Chapitre 14

Damon

Quand je me réveil, j'ai une gueule de bois carabiné, et je ne suis pas chez moi. Hum... qui laisse les rideaux ouverts quand il dort ? C'est criminel. J'hésite un instant à me renfonce sous la couverture, mais je suis seul dans le lit, c'est moins marrant. Est-ce que je suis chez une femme ? Bien jouer, je songe envers moi-même, même si je ne me souviens pas très bien de comment j'ai atterri là, étant donné que je suis nu, je suppose qu'on s'est bien amusé.

Merde, j'espère que j'ai pensé à mettre une capote.

L'idée que j'ai pu oublier me glace. Ça me convainc de me lever pour retrouver la belle avec qui j'ai passé la nuit. Je retrouve mes vêtements soigneusement pliés sur une chaise dans une chambre... parfaitement rangés et aux teintes neutre et déprimante. Je me demande où je suis.

J'enfile mon jeans malgré mon envie de prendre une douche et renonce à mon t-shirt sale et puant l'alcool pour traîner les pieds jusqu'à la sortie. Un long couloir avec deux portes supplémentaires et qui mène à un espace commun plutôt vaste et confortable, bien que toujours froid et neutre. Rien ne traîne, et même les livres de la bibliothèque sont rangés par couleur et par taille. C'est curieux ça aussi. J'ai la bouche sèche et un marteau piqueur dans la tête, alors j'avance jusqu'à la cuisine. Derrière un bar je vois une blonde aux cheveux attachés en chignon qui s'agite.

Et je saisis.

Oh bordel, j'ai couché avec Aubrey.

Putain, bien joué beau gosse ! je m'autotape l'épaule pour me féliciter.

Aubrey se tourne vers moi, tirée à quatre épingles comme si elle n'avait pas bu autant que moi la veille. Je suis déçu, j'aurais aimé la voir au moins un peu échevelée.

— Bonjour, monsieur, vous avez bien dormi ?

Elle me lance un sourire et soudain, je flaire le piège. Elle se remet à me vouvoyer, me souris, et prépare un petit déjeuner en divisant une omelette dans deux assiettes. C'est louche.

— Il est quelle heure ?

Elle jette un coup d'œil à sa montre avant de déposer un café et deux cachets d'aspirine devant moi.

— Huit heures, nous sommes en retard pour le bureau, mais vus la soirée d'hier, nous dirons que nous avions rendez-vous ce matin.

— Hum, d'ailleurs j'ai gagné, et vous n'allez certainement pas aller au bureau habillé comme ça.

Je ne sais absolument pas qui à gagner, mais y aller au culot m'a toujours réussi. Sauf qu'elle rit. Un gloussement moqueur.

— Je vous ai ramené jusqu'à chez moi parce que vous étiez tellement saoul que vous ne saviez plus où vous habitiez ! J'ai gagné, et vous allez bien vous tenir tout le week-end, c'est le deal.

Des bribes de la veille me reviennent, le concours de boisson avec Aubrey, les cheveux détachés, ses mèches blondes captant les reflets de la lumière artificielle comme autant de fils d'or. Les shoots de vodka qui m'ont mis KO bien trop vite, je crois que j'ai vomi. J'attrape le café et les deux cachets d'aspirine sous le regard approbateur d'Aubrey. Ce café est excellent, bien meilleur que celui qu'elle me sert au bureau. Je me souviens qu'on a pris un taxi pour revenir ici et que j'ai chanté et... embrassé ses cheveux. Merde.

— J'espère que j'ai été correct, je m'inquiète tout à coup.

Il est évident que je n'ai pas couché avec elle, bourré comme j'étais, je doute que j'aie pu bander. Mais j'espère ne pas l'avoir... enfin, je n'ai jamais dérapé en étant alcoolisé, cela étant, je n'avais jamais été ramené par une femme qui n'espérait pas plus de notre échange.

Aubrey pince les lèvres prenant un air réprobateur démenti par la lueur moqueuse dans son regard.

— Vous avez l'alcool affectueux, vous n'avez pas arrêté de dire que mes cheveux étaient des plumes d'ange et que je sentais bon, mais à part ça, vous avez gardé vos mains pour vous, si c'est ce qui vous inquiète.

Mon moi bourré est trop honnête, mais au moins c'est un gars bien.

— Pourquoi vous ne les lâchez pas ? je demande en désignant ses cheveux.

Je m'assois sur le tabouret en face d'elle et elle me tend une assiette. Je remarque que les aliments ont été soigneusement triés dans les deux assiettes. Une tranche de pain dans un coin avec un bout de beurre à côté, l'omelette au milieu, le bacon en tas en bas, et de la ciboulette fraîche tranchée en morceau égal à côté de l'omelette. Même dans sa façon de cuisiner elle est organisée. Je l'ai déjà vu faire ça, me souvins-je. Au restaurant avec Seo-ah, elle a prit le temps de trier chaque aliment de son assiette avant de les manger un tas par un tas. Je lève le regard vers elle, et la vois manger sa tartine de beurre sans toucher ni au bacon ni à l'omelette.

Cette femme est folle, décrété-je en mélangeant tout pour foutre l'omelette et le bacon sur ma tranche de pain beurré avec la ciboulette. Elle me regarde, mais ne dit rien, elle ne répond pas à la question non plus. Allons bon, elle ne va pas faire du mystère sur sa coupe de cheveux non plus !

— Quoi ? Tu as peur qu'on découvre que tu es belle ?

Elle cille et me dévisage bizarrement.

— Non, je les attache pour éviter les réflexions déplacées sur mon physique.

C'est à mon tour de prendre l'air confus.

— Quoi, tu ne veux pas qu'on te dise que tu es belle ?

Elle fronce les sourcils et commence à ranger son assiette.

— Je préfère que les hommes à qui je n'ai rien demandé s'abstiennent d'apposer un jugement sur mon physique.

La logique m'échappe.

— C'est un compliment.

— Non désiré.

Je ne m'étais encore jamais fait rembarrer pour avoir complimenté quelqu'un, et ça me fait bizarre.

— C'est censé te faire plaisir.

— Comment peux-tu savoir qu'un compliment fera plaisir à quelqu'un qui ne t'a rien demandé ? D'autant plus à une femme ! Ce type de « compliment » empoisonné - qui ne sont en fait qu'une façon désobligeante de valider les femmes sous des critères personnels - on en a tous les jours, et à la longue, c'est juste lourd. Les compliments sur le physique devraient être réservés aux gens de notre choix.

J'ai l'impression que ce n'est pas la première fois qu'elle explique ça, et que ça aussi, elle le trouve lourd, alors je ne lui demande pas plus d'information et note de demander leur avis à Ella et Rain.

— Compris, madame, je m'abstiendrais donc de te dire que je te trouve rayonnante ce matin.

Ça m'a échappé, cette touche d'insolence qu'elle réveille en moi, je n'arrive pas à la contrôler.

Elle se mord la langue en levant les yeux pétillant d'amusement au ciel, mais le frémissement de ses lèvres, qu'elle essaie de s'abstenir de laisser éclore en sourire ne m'échappe pas.

— J'ai reçu vos costumes, ce matin, vous allez pouvoir en enfiler un pour aller au travail.

Elle me passe devant et je ne vois plus son visage. Dommage.

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Blblblb JE LES AIMES OK ?

C'est dingue d'être fan comme ça de ses propres perso, j'aime trop leur interaction, j'espère que vous aussi !

Kiss


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