pas un traqueur ou un psychopathe mais je -

- Je le veux. Sa voix se brise parce qu'il n'a pas les mots et qu'il se sent carrément ridicule. Harry se penche vers lui, tenant le parapluie d'une main, son autre bras reste le long de son corps comme s'il hésitait à toucher Louis de peur qu'il s'en aille.

- Tu veux quoi ?

- Toi. Je te veux toi. Louis s'approche, il passe une main encore humide sur sa joue, son autre main se pose sur son torse, au niveau de son cœur et les yeux dans les yeux il approche son visage du sien. Je veux un nous et je suis désolé d'avoir fui mais j'avais peur Haz'. C'est trop lent et Louis échappe un rire quand Harry l'attire fermement à lui et plaque sa bouche sur la sienne. Louis revit, il respire enfin, Dieu qu'Harry lui avait manqué, son organe vital bat à mille à l'heure. Harry lâche le parapluie et ils se trouvent mouillés par la pluie. Louis glapit de surprise, mais Harry l'empêche de se replier à l'intérieur du hall de son immeuble.

- Haz' il pleut !

- J'aime les clichés. Louis sourit, il sourit tellement qu'il est sûr de chopper une crampe aux zygomatiques, Harry le rend dingue et léger, Harry c'est son brouilleur à lui, celui qui met à mal toutes ses convictions, lui fait perdre les pédales et le rend irrationnel et irréfléchi

- Quoi ?

- Le baiser sous la pluie Louis, je suis un romantique et j'ai toujours rêvé de faire ça comme dans les films. Louis rougit.

- Avec moi ou ?

- Avec la personne qui me ferait perdre la tête et battre mon cœur. Et Louis le tire à lui pour l'embrasser sauvagement, s'accrochant à ses larges épaules, le serrant contre lui aussi fort que ses maigres forces le lui permettent. Il a besoin d'évacuer tout, ses sentiments, son manque, son envie. Ses mains se faufilent sous le trench de son Harry et tire sur les pans de sa chemise pour l'ôter de son pantalon et enfin caresser cette peau brûlante.

- On peut rentrer maintenant, je ne crois pas que mes parents apprécieraient de venir me chercher au poste pour attentat à la pudeur. Louis frissonne, il a compris le sous-entendu sexuel. Et lui aussi a envie d'Harry, il a envie de faire l'amour avec ce garçon ; c'est à son tour de le rassurer et de lui montrer qu'il est prêt à plus, qu'il s'abandonne à lui. Que la peur et les doutes ne doivent pas l'empêcher d'avancer. Louis se fout de savoir qu'Harry à 17 ans ce soir, et de tout le reste, mais pas de cette fille qui se frottait à lui, il va lui rappeler qu'il n'a aucune raison d'aller voir ailleurs. Et plus que ça, cette nuit-là ils ne forment qu'un et Louis se souviendra longtemps de leur complicité, de l'intensité de ce qu'ils ont partagé. De cette façon qu'Harry a eu d'adorer et de redécouvrir son corps, le caressant de sa bouche et de ses mains, chatouillant ses points sensibles, retraçant l'encre sur sa peau en lui lançant des regards fiévreux. Louis en voulait plus, toujours plus, mais Harry souhaitait qu'il lui soit dévoué, qu'il lui fasse confiance et c'est ce que Louis a fait, il s'est laissé allé, lui cédant sa personne. Louis l'a laissé faire, le laissant apprendre son corps masculin qu'il voyait dans sa totale nudité pour la seconde fois seulement. Ils ont ri, Louis a geint de douleur aussi quand Harry l'a mordu trop fort, il a couiné de plaisir jusqu'à jouir quand Harry s'est servi de sa langue à cet endroit là, si sensible et si intime. Louis a rougit de gêne et de plaisir, son souffle se coupant, il savait que c'était une caresse agréable pour l'avoir déjà pratiquée mais c'est la première fois qu'on la lui faisait à lui, qu'il laissait quelqu'un faire ça et il a cru mourir sous l'afflux de plaisir, sous la langue joueuse d'Harry, de ses doigts et de son souffle chaud le préparant. Harry a pris plaisir à l'emmener à maintes reprises au bord du gouffre, ne le laissant jamais jouir, et enfin Harry l'a fait sien. Il lui a fait l'amour tendrement, tout en contradiction avec ces préliminaires bien plus fervents, Harry s'est enfoncé en lui délicatement, attentif à ne le blesser qu'un minimum. Il l'a embrassé comme s'il était un joyau précieux et Louis lui a rendu étreintes et baisers avec passion et affection. Lorsqu'Harry l'a fait s'asseoir sur son sexe épais, Louis a balancé des hanches doucement se collant à Harry pour ne laisser aucun espace entre eux, recherchant cette proximité qui lui avait fait défaut. Le souffle de Louis était chaotique, il se perdait dans un monde de luxure et de tendresse ; jamais personne ne lui avait fait l'amour ainsi, jamais personne n'avais pris soin de lui de cette manière là, il s'est senti aimé et respecté, désiré, et complet avec le sexe d'Harry profondément enfoui entre ses reins et sa présence qui l'enveloppait. Et Louis a jouit une première fois quand Harry lui à dit qu'il lui avait manqué et qu'il avait ressenti cet abandon comme le pire des déchirements. La seconde fois qu'ils ont fait l'amour cette nuit-là, Louis n'a pu retenir ses larmes parce qu'Harry lui a confié à quel point ça l'avait brisé qu'il le laisse partir, qu'il ne devait plus jamais lui faire ça ; sa voix était tremblante, son souffle haché et ses mouvements en lui se faisaient plus brutaux à mesure qu'il se dévoilait à lui, il ne s'est pas tu jusqu'à se déverser en lui dans un grognement puissant qui a entrainé la propre jouissance de Louis qui s'est laissé tomber dans les draps humides de leurs fluides.

