51. Nuit noire ou nuit blanche?
•Make it me de Ed Patrick en média.•
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Bonne lecture !!!
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Extérieur
L’automne s’annonce sur San Francisco; les journées se terminent toujours sur une fine pluie et la lumière orangée qui donnent, depuis six jours, une poussée d’inspiration à Manon. La brune se pose sur le toit de sa maison pour peindre ‘Coucher de soleil sur Frisco’. C’est le quatrième tableau de fini cette semaine sans compter TAC. Elle rayonne devant l’accomplissement de son travail. Plus tard dans la soirée, elle se fait juger par son père, son premier fan, qui lui balance les commentaires les plus élogieux.
Le lendemain, elle se rend dans une galerie d’art de la ville discuté affaire. Le personnel s’est montré courtois, ce qui a mis la fille en confiance. Elle signe un contrat qui lui laisse la liberté artistique dont elle a besoin. L’après-midi même, elle leur fait parvenir les quatre tableaux ainsi que leurs prix.
Elle a reçu une visite d’Ayden ce jeudi. Le brun, toujours mystérieux, voulait passer du temps en sa compagnie. Manon n’appréhende pas le moindre fait d’Ayden ce qui ne l’empêche d’apprécier chaque seconde en sa compagnie. Elle aime le lien qui se tisse entre eux. Il se met de plus en plus en confiance avec elle sans pour autant laisser penser à un plus. Contrairement à ce qu’imaginait Manon, le brun n’abuse toujours pas de sa déclaration. Il cherche plus à le protéger qu’autre chose. La jeune brune le sent et aime cette sensation. Du mec qui l’a blessait avec son comportement exécrable, Ayden évolue à devenir une personne de confiance. Il est une partie intégrante de sa vie au stade de deux cents SMS par jour depuis ce lundi où ils se sont plus ou moins mis au clair.
Pour se détendre, Manon savoure un thé vert en regardant la pluie et les feuilles chuter à travers la vitre de sa chambre. Ses pensées le conduisent dans des souvenirs partagés avec Ayden ce jeudi. Elle avait l’impression que quelque chose le tracassait néanmoins la joie d’être avec elle a emporté le dessus. S’habituant à l’attitude du jeune homme de balayer à chaque fois les questions, elle a préféré se taire et agir comme si de rien n’était. Elle se doute bien qu’avec toute cette histoire d’espionnage, il y a bien anguille sous roche. Malheureusement comment bien lui porter son soutien quand on ne sait sur quel plan il est affecté. Bien évidemment, elle a tenté de savoir par ses propres moyens en se rendant au JF8 ce vendredi, sans résultat, puisque Tiago lui a averti qu’il se fait surveiller de près. Elle lui a tout de même filé le numéro d’Alliance et mijote sur le feu doux de l’impatience attendant son appel.
Ayden vient d’arrêter sa deuxième séance de pratique à cause de la pluie. Il a enfin rassemblé son courage ce matin quand Tiago lui a fait parvenir une information de la plus haute importance. Il continue de se rendre au JF8 comme si tout était normal. Mais ce n’est plus le cas. En tout cas pas après ce qu’il vient d’apprendre. Il croit Tiago sur parole désormais car ce dernier a donné la raison de sa loyauté et de son dévouement.
Cette histoire remonte à deux ans. Ayden avait passé trois mois dans le milieu et connaissait plus ou moins les perfidies employées par certains pour atteindre leurs objectifs. Un soir, alors qu’il passait par Tenderloin, il croise le chemin d’un homme qui s’est fait encercler par trois hommes. Sans prêter attention à l’identité du jeune garçon, il lui sauve la peau. Il a bien ri lorsque Tiago lui a remémoré l’événement. Il n’avait jamais pensé que Tiago était ce pauvre mec sans défense.
Les mains tremblantes il descend la selle. Il gare le véhicule dans un des garages de Jaime pour regagner sa voiture qui l’attend au loin sous un arbre. Son pied gauche se heurte sous une feuille mouillée, heureusement il se ressaisit à temps. Quelques pas, il s’installe dans sa voiture et jette les clefs de la moto dans le tiroir. Il lâche une profonde expiration avant de démarrer. La nuit avance à grand pas mais le ciel nuageux le prive des rayons du soleil.
