74. Moment
•Renegades de X Ambassadors en média.•
Ayden
Nous abandonnons la voiture au parking pour grimper les escaliers au plaisir de ma sœur. Tout va pour le mieux à un point que j'entends ses rires alors qu'elle accélère le pas. Au bout de la huitième étage, je suis à bout de souffle.
― Ça m'avait manqué de ouf ! Plus que quatre. Un effort Ayden !
― Une seconde sœurette !
Elle s'en plaint mais m'attend. Je reprends mon souffle par la bouche pendant que ma sueur souille le plancher. Je me redresse à peine qu'elle me saisit par le bras. J'essaie de monter à son rythme. En moins de deux, nous toquons à l'appart de Julaïna.
― On dégouline de sueur.
― On s'en fout.
Julaïna vient nous ouvrir et nous fixe comme si on provenait de Mercure. Zoé s'emporte :
― C'est la copine de Louka? Demande-t-elle et sans attendre de réponse, elle lui saute au cou. Julaïna m'interroge du regard, je hausse les épaules.
Les deux filles partagent un long câlin avant que se pointe Louka autant confus qu'étonné. Zoé relâche Julaïna pour se jeter dans les bras de son ami qui le soulève et tourne tout en chantonnant son nom. Je reprends mon rythme respiratoire en pénétrant l'antre de Julaïna.
― Je n'arrive pas à croire que tu es là, petite sœur. Tu marches en plus. C'est un vrai miracle. Depuis quand t'es arrivée?
― Ouais, un putain de miracle. Je suis en ville depuis environ trois heures.
― Et tu n'as pas pensé à me faire signe.
― Je passais mon temps à visiter la ville puis je suis passé te voir. C'est quand même mieux qu'un signe.
― Oui. On aurait dû fêter ça, Ayden. Je hoche la tête.- Bienvenue chez toi ma chérie. Tu comptes rester?
Je redoutais cette question la raison pour laquelle je ne lui ai pas demandé. Louka a bien fait de l'interroger à ce sujet. Le roux l'entraine au salon pour la bombarder de questions. Julaïna nous propose un soda que nous acceptions volontiers.
― Je ne partirai pas de sitôt. Je dois d'abord vous mener la vie dure. Ceci fait, vous aurez marre de moi et vous me supplierez de quitter Frisco.
― Jamais ! On s'exclame en chœur ce qui arrache un sourire aux deux jeunes femmes.
― Cette année on va enfin fêter Noël en famille, suggère Louka sachant que c'est la fête préférée de ma sœur.
― Yasss!
― Trois semaines seulement, Louka se laisse emporter dans la joie folle de Zoé. Ophélie et Adrien arrivent pour la Noël, reste que Nonolito. Il va venir quand il saura que tu es ici. Maintenant, raconte-moi tout. T'as poursuivi avec les études? T'as un p'tit ami? Tu penses faire quoi à l'avenir? C'est une nouvelle page qui se tourne pour toi. Pis, je n'ai pas oublié notre vieux rêve à tous qui est de visiter l'Alaska.
― Ce vieux rêve ! Grogne Zoé, pensive.
Je sais qu'on pense tous à elle en ce moment. Nos traits faciaux l'affichent. Un silence lourd de sens s'installe. Je ne supporte pas cette situation. Je me lève et m'oriente vers le bar de la cuisine. Je prends siège sur une banquette fixant un point dans le creux de ma main sous le regard inquiétant de Julaïna.
― Ta sœur est moins antipathique que toi, me taquine la brune.
― Parce que je suis antipathique ?
On rigole. Elle va les servir leurs sodas. Je peux entendre toute leur conversation de là où je me positionne.
― Qu'est-ce qui ne va pas ? M'assomme-t-elle à son retour.
Je ne sais pas répondre à cette question sans inventer un mensonge.
― T'en fais pas. Je pète la forme.
― Hum c'est ça. Je vais rester à Francisco finalement. On s'est inscrit à l'université.
Elle me tend une canette de Soda. J'en bois une gorgée.
― Et Adrien? Il en pense quoi?
― Il s'agit de ma vie là. Je me plais ici. Même si je n'y suis pas née, c'est ma ville. De plus, si Louka a besoin de moi. Je resterai. Au contraire, il devrait se ramener pour nous donner un coup de main.
Ma déglutition bruyante lui fait écarquiller les yeux. Je suis à deux doigts de m'excuser lorsqu'on explose de rire.
― Vraiment. D'ailleurs, je l'ai eu au téléphone hier soir. Il vient après ses examens.
― Le Adrien que je connais ne lâchera jamais ses études pour un détail qu'on peut gérer en moins de deux par ici. Sinon, comment s'est passé ton initiation à la boxe?
Elle éclate de rire en claquant sa paume droite contre son front.
― Manon a raison. Tu passes du coq à l'âne sans problème toi. Pour te répondre, c'était extra. Je ne pensais pas que me défouler me ferait autant de bien. Manon m'a raconté pour la petite merde que tu as pondue.
J'avais oublié si elles se disaient tout. Je m'humidifie les lèvres et m'apprête à lui expliquer :
― Tu ne m'avais pas dit que tu m'avais peint grand frère? M'interrompt Zoé.
Je me retourne et lui fais un joli petit minois. Elle tire la langue.
― Je vais lui montrer tes œuvres. On monte quatre à étage au-dessus.
Ils s'agrippent l'un à l'autre et quitte l'appartement. Je redonne mon attention à Julaïna qui parait attendre ma réponse.
― C'était bête ! La fille ne représente rien pour moi, je te le jure.
― Tu n'oserais pas la tromper Ayden.
― Non, jamais ! C'est une ancienne histoire.
― Je l'espère pour toi. Elle souffre déjà que tu ne lui dis rien sur ta vie. Je ne te juge pas mais c'est frustrant de se poser avec quelqu'un qui ne nous dit rien sur lui.
― Elle saura tout quand on sera à assez solide pour surmonter ça. Je ne veux pas la perdre. Et aussi, évitez de raconter de ragots sur ma queue à l'avenir, plaisanté-je.
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