55. La douleur est agressive.
•Hold on de Chord Overstreet en média.•
''Aimer et se battre
Loving and fighting
Accuser, nier
Accusing, denying
Je ne peux pas imaginer un monde avec toi disparu
I can't imagine a world with you gone
La joie et le chaos, les démons dont nous sommes faits
The joy and the chaos, the demons we're made of
Je serais tellement perdu si tu me laissais seul
I'd be so lost if you left me alone
Tu t'es enfermé dans la salle de bain
You locked yourself in the bathroom
Allongé sur le sol quand je perce
Lying on the floor when I break through
Je te tire pour sentir ton rythme cardiaque
I pull you in to feel your heartbeat
Peux-tu m'entendre crier "S'il te plait ne me quitte pas"
Can you hear me screaming "Please don't leave me" ''
Manon
On garde le silence jusqu’à San Francisco. À mesure que je m’approche de la ville, mon angoisse augmente. J’ai peur de ce qui m’attend. Je croise les doigts et prie en silence quelques secondes. Je sais que Gabin se pose des questions mais il se retient par politesse ou par compassion.
― Je te remercie pour tout Gabin.
Il bronche sans piper mot. Il accélère puis pose sa main sur la mienne. Je me sens moins seule et agrippe mes doigts aux siens.
Il tourne à droite sur une zone moins éclairée de la ville. Il roule lentement par prudence et lorsque je perçois un corps humain au milieu de la route, je descends de la voiture alors qu’il roulait encore. J’accours en sa direction. Le cœur tambourinant, je tombe à genou. L’odeur du sang me frappe de plein fouet. Des larmes pompent sous mes paupières et ruissèlent telle une rivière sur mes joues. Je reçois un coup d’épée en plein cœur lorsque je vois son visage abimé. Non. Mon Dieu. J’éclate en sanglot. Mes mains sont parvenues à le toucher.Je le soulève avec toute la lenteur du monde. Ses yeux sont gonflés de bleus et ses joues, son torse expulsent du sang... tout le sang de son corps. Ma vue se brouillent sous les larmes. Comment est-ce possible d’avoir autant mal? Je me sens bousculée et emprisonnée par mes propres sentiments alors que je perds de ma capacité à chaque seconde écoulée.
― Ayden s’il te plait ! Je sais qu’on s’est disputé mais je t’en prie, fais-moi un signe. S’il te plait. Je remarque qu’il n’a plus son collier et son bracelet. Il les portait tout le temps-. Qu’est-ce qu’ils t’ont fait?
Ma gorge. Elle s’arrache. Je n’arrive pas à déglutir. Un autre sanglot m'échappe.
― Apportons-le dans la voiture.
Il le bascule sur son épaule. Je me mets debout sur mes pieds tremblants. Je titube et le rejoins. Je m’assois sur la banquette arrière où Ayden est allongé. Je ne saurais exprimer à quel point j’ai mal en posant la tête d’Ayden sur mes cuisses.
― Accélère Gabin, lamenté-je.
Il s’exécute.
Je t’en supplie tiens le coup. Ne m’abandonne pas. Ayden soit fort. Tu ne peux pas partir. Pas aujourd’hui. Je ne freine plus mes larmes qui échouent sur son front. Je pose une main sur son ventre afin de m’assurer qu’il respire. Reste avec moi. Je colle son crane contre ma poitrine. Le trajet dure une éternité.
Une stupide culpabilité m’envahit. Je m’en veux tellement. Je n’ai pas dû agir comme une lâche prétentieuse. J’aurais dû persister et l’enchainer pour éviter qu’il se rende à cette stupide course. Maintenant, ma douleur trop grande pour moi, m’écrase au sol. Et je pleurs.
Gabin freine sec devant l’hôpital et se rue vers un ambulancier qui marchait par là. Avec l’aide de son collègue, ce dernier s’active avec sa civière. Il emporte Ayden à l’intérieur, je les suis de près. Il parle si vite que je ne prends pas le sens de leur phrase. J’ai réussi à leur donner son nom et son âge. En moins de deux secondes, il est lié à l’oxygène et un sérum. Je ne ressens plus mes pieds. Et il est où, mon cœur? Je tremble de peur. Je marche jusqu’au moment où il me refuse l’accès. Ayden disparait derrière la porte.
J’allais m’écrouler au sol mais les bras de Gabin me ressaisissent à temps.
― J’ai… j’ai mal… Gabin, articulé-je avant d’éclater en sanglot.
Je sens mon cœur se briser en deux à l’intérieur en ce moment même.
― C’est…ma faute…C’est ma faute. Prononcé-je avec la plus grande difficulté du monde.
Tiago m’avait prévenu. Je n’aurai pas dû le laisser partir l’autre soir.
Je veux que cette souffrance parte. Mes pensées divaguent au pire du pire. Je n’en peux plus...