Cette course qu’ils ont prévu pour ce samedi le paralyse rien qu’en y pensant. Il donnerait n’importe quoi pour ne pas y aller. Son tréfonds lui crie qu’il fait fausse route surtout en connaissance de ce qui se trame. Louka patauge encore dans l’ignorance ne savant pas comment lui déclarer une chose de la sorte.
Lorsque Tiago leur a appris que les criquets rentraient et sortaient dans le bureau de Jaime, sa première réaction fut de retrouver Manon. Dans les conditions normales, tirer les vers du nez de son ancien patron parait évident. Mais, ils sont dans le pétrin et jouer à l’aveugle pour se protéger ainsi que Manon et Tiago est une priorité parmi les cartes. Maintenant qu’il sait que Jaime lui cache des infos. Il décide de le compter parmi ces ennemis et n’attend que l’occasion de fouiller dans son bureau.
La radio émet une musique country qui caresse le cerveau du brun le long du trajet jusqu’à chez lui. Cette semaine, la relation avec son père coule douce malgré sa réticence et sa détermination à lui faire ressentir le mal qu’il lui a fait. S’il y a quelques choses de soulageant dans sa vie en ce dimanche après-midi c’est de retrouver Lola.
Comme il l’a avancé le week-end dernier, il prend Lola pour une psy. Et vu les résultats de ces conseils sur sa vie depuis sept jours, rien ne l’appelle à y mettre fin. Lola se réjouit de lui apporter son soutien. La nounou a remarqué le petit changement qu’à apporter son oreille dans la vie de son précieux. Tout ce dont avait besoin cette âme torturé était une personne à l’écoute sans juger ou poser de question.
Il traine du pied vers l’intérieur ne voulant que se jeter sur son lit. Il a convaincu son père que la chambre grise est ce qui lui faut. Par conséquent, celui-ci tenant particulièrement à plaire à son fils a cédé. Le premier pas fait vers l’escalier qu’une voix masculine l’interpelle. Un soupir désespérant s’échappe de sa bouche.
― On peut parler une minute?
Son plan de départ est de le remballer mais la note de douceur rarissime de sa voix le dissuade. Épuisé, il galère à le rejoindre dans le salon. Le bruit de la pluie s’écrasant sur les fenêtres lui plonge dans un état de sérénité que rien ne pourrait contrarier.
Il s’affale sur le sofa en diagonal à son père et projette son regard sur la table basse. Il joue avec son piercing au coin de ses lèvres pour se distraire.
― Je ne t’ai pas vu de la journée.
Exploser de rire serait ridicule.
― Depuis quand t’as besoin de ma personne.
Jayden se préoccupe vraiment pour lui bien que ça n’en est pas l’air. Les raisons du père ne sont pas les meilleures ni les plus joyeux mais le cœur y est. Il fait semblant que les piques d’Ayden l’importe peu. Tout ce qu’il souhaite c’est récupérer son fils. Et la transparence est l’une de ces points forts.
― Où étais-tu ?
― T’as fini. Tu t’en fous sûrement mais je suis fatigué. Bonne nuit, crache-t-il en se levant de siège.
Le jeune adulte se hâte à se jeter sur son lit où il sommeille jusqu’à tard dans la nuit. Le réveil indique onze heures et sa première pensée est dédiée à Manon. Il fixe le plafond où Louka a eu le plaisir de lui accrocher l’encadrement qu’il lui a offert pour son anniversaire. « Live love deeply » est depuis huit jours la première phrase qu’il lit lorsqu’il ouvre les yeux. Mine de rien ça l’évoque Manon. Il tire sur son tiroir de droite et prend Silencieux. Le nom de son portable secret. Il lit deux messages de Manon lui demandant comment il va et un d’il y a tout juste vingt minutes lui souhaitant bonne nuit.
Il choisit de l’appeler et quitte son lit pour un appui contre la porte du balcon. Il se force à se placer de la distance entre eux mais c’est plus fort que lui. L’attachement nait sans son autorisation. Le moins qu’il puisse faire est de rester respectueux tout en évitant de lui donner trop d’espoir. Le portable sonne sans réponse ainsi que pour les deux prochains coups de fil. Il finit par souffler et se remets sur le lit.