Quelques minutes plus tard, encore, Louis sourit d'un air complètement idiot et masque son visage dans le cou de son amant, il est ailleurs et se sent comblé, repu ; il profite de cette volupté qui succède la jouissance. Quand Harry se laisse tombé à ses côtés, Louis se lève pour s'étirer et il perçoit Harry se raidir, ils ont encore du chemin à faire et Louis doit cesser de freiner.

- Tu vas où ?

- Je fume une clope.

- Viens près de moi.

- Tu n'aimes pas l'odeur Haz' et il fait trop froid pour ouvrir la fenêtre. Harry soupire fortement et Louis grimace, encore un faux pas. Il retourne alors dans son lit sa clope éteinte entre les doigts. Harry lui ouvre ses bras et Louis s'y installe, son petit ami attrape sa cigarette et l'allume, il ne tousse, ni ne crapote ; il prend le menton de Louis entre ses doigts l'incitant à écarter les lèvres sur lesquelles il pose les siennes et souffle la nicotine dans sa bouche.

- Je m'en fiche, je préfère que tu fumes au lit avec moi. Louis était-il con pour avoir osé virer Harry de sa vie ? Ce mec est parfait pour lui.

Ils sont resté au lit en silence, les mains se faisant tendres et caressantes, parfois les mots sont futiles et ce fut le cas cette nuit-là. Harry a serré Louis fort contre lui, l'emprisonnant de ses bras et Louis n'a rien dit même s'il ne supporte pas qu'on le colle lorsqu'il dort, mais c'est Harry et Harry a peur qu'il s'en aille et qu'il se réveille encore seul au petit matin. Parfois une erreur peut marquer et blesser longtemps, mais il faut user de patience et de douceur pour rassurer et ôter les doutes ; comme l'a fait Niall il y a si longtemps lorsque Louis n'avait plus foi en rien ni personne.