― Tais-toi Manon et pleurs. Pleurs, ne pense pas, pleurs simplement. Ça te fera du bien.
Je ne sais pas comment rendre possible les mots de mon ami. Putain j’essaie. Mon cœur se noue. Je lui parle intérieurement. Ayden. Je t’aime, si tu m’entends. Ne t’en va. Tu as toutes les raisons de vouloir partir. Mais je t’en prie reste. Je sais que c’est dur mais bats-toi. J’ai mal. J’ai tenté de te détester, je te jure que je ne suis pas arrivée. Je ne veux plus qu’on soit séparé.
Mon cœur s’arrache et ça fait mal. Une vague de frisson me parcourt le corps et je pleurs. Mes yeux me piquent sous le coup de la douleur.
― Allez-vous assoir sur les chaises, nous recommande une infirmière passant près de nous.
Gabin me conduit vers le meuble. Mes pieds se sentent soulager lorsque mes fesses se posent sur la chaise. Il me colle à lui et m’incite à poser une main sur son épaule. J’ai peur.
Beaucoup de temps passe et aucun infirmier n’est sorti de la salle.
― Tu m’as trempé de larmes Manon.
Je me dresse un peu. Je n’ai pas eu l’impression que je pleurais.
― Ils prennent beaucoup de temps.
― Seulement une demi-heure.
J’suis persuadée qu’il s’est écoulé plus de temps. Je l’examine.
― Rentre chez toi Gabin.
― Je ne vais te laisser seule ici.
― Je vais appeler Louka et Lola. Ils seront là, bientôt.
― Appelle les. J’attendrai qu’ils soient là.
Il me parait décidé. Je sors Alliance de ma poche et appelle Louka. Il répond à la première tonalité.
― Oh mon Dieu Manon ! Dis-moi qu’il est avec toi.
Je me larmoie.
― Oui. À l’hôpital général de San Francisco.
Il raccroche. Il se hâte sûrement à venir ici. Plus vite il arrivera, plus vite il pourra éclairer mon esprit. Je reviens vers Gabin qui tapote sur l’écran tactile de son portable. Je me laisse tomber près de lui sans broncher.
― Il va s’en remettre. Et vous pourriez sauver ce qu’il vous reste et être heureux.
Mon front se plisse d’émerveillement.
― Mais…on…
― Je connais le nom de ce qu’on vient de vivre Manon. Je te promets de ne jamais oublier ces deux journées mais tu l’aimes lui. On ne pourra pas aller plus loin qu’une relation sans lendemain. Je serai toujours là pour toi. Ton amitié me suffit. Cet aventure restera à Santa Cruz à jamais. On passe à autre chose dès maintenant, si tu veux?
Mon cœur fond face à la maturité de Gabin. Je le prends dans mes bras.
― On passe à autre chose.
Il me serre fort contre lui. Je puise de son énergie et inspire profondément.
― On passe à autre chose, répète mon bouclé d’un ton calme.
Il me lâche une minute après et me tient compagnie jusqu’à l’arrivée de Louka. Ce dernier fait irruption, le regard attristé et la peau pâle. Il se rue vers moi.
― Je te laisse, dit Gabin en me faisant la bise sur la joue.
― Les docteurs n’ont pas donné de nouvelles? Où l’as-tu trouvé? Il était comment?
Je m’enfonce dans la chaise sous le coup de ses questions. Il le remarque et se joint à moi, l’air épuisé.
― Ils sont en bloc depuis une éternité. Il était grave Louka. Très grave. Que s’est-il passé?
Il secoue la tête. Je rêve!
― Je mérite de savoir. C’est moi qu’on a appelé, merde.
― Qui t’a appelé?
Je le toise et me tais.
― Réponds-moi Manon. Qui t’a téléphoné?
― Comment pourrais-je le savoir? Numéro masqué. Où étiez-vous ce soir?
― Passe-moi ton portable, tonne-t-il.
Je ne bronche pas. Comment ose-t-il m’exiger quoi que ce soit alors qu’il se la ferme?
― Je ne l’ai pas. Tu vas me répondre oui?
― C’est à Ayden de t’en parler. Pas à moi.
Je m’écrase contre le dossier de ma chaise, le visage entre les mains. Je lâche un soupir de désespoir. Ses mains froides tentent de libérer ma face. Je le laisse faire.
― Tu dois m’emprunter ton portable pour que je vérifie un truc. Ok?
J’opine.
― Vous êtes la famille d’Ayden ?
Mon cœur loupe un battement. On se dresse immédiatement.
― Oui, on déclare en même temps.
―Je suis désolé. On a fait tout ce qu'on a pu mais... Il est mort.
_____
À suivre...
(La dernière phrase de ce chapitre est un prank).
J'voulais juste m'amuser un peu, ne m'en voulez pas. 😂
N'oubliez pas de mettre la petite étoile. Elle embellira ma journée demain.
J'vous aime❤️.
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