68. Ayden's birthday Pt.1

Lucifer's hand de U2 en média•




Extérieur

― Joyeuse année de seizième anniversaire mon bébé ! Chantonna Lola en tirant sur les rideaux de la chambre de son fils. 

La lumière du soleil agressa les yeux de Come et l’obligèrent à se redresser en moins de temps qu’il en fallait pour. Cette journée promettait d’être belle pas parce que c’était son anniversaire mais parce que Sarah lui a promis de passer la soirée avec lui. Les fois où ils passèrent autant de temps ensemble, comme ce jour-là, pouvaient se compter sur les doigts d’une main. L’idée de la voir après une semaine le motiva à se tirer du lit. 

Come eut à peine le temps de prendre son équilibre qu’il se fit entourer par les bras de sa maman. Il la garda dans ses bras une minute avant de s’en écarter.

― Merci pour tout Lola. T’es plus qu’une mère pour moi. Je t’aime tellement. 

Lola lui éparpilla les cheveux, ce qui agaça l’adolescent sans l’empêcher de rire pour autant. Elle se mit à le chatouiller. Le brun lui supplia d’arrêter, en vain.

― Je vais… me faire… pipi… dessus maman… arrête. (Il ne pouvait contenir sa joie.) Pipi arrive.

Même Jayden qui passait derrière la porte fut contaminé par les fous rires de son fils. Le cinquantenaire prit un instant pour profiter du bonheur. Il s’est surpris lui-même à rire tout seul. 

― Je t’aime aussi mon bébé. Dépêche-toi d’aller pisser. 

Come, les larmes de joies encore au coin de l’œil, se précipita dans sa salle de bain. Il libéra sa vessie en imaginant la journée auprès de ses proches. Son père n’avait pas préparé de fête d’anniversaire mais il savait que Zoé et ses amis suffiraient pour rendre le jour de ses seize ans inoubliable. 

Lorsqu’il revint dans sa chambre, Lola avait déjà fait son lit. Il vit un grand paquet dessus. Ses yeux sortirent de ses orbites à la même vitesse qu’il se jeta dessus. Lola badina en le regardant défaire le nœud. La boulotte entrevit des merveilles dans les yeux de son garçon au moment où ce dernier compris ce en quoi est constitué son cadeau. 

Waouh ! Un kit complet pour la peinture. C’est incroyable. Je ne sais quoi dire. Merci infiniment maman.

Ayden se leva, traversa son lit et enlaça Lola. Fort contre lui. Il lui était reconnaissant et profondément heureux. Il faut savoir qu’à l’époque le jeune garçon ne pouvait oser s’offrir certains luxes sans s’attendre aux foudres de son père. Acheter un paquet de pinceaux signifiait dix jours en froid avec son paternel. Acheter de la peinture revenait à passer un mois sans sortie ce qui signifiait qu’il n’avait jamais effectué ce genre d’achat ces cinq derniers mois durant lesquels il s’était mis avec Sarah. De peur de se faire prendre en punition. De peur de la perdre. 

Jayden ne ratait aucune occasion pour cracher sur le travail de son fils. Il aimait peindre, c’était tout ce qu’il avait dans l’âme. Il rêvait de devenir peintre. Un grand peintre. Son père, lui, exigeait qu’il aille faire des études de commerce à l’université pour reprendre les rênes de l’entreprise familiale. 

― C’est vraiment le meilleur cadeau que je pouvais recevoir. 

Jayden, toujours derrière la porte, curieux de voir de quel présent il s’agit, toqua. Ayden ne se doutant de rien, s’éloigna de Lola pour aller ouvrir. Il ne fut pas surpris de voir son père car de tout ce que l’on pouvait reprocher à Jayden, il était toujours parmi les premiers à souhaiter un joyeux anniversaire à son enfant. Ce dernier jeta un bref coup d’œil vers le matelas et comprit par instant. 

― Joyeux anniversaire Taylor. TAYLOR. Il s’est mis à arranger le col du pyjama de son fils alors qu’il n’y avait rien à corriger-. Je t’ai toujours dit que la famille Taylor est une famille de prestige. Nous sommes bénis. Nous sommes riches. Nous devons mériter cette bénédiction tous les jours et faire perpétuer cette richesse. C’est pourquoi tu dois me comprendre et me pardonner quand je te prive de jouer dans la peinture. 

― Mais… ce n’est pas moi qui l’ai acheté… je…

― Oui, je sais c’est pourquoi je vais seulement le saisir sans te punir. 

Lola observa tout cela de loin mais son cœur resta proche d’Ayden. Elle voulait le défendre et empêcher son père de le priver de cet objet qui lui procurait tant de plaisir. Les larmes montèrent sous les paupières de l’adolescent lorsqu’il vit son père s’approcher de son lit sans une once de compassion. 