* * * * *

La vie de Louis est rythmée, il ne sait plus où donner de la tête mais ça lui va. Harry est là, il pèse dans la balance quand de l'autre côté il y a l'arrivée imminente du mariage de son meilleur ami. Il ne fait pas vraiment d'effort, il se contente d'éviter et de fuir, fermant les yeux face à l'inévitable. Louis n'est qu'un mur fêlé et marqué par les épreuves ; tellement qu'il a préféré s'isoler consciemment ; qu'il ne laisse plus personne intégrer son cercle, bien sûr cela n'inclus ni Zayn, ni Niall. Avec Harry, ils font des trucs de couple, parfois des trucs d'amis ; ils vont se balader le soir quand il fait noir même si Harry n'aime pas trop ça et Louis a regardé 5 des films préférés d'Harry, des putains de navet cucul et dégoulinants d'amour. C'est pas parce qu'il a souffert dans la vie qu'il va subitement se mettre à aimer ce genre de film d'adolescentes ou de célibataire en manque d'affection. Il n'est plus un adolescent, il ne manque pas d'affection, Harry adore les câlins et lui donne sa dose quotidienne, et il n'est pas en manque de se- okay si il est en manque de sexe.

- Arrête Harry ! Je dois aller bosser putain. Ouais Harry adore les câlins, il est du genre très tactile et si Louis n'a plus l'habitude de recevoir autant d'attention ça lui fait indéniablement quelque chose. Certes il est proche de son meilleur ami, mais ce n'est pas comme s'ils passaient leur temps à se câliner ou se faire des bisous, ils sont deux mecs et préfèrent les coups de poings dans l'épaule ou les claques dans le dos, même si ces temps ci c'est vrai qu'ils se sont montrés particulièrement affectueux. Puis Louis doit admettre que Niall est un peu comme Harry, il aime vraiment qu'on le colle et qu'on l'étreigne.

- Mais Lou...

- Hazz tu fais chier ! Harry l'attire à lui et attaque à nouveau sa gorge de baisers, sa main descend sur son corps, se faufile dans son pantalon pour empoigner fermement la chair de ses fesses fermes et rebondies. Louis soupire parce que malgré tout il aime ça, les mains d'Harry sur lui, son regard, son désir. Il est en manque et pourtant il a tout ce qu'il faut pour le satisfaire. Mais Louis se souvient aussi des trois jours suivant leur réconciliation ; cette nuit durant laquelle Louis s'est fait prendre un peu trop souvent et fougueusement ; une humiliation monstre. D'abord, Jonas qui lui a demandé pour quoi il marchait bizarrement lorsqu'il est sorti de son immeuble avec Harry le lendemain ; Louis a rougi alors que son "copain" a répondu d'une voix rauque que c'était parce qu'il avait du mal dormir mais qu'il s'occuperait bien de lui pour qu'il puisse venir jouer avec lui le week-end prochain. Jonas était content et Louis énervé. Ensuite, quelques heures plus tard, c'est Karim, son collègue, qui l'a regardé de manière suspecte quand il a passé la journée à grimacer à chaque fois qu'il s'asseyait et ça a continué comme ça entre regards, gloussements et remarques. Mais le pire ce fut le regard gourmand d'Harry quand le soir même il a geint de douleur en s'asseyant comme à son habitude sur le plan de travail de sa petite cuisine. Et là encore il recommence le même manège, le chauffant un max juste pour qu'il craque. Il en est hors de question, il commence le travail dans moins d'une heure et ce jusqu'à au moins 5 heures du mat', certes en tant que barman il ne va pas s'asseoir mais il a besoin d'être en forme ; parce que oui Louis admet aimer dormir après une séance de sexe satisfaisante. Après le sexe pour Louis c'est clope et dodo. Mais non Harry n'a rien trouvé de plus intéressant à faire que de le peloter dans l'ascenseur et dans le hall de son immeuble. Et là, il se colle à lui lorsqu'ils passent ensemble le tourniquet de la station de métro, c'est putain de gênant.

- Harry ! Merde tu me soules !

- Mais Lou ! ça fait déjà deux semaines.

- Ouais et moi j'ai eu mal au cul pendant trois jours ! Harry gémi et mordille son oreille.

- Je ne peux pas m'empêcher de trouver ça sexy 'Lou. La voix d'Harry est chaude, et rauque et si tentante.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de sexy abruti ! Ôte tes mains de moi et débrouille toi tout seul. Il dégage la main d'Harry de sur sa hanche, ils sont sur le quai et si Louis se fout du regard des autres, il n'a pas envie de se faire remarquer pour autant, et cette conversation est privée, c'est bien pour cela qu'il essaye de parler doucement malgré le fait qu'il a vraiment envie de frapper Harry et de lui taper un scandale en bonne et due forme.