Deux heures plus tard, les fameux cauchemars viennent le hanter. Étant privé de balcon par la pluie, il sort pour la première fois le carnet que Lola lui a offert spécialement pour parler de ses sentiments. Marre de rester en blanc, il allume une clope. Puis deux, trois. Il n’en restait que deux dans la boite lorsque le réveil sonne. Nuit noire ou nuit blanche? Il n’en voit plus la différence. Il referme le cahier déçu de lui, de sa faiblesse.
Les jours suivants n’avaient rien de spécial si on omet le fait qu’Ayden se donne plus à la course qu’à l’école et même à la peinture. Il élaborait son plan à l’insu de Louka. Si Jaime dissimule quelque chose il fallait qu’il le découvre avant vendredi soir.
Le soir du jeudi, Tiago abreuve le supplice de Manon en lui envoyant un texto sur Alliance. Cette dernière s’habille en tenue de boite de nuit pour s’y rendre. JF8 est bombé de personne à son arrivée. Elle joue carte sur une amitié avec Tiago pour accéder à l’intérieur. Il est neuf heures lorsque la brune commande son premier verre. Les yeux baladeurs, elle avale une gorgée. Tiago satisfait les clients et se permet de draguer Manon. Enfin c’est ce que ça en a l’air. Aucune autre option ne leur est présentée.
― Tu es extra ce soir chérie ! Complimente Tiago en lui embrassant le revers de la main, lui donnant un morceau de papier.
Mine de rien, elle le glisse dans son sac à main.
― Je me suis faite belle pour toi. Heureuse que ça te plaise, ajoute-t-elle un sourire en coin.
La jeune fille enchaine deux bières par la suite interrompu par Tiago qui lui recommande de rester sobre pour la nuit. Elle observe les moindres faits et gestes de Tiago en toute discrétion. Lorsqu’il tapote deux fois sous le verre, elle pige de suite. Elle traine encore une demi-heure avant de saluer Tiago.
― Agis à la normale et sois prudente, souffle-t-il.
Ils s’embrassent en coin des lèvres afin qu’ils pensent qu’eux deux sont en couple. La brune s’en est sortie ce soir. Arrivée à la maison, elle abandonne son portable dans la voiture; une nouvelle habitude depuis lundi dernier. Elle se réfugie dans sa chambre, allume les lumières pour lire les infos de Tiago.
« La course est un piège. »
Elle ne comprend rien à ces mots. De quelle course il lui parlait?
En effet, Ayden ne lui a pas révélé pour la course de moto. Sous reflexe, elle attrape Alliance et tapote sur l’écran
^À Ayden
Peux-tu passer demain après les cours.^
Une question affirmative qui perturbe le tatoué qui s’empresse de répondre.
^À Manon
Il y a un problème? Je peux passer ce soir si tu veux. ^
La lumière reflétant d’Alliance lui indique qu’un nouveau message est entré. La gravité des mots la fige. Le papier lui tombe des mains qui collisionnent avec ses lèvres. Le choc est la même que si on s’écrasait au sol à l’altitude de dix mille métres. Tétanisée durant quinze minutes, le cœur battant un marathon, les mains moites, la peau chaude, elle se pose mille et une questions. Comment dire à Ayden de ce qu’elle a sous la main?
« C'est plus une embuscade qu'autre chose. »
Embrouillée, elle saisit son portable. Un appel manqué d’Ayden et un message disant qu’il est en route.
^À Ayden
T’es cinglé? Il est minuit. Tu ne peux pas venir chez moi à cette heure. ^
Bien sûr que ce n’était pas la raison qui la pousse à éviter une visite d’Ayden. Manon compte bien lui tirer les vers du nez, ayant ras le bol d’être la stupide fragile qui ne doit rien savoir.
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J'attends vos avis sur ce chapitre.
Dites moi tout !!!
Eh! On m'a un jour dit que je suis plus douée pour écrire à la troisième personne. Vous trouvez?
À toute ! Pour un prochain chapitre.
💋Kiss💋
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