Il s’empara de la magnifique boite qui contenait le bonheur de son fils. Il revint vers celui-ci avec un petit sourire de satisfaction.

― Encore une fois, joyeuse anniversaire. On se voit dans une demi-heure. 

Ayden eut envie de lui exposer son avis à la face mais comme bien des fois avant, il se tut pour ensuite exploser de larmes. Il colla sa tête à la porte et laissa les gouttes lacrymales échouées à ses lèvres, au plancher. Lola encore tétaniser par ce qu’elle venait de voir, ne savait comment réagir ou quoi dire. Tant bien que mal, elle s’approcha de Come, toucha son épaule et tente de le rassurer avec ses caresses. 

― Pourquoi ne comprend-t-il pas que je ne veux pas devenir comme lui? Je ne veux pas être un homme d’affaire. Je ne veux pas être un capitaliste. Merde ! 

Ce n’était pas plus compliqué qu’une petite division. Il commença à frapper sa tête sur le bois, et de plus en plus fort. Son père venait de lui voler son seizième anniversaire. Il perdit le rythme et l’inquiétude de Lola poussa cette dernière à mettre sa main entre la porte et la tête d’Ayden. Au contact de sa paume, ce dernier s’immobilisa. Il lâcha un profond soupir avant de s’abandonner au bras de sa maman. 

― Va prendre une douche. Cette journée va être tout simplement magique. 

Come souffla et s’écarta de Lola. Il lui obéit sans ajouter mot. 

Sorti de la douche, le brunet s’applique à mettre un peu de gris dans son habillement. Ce que Lola allait condamner, et il le savait. Le problème était qu’il s’en fichait. Son moral, sa joie de vivre a été emportés dans le cadeau de Lola. Il enfila un jean noir plus long que ses jambes. Les extrémités lui arrivaient sous ses pieds. Il glissa ses pieds dans une paire de basket qui trainait là et vint se positionner devant la glace. Pas pour soigner son paraitre mais pour se regarder dans les yeux.  

― Joyeux lundi 29 février Ayden, il se dit à lui-même. 

Il endosse son sac pour les cours. Il ouvrit à peine la porte qu’il pleut des bisous sur son visage.

― Joyeux anniversaire meilleur grand frère intergalactique. Je t’aime plus que tout. 

Ses bras entourèrent tout son corps. Mêmes les bras du brun. Elle le serra si fort qu’Ayden eut l’impression que ses os allaient craquer. Heureusement que ce ne fut qu’une impression. Le torrent d’amour de Zoé réussit à soustraire un sourire de la longue liste qui allait s’en suivre. 

― Je sais ce que papa a fait. Sache que ce n’est qu’un canard. (Ils rigolent tous les deux.)Ne le laisse pas gâcher cette journée unique. T’as droit à un seul jour sur quatre ans pour fêter ta naissance. Nous allons faire de notre mieux alors promets de ne pas faire la gueule. Ok ? 

Ayden eut envie de prendre sa sœur contre lui mais tout mouvement fut impossible. 

― Ok petite sœur. Je te remercie pour tout cet amour. Je t’aime beaucoup mais tu me ferais un bien fou en me relâchant. 

Zoé défit son accolade en rigolant. La naine allait reculer cependant son frère s’empara d’elle, le plaqua contre son torse et savoura son parfum. 

― Quel amour ! Vous m’excuserez d’écourter ce moment fort en émotions. L’heure avance. 

Jayden tapa sa monte pour appuyer ses propos. Il descendit les escaliers aussitôt et alla vers le garage. Pendant ce temps, les frères et sœurs savourèrent leurs fruits préférés qui leur servirent de petit déjeuner. Ayden prit cinq minutes pour terminer sa pomme, la même durée qu’il fallut à Zoé pour ses raisins. Ils burent un verre d’eau chacun et partirent rejoindre Jayden dans la voiture. 

― Papa, j’ai fait une grande découverte ce matin. Faut croire que l’anniversaire de mon frère m’apporte mon lot de chance, avança Zoé en prenant siège à l’avant. 

Jayden attendit que ses enfants passent leurs ceintures pour verrouiller les portes et démarrer. Il recula pour sortir du garage et tourna à droite pour quitter la propriété. En grand fan de U2, il mit ''Stuck in a moment you can’t get out of''.

― Ah oui, de quoi s’agit-il ma puce? 

Zoé ne put s’empêcher de sourire en coin avant de se tourner vers son père. Elle fit un clin d’œil à son frère à l’arrière qui, ne pigeant rien, fronça légèrement les sourcils.