- Le fait que tu ai mal à cause de moi, parce que j'étais en toi, et que ton corps te le rappelle de cette manière me donne juste envie de te faire l'amour encore et encore. Jusqu'à ce que tu tombes d'épuisement, comblé, et qu'il n'y a ait que moi dans tes pensées bébé. Louis le fusille du regard et se retient de lui mettre son poing dans la figure de peur d'abimer sa jolie gueule, alors il se contente de lui cogner l'épaule.

- Ta gueule Hazz. Merde ! Merde merde merde. Harry rit fort s'attirant les regards des autres passagers de la rame bondée. Louis s'appliquait à ne pas se faire remarquer mais son mec est intenable et drôlement excité et même si ça l'émoustille, il n'est pas question que sa putain de queue approche son cul avant la fin de semaine, on est samedi ça devrait le faire. Harry parle mais il ne l'écoute pas, il a du mal à se concentrer quand il est si proche avec ce putain de jean qui lui fait des jambes interminables et cette façon dont il a coiffé ses cheveux en arrière, et puis ses lèvres roses et gonflées, et son putain de sourire alors qu'il babille comme un gosse.

- T'en penses quoi toi ? Je suis persuadé que- Par contre il ne dirait pas non à sa langue, là, à cet endroit. Son cerveau semble se réveiller à ce souvenir du plaisir intense qu'il a ressenti, Harry est censé être le novice pas lui !

- Sors ! Allez bouge toi on sort.

- Mais c'est pas notre station. Le regard noir qu'il lui lance le fait s'exécuter et il précède Louis jusqu'à arriver sur le quai, ce n'est pas leur station effectivement, juste la précédente. Il est tard les rues sont faiblement éclairées et peu passantes, Louis tire Harry jusqu'à un endroit calme sous un porche pas loin de son boulot, le poussant contre le mur.

- Où t'as appris tout ça?!

- Quoi ? Ce truc à propos de la convention de –

- Mais non abruti ! Ce truc avec ta langue ! Je croyais que tu étais vierge ! Tu as lécher mon cul Haz' !

- Wow Louis, parfois c'est vraiment compliqué de te suivre.

- Répond !

- Je ne suis pas vierge Louis j'ai 17 ans.

- En parlant de ça, t'auras 18 ans quand ?! Bref on réglera ça après. Ok donc tu n'es pas un débutant.

- Non.

- T'as déjà couché ?

- Oui

- Avec un mec ? Harry passe sa main dans ses cheveux et Louis ne sait pas ce que ça veut dire. Il n'a pas à être jaloux de son passé ou de ses anciennes relations après tout, mais bizarrement ça le touche un peu. Beaucoup. Terriblement.

- Non, j'ai pas couché avec un gars mais y'a eu quelques trucs, fin c'était y'a un moment.

- C'est à dire ?

- C'est pas vraiment l'endroit où en parler Louis. Louis comprend qu'il est gêné et il se promet qu'il saura tout.

- Donc tu es vierge de toute relation homo

- Plus maintenant. Putain de sourire à fossettes !

- Bien.

- Ça veut dire quoi bien ?!

- Je ne sais pas, c'est louche, t'étais stressé au début puis..

- Je me suis un peu renseigné on va dire.

- Harry j'ai pas toute la nuit alors abrège.

- Je... Louis t'es expérimenté pas moi je voulais juste pouvoir être à la hauteur alors j'ai gratté quelques tuyaux ici et là comme tout le monde le ferait avant de sauter le pas, je comprend pas pourquoi tu me prend la tête pour ça. J'étais pas nul il me semble.

- T'as fait quoi ? T'as maté des films Haz ' ? Des magazines ? Louis est agréablement surpris, il aime que ses compagnons soient plutôt à l'aise et –

- Internet et Liam. Et il n'aime pas ça du tout ! Et il va le regretter.

- Je sais pas si je dois trouver ça adorable ou con ou bien voir là un moyen de faire la gueule et de tenir loin de moi, c'est quoi ce truc entre Liam et toi sérieux ? Vous êtes genre siamois du cerveau ou quoi ? Louis fixe Harry, la tête légèrement relevée parce que ce bâtard est trop grand. Harry le contemple tendrement et passionnément malgré ses joues rouges, ses mains sont sur ses hanches toujours avec cette prise possessive. Louis se redresse sur la pointe des pieds et embrasse sa bouche parce qu'il en meurt d'envie depuis qu'ils ont quitté son appartement. Harry l'attire à lui et Louis se laisse aller, après tout son mec est grand et fort autant qu'il en profite.

- Je crois que je vais trouver ça mignon finalement.

- Je préfère que tu trouve ça mignon moi aussi, mais n'oublie pas que je ne suis pas un gamin.

- Tu ne devrais pas.

- Pourquoi ? Je préfère ça plutôt que tu te barre ou que tu me prennes pour un pervers.

- J'aime ton côté pervers. Et à ce moment là Harry pose une main sur ses fesses tandis que son autre main se faufile sous le pull fin du mécheux pour caresser son aine sensible. Louis gémit, se pressant contre lui, dévorant sa gorge de sa bouche gourmande.

- Mignon Harry. Mais je crois que je vais te laisser le temps encore de prendre des cours, histoire que tu t'améliores encore un peu.

- Hein ? Harry n'écoute pas du tout Louis bien trop occupé à le caresser alors Louis tire sur ses boucles.

- Hazz' quand auras tu 18 ans ?

- Dans deux mois environ.

- Environ ? On est le 18 mars donne moi une date précise.

- Le 5 juin.

- Deux mois ? Avec des facultés pareilles en mathématiques tu risques de te planter au bac Hazz'. Harry lui sert un sourire mutin que Louis ne lui rend pas, car il n'est pas question qu'il se laisse attendrir ! Pourquoi cet abruti est parti demander des conseils sur l'homosexualité à son meilleur ami ! Hein ? Et après ça, il ne se passe rien entre eux ? En plus Harry n'a jamais nié ou affirmé le fait qu'il puisse y avoir quelque chose entre Liam et lui.

- Tu devais pas aller bosser toi ? A moins que ...

- A moins que rien du tout Hazz'. Toi tu as des devoirs à faire donc on se voit demain. Rentre chez toi okay ? Louis s'en va après un baiser mais son amant le suit et le surprend en recouvrant sa main de la sienne, chaude et puissante. Il ne se dégage pas, non, parce qu'il apprécie cette présence. Cette manière qu'à Harry de s'infiltrer dans sa vie le bouleverse, car il ne ressent pas ça comme une intrusion, Harry est comme l'élément manquant, celui qu'on ne soupçonne pas d'exister mais qui, quand il apparait, s'instaure comme une composante essentielle. On ne s'imagine plus s'en détacher et on se demande même comment on a pu parvenir à vivre sans. Harry il est ce truc en plus, cette épice secret dans les plats qu'on tais jalousement pour ne pas qu'on nous le pique et qui relie chaque arôme du plat pour les sublimer et rendre le tout unique et divin.

- Tu vas où ? Louis se stoppe face au vigile et évalue Harry du regard qui semble avoir l'intention de le suivre à l'intérieur de la boite de nuit.

- On est samedi soir Louis, t'as vraiment cru que j'allais sagement rentrer chez moi et dormir ? J'ai pas cinq ans, et Liam m'attend surement déjà à l'intérieur alors va travailler, je vais peut-être enfin pouvoir trouver un avantage au fait que tu bosses ici. Liam, évidemment, encore et toujours. Louis s'adresse au videur avec un petit sourire en désignant son petit ami du doigt.

- Salut Mark, ne le laisse pas entrer il est mineur et son pote à casquette aussi.

- Quoi ? Louis !! Harry le retient par le poignet et Louis lui sourit. Qu'est ce que tu fous là ?