― J’ai découvert un truc simple mais qui risque d’être amphigourique pour toi. 

Zoé avait l’habitude d’utiliser des mots plus rares pour tiquer son paternel. Cette fois ne fit pas exception puisque ce dernier le regarde de haut avant de soupirer d’agacement. 

― Le fait que tu utilises le mot ‘amphigourique’ au lieu de ‘complexe’ me prouve bien que tu comptes me mener en bateau. 

Zoé leva les yeux au ciel et continua dans sa lancée sur un ton enfantin :

― Je t’aurais prévenu. Voilà, j’ai découvert que devenir entrepreneur n’empêche pas de devenir peintre. J’ai aussi découvert que devenir peintre n’empêche pas de devenir entrepreneur. Tu vois le genre ? Rien n’empêche l’autre. Et dans le cas où peinture nuirait entreprise, l’un n’est supérieur à l’autre. Tu me suis papa? 

Jayden soupira fastueusement. Ayden se tortura la bouche pour ne pas exploser de rire devant la tronche de son père. Il a compris où voulait en venir Zoé dès le premier énoncé.  

― Le tableau le plus riche au monde vaut quatre cents millions de dollars à l’heure actuelle. Une somme qui fait saliver d’innombrables entrepreneurs. Une somme qui représente les deux tiers de ta fortune, si je ne me trompe. 

Jayden roula ses yeux et se prépara à faire taire sa fille.

― L’homme le plus riche au monde est un entrepreneur et sa fortune s’élève plusieurs dizaines de milliards de dollars AKA il peut s’offrir une cinquantaine de ce tableau, il ne serait toujours pas pauvre. Une centaine et toujours pas. 

― Quoi qu’il en soit, avec un seul tableau, il ne saurait nier que sa fortune ait pris une belle petite tape. Surtout pour l’achat d’un passif. Mais le débat n’est pas là.

Jayden s’arrêta à un feu rouge. 

Ah oui ! Il est où? Mais oui, dans le fait que le Salvator Mundi a pris des siècles pour valoir cette somme, que Léonard n’est plus poussière pour en jouir ou dans le fait qu’en tant qu’entrepreneur, on peut gagner trois cents fois la valeur de ce tableau en moins de cinquante ans et jouir de cette argent?

Les yeux d’Ayden chutèrent sur la banquette. Il n’en revenait pas qu’un homme qui plus était son père soit autant borné, replié sur ses valeurs de capitaliste.

― Papa ! T’es qu’une espèce de capitaliste ! 

― Oui, je le suis. Je l’assume. Je le clame haut et fort. N’invente rien pour défendre ton frère. Il aura la gestion de Cop avant toi. Il ferait mieux de se débarrasser de toute cette merde multicolore avant qu’il ne soit trop tard. Comment il l’appelle déjà? Le feu passant au vert fit que Jayden accélère-. Passion. Passion de mon cul ouais.

Le mépris dans sa voix, la supériorité dans ses gestes poussa Zoé à s’enfoncer dans son coussin.

― Mon frère aime peindre. S’il le veut, il deviendra peintre même s’il ne gagne pas des millions avec. Je ferai ce qu’il faut pour, y compris prendre Cop en main. S’il a des problèmes d’argent ou autres, je le supporterai. Plus important encore, je l’aimerai plus que tout et simplement pour ce qu’il est. La brunette en colère et au bord des larmes se pencha vers son père-. Putain que je l’aime mon grand frère. Pour ce qu’il est et non pour ce que je voudrais qu’il soit. 

Zoé garda les yeux fixés sur son père, les larmes échouèrent, goute après goutte, de son menton jusqu’au bras droit de son père. Il resta distant, froid et ne daigna regarder sa fille. 

― Tu devrais peut-être commencer à en faire autant.  

Elle se réinstalla confortablement dans son fauteuil, essuya ses larmes avant de projeter sa vue vers l’extérieur. Ayden, admiratif et ému par les paroles de sa sœur, se promit de la rendre fière. Il refoula ses larmes considérant que son père n’en valait pas la peine.




Heyllo mes chatons. J'espère que tout va bien de votre côté.

Merci à toi qui continue de me lire. Il n'y a pas de mots qui puissent exprimer ma gratitude.

Dites moi ce que vous pensez de ce chapitre.

Comment trouvez vous les réactions de Jayden? Êtes-vous en accord avec ses paroles?

Ce chapitre de flashback fait 6000 mots sur Word. J'ai préféré le découper en trois parties que je publierai à deux jours d'intervalle.

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Si vous avez aimé, n'hésitez pas à voter ou à commenter.💛

Je vous envoie plein de bisous.
Prenez soin de vous.

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