- Tu es mineur Harry, alors il y a certaines choses que tu n'as pas le droit de faire. Et tu sais quoi ? Toi, tes mains, ton sexe et ta langue si vicieuse vous allez vous tenir éloignés de mon cul jusqu'à ta majorité. A demain mon chéri.

- Connard ! Mais le sourire transparait dans sa voix et Louis rit plus fort encore même s'il sait qu'il vient de prendre une décision difficile, son côté joueur à tendance à montrer son nez dans les pires moments parfois, mais il a besoin de s'occuper et de penser à autre chose qu'à tous ses problèmes.

* * * * *

De Zayn :

Désolé de te déranger mec, problème à l'appart', passe dès que tu peux.

Louis saute du lit dans lequel lui et Harry se câlinaient, ou plutôt dans lequel Harry tentait par tous les moyens de le faire craquer. Mais ils ne coucheront plus ensemble jusqu'à ses 18 ans un point c'est tout. Il ne plaisantait pas ce soir-là, ça ne fait que 4 jours et c'est difficile. Ouais vraiment, parce que maintenant que Louis sait, il semble qu'Harry se soit libéré d'un certain poids et de toutes ses inhibitions, il se balade torse nu, se montre aguicheur et demandeur et Louis a vraiment du mal à repousser ses avances, surtout quand il se réveille le matin pour sentir l'érection d'Harry contre lui. Il enfile ses pompes et sa veste, mais comme toute route à ses obstacles, son amant le bloque d'une prise ferme dans le creux du coude. Au questionnement d'Harry, Louis répond qu'il doit aller chez ses amis en urgence. Mais Harry ne semble pas d'accord, il peut comprendre, le mariage est dans 6 jours, eux deux sont enfin en couple depuis quelques jours. Louis ne sait pas exactement depuis quand ils forment un couple, il ne compte pas, parce qu'avec Harry le temps semble s'arrêter. Ce n'est pas tout rose ou tout doux à chaque instant, et c'est ce qu'aime Louis. Parfois ils s'engueulent, parfois il rient, ils débattent et discutent. Harry est imprévisible, et drôle et attachant et vraiment maladroit, il a déjà cassé 3 verres dans l'appartement de Louis qui préfère d'ailleurs ne pas penser aux assiettes fêlées, au rideau arraché lors non pas d'une partie de sexe mais à cause d'une des indénombrables maladresses de son amant. Harry est maladroit, c'est un Bambi géant, et c'est vrai que c'est mignon mais parfois c'est terriblement agaçant surtout quand c'est à ses dépends à lui qui n'a rien demandé.

- Je reviens vite Haz', dès que je peux, je t'envoie un message. Promis, c'est urgent, laisse les clés sous le paillasson. Louis se justifie et pose des petits baisers sur la bouche et la mâchoire d'Harry qui le laisse partir avec regret.

- Je t'attends. Louis acquiesce et part après un dernier sourire et se retient de ne pas revenir vers son cadet qui aborde une moue déçue. Dans la vie il faut avoir des priorités, et il a beau apprécier Harry et aimer ce qu'il ressent à ses côtés, Niall et Zayn ont besoin de lui et passent avant tout.

Lorsqu'il débarque une demie heure plus tard chez ses amis, il est paniqué parce qu'aucun d'eux n'a répondu à ses appels. Il frappe violemment contre la porte d'entrée jusqu'à s'en faire mal, tout ça parce que ce crétin de Niall refuse de réparer la sonnette, mais personne ne vient lui ouvrir. Il se contraint à utiliser son double de clés ; l'appartement est sans dessus dessous. Les canapés sont contre le mur, la table basse est renversée, des assiettes pleines traînent au sol et la seule source de lumière provient de l'écran plat branché sur la chaîne nature. Le volume est à fond, mais le bruit assourdissant des casseroles s'entrechoquant lui parvient depuis la cuisine, il pose son regard sur Zayn assis au sol, les chevilles croisées, une cigarette entre les doigts et les yeux clos. Louis s'approche de lui à pas rapide, dans l'incompréhension, il n'a pas envie de s'aventurer dans la cuisine parce que l'aura qui s'en dégage ne lui inspire rien de bien. Zayn le regarde et fait une petite grimace en faisant un signe de tête vers la cuisine, Louis fronce les sourcils encore une fois.

- Il se passe quoi ici ? Louis chuchote sans raison, ce n'est pas comme s'il le bruit de sa voix pouvait être plus dérangeant que le son de la télé mêlé au capharnaüm que fait Niall. Elle est où l'urgence ? Et c'est quoi cette odeur ? Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une poêle rebondit contre le mur à quelques mètres de lui, suivie par un Niall aux lèvres pincées et la démarche raide. Il semble au bord des nerfs, il fout un coup dans le canapé et dans la table basse avant de se laisser tomber aux côtés de Zayn et d'enfouir son visage dans le cou de l'adulte qui pousse un soupir et lève les yeux au ciel.

- Niall a passé sa journée aux fourneaux. Louis écarquille les yeux et se retient de rire parce que son meilleur ami parait déprimé et que Zayn lui n'a pas l'air de trouver ça drôle. Avant même qu'il n'ouvre la bouche Zayn le coupe. Il est maintenant persuadé ne pas pouvoir s'occuper correctement de sa fille et pense ne pas être à la hauteur et en plus d'être ridicule, il a trouvé intelligent de mettre le souk dans la cuisine mais je suppose qu'il sait qu'il n'a pas intérêt à la laisser dans cet état. Louis ne dit rien pendant un moment, il pose à son tour son cul au sol, en prenant soin d'y placer un coussin et se tourne vers Niall. Il caresse son dos d'une main en signe de réconfort durant quelques minutes, le temps qu'il se calme et s'apaise. C'est vrai que la situation pourrait paraitre ridicule et incompréhensible et Niall passe pour la reine du drama mais il sait que c'est sérieux et délicat. Louis a tellement été aveuglé par ses propres peurs qu'il en a oublié que Niall pouvait cacher des doutes qui le rongeaient. Niall est enfant unique et n'a jamais rien eu a faire de ses dix doigts, il ne sait pas comment tenir une maison et les seuls appareils électroménager dont il sait se servir hormis le frigo sont la cafetière, le grille pain, le micro onde et le lave vaisselle. Il n'a jamais eu à s'occuper de lui ; enfant il avait une nourrice et des gouvernantes ; quand il a emménagé seul, il avait une femme de ménage qui se chargeait de maintenir les lieux propres et de lui préparer certains repas qu'il n'avait qu'à réchauffer, puis il a eu Zayn qui prenait soin de lui et le maternait sans même s'en rendre compte.

- Tu vas t'en sortir Nialler, tu vas apprendre et tu seras un bon père. Louis en est persuadé ; certes être père ne se résume pas a faire des bisous et à assurer un bien être matériel mais Niall a beaucoup d'amour à donner et cet amour lui donnera la force nécessaire pour se surpasser.

- Et si j'échoue ? Si je l'empoisonne ? Si l'eau du bain est trop chaude ou si elle tombe malade ?

- Vous êtes deux Niall, vous vous soutiendrez.

- Gemma non plus ne sait pas cuisiner. Je ne veux pas que ma fille mange des repas surgelés ou qui viennent de chez le traiteur, je veux pouvoir lui faire des bons petits plats, lui servir un petit-déjeuner équilibré pour qu'elle ait des forces toute la journée, je veux prendre soin d'elle comme vous l'avez fait avec moi, je veux être un bon papa et là je suis juste pitoyable et je ne suis même pas foutu de cuire correctement un putain d'oeuf sans rester le nez collé au minuteur !

- On t'apprendra Niall, on a de l'expérience avec les gosses, et puis elle à le meilleur des parrains que la terre aie faite et tu seras un père exemplaire qui fera des erreurs mais qui ne baisseras jamais les bras. Louis sourit à Niall qui s'est tourné vers lui. Il ne pleure pas, mais la détresse se lit dans son regard. Et en plus elle aura un super tonton Louis qui lui dira chaque jour à quel point son papa Niall est génial. C'est la première fois que Louis parle de cet enfant comme étant celui de Niall. Il se dit que peu importe s'ils n'ont pas les même gènes, Niall sera son père parce qu'il l'a choisi, parce qu'il s'occupera de cette enfant comme tel ; après tout les parents de Louis l'ont bien jeter dehors lui, et Niall est un frère pour lui, quelqu'un pour qui il donnerait sa vie sans hésitation et ils ne partagent cependant pas le même sang. Qui a dit qu'on ne choisissait pas les êtres qui forment notre famille ? Niall et Zayn sont la sienne, celle de substitution qui pallie les déficiences de l'autre. Il a ses sœurs, mais leur lien n'est pas comparable. Et cette enfant est aussi un membre à venir de sa famille parce qu'elle est la fille de son frère. Louis voit Zayn sourire et approuver ses paroles. Dans un regain d'énergie Louis et Zayn passent leur nuit à apprendre à Niall comment cuisiner des choses simples, avec calme et pédagogie. Ils ont l'habitude, Louis à souvent du s'occuper de ses sœurs lors de l'absence de ses parents et Zayn est un grand frère attentionné en plus d'être un homme particulièrement débrouillard. Au petit matin ils s'endorment épuisés après avoir dévoré et plébiscité le premier repas réussi de Niall. Des pâtes aux légumes et au fromage et un gâteau au chocolat. Ce n'est pas grand chose mais c'est pour eux trois une première réussite rassurante. Ils ont également expliqué a Niall tout ce qu'il avait a savoir sur les nourrissons, les bases uniquement parce qu'ils n'ont pas le temps d'aborder tous les sujets, mais c'est un premier pas et même s'il ce pas là est vacillant, Niall prendra de l'assurance jusqu'à parvenir à marcher tout seul sur ce chemin. Louis et Zayn, cette nuit-là n'ont fait que rappeler à Niall la promesse qu'ils se sont faites, celle d'être toujours là ; c'est niais, utopique pour certains, pas pour eux, il s'agit d'une réalité.

* * * * * 

En rentrant chez lui le lendemain après le boulot il est surpris de trouver son appartement éclairé par la faible lueur d'une grosse bougie parfumée à la pomme et à la cannelle. Deux assiettes sont posées sur la table basse ainsi que deux verres que Louis n'a jamais vu chez lui. Il se mord la lèvre pour ne pas sourire car il se doute qu'Harry a encore du faire des dégats mais qu'il a eu la gentillesse de réparer ses bêtises. Harry qui somnole dans le canapé, ses grandes jambes posées sur l'accoudoir, son livre ouvert sur son torse. Louis ne peut retenir son sourire cette fois, attendri par cette vue apaisante et agréable. Ça fait du bien de trouver quelqu'un en rentrant chez soi, de ne pas devoir faire face à une pièce froide et silencieuse ; de temps en temps, tout être à besoin de chaleur, besoin d'être important et unique pour quelqu'un. Louis se déshabille en silence sans détacher son regard du visage d'Harry qui dort comme un loir, la bouche légèrement entrouverte, ses boucles brunes accrochent la lumière de la bougie. Il vient délicatement s'insérer entre le dossier du canapé et le corps de son petit-ami, reposant à moitié sur son torse. Il tire à eux la couverture et enfonce son visage dans le cou chaud d'Harry, inspirant fort son odeur et se sentant léger rien que parce qu'il est là. Le rythme moins lent de sa respiration lui indique qu'Harry sort de son sommeil, alors il se redresse légèrement penchant son visage vers celui du plus jeune et pose ses lèvres contre celles pulpeuses du lycéen dans un frôlement aérien.

- Merci de m'avoir attendu. Il chuchote pour ne pas briser le moment. Harry n'ouvre pas les yeux et pourtant Louis n'attend que ça, il veut plonger son regard dans le sien, dans

- Je t'attendrais toujours 'Lou. Et enfin Louis les voit, ses orbes vertes au travers desquels il se sent être un autre homme. Et Louis embrasse Harry affectueusement, lentement, tendrement, se repaissant de cette allégresse qui s'éprend de lui et lui donne la sensation d'être haut dans le ciel.



 Alors ? Décu(e) ? :s

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